Il y a un an se terminait une exposition au Grand Palais intitulée « Renoir au XXe siècle ». Cette exposition permettait de faire redécouvrir les œuvres tardives de l’ami d'Albert André et de rompre avec l’idée que ces tableaux n’étaient pas seulement des décorations pour boite de chocolat ! Cette exposition après avoir quitté Paris a fait une halte à Los Angeles. A Madrid au musée du Prado pour quelques jours encore (jusqu’au 6 février 2011) une exposition temporaire montre trente-cinq œuvres de Renoir issues de la collection de l’institut américain Sterling et Francine Clark.
Dans le même temps la bibliographie sur Renoir s’est enrichie dans les derniers mois de nombreux ouvrages « Couleur Renoir » de Marie Sellier, « Quand Renoir vint paysanner en Champagne » de Bernard Pharisien, « Séance de pose chez Renoir en 1914 » de Tilla Durieux, « Renoir contre son temps » (recueil de textes de Renoir lui-même), « Pierre-Auguste Renoir : album d’une vie » de Florence Gentner pour n’en citer que quelques uns.
Et... cerise sur le gâteau Renoir sera le héros d’un film « le déjeuner des canotiers » diffusé sur France 2 dans une nouvelle série intitulée « le vernis craque ». Oui, oui Renoir à 20 h 30 sur la télévision publique. Il y a bien un intérêt pour la peinture en France !
On invite nos lecteurs à regarder ce film plutôt que le match de l’olympique de Marseille diffusé à la même heure ce mercredi 19 janvier 2011.
Dans notre précédent article Le "Cercle du Prolétariat" présente ses voeux,nous signalions à notre grand regret que le musée de Bagnols était cité dans le livre "le musée invisible" récemment édité comme un exemple négatif pour le vol de trois Renoir. L’auteur Nathaniel Herzberg faisait référence à deux affaires anciennes l’une datant du 12 novembre 1972, l’autre du 13 mars 1981.
Aujourd’hui nous voudrions parler de Renoir en nous réjouissant à l’idée de revoir les quatre tableaux de Renoir que possède la collection des musées du Gard Rhodanien à l’occasion de la grande exposition qui aura lieu au printemps et à l’été prochain au Pont du Gard.
En effet nous les gardois avons dans notre patrimoine départemental, à l'intérieur de cette fabuleuse collection que constitue le fond Albert André, George Besson, quatre huiles du maître Renoir et plusieurs dessins et lithographies du même artiste. Malheureusement échaudée par les affaires précédemment citées la conservation des musées n’expose pas ces œuvres de façon permanente à Bagnols.
Nous sommes donc heureux de les revoir car les habitants du Gard n’ont pas souvent la possibilité de les voir. Il y a deux ans ils furent exposés à Cagnes-sur-Mer pour le centenaire de l’installation de Renoir en ces lieux, l’année dernière ils ont fait un voyage en Corée du Sud pour être présentés à Séoul. Ils sortiront à nouveau de leur placard à partir de mai prochain pour notre plus grand plaisir.
Oui mais après ?
Ces tableaux, fleurons de la collection Albert André, George Besson méritent certainement plus qu’une exposition temporaire et relancent donc notre revendication de la construction d’un vrai grand musée de peinture dans le Gard Rhodanien.
Voici donc un thème de plus qui justifie plus que jamais la tenue prochaine d’une table ronde autour du patrimoine Albert André, George Besson, Jacqueline Bret-André et la création d’une association « des amis d’Albert André ».
Nous nous étions indignés de la situation du quadriptique « les quatre saisons » d’Albert André invisible et mal conservé. Nous l’avons fait venir à Bagnols mais sa situation n’est pas réglée pour autant.
Dans le rapport « Plaidoyer pour une mise en valeur du patrimoine « Albert André, George Besson, Jacqueline Bret-André » dans le Gard Rhodanien nous nous étions offusqués qu’il y ait des fuites dans la toiture du musée de Bagnols et qu’il ait plu sur le « Balthazar Castiglione » de Matisse (cf page 19).
Aujourd’hui si nous sommes heureux que le Conseil Général du Gard et la conservation des musées du Gard organisent une grande exposition Albert André au Pont du Gard, nous souhaitons qu’après cette exposition les Renoir ne retournent pas au placard.
Vous êtes donc sans doute curieux de connaître ces Renoir. Nous vous en présentons quelques uns pour vous faire patienter jusqu’au printemps.
Pierre-Auguste Renoir, « Vue de Laudun », 1904, musée départementaux du Gard
Pierre-Auguste Renoir,Dédé au chapeau fleuri,Huile sur toile,1916,Musées départementaux du Gard
Pierre-Auguste Renoir, Etude de nus couchés, Huile sur toile, v. 1893, Musées départementaux du Gard
En ce qui concerne la quatrième huile de Renoir, il vous faudra aller à l'exposition du Pont de Gard pour la découvrir. On ménage le suspens.
A la fin de sa vie Renoir se plaignait à son marchand de tableaux de la destination de son oeuvre : "ça m'ennuie, tout ce que je fais part en Amérique et on ne le voit pas ici. Je le dis à Durand-Ruel"
Que penserait Pierre-Auguste Renoir cent ans plus tard s'il savait que des tableaux en France ne sont pas ou si peu exposés dans le musée de son ami Albert André ?
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