En ce début d’année 2013, Thierry Lepaon, qui doit devenir en mars le prochain Secrétaire Général de la CGT, déclarait : « Il faut une irruption massive des salariés sur la scène économique, sociale et politique ».
Face à la puissance du patronat (le MEDEF) et dans le contexte économique actuel de récession, de hausse du chômage, la mobilisation des salariés reste insuffisante. On vient d’en avoir confirmation par l’accord minoritaire et très régressif signé par CFDT, CGC et CFTC, repoussé par la CGT et FO : flexibilisation forcée, facilitation des licenciements, attaque contre le C.D.I., et puis, « cerise sur le gâteau », sécurisation de la délinquance patronale. La justice, c’est l’ennemie du MEDEF ; selon Laurence Parisot, « les prud’hommes, ça insécurise les employeurs ».
Alors, comment faire bouger les lignes, c’est tout l’enjeu de ces prochaines semaines ! Tout au long du XXème siècle, les grandes conquêtes sociales sont intimement liées à la mobilisation sociale et politique. Seul le rapport de forces dans les urnes et dans la rue a entraîné les améliorations pour les salariés.
Même sous un gouvernement de gauche, l’action s’impose, quand celui-ci s’aventure dans les pas rétrogrades du MEDEF et des choix libéraux.
Ce fut le cas en 1936, avec le Front Populaire. A son arrivée en juin 1936, le gouvernement impulse un accord entre les syndicats et le patronat, qui entérine les augmentations de salaires de 12 % en moyenne dans le pays. Ce gouvernement à peine installé, des grèves et occupations d’usines se déclenchent dans tout le pays. Le bouillonnement social pousse le gouvernement à gauche, avec des réformes de grande ampleur : deux semaines de congés payés, le passage de la semaine de travail de 48 à 40 heures, la retraite des mineurs, et les allocations chômage.
Il y a un an, dans son meeting du Bourget, le candidat Hollande déclarait : « Je veux voir la joie de la conquête, l’enthousiasme de l’audace, et, en même temps, les débordements de la liberté ». Il avait raison : les salariés ont tout intérêt à ne pas attendre des lendemains meilleurs, mais à retrouver maintenant « l’enthousiasme de l’audace », s’ils veulent retrouver « la joie de la conquête » !
Gérard MARTINO,
Président de l’IHS-CGT de Vaucluse
Conseiller Municipal LES ANGLES.