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24 juillet 2008 4 24 /07 /juillet /2008 17:59
Nous avons eu connaissance de cette contribution que nous versons au dossier.

Chers amis adhérents et sympathisants de IQGARHO, bonjour.    

  Je me permets de vous transférer le message ci-dessous de l'Association "Sauvons le climat", concernant les incidents de Tricastin, qui ont fait la une des médias en ces jours d'été.   Bonne lecture.
 
Bonnes vacances ou bon été pour ceux qui ne le sont pas .
 
A bientôt.
 
Cordialement.
 
Jean Blachère
I.Q.GA.RHO.
Le Mas de Bazine
30200 Bagnols sur Cèze
Tél. : 04 66 89 54 27
Fax : 04 66 79 88 45
e-mail : jean.blachere.iqgarho@wanadoo.fr
http://perso.orange.fr/iqgarho



Ci-après l'expression de l'Association "Sauvons Le Climat" (S L C)


 

Résumé : l’uranium naturel  rejeté par erreur dans le Rhône représente 10% du volume d’uranium quotidien véhiculé par la nature (et non par les rejets) dans ce fleuve. La seule toxicité chimique de l’uranium est en cause. Aucun risque radiologique  A l’endroit  même du rejet, un individu aurait du absorber 10 litres d’eau pour atteindre le seuil de concentration très prudent défini par l’OMS. Seuil dépassé pendant longtemps par les consommateurs de Badoit ou St Yorre sans dommage pour eux.

Un incident niveau 1 est par nature un non évènement. Mais les contrôles, la transparence et la sécurité en nucléaire doivent continuer d’être à ce niveau inégalé par les autres industries. Sur ce plan, la manipulation des faits et la désinformation réalisées autour de ce non évènement contribuent à maintenir ce très haut niveau de sécurité


“Sauvons le Climat” n’avait pas jugé utile de prendre position sur l’incident du Tricastin qu’il considérait de peu d’importance devant les défis posés par le changement climatique. Mais cet incident a donné lieu à un véritable psychodrame conforme à la tradition de notre peuple qui semble adorer les controverses portant sur des questions  de principe sans répercussions pratiques. C’est, sans doute, une partie de son charme… Ce psychodrame a mis en scène les protagonistes ordinaires des débats sur le nucléaire. Les antinucléaires, inquisiteurs modernes, accusent sur des motifs futiles, gonflant à loisir un incident devant la timidité des autorités qui se comportent comme des enfants pris la main dans le pot de confiture. Les autorités de sûreté se conentent d’un discours technique qui ne précise pas la signification de notions comme les recommandations de l’OMS et ne font pas référence aux situations naturelles. Les médias, bien sûr, font leur miel de ces controverses où l’incompétence le dispute à l’arrogance, où les slogans remplacent l’analyse. C’est aussi, pour eux, une tradition estivale de gloser sur les incidents survenus dans les établissements nucléaires, un complément bienvenu au Tour de France pour égayer les lecteurs en période de trêve politique estivale. D’autres intérêts, financiers ceux-là, jouant les apprentis sorciers, ne cherchent-ils pas à profiter des difficultés d’AREVA ?

Quoiqu’il en soit, il nous a paru utile et nécessaire de mettre l’incident du Tricastin en perspective en expliquant ce que signifient, par exemple, les recommandations de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) sur les concentrations d’uranium dans l’eau potable.

 

L’incident de Tricastin ne concerne pas une centrale nucléaire

Le débordement d’un réservoir  contenant une solution uranifère a eu lieu sur le site de la société SOCATRI (SOCiété Auxiliaire du TRIcastin), filiale à 100% d’EURODIF, elle même filiale d’AREVA. Entre autres activités, SOCATRI retraite les effluents de l’usine de séparation isotopique du Tricastin.

 

L’uranium est plus un toxique chimique que radiologique

 

Pour l’uranium l’OMS retient une toxicité chimique rénale  pour l’estimation de la concentration  maximale admissible. La plus faible dose au delà de laquelle des rats ont montré une détérioration de la fonction rénale correspond à une absorption journalière de 0,06 mg/kg. Pour tenir compte des incertitudes (extrapolation du cas du rat au cas de l’homme et  influence des différences entre individus) l'OMS applique un  facteur de réduction de 100, soit une absorption journalière tolérable (TDI, Tolerable Daily Ingestion)  inférieure à 0,0006 mg/kg pour un homme de 60kg, , soit encore 0036 mg d’uranium par jour. On obtient  ainsi une concentration moyenne annuelle arrondie à  0,015 mg/litre d’eau, en supposant une consommation quotidienne de 2 l. Il s’agit là d’une moyenne annuelle. Un dépassement de la norme  est donc possible pendant une période limitée pourvu qu’on revienne en dessous de la moyenne pendant le reste de l’année.

Pour la petite histoire, l'eau de Badoit et de St Yorre flirtaient avec une concentration de 0,1 mg par litre avant que les exploitants décident de la filtrer sur oxyde de manganèse  pour éliminer cette concentration devenue gênante depuis la Directive OMS... qui a failli faire perdre à ces eaux leur statut d'eau minérale. Dans la pratique, selon l’OMS, de nombreuses eaux potables ont des concentrations plusieurs dizaines de fois supérieures à la norme sans que les reins des consommateurs semblent affectés. En retenant une TDI de 0,036 mg on voit que la quantité d’uranium pouvant être absorbée  annuellement  par un individu de 60 kg est de plus de 13 mg  contenus dans 730 litres d’eau consommés (1).

 

On peut aussi calculer la concentration qui conduirait à la limite d'irradiation recommandée par l'OMS pour une contamination à l'uranium naturel. Cette limite est de 0,1 mSv, par an, soit le trentième de l’irradiation naturelle(4). Cette dose serait obtenue par l’ingestion de 730 litres d’eau par an (2 litres par jour) ayant une concentration de 0,13 mg/l, près de 10 fois supérieure à celle correspondant à la toxicité rénale. C’est pourquoi c’est cette dernière qui a été retenue par l’OMS,  montrant clairement que l’uranium est principalement un poison chimique, dont les effets sont assez semblables à ceux de l’arsenic

 


L’uranium dans l’environnement

L’uranium naturel est omniprésent dans notre environnement. Dans les sols, en moyenne on le trouve à une concentration de 3 à 4 partie par million (ppm)(5). Ainsi, par exemple, un jardin de 1000 m2 contient environ, sur un mètre d'épaisseur,  10 kg d’uranium. Ces concentrations varient énormément et peuvent atteindre 80 ppm dans certains schistes et 350 ppm(6) (350 mg/kg, correspondant à 8750 Bq) dans les phosphates.

Dans l’eau douce la concentration est souvent de l’ordre du microgramme/l, mais elle peut atteindre, dans des cas exceptionnels, la dizaine de milligramme par litre. Dans l’eau de mer la concentration d’uranium atteint 3,3 microgrammes par litre : un km3 contient donc 3,3 tonnes d’uranium. On estime que l’océan contient 4 milliards de tonnes d’uranium qui se renouvelle au rythme de 20000 tonnes par an grâce à l’apport des cours d’eau. Le Rhône en rejette chaque année environ 300 tonnes à la mer. Ces chiffres permettent de relativiser l’importance du rejet de 70 kg d’uranium au Tricastin : un dixième du flux naturel quotidien dans le Rhône.

Dans les cendres d’une centrale à charbon d’une puissance de 1000  MW, qui consomme plus de 4 millions de tonnes de charbon par an on trouve 5 tonnes d’uranium (et 13 tonnes de thorium).

Enfin nous abritons en nous  une centaine de micro-grammes d’uranium, pouvant même dépasser plusieurs centaines selon notre alimentation.

 

Les conséquences sanitaires de la fuite du Tricastin.

 

 

Lors de l’incident du Tricastin 30 tonnes d’une solution contenant environ 70 kilos d’uranium ont été relâchées. La concentration d’uranium dans la solution était donc de l’ordre de 2 grammes par litre. Selon l’ASN, après le débordement les concentrations observées étaient de l’ordre de 100 fois la norme de l’OMS, soit environ 1,5 mg/l. Ceci correspond à une dilution rapide par un facteur environ 100. Autrement dit,  pour atteindre la dose annuelle (7) un individu aurait dû boire une dizaine de litres de cette eau. Et il aurait eu peu de temps pour ce faire puisque, toujours selon l’ASN, la concentration est revenue à la normale en quelques jours. L’IRSN n’a observé aucune augmentation significative de la concentration  d’uranium dans les poissons (environ 10 microgrammes/kg).

 

Conclusions

 

En conclusion, sur le plan sanitaire et environnemental la fuite du Tricastin est une pollution chimique, beaucoup moins grave que le déversement d’une cuve de fioul dans un cours d’eau. C’est pourtant la radioactivité qui a été mise en avant par les médias(le fait que la dose limite d’ingestion quotidienne corresponde à la toxicité chimique n’a jamais été souligné).

Manifestement, l’uranium fait peur alors que c’est un élément omniprésent  dans le sol, dans l’eau et dans notre propre corps.  La radioactivité fait peur à de nombreux compatriotes à qui on n’a pas suffisamment expliqué que nous sommes plongés dans une radioactivité naturelle, que nous sommes nous même des sources radioactives (7000 becquerels pour un individu de 70 kg), mais que personne n’a jamais mis en évidence le moindre effet nocif de cette radioactivité naturelle ambiante. Là comme ailleurs, tout est question de dose et de débit de dose.

Rappelons, d'ailleurs, que la dose guide fixée par l'OMS pour la concentration d'uranium dans l'eau est très prudente et ne peut s'appliquer à des situations exceptionnelles. Alors arrêtons de semer une peur qui empêche de raisonner calmement sur la question du nucléaire.

Comme il devenait évident que les effets sanitaires de cet incident resteraient minimes, c'est    la gestion de l’incident qui a été critiquée  par les antinucléaires, jusqu'à mettre en cause, sans vergogne(8) la crédibilité de l’ASN et  de l’IRSN   et  à agiter le spectre d’un Tchernobyl français. 

Il est vrai que l’incident du Tricastin est consécutif à une erreur humaine ou organisationnelle. Il faut en tirer les enseignements. C’est bien ce qu’AREVA semble faire. Par contre, en général, il est illusoire de penser que les erreurs humaines et (ou) les défaillances matérielles puissent être complètement éliminées. Les politiques de sûreté ont, certes, pour objet de limiter la probabilité de tels dysfonctionnement, mais, surtout, de faire en sorte qu’un tel dysfonctionnement ou même plusieurs simultanés, ne puissent conduire à une catastrophe : c’est ce qu’on appelle la défense en profondeur.

La transparence démontrée par les opérateurs et les autorités a été exemplaire, en tous cas bien meilleure que celle qu’on observe dans d’autres secteurs économiques, industriels ou de services.  Les réactions outrancières et partisanes provoquées par cette pratique de la transparence ne laissent pas de poser de sérieuses questions. Une transparence qui, loin d’éclairer le public, est l’occasion d’un festival d’arguments mensongers et de mauvaise foi, une occasion de répandre des peurs fantasmatiques par des organisations dont la seule raison d’être est de supprimer le nucléaire quelles que soient les améliorations qu’on puisse lui apporter. Ce faisant les organisations antinucléaires dévaluent la pratique de la transparence, empêchent que les questions de la sûret&eacut; et des déchets nucléaires soient abordés avec calme et pondération, et par là elles compromettent la possibilité de trouver des solutions optimales à ces questions.

 

 

 


        (1)  Comme d’habitude, les travailleurs sont soumis à des doses beaucoup plus importantes que                     le public en général. Les métallurgistes de l’uranium  ont payé un lourd tribu à la naissance de                 l’industrie nucléaire et c’est leur malheureuse expérience qui a permis de définir, dès 1950, la                 dose létale d’uranium naturel(2) : 2 mg/kg soit environ 140 mg pour un travailler. Dans                         ce cas le décès est dû à une intoxication rénale aiguë. Pour la même incorporation et en                             supposant une période biologique(3) de l’uranium d’un an on calcule que la dose de                                 radiations reçue serait de l’ordre de 40 mSv, soit une augmentation maximum de la probabilité                 de cancer de 2 pour mille. (voir Barillet : La Sécurité dans les laboratoires et les           nbsp;                                 fabriques de produits chimiques minéraux, fasc.5 1950 Tiré à part de l’Industrie Chimique).

 

(2)   Par ingestion concentrée dans le temps. La dose létale est plus élevée si l’ingestion a lieu sur une période longue.

(3)   Durée moyenne de présence de l’uranium dans le corps avant son excrétion, essentiellement par voie urinaire

(4)   Les plus récentes études montrent qu’une telle augmentation de la dose reçue naturellement n’a aucun effet négatif.

(5)   IRSN : http://net-science.irsn.org/net-science/liblocal/docs/docs_DEI/fiches_RN/Uranium_Unat_v1.pdf

(6)   350 mg/kg, correspondant à 8750 Bq. L’activité d’un gramme d’uranium naturel vaut 25000 Becquerels (Bq)dont 48,9% pour l'U238, 48,9% pour l'U234 et 2,2% pour l'U235

(7)     Nous l’avons dit, pour des expositions limitées dans le temps le concept de dose limite moyenne ne s’applique pas. Citons le rapport de l’OMS Guidelines for Drinking-water Quality:As TDIs are regarded as representing a tolerable intake for a lifetime, they are not so precise that they annot be exceeded for short periods of time. Short-term exposure to levels exceeding the TDI is not a cause for concern, provided the individual’s intake averaged over longer periods of time does not appreciably exceed the level set.

(8)     Quelle est la leur ? Leurs grands « experts », pourtant présents sur place ont-ils sonné l’alarme avant les autorités compétentes ? Ne serait-il d’ailleurs pas temps qu’une autorité scientifique reconnue, éventuellement internationale comme l’Académie Européenne des Sciences, évalue les compétences réelles de ces experts auto-proclamés ?

 

 




Le collectif "Sauvons le climat " fondé en mai 2004, association loi 1901 depuis Décembre 2005, a pour ambition d’informer nos concitoyens, de manière indépendante de tout groupe de pression ou parti politique, sur les problèmes relatifs au réchauffement climatique et sur les solutions proposées pour le ralentir. Il est doté d’un comité scientifique, présidé par Michel Petit, ancien responsable du groupe français d’experts au GIEC. Son manifeste a  été signé par plusieurs milliers de personnes.
La signature du manifeste et les adhésions sont possibles sur le site "
http://www.sauvonsleclimat.org ".

 
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24 juillet 2008 4 24 /07 /juillet /2008 00:15

 Toutes les contributions sur le site: AlternativeForge.net

L’historien Roger Martelli propose une nouvelle construction politique rassemblant toute la gauche critique pour disputer l’hégémonie au Parti socialiste.

