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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 23:23

                                                                                    Le 18 mars 2010

 

                                     Messieurs les signataires,

 

         Si je prends la plume aujourd’hui, moi, simple militante communiste, c’est poussée par une certaine exaspération face aux volontés de manipulation d’élus communistes gardois qui se servent de fallacieux prétextes pour imposer leurs manières de voir et de voter, et pour asseoir leur autorité, au-delà de l’avis général.

 

         Dans cette campagne pour les élections régionales, menée par le parti communiste, j’avais déjà remarqué le silence de certains de nos représentants à courte vue – ou à très longue vue -, selon que l’on privilégie les idées ou la carrière politique, concernant les Boré et consorts, conseillers régionaux sortants, qui ont préféré se présenter sur la liste de Georges Frêche au lieu de rejoindre le rassemblement de la gauche anticapitaliste, en simples gestionnaires, arguant d’un bilan positif. Ces derniers, pour garder leur place, leur strapontin, sont allés jusqu’à courber le dos face aux déclarations nauséabondes et racistes d’un président de région, contre lesquelles, pourtant, la France entière s’est insurgée ; ils sont allés surtout jusqu’à oublier les prises de positions de Georges Frêche, en faveur de la réforme des collectivités : réforme anti-démocratique par excellence qui va enlever, vous le savez, du pouvoir à nos institutions locales ou les faire disparaître, qui va appauvrir les communes et menacer toutes nos associations, privées par ailleurs des subventions liées à la taxe professionnelle.

Nous, communistes, avons choisi d’ignorer par le mépris ceux que nous ne considérons plus comme des nôtres, forts de notre vote - à plus de 87% - pour le choix d’un rassemblement de la gauche de transformation sociale.

 

         Or, j’entends aujourd’hui à la radio que certains de nos élus signent, sous l’impulsion de Jean-Paul Boré et Patrick Malavieille le soutien à Georges Frêche en appelant à voter pour lui au second tour. Auraient-ils perdu tout sens critique ? Auraient-ils oublié leurs convictions profondes et les mandats sur lesquels ils ont été élus ? Par peur de perdre des subventions ? Par peur de représailles ?

Ne pas contribuer à un rassemblement de la gauche de combat, celle qui s’oppose à la mise en pièce du Programme de la Résistance, à la déconstruction progressive de tous nos acquis sociaux est une faute grave ; proposer une autre perspective à des électeurs éloignés de la « Respublica », rendre ses lettres de noblesse à la politique est un devoir, auquel doivent prendre part chaque citoyen, mais surtout leurs représentants, du député au simple conseiller municipal !

         Ceux qui ont impulsé ces signatures ont profité de l’élimination en Languedoc Roussillon de la vraie gauche, rassemblée dans un Front  élargi, élimination qui s’explique  parce qu’elle a été affaiblie dans ses propres rangs, parce qu’elle a été ensuite parasitée par une liste commanditée depuis Paris par les instances du Parti Socialiste.

Faire signer, c’est faire preuve d’un opportunisme infâme : Georges Frêche n’a pas besoin pour gagner de ces signatures, sauf si l’intention est de le plébisciter : certains ont certainement des intérêts obscurs qui n’ont rien à voir avec l’intérêt collectif.

Avoir signé, c’est tout simplement céder au populisme d’un Georges Frêche ou d’autres, faire partie des courtisans, reproduire à l’échelon régional ce que nous dénonçons sur le plan national avec Sarkozy et son gouvernement.

        

         Que je sache, M.G. Buffet a fait preuve d’un autre courage quand elle a retroussé ses manches face à sa déroute à l’élection présidentielle pour que les idées communistes puissent continuer à exister, pour que le Parti ne disparaisse pas, mais se régénère à travers une ouverture à d’autres forces de la gauche anticapitaliste.

 

         Pourtant, je me souviens de vibrants plaidoyers lors des élections européennes qui m’ont marquée : « Il faut arrêter les querelles de chapelles ! » disait un certain élu politique gardois que j’admirais jusque là.

Nous, nous l’avons fait. A un plan national, puis régional.

Nous avons théorisé l’ouverture au 21ème siècle du PCF lors du dernier congrès, une véritable ébullition, un véritable espace de paroles s’est installés au sein de toutes les sections et de toutes les assemblées. Personnellement, c’est à ce moment là que j’ai franchi le pas d’adhérer au PCF : pour pouvoir participer aux débats, pour pouvoir apporter ma pierre à l’édifice. Puis nous avons construit le Front de gauche, qui dans l’esprit de ses fondateurs est un véritable Front populaire face aux dégâts d’un capitalisme ravageur. Né avant les européennes de 2009, il vient de s’imposer dans  toutes les régions.

 

         Or, ici en Languedoc Roussillon, ici dans le Gard, où les communistes plus qu’ailleurs devaient faire avancer leurs idées, on devrait se contenter maintenant de rallier Frêche, qui incarne le social-libéralisme, abhorré par les citoyens qui ont voté NON au TCE, et qui représente aussi, par sa personnalité, l’intolérance et le pouvoir absolu ?

Pour convaincre, ces élus communistes n’hésitent pas non plus à brandir la menace du Front National  alors que c’est notre désunion même qui le fait exister, notre manque de lisibilité à gauche, alors même que nous savons tous, et eux les premiers, qu’il sera minoritaire au 2ème tour.

        

         Messieurs les signataires, je ne vous félicite pas pour votre aveuglement car vous nous confortez dans l’idée que nous vivons en Septimanie ou en Sarkozie. J’aurais préféré que nous restions tous soudés dans le même combat, celui pour l’humanité et la démocratie, celui du vrai communisme.

 

         Heureusement que le Front de gauche partout en France continuera d’avancer, car une majorité d’élus communistes n’ont pas signé, considérant qu’ils ne seront pas représentés au second tour, dans une démarche courageuse que soutiendront toujours les citoyens-militants, ceux-là mêmes qui contribuent à faire du Parti communiste une force qui compte, n’épargnant jamais ni leurs forces ni leur temps pour soutenir les élus du peuple.

 

                                                                           Christine Jouve-Munoz

 

 

 

P.S : Je ne suis commanditée par aucun parti, aucune section même, la notion d ’  « aparatchik » n’étant valable que pour ceux qui la dénoncent.

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