Il est une rubrique récurrente de ce blog qui s’intitule «Témoignages des atteintes à la démocratie » qui démontre depuis plusieurs années les reculs de la liberté dans notre pays et les ravages du « tout sécuritaire ».
Ce nouvel article s'inscrit dans cette série.
De quoi s'agit-il aujourd'hui ?
Il y a quelques jours nous avons été alertés par la publication au Journal Officiel d’un décret du 30 juin 2011 relatif aux armes à feu susceptibles d'être utilisées pour le maintien de l'ordre public qui autorise l’usage des tirs à balles réelles ! Lien du décret pour vérification si vous avez un doute : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTex ... rieLien=id
Il est évident que nous avons été interpellés par ce décret, à la fois étonnés et même sceptiques sur la véracité de cette information. Après une rapide enquête il apparait qu’effectivement c’est bien vrai. Alors serons-nous tirés comme des lapins lors de la prochaine manifestation ?
Ce n’est pas la lecture que fait la revue en ligne rue89 qui nous présente la situation comme une normalisation d’une situation vieille de plus de soixante-dix ans. Un décret-loi du 23 octobre 1935 portant réglementation des mesures relatives au renforcement du maintien de l'ordre public fut en effet voté au lendemain de la crise du 6 février 1934 lorsque des groupes et des ligues d'extrême droite avaient organisé une manifestation antiparlementaire dans les rues de Paris. Aujourd’hui le décret signé par le Premier Ministre François Fillon, le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration, Claude Guéant et le ministre de la défense et des anciens combattants, Gérard Longuet ne serait qu’une procédure pour permettre à la Gendarmerie Nationale d’être dans la légalité !
On peut s’interroger sur cette lecture de l’événement. Bien sûr que nous ne sommes pas paranoïaques ni victimes d’angélisme béat mais ce décret s’inscrit dans un contexte à la fois de « tout sécuritaire » sous prétexte de terrorisme et d’insécurité et de luttes sociales et politiques. En France ce fut l’année dernière la bataille pour la retraite, en Europe ce sont à la fois « les indignés » espagnols et les grèves générales à répétition grecques. En Afrique du Nord ce fut le printemps arabes suivi de l’été libyen, syrien, yéménite… et maintenant voici qu’Israël a aussi un mouvement social ! Dans le même temps le capitalisme mondial continue de faire subir aux populations les plans d’austérité (famine en Afrique, crise de la dette aux Etats-Unis d’Amérique, plan européen, décision du G 8, du G 20, du FMI….).
Dans un tel moment de l’Histoire on peut penser que le gouvernement français s’inquiète de la rentrée sociale à l’automne. Il est évident donc que le décret du 1er juillet selon cette analyse des faits doit nous obliger à une vigilance accrue.
Le décret est-il une arme anti-révolution ou crise sociale dure ? Difficile à dire mais il n’est pas de nature à nous rassurer sur l’avenir proche du monde. Toutefois les puissants doivent savoir que les menaces n’ont jamais fait peur aux peuples déterminés. L'Histoire est jalonnée d'exemples !
Devrons-nous nous munir d'un gilet pare-balles lors des prochaines manifestations à l'automne ?
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