Début d’été studieux pour les communistes. À moins de six mois de leur 34e Congrès, l’heure est aux premières « contributions », ces textes où les militants expriment leur propre vision avant l’élaboration d’une « base commune » soumise au débat de tous. Après la contribution de Marie-George Buffet et celle d’André Gerin, Roger Martelli, historien et membre du comité exécutif national du PCF, développe une opinion partagée par le collectif des communistes unitaires dont il est l’un des animateurs. « J’ai joué le jeu, précise-t-il, je m’exprime dans cette contribution à titre personnel. »

Les communistes doivent trancher une question qui aura des conséquences telles que le congrès ne peut se dérouler selon les normes habituelles, énonce d’emblée Roger Martelli. En effet, « les conditions d’un choix communiste pleinement maîtrisé ne sont pas réunies . De fait, aucune option sur l’avenir du PCF n’est en état de recueillir une majorité significative », analyse-t-il. Alors, un congrès pour ne rien décider ? Au contraire, selon le scénario proposé dans sa contribution, dans une première phase, les communistes devront dire s’ils estiment que la crise qui frappe le PCF est « conjoncturelle » et s’il suffit de procéder à des réformes tout en conservant le cadre existant. Ou s’ils considèrent que la crise actuelle est de nature structurelle et s’il faut s’atteler à une autre construction politique. Dans ce cas, devrait s’ouvrir une nouvelle étape du débat, qui prendra obligatoirement plusieurs mois. Il s’agira de reconsidérer l’ensemble de l’édifice, « de faire le tri entre ce qui n’a plus de raison d’être et ce qui peut rester, et réinsérer les acquis dans une forme nouvelle ». Mais il ne faut pas brûler les étapes, le congrès de décembre devrait être consacré à l’évaluation, au diagnostic et au choix du remède : « adaptation » ou « transformation ».

Roger Martelli est un partisan résolu d’une rupture franche. « Si nous n’allons pas jusque-là, nous explique-t-il, l’expérience montre que ce qui l’emporte, c’est l’immobilité, l’asphyxie et de fait ce sera la liquidation de cette tradition originale qui a été celle du communisme politique en France au XXe siècle. » La contribution préconise une « véritable révolution interne qui fasse passer d’une ère à une autre, d’une forme à une autre ». Au terme de ce changement, le Parti communiste autonome aura cessé d’exister : « Le communisme devrait continuer à vivre mais pas sous la forme de l’actuel PCF », écrit Roger Martelli. « Trop d’occasions manquées de rénover le Parti communiste ont affaibli, épuisé la partie de la gauche la plus critique et conduit au déséquilibre dans le rapport de forces avec le Parti socialiste », explique-t-il. La gauche de transformation sociale est enserrée. dans une « double tenaille » avec d’un côté un Parti socialiste hégémonique « qui va continuer à se recentrer », et de l’autre une extrême gauche qui confond radicalité et refus solitaire et « écarte toute logique de rassemblement à gauche ». Cette configuration pourrait théoriquement ouvrir un espace au PCF, dont l’originalité a toujours été « le mariage de la critique radicale et de l’implication créatrice dans la société et les institutions », mais, pour Roger Martel, il n’en sera rien. Le PCF est désormais faible pour desserrer seul l’étau de la tenaille. Pour y parvenir, il faut créer un pôle critique de gauche à vocation majoritaire.

Quelles formations peuvent faire partie de cette nouvelle construction ? Roger Martel estime que les forces existent pour mener ce combat avec les communistes ; elles vont de la gauche du Parti socialiste à l’extrême gauche, incluant des écologistes et des républicains progressistes. Les succès de la gauche allemande (Die Linke), née de la rencontre entre le PDS, de tradition communiste est-allemande, et un courant animé par des syndicalistes en majorité de l’Ouest contestant l’orientation libérale de la direction du SPD, suscitent l’intérêt. « C’est dans cette direction qu’il faut aller », résume Roger Martelli.

Roger Martelli veut calmer les inquiétudes sur le risque de dissolution de l’originalité communiste au sein d’une structure composite. « Pour moi, dit-il, rien n’est pire que ce qui est arrivé au Parti communiste. » « On agite le spectre de la liquidation, mais je constate que le processus dans lequel notre parti est engagé, c’est la liquidation. Je suis prêt à examiner toutes les hypothèses, dès lors que nous aurons pris la décision d’une rupture, sans laquelle nous disparaîtrons. »

 

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9 juillet 2008 3 09 /07 /juillet /2008 15:53
Dans les annees 7O, avec notre deputé  Bernard Deschamps, les communistes de Marcoule, (7 ou 8 cellules) demandaient l'implantation a St Etienne des Sorts de quatre surgénérateurs avec usine de fabrication et de retraitement du combustible.
Malheureusement, le PS pour une poignée de voix des verts a condamne le nucleaire francais a la stagnation.
Pourtant nous sommes alles à Creys Malville pour défendre le premier réacteur surgénérateur industriel neuf avec une charge de combustible et une deuxième charge prête.
il est malheureux que ce soit un gouvernement de droite qui  décide de relancer le nucléaire  au vu du prix du pétrole. En outre, les rapports dévoilés a l'occasion de l'actuel G 8 viennent  conforter nos positions de l'époque, je me souviens d'un débat televise Deschamps / Quiles sur le nucléaire.
Ils ont bonne mine ceux qui nous citaient en exemple l'Allemagne, la Suède, le Danemark  ..... qui avaient décidé de mettre fin au nucléaire
Voir a ce sujet, Laurette, Pacaud, Girones, ......
Adrien HAUCK  de Dalat Vietnam
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2 juillet 2008 3 02 /07 /juillet /2008 14:36


LES TRANSPORTS PUBLICS

doivent être libérés des contraintes du marché !

 

Le 26 juin au Forum des Angles, des maires du canton, le Conseiller Général et le député, tous de droites ont fait la démonstration de leur « timidité » face aux enjeux environnementaux et sociétaux de qualité de vie répondant aux ambitions affichées du « Grenelle de l'environnement », dans le non-aménagement des transports collectifs sur le canton et vers Avignon.



Les Angles sont moins bien desservis que par le passé (toujours pas de liaison de la Font d'Irac, suppression d'arrêts...); Saze, Rochefort communes en expansion,  exclues des transports collectifs (surtout le Grand Village). Seule Villeneuve semble tirer son épingle des arbitrages financiers !

Certes, une desserte « à la demande » pour amener l'usager vers l'arrêt le plus proche de son domicile existe, mais chacun sait que cela ne répond pas à une ambition de transport de masse. Nous ne pouvons que regretter que ce qui nous a été présenté corresponde à une étude gestionnaire du « client » et non pas aux besoins des usagers ni aux enjeux énergétiques environnementaux, sociaux. Avec pour seul critère celui de la rentabilité financière à court terme, aggravée par le choix de la délégation de service public (DSP). (Qui oblige en plus d'équilibrer les comptes comme le ferait une régie, de rémunérer l'entreprise   privée TCRA avec nos impôts et nos titres de transport!).

ET C'EST BIEN LÀ QU'EST LE PROBLEME !

 

Une étude a été faite auprès des utilisateurs actuels pour améliorer la qualité du service. C'est une démarche commerciale qui ne répond pas à la question : « Vous êtes des habitants du canton, vous n'utilisez pas les transports collectifs. Pourquoi? Quels sont vos motifs de déplacement individuel ? Que faudrait-il pour que vous les utilisiez de manière régulière ? »


Et cette étude-là n'a manifestement pas été menée et de ce fait, les élus à la tribune n'ont aucune vue globale des besoins de déplacement des personnes. 

Nous pensons que la création de la ligne 19, sans plan cantonal, ni concertation réelle, même si elle permet de rejoindre le lycée de Villeneuve, n'apporte pas de réponse globale aux besoins de manière satisfaisante.

 

LES COMMUNISTES DU CANTON PENSENT QUE :

 

  • Avant toutes choses une vaste étude devrait être entreprise afin de déboucher sur un projet et une réalisation de politique de transport urbain incitatif sur le canton, cohérente, réduisant les transports individuels et polluants.
  • La solution de construire toujours plus de parkings à coups de millions, à Avignon, pour accueillir les voitures qui «bouchonnent sur les ponts» n'est pas la réponse adaptée aux besoins même si cela enrichit le groupe «Vinci».
 
Ce qu'il faut, c'est créer les conditions pour éviter aux voitures de se rendre en Avignon.

 


 


LES COMMUNISTES DU CANTON PROPOSENT :

  • Toutes les communes doivent avoir à disposition un maillage de moyens collectifs de transport non polluant et cadencés (entre 10mn et 15 mn).
  • Un plan de circulation doit être défini en concertation avec les communes du Canton pour favoriser les transports publics (voie de bus sur les ponts, réduction des temps de trajet...).
  • Il faut développer les services de proximité pour éviter les déplacements peut-être avec une maison des services publics avec diverses permanences (EDF, Sécu, France Télécom, Administrations diverses).
  • Tendre vers la gratuité des transports (cela existe dans certaines agglomérations!). Les transports scolaires doivent être gratuits, ainsi que les déplacements trajet/travail.
  • Aider au déplacement individuel... à vélo par un vrai réseau de pistes (mise à sens unique de certaines rues pour attribuer un sens aux bicyclettes), un parc de «Velib» disponible aux arrêts de cars, et des «garages à vélos» à ces mêmes arrêts pour permettre aux usagers d'utiliser son propre vélo,
  • Faire jouer la complémentarité des transports en tenant compte de l'arrivée des TER SNCF en gare de Villeneuve de/vers Bagnols et Aramon mais aussi de/vers Avignon-centre et demain Avignon TGV. Cela suppose de réfléchir à la gare de Villeneuve Les Avignon comme pôle de transport préservé de la spéculation immobilière: tête de ligne TCRA vers Avignon, le lycée, les communes du cantonen liaison avec les TER et pourquoi pas une navette fluviale vers Avignon qui n'ait pas qu'une vocation commerciale et touristique et bien sûr un relais vélos.
  • Enfin cela suppose aussi une réorganisation des transports TCRA afin de limiter au maximum les changements (donc les attentes) et ne pas avoir comme correspondance obligée la Poste ou la place Pie. N'est-il pas utile par exemple d'avoir une ligne directe du canton vers l'hôpital?


Bien sûr cela à un coût, mais ou bien ce critère est observé isolément, ou bien il intègre d'autres coûts induits qui auraient pu être évités tel le nouveau parking d'Avignon, les rejets de CO2 dans l'atmosphère, le coût énergétique et routier pour l'État, etc...


Pour les Communistes, le service public n'est pas un coût il est un investissement social sur la qualité des déplacements, l'environnement, le confort de vie, la réduction des dépenses drainées vers le privé... Il est une réorientation des impôts au service des Hommes et non des intérêts privés.





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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 11:57

INVITATION.

 

Avant les vacances, nous te convions à une rencontre fraternelle avec la participation amicale de Isabelle Rossetti (récente adhérente du canton d'Aramon), qui s'est rendue à la rencontre régionale à Marseille le 7 juin et nous fera part de son vécu.

 

le Mardi 1er juillet 2008 à 18h00

au Mille-Club des Angles,

 

afin d’avoir un échange sur la situation politique, la préparation de notre 34ème congrès qui se tiendra en fin d’année.

Nous souhaitons une réunion élargie aux « compagnons de route » afin de réfléchir ensemble sur notre vision de la société à construire, la stratégie pour y parvenir, que doit affirmer le PCF à la sortie de son congrès….. Tu peux donc inviter amis et sympathisants.

 

Dans un rapport de force qui lui est très favorable le capitalisme révèle sa vraie nature inhumaine à ceux qui l’avaient oublié. La social-démocratie échoue partout et se moule dans le « libéralisme » et « l’économie de marché ». Le socialisme réel des pays de l’Est s’est effondré faisant disparaître ainsi toute crédibilité à un autre possible. Le Communisme est-il mort en cette fin de 20ème siècle ? N’y a-t-il d’autre horizon que l’alternance droite/social-démocratie ? Peut-on repenser le Communisme à la lumière de ses ombres et ses lumières ? Le PCF a-t-il une place et un rôle dans la reconstruction de la pensée communiste ?

 

Bref, nous t’invitons à une rencontre pour débattre et participer sans tabou de ce qui nous paraît être notre solution pour faire échec au bipartisme, mettre en échec le capitalisme et construire une alternative dans le réel et l’utopique.

 

Merci d’indiquer ta participation (ou non) pour prévoir un casse-croûte en commun (06 87 52 35 30)


Le 23 juin 2008

Dominique DECLOSMENIL

Jacques PONGY

PCF Canton de Villeneuve Lez Avignon

 

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27 juin 2008 5 27 /06 /juin /2008 15:00

 

    Olivier DARTIGOLLES

Dans le prolongement d’un échange récent (1) avec le dirigeant de la LCR François Sabado, trois questions sont de nature à aiguiser le débat sur les conditions d’une transformation révolutionnaire de la société : celles des défis dans une nouvelle époque, du processus pour transformer le rapport des forces, du projet politique et du rassemblement. Car il ne s’agit pas pour les communistes de se situer par rapport au PS ou à l’extrême gauche mais de mieux identifier les obstacles à la transformation révolutionnaire de la société et les potentiels pour les surmonter.

1. Les défis auxquels toutes les forces politiques et sociales sont confrontées Parler en termes généraux de « capitalisme mondialisé », « financiarisé » ne fait pas le compte pour comprendre l'époque nouvelle dans laquelle nous sommes entrés. Ayons en tête cette analyse, en 1986, d'un rapport du commissariat général du plan : « Taylor a eu besoin d'un homme unidimensionnel. (...)

La nouvelle révolution technologique a besoin d'un homme multidimensionnel, c'est-à-dire apte au changement, capable de souplesse dans son travail et de curiosité dans sa vie hors travail » (2). Cette donne nouvelle génère, pour ceux qui veulent préserver l'ordre social existant, des difficultés non insurmontables mais inédites, et elle met ceux qui veulent y mettre fin devant un champ de potentialités qu'il y a grand risque à délaisser. Disons-le franchement : en face ils ont pris de l'avance.

Un exemple, particulièrement éclairant : en 2006, Thierry Breton, alors ministre, avait commandé un rapport sur « l'économie de l'immatériel » dont il a dit qu'il voulait en faire « un carburant incontournable pour alimenter le programme de (sa) famille politique » (3). Aujourd'hui, l'un des deux signataires de ce rapport, J.-P. Jouyet, est au gouvernement et, sur de grands dossiers, c'est bien la politique préparée alors qui s'applique (services de l'État, universités, brevets...). Les cercles dirigeants n'entrevoient pas moins ce qu'ils veulent à tout prix éviter : le même rapport parle d'une « rupture » qui « peut donner naissance à une nouvelle forme de l'économie : celle de la coopération » (4). 

