Primaires Socialistes : un hold-up médiatique et pourtant les candidats baissent dans les sondages !
Des débats en prime-time sur plusieurs chaînes de télévision, des invitations des six candidats dans toutes les émissions radios et télés, des articles dans de nombreux journaux, des éditos, des commentaires, des tribunes. La primaire socialiste aura été un hold-up médiatique.
Si cette omniprésence aura été vue par de nombreux français ou alors il faudrait vivre sans télés, sans journaux, sans radios, sans internet... elle aura aussi permis de voir la faiblesse des propositions des candidats socialistes et radicaux. Il faut donc peut-être chercher là l'explication à la baisse des Hollande, Aubry et consors dans les sondages. Avec une telle exposition médiatique ils devraient crever le plafond, or il n'en est rien et le Front de Gauche monte.
Ci-dessous le papier publié dans l'Huma du 4 octobre sous la plume de Mina Kaci
Les sondages sur les primaires socialistes, les 9 et 16 octobre et ceux sur l'élection présidentielle, les 22 avril et 6 mai 2012, ont en commun une montée de ceux que l'on nomme les "petits" candidats. Ainsi, pour Viavoice, Manuel Valls (34 % + 4 pts) et Arnaud Montebourg (30 %, + 3) enregistrent les plus fortes hausses de popularité parmi les socialistes, alors que François Hollande, toujours en tête, avec 53 % d'opinions positives, perd 2 points. L'enquête montre que Nicolas Sarkozy (33 %) et François Fillon (44 %) baissent également de 2 points. L'institut LH2 qui entend suivre la campagne présidentielle jusqu'à l'issue du scrutin, révèle, sans surprise, que le chef de l'Etat est particulièrement fragilisé par les affaires, au point que près d'un Français sur deux (49 %) estime qu'il n'est plus le candidat légitime de l'UMP. A la crise morale s'ajoute la crise économique, autre facteur expliquant cette nouvelle baisse. François Hollande et Martine Aubry perdraient, eux aussi, entre 4 et 6 points d'intentions de vote si le premier tour avait eu lieu dimanche dernier par rapport au mois de septembre. Deux candidats remontent selon LH2 : Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Ainsi, si François Hollande était élu candidat socialiste aux primaires, il arriverait toujours en tête du premier tour, mais avec 31 %, soit une baisse de 4 points, alors que Marine Le Pen grimperait à 15 % (+ 4). Dans l'hypothèse où Aubry serait choisie, celle-ci recueillerait 25 % (- 5), la candidate du FN obtiendrait 14, 5 % (+ 2,5) et Jean-Luc Mélenchon réaliserait 10 % (+ 5). L'institut note que ce dernier "constitue désormais une alternative crédible au candidat socialiste pour les sympathisants de gauche". François Bayrou (Modem) voit aussi sa copie grimper à 8-9 % (+2/+3); ainsi qu'Eva Joly candidate d'Europe Ecologie les Verts qui obtiendrait 7 ou 7,5 % (+1/+3).
Malgré la surexposition médiatique du PS, le Front de Gauche fait son trou dans l'opinion.