2. La transformation révolutionnaire : un processus

Comment transformer un rapport de forces au départ défavorable à ceux qui veulent mettre fin au capitalisme ? Il faut avoir en vue l'humanité tout entière : sortir par le haut du capitalisme, le dépasser, ne peut pas être un acte unique, quasi instantané, mais un processus de longue durée et n'avançant pas partout en même temps. Cette coexistence prolongée avec l'adversaire doit être conflictuelle ; et elle ne peut l'être que si l'on travaille à des rassemblements, à toutes les échelles où c'est possible, en France, en Europe, avec d'autres forces de progrès dans le monde, pour imposer des conquêtes réellement anticapitalistes. Des conquêtes faisant effectivement reculer la domination de la loi du profit, viables en partant de la réalité du monde actuel, donc crédibles, et qui soient autant de moyens de se renforcer contre le capitalisme et de lui porter de nouveaux coups. Ce que nous parviendrons à faire en France dans ce sens y contribuera. Comme y contribue et y contribuera ce que d'autres font et feront ailleurs, notamment à l'échelle européenne.

Cette question des conquêtes nécessaires à la transformation du rapport des forces est incontournable. On peut bien faire son beurre sur le thème des « deux gauches », mais alors on n'a pas de raison de se battre pour que dans notre pays la gauche soit majoritairement sur une logique de transformation sociale anticapitaliste.

C'est pourtant indispensable. 

3. Projet et rassemblement pour se battre mieux

L'écart est grand dans le pays entre le mécontentement, voire l'exaspération, et la capacité à mener des luttes amples et victorieuses. Aujourd'hui pèse lourdement la conviction que chercher à mettre fin au capitalisme n'est pas réaliste. Sinon, comment expliquer l'influence au sein même de la gauche du PS avec les positions qu'on lui connaît ?

Nous voulons sortir de cette impasse. Commencer à se libérer du capitalisme suppose un rassemblement populaire majoritaire, fait de femmes et d'hommes divers par les courants de pensée dans lesquels ils se reconnaissent, assumant lucidement cette diversité pour s'en enrichir et capables de se mobiliser durablement, avec détermination, avec esprit de suite et d'initiative, avec inventivité et imagination. Un rassemblement donnant à ses combats la force de l'intervention dans le champ politique. Cela, nous ne l'avons jamais connu, pas même en 1968.

Or on se bat mieux, on a plus de chances d'isoler l'adversaire et de l'obliger à reculer quand on sait véritablement que l'on est porteur de solutions, d'un projet, bien meilleurs pour la société que ce qu'il veut faire passer. Aussi, pour le Parti communiste, élaborer son projet ce doit être contribuer à la définition des objectifs sur lesquels il est nécessaire que s'opèrent des rassemblements suffisamment forts et résolus pour en imposer la réalisation, afin que le changement cette fois réussisse.

Comment ? Bien évidemment sur le terrain, à la base, et notamment dans les quartiers populaires et les lieux de travail ou d'études. Mais il n'y aura pas de dynamique réelle
si nous ne fixons pas clairement un objectif politique national mobilisateur à atteindre et le processus permettant d'y travailler.

C'est l'enjeu du 34e Congrès : formuler une offre politique pour un espoir qui peut être à portée de main, qui peut se réaliser. Plus que jamais, refusons l'étroitesse, le repli sur soi, le nombrilisme. Si nous sommes à nous-mêmes l'unique objet de nos passions, nous n'avancerons pas d'un pouce. Donnons chair à l'avenir de notre combat par un projet réaliste car nécessaire et par un rassemblement se fixant des objectifs précis et atteignables. Saurons-nous, ou pas, contribuer, de façon visible et reconnue, à ce que ces millions de gens passent du constat désolé à l'action résolue pour des objectifs sur lesquels on peut gagner ? Action qui suppose de ne fixer de limite à priori ni au niveau de ces objectifs, ni à la largeur et aux formes du rassemblement pour les atteindre.

Les communistes se sentent utiles et arrivent à convaincre, quand ils rassemblent non pas « autour d'eux » mais pour un projet, un objectif, et quand, dans le même temps, apparaît clairement l'idée que l'on peut gagner.

 

(1) l'Humanité, 7 juin 2008.

(2) Faire gagner la France

(sous la direction d'Henri Guillaume), Hachette, 1986, page 73.

(3) Bercy, 4 décembre 2006 ; http: minefi. gouv. fr/presse/discours/ministre/.

(4) Maurice Lévy-Jean-Pierre Jouyet, « L'économie de l'immatériel,

la croissance de demain »,

La Documentation française, novembre 2006, page 15. Sur ce rapport, voir dans la Pensée, nº 351 (juillet-septembre 2007), l'article de Cl. Gindin,

« L'argent de "l'immatériel" ».

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27 juin 2008 5 27 /06 /juin /2008 14:43
Premiers éléments de programme

Ses objectifs

Le parti pris retenu est celui d'une initiative de formation à dimension d'éducation populaire.
Il s'agit à partir des trois rencontres nationales que nous venons de tenir, et en liaison avec l'actualité, d'aborder et d'approfondir pour une meilleure maîtrise politique des questions et problématiques au cœur d'une transformation progressiste de la société. Le mode choisi est une analyse critique de faits favorisant une acquisition collective de savoirs, et visant à une plus grande autonomie d'action et d'intervention des communistes.
Il est entendu que cette université constituera également un moment privilégié de la préparation de notre congrès un moment fort de la rentrée politique du PCF. D'où le choix de favoriser un panel large d'interventions garantissant un échange argumenté, constructif et bénéfique pour tous.
Alors que nous entrons dans la campagne des européennes de 2009, nous voulons également placer cette université sous le sceau d'une offre politique du PCF elle-même européenne et pas seulement franco-française. De plus la victoire du NON en Irlande doit booster le débat sur la nécessité d'imposer une alternative à l'Europe de la BCE et du traité de Lisbonne.  Dans ce cadre nous voulons travailler le lien entre l'Université du PGE en juillet et notre Université d'été en août.
Notre université se déroulera sur 4 demi-journées de travail et deux soirées culturo-festives.
Le programme n'est pas complètement achevé mais tu trouveras ci joint sa première ébauche.

Les objectifs de participation par fédération figurent en annexe.

Participation pour la  fédération du Gard :   9   

Pour tous renseignements complémentaires : formation@pcf.fr

Gérald Briant 06 74 45 15 97 - Marie pierre Vieu 06 60 97 06 72


Notre planning pourrait se découper ainsi.

Vendredi 29.

À partir de 13h Accueil des étudiants.

14h30. Présentation de l'Université.

15h30. Pause.

16h. Travail en ateliers sur l'état du monde.

-    Qu'est ce que la lutte des classes dans le monde d'aujourd'hui ? Où en est-on du rapport capital/travail ?
-    En quoi le système capitalisme produit-il de l'aliénation ?
-    Le capitalisme est-il sexy ? Comment travaille-t-il les questions de désir de consommation !
-    Qu'entend-t-on par capitalisme financier ?
-    Comment caractériser la droite française actuelle ? Peut-on parler de Sarko-berlusconisme ?
-    Comment la droite et le MEDEF travaillent-ils les représentations sociales ?
-    Amérique du sud : Peut-on parler d'un nouveau socialisme ?
-    Où en est la Chine ?
-    Election américaine : Barak Obama est-il l'homme d'une rupture ?

18h30. Conférence plénière.

Gisèle HALIMI était pressentie pour animer une soirée sur le féminisme et le mieux disant social. Sa présence n'étant malheureusement  pas possible, une conférence sur un thème analogue va être proposée.

20h. Repas.

20h30. Soirée culturelle.

" Opération Origines Contrôlées " menée par le Tactik collectif sur la mémoire maghrébine ou " EL COMMUNERO " sur la République espagnole.


Samedi 30 août.

9h30: Travail en ateliers sur l'état du monde et la question de notre projet politique.

-    Quels nouveaux modes de développement économiques, humains et écologiques inventer face aux défis du monde ?
-    En quoi la démocratie et le partage des pouvoirs sont-ils une condition essentielle pour la transformation sociale ?
-    Réussir ensemble, réussir contre les autres, la solidarité est-elle un combat d'aujourd'hui ?
-    Que doit devenir l'école ?
-    Urbanité et métropolisation, comment penser la ville de demain ?
-    Circuit court et économie de proximité au cœur de la question rurale
-    Droit de l'homme, droit de la personne humaine : où en est-on ?

11h.

-    Peut-on être libéral et de gauche ?
-    Mouvement populaire, social, rassemblement, alternative à gauche : quelle nouvelle dialectique à inventer ?
-    Propriété, marché, droits nouveaux, quelles alternatives politique peut porter la gauche à l'horizon politique de 2012 ?
-    Quelle convergence et quel rassemblement travailler pour promouvoir des Services publics de notre temps ?

13h. Repas.

14h30. Travail en ateliers et TD sur le PCF et ses transformations.

-    Le PCF doit se transformer : regards croisés sur ses évolutions pour mieux appréhender la nature des questions qui lui sont posé aujourd'hui.
-    Quelle intervention politique du PCF en direction des milieux culturels et intellectuels ?
-    Politique de formation, éducation populaire, comment rendre les communistes autonomes et acteur de la vie de leur parti ?
-    Campagnes de rentrée du PCF, renforcement du PCF : quelle ambition donner à notre activité militante ?

16h30: Réunion des secrétaires départementaux. Et échange d'expériences en travaux dirigés.

-    Poursuivre et approfondir le travail de proximité engagé durant les municipales et cantonales 2008 (témoignages de candidats et d'élus)
-    Réinvestir les quartiers populaires
-    Quelle activité du PCF en direction des jeunes ?
-    Militer sur les lieux de travail

18h. Plénière.

Grand débat sur l'avenir du PCF, ses transformations, en liaison avec l'enquête réalisée actuellement sur communisme et PCF.

20h. Repas landais + soirée festive
organisée par la fédération des Landes.

Dimanche 31 août.

10h30. Europe : après le NON irlandais, quelles dynamiques pour une construction européenne de progrès social et démocratique.

-    Quelle ambition pour le PGE (retour sur son université d'été) ?
-    Table ronde avec des responsables politiques, élus, syndicalistes européens et Marie George Buffet

13h. Repas fraternel de clôture de l'université d'été.

Renseignements utiles
Elle aura lieu à Vieux-Boucaux-Port-D'albret (Landes). Les hébergements et les repas sont prévus par l'organisateur (le prix de l'inscription n'est pas encore connu à l'heure ou s'écrivent ces lignes). Il n'est donc pas nécessaire de réserver d'hôtellerie. Pour les participant-e-s qui viendront en train, un bus les conduira de la gare SNCF ( la plus proche Bayonne probablement) au site de l'université le vendredi pour l'arrivée ainsi que le dimanche pour le départ.
L'université s'adresse aux animateur-trice-s du PCF. Elle est aussi ouverte aux non-membres de notre organisation. Les inscriptions sont ouvertes dans chaque fédération.


 
  
  
 

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27 juin 2008 5 27 /06 /juin /2008 11:00



Président à l'Assemblée européenne du groupe parlementaire

" Gauche unitaire européenne, gauche verte nordique"



voir aussi







L'Université d'été 2008
du Parti de la gauche européenne réalisée
en coopération avec Transform ! Europe
aura lieu à Paris,
du jeudi 10 juillet à 14h au lundi 14 juillet à 12h.

 


Le " NON " irlandais montre que la crise de légitimité de la construction européenne s'étend. Nous voulons mettre le social au cœur du projet européen.

Objectif : nous proposons à 200 militants des partis du PGE, dont les militants du PCF, de travailler ensemble pour participer à la construction d'une unité d'intérêts entre salariés habitants l'Europe, afin de faire émerger une conscience de classe au niveau européen, par-delà les différences d'âge, de sexe, de qualification, de pays d'Europe d'Ouest ou d'Est, migrants de l'intérieur ou de l'extérieur de l'UE.


Faire connaître nos propositions et participer à l'élaboration d'une plate-forme commune concernant la politique sociale pour les élections européennes.

L'université d'été s'inscrit dans une campagne contre la précarité comprenant des initiatives dans les pays européens en octobre 2008 et la participation au FSE de Malmö en Septembre 2008.


PROGRAMME

Les travaux seront en anglais et en français. Il y aura, par jour, une plénière avec deux ou trois intervenant-e-s, puis plusieurs ateliers au choix. Les travaux sont organisés par le PGE et Transform ! Europe.



Jeudi 10 juillet :

Transformation du marché du travail, précarisation du salariat, conséquences sociales et politiques

Accueil : 13h30 -14h : Brève présentation de l'université d'été

Intervention : notre vision de l'enjeu de la présidence française de l'UE.

Plénière : 14h -16h - Interventions sur :

1. Délocalisation du travail à travers le monde ; conséquences pour les salariés, le travail, les entreprises.

2. Précarisation du salariat, éclatement des sociétés ; enjeux sociaux, idéologiques et politiques pour la gauche.

Ateliers : 16h30 -18h30

1. Quelles stratégies pour reconstruire une conscience de classe contemporaine, l'exigence d'une société solidaire, d'une volonté de transformation commune ?

2. Transformation néolibérale de l'école et de l'université, sens et portée des résistances

3. Quels regards sur mai 1968 quarante ans après ? Quels enseignements pour le débat politique contemporain ?

Soirée : visite du bâtiment d'Oscar Niemeyer, repas et soirée spectacle.


Vendredi 11 juillet :
La politique européenne néolibérale et les résistances

Plénière : 10h-12h - Interventions sur les politiques européennes de mise en concurrence des salariés et de démantèlement social

1. Transferts des richesses du travail vers le capital à l'échelle européenne ; les politiques européennes en faveur de cette logique ; le rôle de la BCE.

2. Bilan de l'agenda de Lisbonne (2000 - 2010) quant au marché du travail, aux protections sociales et aux secteurs publics. L'appui de la Cour de justice européenne à la politique actuelle de l'Union européenne face aux luttes des salariés.

3. Les axes politiques pour contrer les inégalités, en faveur de la justice sociale et de la démocratie économique.

Ateliers : 14h-16h

1. Les femmes, points d'appui et victimes de la flexibilité.

2. Les jeunes et les conséquences de la flexibilité sur les autres aspects de la vie.

3. Comment résister à la mise en concurrences des salariés de l'Est et de l'Ouest.

4. Les migrants : délocalisation des salariés pour les travaux non dé-localisables.

5. Les conséquences de la précarité sur la santé.

Soirée : visite de Paris ou musée d'art contemporain  et repas en ville.


Samedi 12 juillet :
nos propositions pour une Europe sociale et démocratique

Plénière : 10h-12h - interventions sur les propositions du PGE et le résultat d'une étude comparative européenne

1. Différences et points communs des propositions alternatives des partis membres du PGE.

2. Présentation des propositions du PGE.

Ateliers : 14h-16h

1. L'état du débat sur le salaire minimum au niveau européen ; la motion de Die Linke au 2e congrès, texte du réseau des syndicalistes.

2. Le temps de travail : le débat actuel au Parlement européen

3. Analyse critique du modèle social Nordique, de son utilisation dans le débat idéologique et politique en Europe

4. Nouvelles réalités sociales et la bataille de l'hégémonie politique : stratégies de droite avec Sarkozy, Berlusconi...; crise européenne de la social-démocratie ; potentiels pour une gauche de transformation sociale.

Fin de journée : si nous trouvons des conditions financières acceptables, ballade sur la Seine et repas en bateau.


Dimanche 13 juillet :

c'est la journée du sommet européen sur l'Union pour la Méditerranée, à Paris.

Plénière : 10h-12h - L'Europe et les autres régions du  monde.

L'après-midi, le programme se fera en fonction des initiatives prévues par rapport au sommet européen.

Proposition : débat public avec plusieurs responsables de nos partis : Comment développer en Europe un élan de gauche pour la transformation sociale.

Le soir, nous irons dans une municipalité à direction communiste pour le repas, le feu d'artifice et le bal du 14 juillet (fête nationale).


Lundi 14 juillet :

la campagne commune contre la précarité en Europe.

Réunion de travail 10h-12h : travail sur les suites à donner à cette université d'été ; propositions par le bureau du PGE quant au matériel commun à publier à partir des travaux que nous aurons eus ensemble pendant l'université d'été.

 

Lieux :

Les activités se tiendront à l'espace Niemeyer, 2 place du Colonel-Fabien 75019 Paris France.

L'hébergement se fera dans un hôtel à proximité : Etap Hôtel La Villette, 57 avenue Jean Jaurès 75019 Paris.

Arrivée : le jeudi 10 juillet à partir de 10h à l'Espace Niemeyer, 2 place du Colonel Fabien, 75019 Paris. Tél : 00 33 1 40 40 12 12.

Prix, à la charge du participant : 150 euros et le voyage. Le prix est établi à partir d'une chambre pour deux personnes, si le participant veut une chambre individuelle, il y aura un supplément. Si un participant ne peut pas tout financer et n'a pas d'aide de son organisation, par exemple un militant venant des pays de l'Est de l'Europe, il peut contacter :

Christine Mendelsohn : 00 33 6 12 45 20 63  christine.mendelsohn@numericable.fr

Contact pour inscription :

Parti de la gauche européenne, Rue Parnasse 30 B-1050 Bruxelles

Téléphone : 00 32.2.502 2 606  info@european-left.org

Web: http://www.european-left.org

Renseignements :

Christine Mendelsohn : 00 33 6 12 45 20 63  christine.mendelsohn@numericable.fr

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26 juin 2008 4 26 /06 /juin /2008 23:30


Le PCF et la crise du communisme



Les analyses et les choix stratégiques du PCF dans la période 2002-2007 sont indiscutablement pour quelque chose dans le manque de visibilité et de crédibilité, et dans le résultat de la candidate « gauche populaire et antilibérale ». Puis dans les difficultés des candidates et candidats communistes aux législatives. Mais en rester là ne conduirait-il pas à renouveler l'erreur de 2002 donnant comme principale « explication » au résultat du candidat du PCF la politique d'union à gauche, et la participation au gouvernement Jospin ?

A partir d'analyses et de choix stratégiques radicalement différents, le Parti communiste a connu l'échec dans les deux cas. Et le déclin électoral, symptôme et sanction d'un déclin idéologique et politique posant de plus en plus clairement la question de l'utilité du PCF et de son existence même se poursuit ( au delà de quelques « remontées » ponctuelles sans lendemain) depuis plusieurs décennies. Indépendamment des choix stratégiques effectués. Qu'ils aient ou non conduit à participer à des majorités et des gouvernements de gauche.

Ce n'est pas une particularité française. Tous les partis communistes ont dû faire face à ce phénomène, évidemment lié à la faillite du « modèle soviétique », mais qui ne s'y réduit pas. La fin du XX° siècle a été marquée par la crise du communisme. Elle s'est traduite partout par un mouvement  historique de déclin allant dans certains pays jusqu'à la disparition pure et simple des partis communistes. Elle a commencé bien avant la chute du mur de Berlin et l'explosion de l'Union Soviétique.

Cette « crise » est-elle seulement la conséquence « d'erreurs » ou bien témoigne-t-elle d'un échec historique ?  Les erreurs n'ont pas manqué. Elles ont eu et ont encore des conséquences non négligeables. Aucun parti communiste - le PCF pas plus qu'un autre - ne peut s'exonérer de ses erreurs et de ses fautes ( et pour certains, de leurs crimes ) en faisant porter toutes les responsabilités à un «  échec historique » anonyme dont la fatalité se serait imposée.

Mais des tentatives pour « redresser la barre » ont eu lieu. Au niveau  international - du XX° Congrès du PCUS et de certaines « conférences » internationales des partis communistes qui l'ont suivi, à la Perestroïka de Gorbatchev, en passant par « l'eurocommunisme »... - Et au niveau national - du Comité Central d'Argenteuil sur « les intellectuels et la culture » en 1966 à la  « mutation » de la fin des années 1990, en passant par « le Manifeste de Champigny » en 1968 et le XXII° Congrès du PCF en 1976 -. L'analyse des causes de leur échec reste à faire.  La capacité des appareils et des certitudes idéologiques à résister aux remises en cause et aux changements y tient sans aucun doute une grande place, sinon la première place.  Cela conduit à interroger les bases mêmes sur lesquelles se sont construits ces appareils et se sont fondées ces certitudes.

On peut avancer l'hypothèse que par delà les erreurs commises et malgré l'apport incontestable des communistes aux luttes des peuples et aux progrès de l'humanité, c'est d'un échec historique qu'il s'agit. Non pas l'échec d'un « communisme du XX° siècle » organisé autour du « modèle soviétique », qui se serait avec lui éloigné du « vrai » communisme et avec lui aurait sombré ; mais l'échec, au XX° siècle, d'une conception  communiste de la transformation sociale sur laquelle avaient été fondés tous les partis communistes. 

Le schéma fondateur retenu pour la création des partis communistes, et que les communistes russes se proposaient d'expérimenter, disposait que partout les communistes ( avec éventuellement des alliés en accord avec leurs objectifs) luttaient pour parvenir au pouvoir. Y étant parvenus ils devaient utiliser celui-ci pour construire, à partir d'un projet scientifiquement préétabli, une société nouvelle -une société « socialiste » radicalement différente de la société capitaliste- . Cette société, ils étaient appelés à la diriger au nom de la classe ouvrière, en imposant sa prééminence. Et ils devaient avoir pour perspective la création des conditions matérielles et culturelles pour que dans une phase ultérieure les être humains deviennent capables d'autogérer leur destin

Tous les partis communistes ont partagé cette conception faisant du pouvoir d'Etat le levier majeur de la transformation sociale. Mais nulle part elle n'a permis d'atteindre les objectifs annoncés. Il y eut certes des réalisations qu'on ne peut sous-estimer . Il y eut un indéniable apport historique au mouvement des peuples contre le capitalisme, imposant partout des acquis sociaux concédés sous la pression conjuguée des luttes et de la « compétition » entre les différents systèmes sociaux.  Mais au bout du compte, l'échec a été dramatique, en URSS , dans l'Est de l'Europe, et ailleurs. Il  a contribué de façon déterminante à la perte de crédibilité des partis communistes qui se sont revendiqués pendant des décennies du modèle de ce que l'on appelait le « socialisme réel » qu'ils affirmaient vouloir implanter partout.

Cette conception s'est heurtée, en Union soviétique et ailleurs aux réalités économiques, sociales et culturelles des nations et des peuples. Elle s'y est brisée avec d'énormes dégâts humains et matériels . Et partout ailleurs, elle s'est heurtée aux aspirations croissantes des hommes et des femmes à décider eux-mêmes de leur destin, de la société dans laquelle ils veulent vivre. Même voulu sincèrement et résolument « à la française », le projet du PCF reste « apparenté » à ce qui a partout échoué.   

Les conceptions fondatrices des partis communistes ont  par ailleurs conduit ceux d'entre eux qui n'étaient pas au pouvoir à des stratégies et des comportements politiques qui ont contribué directement à leur déclin.

« Si les conditions ne sont pas réunies pour que nous puissions utiliser le pouvoir d'Etat comme levier pour la transformation socialiste de la société, à quoi bon nous y compromettre ? »... On s'est posé cette question plusieurs fois à la direction de quelques partis communistes, notamment au Parti Communiste Français. Il serait intéressant de conduire une réflexion non seulement historique mais politique sur les réponses qui ont été données dans différentes circonstances. Et sur les effets qu'elles ont eues sur l'audience du parti ainsi que sur la confiance en sa capacité à s'impliquer pour améliorer la situation des gens et avancer vers les changements auxquels ils aspirent.. Ainsi, la participation du Parti socialiste et du Parti communiste à un gouvernement d'union en 1981 - ouvrant le « cycle » politique qui vient probablement de s'achever en 2007 - a été « préparée » par F.Mitterrand dans la décennie précédente par la conquête du PS sur le thème de la rupture avec le capitalisme pour changer la vie, tandis que le PCF affirmait en écho que la mise en œuvre du Programme Commun allait « ouvrir la voie au socialisme ». Les conditions étaient donc réunies pour permettre la participation communiste au gouvernement... dont le PCF s'est retiré quatre ans plus tard puisque F.Mitterrand avait « renoncé » ...Illusions entretenues en 81 ; désillusion et amertume en 84, quand beaucoup reprochaient aux communistes, à la fois de les avoir trompés ...et de ne pas être restés pour empêcher la « dérive à droite » des gouvernements socialistes, bientôt ouverts aux centristes, appelés en renfort pour « combler le trou » et préserver l'existence d'une majorité... Toute ressemblance avec les problèmes politiques de la gauche française en ce printemps 2007 ne serait pas fortuite !

Paradoxalement, la conception faisant du pouvoir le levier de la transformation sociale  a provoqué une méfiance du pouvoir - longtemps prolongée par une méfiance vis à vis des élus communistes impliqués dans des pouvoirs, même limités. Mais n'a-t-on pas entendu récemment que « ce ne serait pas grave si le parti perdait des élus, pourvu qu'il ne perde pas son âme antilibérale » ? Mesure-t-on la perte de crédibilité liée à ce qui est évidemment perçu comme un refus de prendre ses responsabilités, même dans des conditions difficiles, pour tenter de faire quand même avancer les choses ? Est-il exagéré de penser qu'il y a eu là - entretenue par des arguments et des comportements contradictoires sur cette question au cours des dernières décennies ( y compris l'argument récent selon lequel les gouvernements de gauche n'ayant pas changé la société, en 1981 et en 1997, il ne fallait pas « refaire ce qui avait échoué ») - une contribution,  involontaire mais réelle, à l'installation des  réflexes de « moindre mal » et de « vote utile » dans les comportements politiques du peuple de gauche ?

La question de la participation au(x) pouvoir(s) divisait déjà le mouvement socialiste à la fin du XIX° siècle. Elle était par exemple au cœur de la controverse opposant Jaurès et Guesde, à Lille en novembre 1900. Mais il s'agissait alors de la participation à des gouvernements « bourgeois ». Après la scission du mouvement, avec d'un côté les communistes et de l'autre les socialistes, elle s'est posée autrement. Très vite, du principe de non participation si ce n'est pas pour réaliser la transformation socialiste, on est passé au principe de l'impossibilité de l'union avec des socialistes qui ne voulaient pas réellement transformer la société...à moins que les communistes, après avoir dénoncé leur « trahison » ne gagnent la majorité des travailleurs et des couches populaires à leurs conceptions révolutionnaires, rendant ainsi possible un « front unique » avec les travailleurs socialistes pour conquérir ensemble le pouvoir. Ce fut la stratégie dite « classe contre classe » qui aboutit à laisser le champ libre au fascisme en Italie puis en Allemagne, et qui aurait pu avoir des effets aussi désastreux en France s'il n'y avait été mis un terme avec les initiatives du PCF pour un Front Populaire dont M.Thorez, indiquait clairement qu'il n'avait pas pour objectif « le socialisme » mais « le pain, la paix et la liberté »...Là encore, on ne peut qu'être frappé par la « ressemblance » entre la stratégie « pure et dure » appelant à « battre » les socialistes «  droitiers » pour pouvoir rassembler le peuple de gauche...et la stratégie de la gauche « populaire et antilibérale » faisant de la lutte contre « les gauches du renoncement » - particulièrement le PS « social libéral » refusant de transformer vraiment la société - la condition indispensable pour ouvrir une vraie perspective à gauche.  

En filigrane de ces quelques remarques, évidemment sommaires, se dessine un double questionnement :

ØA l'exception de la décennie 1936-1946 où, en accord avec l'Internationale Communiste, il a été décidé, face au danger du fascisme menaçant de gangrener toute l'Europe, de passer outre aux principes fondateurs afin de permettre le rassemblement pour « le pain, la paix et la liberté », le PCF, dans toutes les périodes difficiles de son histoire n'a-t-il pas eu tendance à se « replier » sur ses « fondamentaux identitaires » ? Après l'éviction des ministres communistes du gouvernement en 1946. Après que des élections eurent montré que la signature du Programme Commun avait d'abord profité électoralement au PS de F.Mitterrand devenant la première force à gauche. Après la rupture de « l'union de la gauche en 1984. Après l'échec de 2002... Et déjà des voix ne s'élèvent elles pas pour prôner un nouveau repli après celui de 2007 ?...Mais si la période 36-46 s'était achevée avec un PCF « premier parti de France » revendiquant un million d'adhérents et voisinant les 30% dans les élections, les périodes de repli ont vu le déclin s'accentuer, pour arriver, en 2007, à 2% à l'élection présidentielle, tandis que de nombreux adhérents continuent de s'éloigner du parti.

Peut-on « expliquer » ce déclin uniquement ou même principalement par des « erreurs » circonstancielles ? Ses causes ne sont elles pas plutôt « structurelles » ; inhérentes à l'identité des partis communistes du XX° siècle - dont le PCF. Une identité que l'on a maintenue sans vouloir ou pouvoir poser aux communistes la question de la pertinence de « fondamentaux » qu'au contraire on invoquait rituellement pour « justifier » les inflexions  successives et parfois contradictoires données à la stratégie du parti.

La crise du communisme, dont participe le déclin du PCF, n'est-elle pas  une crise identitaire consécutive à ce qu'il faut bien appeler l'échec du communisme au XX° siècle ?

Les réponses à ces questions peuvent éclairer le passé. Mais elles interrogent surtout l'avenir.



III- Notre proposition : fonder un autre parti.



Communisme ? Parti ? Ne pas esquiver les questions


>. L'échec du communisme au XX° siècle signifie-t-il la « mort » inéluctable, la « fin de l'histoire » pour le communisme ? Il faut selon nous poser franchement cette question, et la traiter autrement que sur le seul mode affectif ou commémoratif.

Il n'y a pas de « sens de l'histoire » impliquant l'existence, en tous temps et en tous lieux d'un courant de pensée et d'action communiste, obligatoirement incarné dans un parti communiste. Mais il y a une histoire qui se fait. Elle a du sens. Un sens qui n'est prédéterminé ni par une pensée philosophique, ni par la visée stratégique d'un parti politique. Un sens déterminé par le contenu et la forme des luttes des êtres humains pour vivre mieux et épanouir leur personnalité dans une société qui les respecte et les protège. Ces luttes ne se résument pas aux affrontements de classes. Mais l'affrontement entre les peuples et le capitalisme en est depuis plusieurs siècles un  élément essentiel.

Cet affrontement, dans ses contenus et dans ses formes actuelles porte du « sens » qui ne peut être indifférent à qui s'interroge sur la pertinence à notre époque de la pensée et de l'action communistes, de « l'association » de celles et ceux qui s'en revendiquent , et de la perspective d'un communisme dont Marx et Engels avaient tenu à préciser ( nous ne les avons visiblement pas entendus ! ) : il « n'est pour nous ni un état qui doit être créé, ni un idéal sur lequel la réalité devra se régler. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l'ordre actuel ».

Dans cet affrontement grandit la contestation concrète de ce qui fait l'essence même du capitalisme d'aujourd'hui, dominé par la « finance » et mondialisé :

C'est la contestation du droit des gros actionnaires à massacrer des entreprises et des êtres humains sur l'autel des profits financiers ;

C'est la contestation du droit des puissances d'argent à tout transformer en « marchandise ».

C'est la contestation des critères de la rentabilité capitaliste.

Contestation concrète, elle esquisse dans l'action d'autres critères : priorité à la recherche, à la qualification et aux salaires plutôt qu'aux « gains de productivité » renforçant l'exploitation des salariés ; critères « anti-précarité » imposant la sécurité d'emploi ou de formation et la reconnaissance des qualifications ; nouveaux droits donnant aux travailleurs et aux peuples les moyens de s'affranchir de la dictature « mondialisée » du capitalisme financier sur la gestion des entreprises , les échanges commerciaux, les économies nationales et régionales.

C'est la contestation concrète du dogme ultralibéral de la concurrence sans limite, lui opposant la revendication de coopérations et de mises en commun à tous les niveaux, impliquant des services publics efficaces et démocratiques.

C'est la contestation de la mondialisation capitaliste et du pillage des peuples et de leurs ressources naturelles par les « multinationales » et les puissances qui les servent. Contestation concrète par les luttes des peuples pour la paix, la liberté, l'indépendance, le respect de leurs choix sociaux et culturels, la préservation de leur environnement et de l'avenir de la planète.

Jamais cette contestation concrète du capitalisme, qui parle de respect humain, de coopérations et de mises en commun n'avait atteint un tel niveau dans l'identification de ce qui n'est plus tolérable comme dans l'approche collective de solutions qui dessinent des « pistes » pour un « après capitalisme ».

La victoire de la droite en France au printemps 2007 ne peut occulter la réalité de ce « mouvement » contestant concrètement le capitalisme - en France et partout dans le monde- et qui a manifestement quelque chose à voir avec ce « communisme » que l'on prétend définitivement mort. Mais si c'est de « communisme » qu'il s'agit, il serait faux de prétendre qu'il ne s'agit que de communisme. Le « mouvement réel » porté par les aspirations, les réflexions, les idées, les élaborations au cœur des luttes des êtres humains  aujourd'hui ne peut se résumer à la contestation de la « civilisation de la marchandise et de la concurrence de tous contre tous » pour avancer vers une « civilisation de partages et de solidarités de tous avec tous » qui serait tout entière contenue dans les limites de conceptions élaborées il y a plus d'un siècle. Avec les connaissances de l'époque, et en réponse aux problèmes que les hommes et les peuples se posaient alors.

Abandonner la référence au communisme serait « passer à côté » de ce qui grandit dans les consciences individuelles et collectives en ce début de XXI° siècle. Mais ce serait aussi « passer à côté » que de s'y cantonner sans s'ouvrir à d'autres références issues elles aussi du « mouvement réel », dans le « monde réel » d'aujourd'hui confronté à des problèmes nouveaux.

Des problèmes liés, par exemple à l'exigence grandissante des êtres humains à maîtriser leur vie - y compris et d'abord dans le travail - , et aux possibilités nouvelles d'y parvenir, ou  à l'impérieuse nécessité de préserver la planète laissée demain aux générations futures...

>. De même, si la victoire de la droite doit beaucoup à la faiblesse de la gauche, n'est-ce pas parce que ce « mouvement  » ne se reconnaît aujourd'hui dans aucune des offres politiques des composantes de cette gauche, parti communiste compris ? Et l'échec des candidatures refusant la référence à un parti (comme J.Bové) ou préférant à cette référence l'invocation d'une gauche « différente » sans existence réelle (comme MG.Buffet )  ne doit-il pas faire réfléchir ?

Il y a un rapport direct entre cette grande conquête républicaine qu'est le recours au suffrage universel pour décider des choix concernant la politique du pays et la manière de la conduire, et l'existence de partis politiques pour proposer ces choix. Il y a un rapport direct entre l'existence et l'action de véritables partis politiques et « l'identité nationale républicaine ». C'est une question sur laquelle les communistes français ont selon nous beaucoup à réfléchir et à innover. Ne pas l'avoir fait nous a conduits à être « désarmés » dans le débat sur « l'identité nationale » qui a marqué l'élection présidentielle.

Oui, il y a besoin - un besoin urgent- d'un parti dans lequel puisse se reconnaître et s'exprimer le mouvement qui conteste la domination du capitalisme sur la société française et sur le monde, et qui porte l'aspiration à un « bond qualitatif » vers une  civilisation   de partages et de solidarités.

Mais ce parti ne peut  reproduire ce qu'ont été dans le passé les partis politiques représentatifs des différentes composantes de la gauche française, PCF compris. Pour correspondre au besoin qui vient d'être évoqué, il doit prendre en compte les bouleversements intervenus dans la société et dans le monde, dans la vie des gens tout simplement, et dans des pratiques sociales nouvelles. Notamment des pratiques de démocratie directe. Celles ci ne peuvent, on l'a vu, se substituer aux pratiques républicaines dans lesquelles les partis politiques ont un rôle essentiel. Mais elles peuvent devenir un élément dynamisant d'une démocratie moderne.


>. Il faut le dire clairement : le PCF ne peut être ce parti dont le besoin se fait si cruellement sentir. Pour les raisons qui découlent des exigences qui viennent d'être évoquées. Car répondre à ces exigences implique une rupture avec les conceptions sur lesquelles il a été fondé et qui ont façonné sa « culture » et sa façon de vivre et d'agir.


Cette rupture n'induit en rien la négation de ce que ce parti a su faire de positif et d'utile à notre peuple, à notre pays, d'utile aux luttes des peuples pour la paix et le progrès. C'est même tout le contraire. Elle permet de clarifier une question jusqu'ici tabou : à quel « communisme » se réfère le PCF ? Il faut sortir d'une dualité de références qui brouille l'image du parti et sème le doute sur des positions et des actions passées dont les communistes d'aujourd'hui sont légitimement fiers.

Le communisme auquel se réfère le PCF, c'est celui dont les conceptions en matière de transformation sociale ont présidé à sa fondation. Il renvoie l'image de l'expérience soviétique et de son issue dramatique. Mais c'est aussi le « communisme français » dont les racines remontent loin dans l'histoire du pays. Il l'a explicitement  invoqué lorsqu'il est heureusement « sorti des clous » des conceptions fondatrices pour contribuer aux larges rassemblements du Front Populaire et de la Résistance. Il s'y est référé en entreprenant « la mutation » dans les années 1995-2000.


Il n'y a pas d'avenir sans rupture avec ce qui dans le passé a obscurci la vision de ce que des centaines de milliers d'hommes et de femmes communistes ont fait au service des travailleurs, du peuple, et du pays .Il n'y a pas d'avenir sans rupture avec ce qui a trop souvent limité ou coupé leurs élans novateurs et les a ramenés chaque fois vers des stratégies et des pratiques de repli idéologique et politique. Il n'y a pas d'avenir dans un immobilisme qui serait précisément un reniement de l'intelligence et de l'audace dont ils ont su faire preuve en des périodes décisives de l'histoire du pays, et qui ont permis un enracinement populaire du PCF dont les traces sont encore fortes malgré le déclin des dernières décennies.



Les communistes français face aux recompositions en cours

 


Partout - et notamment en Europe - des recompositions politiques sont à l'œuvre, à gauche comme à droite.


Le XX° siècle s'est en effet achevé sur un cumul explosif d'échecs :


ØEchec du communisme. Il avait commencé le siècle avec une révolution réussie. Il l'avait poursuivi avec l'Union Soviétique deuxième puissance mondiale, essaimant en Europe et au-delà. Il l'a terminé dans l'effondrement des « pays du socialisme réel » et la marginalisation ou la disparition des partis communistes ;

ØEchec de la social-démocratie. Le « modèle social » qu'elle avait instauré dans plusieurs pays n'a pas résisté à la mondialisation du capitalisme financier avec lequel elle avait espéré pouvoir composer en en limitant les « excès ». Partout, les partis socialistes et socio-démocrates s'interrogent sur les finalités de leurs politiques - notamment de leurs pratiques gouvernementales. Beaucoup connaissent une véritable crise d'identité. Partout ils cherchent comment et avec qui « rebondir ». C'est le cas du Parti socialiste en France».

ØEchec de GW Bush aux Etats-Unis et dans sa politique de force sur la scène internationale ; difficultés de la mondialisation capitaliste se heurtant toujours davantage aux peuples qui veulent maîtriser leur destin et refusent la poursuite du pillage de leurs ressources : l'offensive lancée par le capitalisme dans les années 1970 , en anticipant la fin du monde « bipolaire » dominé par l'URSS et les USA, et en tentant d'organiser un monde que  les Etats-Unis domineraient sans partage, a « réussi » dans un premier temps. Elle rencontre aujourd'hui des difficultés majeures. Et malgré sa nette victoire,  N.Sarkozy n'est pas assuré de gagner son pari visant à  réussir ici ce qui est en train d'échouer ailleurs.

C'est dans ce contexte que s'engagent en France d'importantes recompositions politiques.

ØA droite,  N.Sarkozy veut que sa majorité présidentielle couvre tout le terrain, du centre à la droite la plus à droite. A gauche,  le Parti socialiste  cherche à occuper seul tout le terrain allant de « l'aile gauche de la gauche » jusqu'au centre. En absorbant tout ce qui se trouvera sur son passage (Verts, Radicaux de gauche, « Chevènementistes », et éventuellement « électrons libérés » par « l'explosion » attendue du PCF...). Et  la LCR veut quant à elle fédérer tout ce qu'elle pourra « prendre » à la gauche du PS.

Les uns et les autres s'accordent dans l'espoir de pouvoir s'approprier au passage les « dépouilles » du PCF. Les uns comme les autres s'attachent à empêcher  les éventuelles velléités  de scission dans leurs rangs. Ceux qui, au PS, laissaient entrevoir la possibilité de construire « autre chose » à gauche, à l'image du rassemblement du « non » sur les tribunes de la campagne référendaire, s'entendent répondre qu'ils pourront le faire dans le cadre du « grand parti » envisagé aussi bien par F.Hollande que par H.Emanuelli. Et le projet de nouveau parti d'extrême gauche lancé par la LCR entend bien intégrer ceux de ses militants qui s'étaient engagés dans les « collectifs unitaires ».

Quelles que soient leurs interrogations ou leurs hésitations sur la voie à suivre dans une situation si difficile et compliquée, les militantes et militants communistes voudront réfléchir et décider par eux mêmes des initiatives à prendre. Et entreprendre eux mêmes les constructions nouvelles nécessaires.

Ils n'attendent pas qu'on les engage - même avec les meilleures intentions du monde - à leur place, « de l'extérieur », sans qu'ils sachent avec qui ni pour aller où. Ils n'attendent pas non plus que, faisant comme s'ils n'existaient déjà plus en tant que collectif capable de décider de son sort, on leur demande de « contribuer » à un projet qui ne serait pas le leur. Pourquoi décider d'emblée que puisqu'il n'a pas été possible hier de transformer le PCF, les communistes ne seraient pas capables aujourd'hui de faire face à la situation - y compris en s'ouvrant pour cela à la coélaboration avec d'autres, non membres du PCF, qui se retrouveraient avec eux dans une conception neuve du parti nécessaire à notre époque?  C'est aux hommes et aux femmes communistes - adhérents ou non aujourd'hui du parti- qu'il faut selon nous soumettre des idées, des propositions. Avec confiance. Avec  respect pour elles et pour eux, pour ce qu'ils représentent , pour ce que, même défait , même affaibli , leur parti, notre parti, représente dans ce pays ! Avec esprit de responsabilité et volonté de construire dans la diversité.

 

 

Quelles propositions pour « un autre parti » ?

 


Il ne s'agit pas de formuler LA proposition devant laquelle tout le monde s'exclamerait : « mais oui, bien sûr, c'est ça qu'il faut faire » ! Il s'agit d'aller au bout d'une réflexion et d'en soumettre le résultat à la discussion, en espérant qu'elle apportera quelque chose à l'élaboration collective.

Il ne s'agit pas de formuler une proposition contre d'autres propositions déjà formulées ou qui le seront dans les semaines qui viennent, mais  pour un débat constructif en vue duquel chacun doit voir « toutes les cartes » sur la table.


1. Cette proposition, c'est que les l'on crée les conditions - c'est à dire que l'on prenne les initiatives appropriées- pour que les hommes et les femmes communistes de France - membres ou non du PCF - puissent trouver en eux-mêmes les ressources pour fonder ensemble un autre parti politique.


Un autre parti politique pour qui le mouvement doit être le levier majeur de la transformation sociale. Et nous voulons préciser que par « mouvement » nous entendons tout à la fois : le mouvement populaire, les luttes sociales, le mouvement des idées et de la culture, les initiatives et propositions du monde associatif, l'action et les propositions des partis politiques - dont bien sûr celui que nous proposons aux communistes de fonder -. Une action impliquant la participation aux institutions et aux pouvoirs à tous les niveaux, chaque fois que cela peut permettre des avancées et des conquêtes nouvelles ; chaque fois que cela peut permettre au mouvement d'ensemble de progresser, de gagner des positions nouvelles modifiant positivement les rapports de forces idéologiques et politiques.


Un autre parti politique ne se considérant pas lui-même « extérieur »  (« au dessus » ou « à côté ») mais « partie prenante » au mouvement. Avec le souci constant d'y être un apport vivifiant par ses propositions et ses initiatives, sa contribution aux débats d'idées, aux recherches, aux innovations, aux luttes sociales et démocratiques. Il s'agit pensons-nous d'être bien sûr « à l'écoute » des revendications et des aspirations telles qu'elles s'expriment vraiment, et aussi « d'entendre » et de comprendre les idées, les solutions qui s'élaborent dans le mouvement.


Et, inséparablement, il faut faire exister par lui-même ce parti, développant et portant dans le débat ses analyses, ses propositions et ses initiatives.

 

Un autre parti politique actif et entreprenant pour faire progresser son organisation et son audience - y compris bien sûr son audience électorale - au service des progrès du mouvement contestant concrètement le capitalisme et ouvrant des pistes pour en libérer la société française et participer aux luttes pour une autre mondialisation de solidarités et de coopérations.

 

Un autre parti politique entreprenant et créatif sur le terrain de la conquête de droits et de pouvoirs nouveaux pour les salariés dans les entreprises et dans l'économie, pour les citoyens dans tous les secteurs et à tous les niveaux de la société.

 

Un autre parti politique entreprenant et créatif dans les luttes pour la conquête de positions électorales et de pouvoirs dans les différentes collectivités et assemblées où se fait quotidiennement « la politique » qui détermine la vie de millions de nos concitoyens. Un parti sachant pour cela proposer à tous les niveaux des programmes d'action concrète audacieux et réalistes, en appui sur le mouvement et le soutenant ; des candidates et candidats s'engageant  résolument dans leur mise en œuvre,  qu'ils soient dans l'opposition ou dans une majorité , et rendant compte de leur activité devant les populations.


Un autre parti politique sachant prendre les responsabilités que le suffrage universel lui aura confiées, en participant au pouvoir dans les assemblées élues et le cas échéant au gouvernement.  Non pas en entretenant l'illusion que cette seule présence suffirait à régler des problèmes que l'intervention des citoyens et les luttes populaires n'auraient pu résoudre, mais en utilisant le pouvoir pour : - généraliser et consolider les conquêtes sociales et démocratiques obtenues par les luttes ; -  s'attacher à toutes les avancées qui peuvent permettre aux individus de participer pleinement à la vie démocratique et au développement du mouvement populaire : ce qui couvre un champ immense allant de la réduction du temps de travail ( qui n'est pas seulement une mesure « sociale ») aux secteurs de l'éducation, de la formation, de la culture ( pas seulement « l'accès » à la culture mais les moyens de participer à la « création » qui est aussi un moyen de comprendre le monde pour le transformer ), de la vie associative... ; -  fournir au mouvement les informations et les propositions dont il a besoin pour être le plus efficace possible.


Un autre parti politique sachant rechercher et réaliser des rassemblements et des alliances multiformes permettant la rencontre des acteurs du mouvement social et démocratique et des militants et responsables politiques, dans le respect de l'indépendance et des tâches spécifiques des uns et des autres, en évitant la confusion des genres qui a contribué à l'échec des « collectifs unitaires ». La question mérite une réflexion approfondie à partir de l'expérience de celles et ceux qui y ont participé.

Un autre parti politique animé d'une vision nouvelle de sa vie et de son activité, faisant de l'ouverture aux autres et de la recherche du travail en commun pour les luttes comme pour l'élaboration des propositions une constante de l'activité des adhérents et des organisations, et pas seulement une pratique ponctuelle à l'occasion des échéances électorales.



2.  Comment, à partir de quelles références cet autre  parti se définira-t-il ?

Pour les raisons déjà exposées, la référence au communisme nous paraît indispensable - non par nostalgie ou par « dogmatisme », mais parce qu'elle correspond au « mouvement réel » au service duquel doit être ce parti. Mais on ne peut ignorer la difficulté qu'elle comporte : sous quelle forme affirmer cette référence pour qu'elle ne soit pas référence au passé plutôt qu'à l'avenir ? Comment montrer qu'elle correspond à des exigences d'aujourd'hui et pas à des dogmes et à des pratiques du passé ? Et en même temps comment montrer qu'elle est aussi dans la continuité d'un apport réel du communisme - notamment du communisme français - qu'il n'est pas question de renier  et auquel beaucoup, parmi ceux-là mêmes qui ne votent plus régulièrement pour le PCF sont profondément attachés?

Mais, on l'a vu d'autres références s'imposent aujourd'hui. Liées à un humanisme transformateur du XXI° siècle qui se construit dans toutes les luttes contre les dominations, exploitations et aliénations auxquelles sont confrontés les être humains et les peuples, elles sont la base sur laquelle des hommes et des femmes sont prêts à s'engager sans problème aux côté de militants et dans un parti se revendiquant d'un communisme de notre temps. Comment trouver la forme pour associer de façon visible et mobilisatrice ces différentes « références » dans la façon dont - au delà de son nom qui ne pourra pas tout dire -   cet « autre parti » se définira ? On ne peut visiblement résoudre cette question aujourd'hui. Et pourquoi voudrait-on le faire avant d'en avoir débattu avec tous les intéressés - à commencer bien sûr par celles et ceux qui constituent aujourd'hui le PCF?






IV- Un débat ouvert ; nourri de la richesse des différences.



C'est un vaste débat qu'il faut ouvrir. Un débat d'abord sur le fond. Le problème n'est pas «  quel parti voulons nous ? » mais « de quel parti a-t-on besoin ? ».

Il ne peut s'agir d'un débat seulement « théorique ». Il doit « coller » à l'expérience militante - aux expériences militantes, qu'il doit solliciter. Et aux nécessités de la lutte. Elle s'annonce rude dans les mois et les années qui viennent. On ne peut cesser d'y participer, « pour cause de travaux de fondation d'un autre parti » !

Il y a besoin d'un débat dont les participants sachent s'écouter en faisant l'effort d'entendre vraiment ce que les uns et les autre disent, et d'en évaluer l'apport. Un débat dans lequel les communistes sauront s'ouvrir à tous ceux qui veulent y contribuer, avec le souci de les associer pleinement à une construction commune.

Ainsi conçu, un tel débat ne peut aboutir en l'espace de trois ou quatre mois.

Peut-il être enfermé dans les procédures habituelles de préparation des congrès du PCF, dans des formes et dans un calendrier décidés « d'en haut » ? Cela ne paraît ni possible ni surtout souhaitable. Il est indispensable que toutes les sensibilités qui existent dans le Parti communiste - depuis longtemps maintenant, et à partir de divergences sur le fond - puissent mettre leurs idées et leurs propositions en débat, les confronter entre elles, et travailler réellement ensemble si elles en ont la volonté. Et il faut que les hommes et les femmes qui ne sont pas membres du PCF et qui veulent participer à ce travail, ou simplement donner leur point de vue puissent le faire.



Il s'agit donc de prendre le temps et de se donner les moyens d'un débat constructif, non pour rechercher un «  compromis » ambigu et « mou » , mais avec la ferme volonté de rassembler dans le respect des différences, autour d'une volonté commune d'élaboration novatrice ambitieuse.


Le Conseil national du PCF a décidé de la tenue d'un « congrès extraordinaire » à l'automne prochain. Les intentions jusqu'ici exprimées quant aux objectifs et au contenu de ce congrès extraordinaire ne semblent pas correspondre aux nécessités. Et l'on peut sérieusement douter par ailleurs de la possibilité de mener de bonne façon le débat qui s'impose dans une période au cours de laquelle les communistes consacreront beaucoup de temps et d'efforts à la préparation d'élections municipales dont les enjeux auront quelque importance dans la situation créée après les résultats des scrutins présidentiel et législatifs. Ce congrès, qui sera de toute façon utile pour discuter dans la perspective des échéances municipales, pourrait donc avoir pour objectif de procéder à un relevé des différentes analyses et propositions et donner lieu à un premier débat national sur cette base. Et il pourrait s'achever par des décisions concrètes pour la préparation d'un congrès en 2008, qui se prononcerait à partir des choix effectués par les communistes sur la base des propositions dont ils auraient eu le temps et les moyens de débattre.



L'une des décisions que pourrait prendre le congrès extraordinaire de l'automne 2007, pourrait être de mettre en place une direction pluraliste, chargée d'assurer la préparation du congrès de 2008 dans les meilleures conditions. Ce congrès de 2008, quant à lui, mettrait en place une direction  en conformité avec les orientations qu'il aurait choisies.

 

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26 juin 2008 4 26 /06 /juin /2008 23:19

CONTRIBUTION POUR UN DEBAT OUVERT ET CONSTRUCTIF



Après les élections présidentielle et législatives du printemps 2007, les interrogations ne manquent pas. Pourquoi la droite l'a-t-elle emporté malgré son lourd bilan des cinq dernières années ? Pourquoi la gauche a-t-elle été si durement battue ? Pourquoi ces nouveaux et graves reculs du Parti Communiste Français ? Quel avenir pour ce parti ? Quel sens peuvent avoir aujourd'hui une « ambition communiste », un «  projet communiste » ? Quelle place, quel rôle pour un parti politique s'en réclamant ? Quel « espace » pour le courant de pensée et d'action communiste dans les « recompositions politiques » qui s'annoncent ?



Ces questions, nous voulons les affronter.

 

 

Nous sommes des femmes et des hommes communistes de différentes générations. Nous exerçons ou avons exercé des responsabilités à différents niveaux du PCF.

A différents moments, nous avons contribué à la réflexion et au débat des communistes sur ce qu'il convenait d'entreprendre pour donner un nouvel élan au communisme français. Dans les années 1960-1970, quand il s'agissait de rompre avec le « modèle soviétique », de rechercher une voie française originale pour la transformation sociale, et de nouvelles conceptions pour l'organisation et le fonctionnement de notre parti. Celles et ceux d'entre nous qui se sont à l'époque engagés dans cette entreprise novatrice, l'ont fait avec espoir et détermination. Et souvent avec enthousiasme. Ils ont connu des satisfactions, mais aussi beaucoup de déceptions, car en dépit de leurs efforts, le déclin du PCF se poursuivait sans qu'ils voient la possibilité de l'enrayer vraiment. Plus récemment, nous avons tous mis beaucoup d'espoir dans ce que l'on a appelé « la mutation » de la fin des années 1990. Nous nous y sommes investis sans réserve. C'est à cette période et pour cette raison que les plus jeunes d'entre nous ont décidé de rejoindre le Parti communiste, ou d'y prendre des responsabilités de direction. Si nous avons tous mesuré et apprécié « l'appel d'air » que constitua la Mutation, nous en avons toutes et tous également constaté les limites, et douloureusement vécu l'échec. Enfin, nous avons ensemble pleinement participé aux débats qui ont traversé le PCF depuis 2002.

C'est à partir de ces expériences diversement vécues que nous abordons les questions d'aujourd'hui. Nous avons décidé de faire connaître ensemble nos analyses et nos propositions.

Ces analyses et propositions, nous ne les formulons pas en opposition à d'autres analyses et propositions émanant d'autres femmes et hommes communistes aux « sensibilités » différentes. Ce que nous recherchons c'est l'engagement d'un débat exigeant entre tous les communistes. Celles et ceux qui sont membres de notre parti bien sûr ; mais aussi beaucoup d'autres, « communistes de cœur » ou qui s'intéressent à ce parti et à son avenir, qui s'en inquiètent, et qui peuvent souhaiter participer au débat.

Toutes les cartes doivent être sur la table. En toute transparence. C'est pourquoi nous voulons indiquer d'emblée les deux principales propositions que nous voulons soumettre au débat :



1.                     Nous proposons de mettre en discussion le principe de la fondation d'un autre parti politique.

Il est clair pour nous que cette éventuelle fondation d'un autre parti doit être avant tout l'œuvre des hommes et des femmes communistes - et d'abord bien sûr à l'initiative de celles et ceux qui sont membres du PCF. A l'exclusion de toute « opération » pilotée « d'ailleurs ».

Nous pensons qu'une telle initiative, ouverte largement vers celles et ceux, non membres du PCF qui voudraient y participer, pourrait être un apport significatif aux recompositions nécessaires afin que la gauche française trouve les voies et les moyens  pour offrir une alternative claire et mobilisatrice à la poursuite et à l'aggravation de la politique de la droite.


2. Nous proposons dans cet esprit que dans les semaines qui viennent les différentes sensibilités communistes, et toutes celles et tous ceux qui estimeront devoir soumettre leurs idées au débat, exposent clairement leurs analyses et propositions. Toutes les cartes étant ainsi « sur la table », un vrai débat pourrait s'engager entre les communistes qui veulent pouvoir décider eux-mêmes en toute connaissance de cause de l'avenir de leur organisation. Un débat dans le même mouvement ouvert à toutes celles et tous ceux qu'une telle démarche intéresserait.


Un pareil débat ne peut être contenu dans le cadre habituel de la préparation de nos congrès, fussent-ils « extraordinaires ». Il faut organiser la confrontation des idées et des propositions dans toute la richesse de leur diversité, et la mise à disposition de toutes et tous de la totalité des opinions émises et de leurs éventuelles évolutions à la lumière des échanges qui devront jalonner le déroulement de la discussion. Cela exige du temps et des moyens pour réussir. Il faut selon nous y travailler dès maintenant. 

Dans un premier temps, nous voulons soumettre au débat les analyses et propositions suivantes :                


I- Comment analysons-nous la séquence électorale 2007 ?


 En donnant à la droite une large majorité à l'Assemblée Nationale les électrices et les électeurs ont confirmé en Juin leur choix du 6 Mai faisant de N.Sarkozy le nouveau Président de la République. Ainsi, pour la première fois depuis 1981, les « sortants » n'auront pas été « sortis ». C'est le fait majeur de cette séquence électorale présidentielle / législatives de 2007.

Naturellement, un autre fait interroge les communistes et tous ceux qui s'intéressent au PCF, à sa place et à son rôle dans notre société : 1,93% à l'élection présidentielle ; disparition d'un groupe communiste de 20 députés à l'Assemblée Nationale... Pourquoi ?

   Gardons nous des explications sommaires. Défions-nous aussi bien du « c'est la faute aux autres, nous n'y sommes  pour rien », que du « tout est notre faute, les autres n'y sont pour rien ».   Les institutions poussant à toujours plus de présidentialisme donc de bipolarisation, le matraquage des sondages par les médias, le PS et ses appels au vote « utile » appuyés sur le souvenir de l'élimination de la gauche au premier tour en 2002  ...ont évidemment rendu plus difficile la tâche des militantes et militants communistes, de leurs candidates et candidats, malgré les campagnes intenses et déterminées qu'ils ont menées. Mais étaient-ils vraiment en situation de convaincre largement de l'utilité du vote communiste ?

Il ne s'agit pas de désigner des « coupables » puis de dresser un réquisitoire, comme on l'a trop souvent fait pour « expliquer » les reculs et les échecs. Il ne peut non plus s'agir de s'abandonner à un « fatalisme historique » qui inscrirait l'échec aujourd'hui et peut-être « la disparition » demain du PCF dans une logique inéluctable résultant des évolutions du monde, de l'Europe et de la société française

Et il faut prendre en compte tous les aspects d'une situation complexe :pour le PCF,le premier tour des élections législatives n'a pas ressemblé au premier tour de la présidentielle .Certes, avec 4,3% au niveau national(contre 4,8% en 2002)le Parti communiste ne peut retrouver le même nombre de députés lui permettant de constituer un groupe. Mais dans beaucoup de circonscriptions, et en liaison avec un intense travail militant mené sur des objectifs politiques clairs, pour les idées, les propositions et les candidates et candidats communistes, les résultats ont été nettement meilleurs le 10 juin que le 22 avril .C'est particulièrement vrai dans les circonscriptions des députés sortants .Les résultats des candidates et candidats témoignent de leur audience populaire personnelle .Ils sont liés à l'implantation et à l'activité des organisations du PCF,et à l'attachement d'une partie importante de l'électorat à ses élus communistes .C'est tout cela qu'il faudra analyser .Pour comprendre ce qui vient de se passer .Et pour envisager l'avenir .Dans ces conditions,  La bonne méthode n'est elle pas de s'efforcer de replacer l'analyse des résultats du PCF dans une vision d'ensemble des attentes majoritaires dans  notre peuple ; de la façon dont elles s'étaient déjà exprimées lors de scrutins nationaux importants, notamment en 2002 et pour le référendum de 2005 ; et des « offres » des différents candidats et partis politiques face à ces attentes ?



L'exaspération de 2002, amplifiée en 2005



Depuis le milieu des années 80, les « alternances » se sont succédées. Les grands mouvements sociaux ont pu arracher des avancées ou empêcher des mauvais coups. Des gouvernements de gauche poussés par ces mouvements ont pu prendre des mesures positives. Mais les attentes fortes exprimées dans les élections et les luttes sociales n'ont pas été satisfaites. La majorité de notre peuple a dû subir toujours plus une « insécurité globale » : Insécurité sociale ( chômage, précarité, pauvreté, incertitude de l'avenir... ) ;Insécurité économique (tout est suspendu aux exigences de rentabilité du capitalisme financier) ; Insécurité de la vie ( une société déchirée par la mise en concurrence de tous avec tous ) ; Insécurité planétaire ( un monde malmené par la mondialisation capitaliste, et inquiet pour l'avenir même de la planète) ; Insécurité à la fois personnelle et collective ( chaque être humain se sent concerné, pour lui même, sa famille, ses proches, le groupe social, le courant de pensée ou de croyance auquel il se rattache...ou l'ethnie, le peuple, la nation, le continent d'origine de sa famille ou de celle de ses proches).        

Les forces qui ont dominé la vie politique ces dernières décennies - à droite,  De Gaulle et ses « héritiers », à gauche Mitterrand et les siens - ont chacune à leur manière justifié la soumission aux dogmes du néolibéralisme et aux contraintes de la mondialisation. Notamment en engageant la France dans une construction européenne enfermée dans le carcan de ces contraintes. La stabilité du système d'alternance qu'elles ont mis en place et maintenu pendant un quart de siècle a permis d'opposer un véritable « verrou » politique et institutionnel au refus de « l'insécurité globale » et à l'attente d'une évolution radicalement différente de la société qui s'exprimaient dans les luttes sociales et dans les urnes.

C'est dans ce contexte qu'est intervenu le « séisme » du 21 avril 2002. Excédés de n'être jamais entendus,  les électrices et électeurs se sont trouvés une fois encore confrontés à un « verrouillage » politique. Ils aspiraient majoritairement à une rupture, mais les principales forces politiques proposaient de continuer comme si de rien n'était. Ils les ont durement sanctionnées. Faute d'une offre crédible prenant en compte leur exaspération et leur aspiration à rompre avec un système politique interdisant de vrais changements, beaucoup se sont tournés vers des votes protestataires et populistes, tandis que l'abstention était massive, notamment dans l'électorat de gauche.

Mais les conséquences ont été paradoxales : l'élection de J.Chirac avec plus de 80% des voix, puis celle d'une majorité UMP ont permis au Président et à ses gouvernements d'aggraver encore les politiques qui venaient d'être condamnées par le suffrage universel. Tandis que de son côté le Parti socialiste se préparait à une nouvelle « alternance » en 2007, pour lui aussi « continuer ». Considérant que ses succès électoraux en 2004 auguraient d'une victoire facile, sur la seule base du rejet de la droite au pouvoir, il estimait ne pas devoir reconsidérer ses orientations et ses comportements

C'est donc logiquement que de l'exaspération s'est à nouveau exprimée lors du référendum de 2005 sur le TCE. Une exaspération poussant à dire « non » au système politique appelant à voter « oui ». Une exaspération au contenu politique transcendant les frontières traditionnelles séparant les différents électorats. Une majorité d'électrices et électeurs de tous bords ont exprimé la même protestation contre une construction européenne conduite en dehors des peuples, sans entendre leurs exigences et organisant l'aggravation de « l'insécurité globale » sans qu'ils aient les moyens de s'y opposer. Le « non » l'a emporté. Mais encore une fois, rien n'a changé. Le système a continué à étouffer les exigences de changement. Provoquant toujours plus d'exaspération. Mais aussi du découragement, du doute sur la possibilité de changer les choses, aussi bien par la voie de luttes sociales rendues difficiles en raison d'un rapport de forces défavorable, que par celle de « la politique » et des élections.

L'exaspération et l'aspiration à des « ruptures », exprimées en 2002 et amplifiées en 2005 allaient-elles de nouveau marquer les échéances de 2007 ? Ou bien le découragement allait-il inciter à « continuer » comme avant ? Mais sans permettre cependant « d'aller de l'avant », car on ne va pas de l'avant avec un peuple démotivé ! Ces questions étaient posées à tous les partis, aux candidats, de droite comme de gauche.



2007 : des « offres » nouvelles et une « récupération » réussie



A la différence de 2002, la plupart des candidats à l'élection présidentielle de 2007 se sont efforcés de prendre en compte, à la fois le besoin de « rupture » avec le système politique, et l'exigence de « sécurisation » pour le présent et l'avenir. Les  «offres politiques » des candidats du trio de tête du 22 avril ont été appréciées par les électeurs moins en fonction de leurs votes habituels qu'en rapport avec le jugement qu'ils portaient sur la crédibilité de leurs auteurs pour « faire ce qu'ils disaient ».


ØLes « offres » de N.Sarkozy et la façon dont elles ont été présentées témoignent d'une redoutable maîtrise des techniques de communication.  Une maîtrise appuyée sur une recherche réelle de compréhension des processus par lesquels se construisent les représentations de la réalité vécue, et se forment et évoluent les idées.  C'est plutôt à gauche, et notamment dans la gauche se réclamant du marxisme, qu'on avait dans le passé le souci de fonder la démarche politique sur une telle approche...Peut-être convient-il de s'interroger à ce sujet. Loin de nous en dispenser, le fait que N.Sarkozy a pu nourrir de cette approche une dangereuse démagogie manipulatrice devrait au contraire nous y inciter.

Le candidat de l'UMP a cultivé pendant cinq ans une image « d'homme nouveau », soucieux de « rupture » et animé d'un « volontarisme » porteur d'efficacité.

Les liens affichés avec les milieux d'affaires, les grandes fortunes et le MEDEF lui assuraient quoi qu'il fasse le soutien de son électorat « de classe ». Il s'est donc d'abord attaché à conquérir  les composantes de l'électorat populaire qui ne sont pas structurellement acquises à la gauche : - l'électorat populaire qui vote traditionnellement à droite;  - celui que les déceptions ont conduit à rejeter à la fois la droite et la gauche, et qui pouvait être conduit à se tourner vers un « homme providentiel » affichant la volonté de « remettre de l'ordre », avec un pouvoir fort ; -  celui qui, souffrant le plus, a le plus besoin d'être « sécurisé » et désespère d'y parvenir par l'action collective, syndicale ou politique ; - celui qui n'a pas hésité à voter Le Pen en 2002.

Il suffit d'énumérer ces différentes « cibles » pour que revienne en mémoire la façon dont N.Sarkozy les a « soignées » durant toute sa campagne. Il n'est pas nécessaire d'y revenir en détail. Deux remarques cependant paraissent utiles :


ØReprenant à son compte l'exigence collective de « sécurisation sociale »,  N.Sarkozy l'a associée à l'exigence individuelle tout aussi forte de ne pas être « assisté » mais « considéré » et « responsable ». Mais alors que l'insécurité est la conséquence des politiques libérales, il a su convaincre que c'est une nouvelle figure du libéralisme - une sorte de « libéralisme d'Etat », qui peut apporter la solution : l'Etat intervenant dans tous les domaines -y compris l'économie- afin de « libérer » la possibilité pour chaque individu de s'en sortir, en travaillant plus, en « méritant » plus, en étant meilleur que les autres...au service des objectifs du capitalisme financier. Là encore, la démagogie électorale était sous-tendue par une réflexion de fond sur les moyens nouveaux à mettre en œuvre  pour résoudre un  problème récurent du capitalisme de notre temps :  comment intégrer les salariés et les milieux populaires à ses objectifs sans provoquer de « cataclysme » social et politique ? Comment faire face aux défis de la mondialisation capitaliste en mobilisant un peuple derrière des objectifs à l'évidence contraire à ses intérêts ?.. La droite française cherche depuis longtemps  à résoudre cette contradiction. « L'offre politique » de N.Sarkozy proposait une réponse. Et là encore, on ne peut esquiver la question : a-t-on suffisamment, à gauche en général et au Parti communiste en particulier, travaillé pour opposer à cette réponse une argumentation convaincante ?


ØTransgressant la « règle » établie par J.Chirac,  N.Sarkozy a ostensiblement cherché les voix du Front National. Il a réussi à en capter un grand nombre. Il n'a pas hésité pour cela à recycler à son profit les thèmes lepénistes. Faut-il ne voir là qu'une habileté ? Ne faut-il pas plutôt s'intéresser à une cohérence qui ne dessine nullement le visage d'une « nouvelle droite », mais indique un retour, dans les conditions de 2007, de la vieille droite autoritaire, réactionnaire, et revancharde. La vieille droite de tradition bonapartiste et populiste à laquelle le peuple français s'est quelquefois donné ou a été tenté de céder aux XIX° et XX° siècles.  La vieille droite qui n'en finit pas de vouloir une revanche sur le Front Populaire que la « révolution nationale » pétainiste avait cru effacer mais dont la Libération a repris et amplifié les conquêtes. La vieille droite qui veut sa revanche sur 1968, sa revanche sur les combats qu'elle a depuis perdus  - celui de Juppé, battu en 1997, revenant en 2007 ; ceux d'ex ministres contraints par le mouvement populaire d'abandonner tout ou partie de leurs projets et qui reviennent à la charge ; ceux de personnages liés aux milieux obscurantistes et "intégristes" qui se sont jusqu'ici opposés en vain aux progrès de civilisation arrachés ces dernières décennies...(au delà du « cache-sexe » Kouchner la composition du gouvernement Fillon est à cet égard significative ). La vieille droite qui n'a jamais pu imposer l'alignement de la France sur le modèle américain  et qui rêve cette fois d'y parvenir.

L'existence d'une telle droite, autoritaire et populiste, n'est pas une « spécificité   française ». Et sans doute faut-il réfléchir au fait que, dans la tradition des politiciens qui ont  incarné cette droite, en France et ailleurs, les références aux valeurs de gauche, aux « mots » de gauche - jusque ceux de « socialisme » ou de « révolution », ont souvent masqué la nature réelle  des politiques suivies. Mais quand la droite la plus ultra peut se payer ce luxe , c'est que vraiment ça va bien mal à gauche !.. Le temps de l'indignation passé,  de cela aussi il faudra bien se soucier ! Le Parti communiste est concerné au moins autant que les autres à gauche.


>. S.Royal s'est, elle aussi, efforcée de prendre ostensiblement en compte l'exigence de « rupture ». D'abord en valorisant la possibilité qu'une femme devienne pour la première fois Présidente de la République. Mais l'argument était à double tranchant dans un pays qui refuse obstinément de donner leur place aux femmes dans la vie politique, ce qui nourrit le doute sur leur capacité à exercer de hautes fonctions. La candidate socialiste en a subi les conséquences. Dans son propre parti. Puis dans l'électorat, y compris dans l'électorat féminin...

Elle s'est présentée comme une femme « libre », ouvertement critique sur les politiques menées hier par les gouvernements socialistes - notamment celui de L.Jospin - et distante du Parti socialiste et de ses « éléphants », qu'elle a affrontés et battus lors de la « primaire » de l'automne 2006. On peut d'ailleurs penser, au vu du comportement des électeurs et des adhérents du PS lors du référendum de 2005, qu'elle n'aurait pu, sans cette distanciation, ni gagner cette primaire, ni ensuite obtenir les résultats qu'elle a obtenus le 22 avril et le 6 mai. A l'évidence, d'autres candidats socialistes ne les auraient pas obtenus. On en a d'ailleurs confirmation par les jugements sévères portés depuis sur le PS, ses dirigeants et ses « éléphants » par leurs propres électeurs, sympathisants et adhérents.

Comme N.Sarkozy, la candidate socialiste a voulu prendre en compte en même temps l'exigence de sécurisation sociale collective et l'attente de reconnaissance des individus, de leurs capacités d'initiative et de responsabilité - notamment dans le travail. Elle l'a fait en avançant un concept - resté au demeurant assez vague - de « donnant - donnant » articulé autour de « contrats » entre la collectivité et l'individu.

Mais son autonomie par rapport au PS et à ses « éléphants », qui n'ont pas hésité à la contrer et à la contraindre à changer de pied plusieurs fois au cours de sa campagne, s'est vite révélée très relative. A la différence de N.Sarkozy « prenant » aux chiraquiens la direction de l'UMP et la rassemblant derrière lui pour soutenir une politique affichée comme « en rupture » avec celle de J.Chirac, S.Royal n'a pas réussi à convaincre de sa capacité à entraîner sa propre formation politique derrière elle pour faire une politique réellement nouvelle, en rupture avec les politiques passées du PS. 

De la même façon, la tentative de « démocratie participative » ( au demeurant limitée ) qui avait marqué la pré-campagne de S.Royal, soucieuse d'afficher la volonté de « sortir du système politique », s'est vite heurtée à la rigidité de l'appareil socialiste. Elle ne pouvait s'en affranchir, alors même que N.Sarkozy pouvait quant à lui se présenter comme porteur d'idées neuves correspondant aux demandes des Français, et capable de les imposer à son camp. Face aux rappels au respect du programme officiel du PS, élaboré sur des compromis d'appareil, sans véritables réflexions nouvelles sur les vrais défis de notre temps comme sur les raisons de l'échec de 2002 , et refusant de s'engager sur les moyens réels - financiers et démocratiques- d'une autre politique, les idées lancées par la candidate socialiste pour tenter de répondre aux attentes populaires par des propositions nouvelles sont restées à l'état de « slogans » sans véritable consistance, donnant l'impression d'une continuelle improvisation, annonciatrice d'inefficacité.

>. F.Bayrou, quant à lui, s'est surtout concentré sur la dénonciation de l'inefficacité d'un système politique fondé sur l'affrontement de deux camps et leur alternance au pouvoir.

Il  s'est appuyé pour cela sur les déceptions provoquées par les alternances successives, et sur l'idée assez répandue, et régulièrement reprise par certains médias  que droite et gauche seraient aujourd'hui des notions dépassées puisque dans les faits les politiques de l'une et de l'autre conduisent aux mêmes résultats. Et il a tenté de convaincre qu'il était, de par sa position « centriste » et à partir des « distances »  qu'il avait prises ces dernières années avec l'UMP, le seul capable de conduire le pays vers un changement politique radical,  en « prenant les bonnes idées partout », et en rassemblant toutes les compétences, de quelque bord qu'elles soient, dans un même gouvernement.

Il a voulu dans le même temps capter à son profit ce que l'on a appelé le « tout sauf Sarkozy ». Il a pu s'appuyer sur des sondages complaisamment commentés le présentant comme le seul capable de battre N.Sarkozy dans un second tour. Mais cette posture le réintégrant dans l'affrontement gauche/droite qu'il disait vouloir dépasser a sans doute contribué à amoindrir la crédibilité de sa démarche.

Il a évité par ailleurs de s'avancer réellement sur le fond des choix politiques nouveaux à opérer ( ce qui l'aurait ramené vers la droite dont il partage les vues pour l'essentiel ). Mais c'est précisément sur ce terrain du contenu des changements politiques que N.Sarkozy s'est attaché à convaincre que ce qu'il proposait correspondait aux attentes populaires, et qu'il serait capable de le réaliser, à la fois parce qu'il en avait la volonté, et parce qu'il disposerait d'une majorité pour le soutenir. C'était évidemment le plus efficace pour combattre le « tout sauf Sarkozy ». Et c'est parce qu'il y a réussi que le candidat de l'UMP a pu retirer à F.Bayrou  l'avantage supposé d'être le seul à pouvoir l'empêcher d'accéder au pouvoir ! 

Enfin, F.Bayrou devait absolument convaincre qu'il pourrait être au second tour, et qu'en cas de victoire il pourrait rassembler une majorité derrière un gouvernement « d'union nationale ». Il n'y est pas parvenu. Annoncée et amorcée dès avant le premier tour et confirmée ensuite, la défection  des députés UDF ralliant N.Sarkozy en prévision des élections législatives au cours desquelles ils allaient avoir besoin des voix des électeurs de l'UMP ne l'a évidemment pas aidé !

>. Après un premier tour réussi ( succès de l'OPA sur les voix lepénistes, et important vote d'adhésion levant l'obstacle du « tout sauf Sarkozy » ) le candidat de l'UMP a pu franchir une dernière étape : récupérer à son profit l'aspiration à dépasser le système politique d'alternance gauche droite.

F.Bayrou en avait fait l'axe principal de sa campagne, mais il n'avait pas passé le cap du premier tour. Il ne serait donc pas en position de « prendre les bonnes idées partout ». Et pas davantage de faire travailler dans un même gouvernement des ministres venus des deux bords.

S.Royal s'avançait vers un rapprochement avec le centre, mais évidemment dans le cadre d'une victoire contre la droite. Elle s'avançait d'ailleurs prudemment, en cherchant à ne pas perdre sur sa gauche ce qu'elle n'était pas certaine de gagner sur sa droite. Ses possibilités de trouver une majorité solide après une éventuelle victoire étaient problématiques. Et surtout, elle n'apparaissait plus en mesure de gagner l'élection .

Dans ces conditions, N.Sarkozy pouvait annoncer qu'il serait le seul à pouvoir faire ce dont F.Bayrou avait rêvé...Il était ainsi en mesure de « rafler la mise », en récupérant à son profit les attentes exaspérées de rupture politique, à la fois dans les contenus et dans les pratiques. Il avait en tout cas convaincu une majorité d'électeurs qu'il répondrait vraiment à ces attentes. Il s'est attaché à ne rien faire qui puisse leur laisser soupçonner le contraire... au moins jusqu'aux élections législatives gagnées sur cette lancée.



PCF : oser regarder l'échec en face

 


Les trois candidats qui ont dominé la campagne présidentielle ont, chacun à leur façon, placé les enjeux des échéances de 2007 sur le terrain des solutions avancées face à l'exigence de sécurisation sociale et des réponses proposées à l'exaspération devant les blocages du système politique. Ils avaient compris que c'était la condition pour ne pas revivre cinq ans après la situation d'avril 2002 - et cette fois avec quelles conséquences ? Et c'est parce qu'ils ont fait ce choix que la campagne a intéressé les Français et s'est achevée par une participation électorale massive. Le battage médiatique orchestré autour des sondages et de la personnalisation de l'élection n'a fait qu'accompagner le mouvement ; il ne l'a pas créé.

Le PCF, quant à lui, a voulu mettre en avant un autre enjeu, sur lequel s'est engagée la candidate désignée par les communistes : changer la donne à gauche pour changer les choses en France. Cela signifiait - c'était l'objectif clairement affiché dès sa désignation : solliciter l'électorat pour qu'il donne à une « gauche populaire et antilibérale » la suprématie face aux « gauches du renoncement »   (renoncement  « réformiste » du PS d'un côté,  et renoncement « gauchiste » de la LCR de l'autre )  afin qu'elle soit assez forte pour rassembler toute la gauche sur une politique antilibérale pour « battre la droite » et ensuite « réussir à gauche » au gouvernement . 

Certes, les attentes populaires n'étaient pas pour autant absentes de la campagne. Elles étaient bien présentes dans la dénonciation de la politique et des projets de la droite, dans la critique des insuffisances et des ambiguïtés du programme de la candidate socialiste. Et dans les propositions du programme porté par MG. Buffet dans sa campagne, puis par les candidates et candidats aux législatives. Ces propositions ont été écoutées avec intérêt. Elles ont souvent suscité l'adhésion. Mais les conditions posées pour qu'elles puissent être concrétisées - que la « vraie gauche » l'emporte d'abord sur les autres, puis qu'elle les rassemble pour pouvoir enfin gagner et mettre en œuvre sa politique - avaient peu de chance d'être réunies en 2007...

Par ailleurs, l'objectif d'inverser, ou à tout le moins de rééquilibrer sensiblement le rapport de forces à gauche s'affichait comme une volonté d'affaiblir le Parti socialiste. Or la présence de sa candidate au second tour était un des enjeux du scrutin. Pour empêcher l'extrême droite de rééditer son « coup » de 2002. Et pour pouvoir éventuellement battre la droite et son candidat, dont l'élection était redoutée par l'électorat de gauche. Singulièrement l'électorat communiste dont une partie a même été tentée de voter F.Bayrou pour cette raison.

Malgré l'intérêt suscité par ses dénonciations et ses propositions, le discours communiste devenait incompréhensible voire carrément inaudible pour de nombreux électeurs et électrices de gauche - y compris, comme l'ont montré des enquêtes, parmi l'électorat communiste de 2002. Il devenait du même coup difficile à développer, au delà des tracts et des meetings, dans les contacts individuels qui sont, on le sait, l'atout essentiel des communistes dans les campagnes électorales.

Il faut regarder les réalités en face : le Parti Communiste Français n'a pas réussi à imposer dans la campagne présidentielle l'enjeu d'un changement de la donne à gauche. Les résultats de l'élection présidentielle- même heureusement « atténué » par ceux des législatives -entraînent un nouvel et grave affaiblissement de son audience électorale, et au-delà politique.

C'est un échec dont les conséquences pour l'avenir peuvent être considérables. Pour le Parti communiste - Pour les hommes et les femmes communistes de France - Pour les forces qui veulent résister face au capitalisme financier  et à sa mondialisation, et ressentent l'urgente nécessité pour la France, l'Europe et le monde de se libérer de leur domination  - Pour la gauche française : de quel poids va peser un PCF marginalisé dans la recomposition qui s'engage ?

Il serait irresponsable de nier cet échec ou d'en sous-estimer la portée. Il ne s'agit pas seulement de le reconnaître. Ni même de « l'assumer ». Il faut en rechercher et dire les causes - celles qui tiennent aux choix politiques récents, et celles qui viennent de plus loin et plus profond. Et il faut envisager l'avenir autrement qu'en faisant le gros dos dans l'espoir de jours meilleurs qui ne viendront que si l'on y travaille.



II PCF : Pourquoi ce Waterloo électoral ?



Il peut, après-coup, paraître surprenant que les candidats de la droite et du Parti socialiste aient engagé leurs campagnes à partir des attentes populaires et de leurs propositions pour les satisfaire tandis qu'à l'inverse, la candidate communiste sollicitait de l'électorat un renversement des rapports de forces politiques à gauche comme condition préalable à la satisfaction de ces attentes.

Mais il y a deux raisons à cela. L'une tient à l'analyse faite par le PCF des résultats des élections présidentielle et législatives de 2002, puis des évolutions politiques intervenues depuis. L'autre renvoie rien moins qu'à des conceptions fondatrices du Parti Communiste Français ; à des « fondamentaux » vers lesquels il est souvent revenu lorsqu'il se trouvait en difficulté.



Des analyses et des orientations aux conséquences lourdes



L'analyse de l'élection présidentielle de 2002 s'est tout naturellement focalisée sur le choc provoqué par la rude chute du candidat communiste, de 8,8% en 1995 à 3,3% sept ans plus tard. Mais faute de s'inscrire dans une vision d'ensemble d'un scrutin sanctionnant durement les candidats de la droite et du Parti socialiste - Président et Premier Ministre- pour se terminer par un deuxième tour Chirac-LePen , l'examen des raisons de cette chute fut déconnecté du sens général du « message » délivré par le suffrage universel.  Le Parti communiste et sa politique  furent seuls mis en cause. Sans lien avec les questions réellement posées à tous les partis politiques après cette  élection.

Dans ces conditions, ce débat « auto-centré » fut rapidement conclu : le  résultat de R.Hue consacrait l'échec (par ailleurs réel) de la majorité de « gauche plurielle » constituée autour du gouvernement Jospin. Mais aussi, par extension, l'échec des stratégies d'union dans un rapport de forces dominé par le Parti socialiste. Celles du passé - de la Libération à 1997, en passant par 1981- mais aussi celles du futur tant que ce rapport de forces ne serait pas inversé ou amplement modifié.

Cette analyse surdétermina les orientations stratégiques des années 2002-2007. Elle aurait pu pour le moins être « revisitée » à la lumière des résultats réels des scrutins de 2004. Il n'en fut rien. On transforma même en « preuve » de leur pertinence les résultats des élections régionales en Ile de France, en vérité loin d'être aussi éclatants qu'on l'a prétendu. Comment ne pas voir qu'il y avait là, en germe, à la fois les bases de la stratégie mise en œuvre pour les échéances de 2007, en même temps que celles de son échec ?   

Et comment ne pas s'interroger sur l'interprétation faite de la victoire du « non » au référendum sur le TCE en avril 2005 ? Et sur son maintien obstiné, au delà du raisonnable, alors qu'elle était amplement invalidée par les comportements politiques des électeurs de gauche ayant voté « non » et des responsables de partis qui les y avaient appelé ! Cette interprétation donnait à la victoire du « non », majoritaire dans l'électorat de gauche ,  la signification d'un « basculement » majoritaire dans « l'antilibéralisme » - aussitôt démenti par les votes des mêmes électeurs dans les scrutins qui ont suivi, jusque ceux de 2007 . On en déduisit pourtant  que le moment était venu de construire sur cette base un rassemblement ayant vocation à devenir majoritaire à gauche lors des échéances de 2007 comme il l'avait été, assurait-on en 2005.

N'est-il pas nécessaire de regarder aujourd'hui lucidement quelles ont été les conséquences de ces choix ? A commencer par le naufrage (ou le sabordage ?) du mouvement des « collectifs ». Des militants  de diverses sensibilités et cultures politiques, parmi lesquels nombre de communistes, s'y sont sincèrement engagés. Ils ont appris les uns des autres. Ils ont noué dans la réflexion et dans l'action communes, des liens qui auraient pu devenir porteurs d'avenir ( on ne peut s'empêcher d'y songer en ces temps de « grandes manœuvres » de recomposition à gauche) . Mais, fondé sur une évaluation erronée du contenu et des possibilités à court terme du mouvement populaire, et s'étant assigné des objectifs électoraux hors de sa portée, il a été conduit à éclater dans l'amertume. Et aussi dans le ressentiment devant ce que beaucoup de participants ont -non sans raison- considéré comme des manipulations politiciennes - dans lesquelles le PCF et sa direction ne sont évidemment pas les seuls à être impliqués.  

Mais , par delà les péripéties de la désignation des candidats « antilibéraux » et l'image détestable qu'elles ont pu donner, la légende d'un « non antilibéral » toujours majoritaire à gauche maintenue jusque pendant la campagne présidentielle a encouragé l'idée qu'il fallait oser l'objectif d'inverser le rapport de forces à gauche, et nourri jusqu'au bout pour certains l'illusion que ce serait possible. De quel prix celles et ceux qui y ont cru feront-ils payer leur désillusion et leur désarroi politique ?

 

 

 

 

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