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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 21:09

 

Repérer les dominations et les formes d’exploitationdans la société est indispensable pour qui veut travailler à la changer. Elles sont déterminantes dans l’évolution des comportements politiques, dans la pensée et l’action des individus. Développer des cultures communes de transformations progressistes suppose aussi de cerner toutes les dynamiques sociales pouvant être actrices du projet.

Ceci nous amène  à nous interroger sur les concepts qui jusqu’ici ont présidé à notre analyse du monde et aux moyens à se donner pour le transformer.

 

Quel diagnostic sur la société actuelle ?

 

  • On estime aujourd’hui que  11,4 millions de salariés – 41 % de la population active – se trouvent «  en situation d’emploi  inadéquat » au sens du BIT (1)avec près d’un tiers de la population à considérer comme largement précarisée
  • Cette situation engendrée par le déferlement des politiques ultralibérales-  démontage des protections sociales, privatisations, marchandisation, mise en concurrence de la force de travail et délocalisations, précarisation, chômage massif- produit de nouveaux facteurs de division, avec la  dissociation accrue entre ‘salaire’ et ‘revenu’, avec un effet de dé-solidarisation entre ceux qui peuvent vivre de leur travail et ceux qui sont rendus dépendants d’allocation multiples en remplacement de salaire
  • Elle influe directement sur la vie quotidienne des individus-  qu’ils ou elles soient salariés , chômeurs, précaires....-  et sur  leur rapport aux autres, leur conscience et leur citoyenneté 
  • La mondialisation du capitalisme financiarisé étend ces rapports sociaux à l’ensemble de la planète entrainant à la fois le développement des inégalités entre les entre les peuples, les individus, les territoires et une mise en concurrence des dominés.
  • Le monde du travail s’est profondément modifié  en trente ans et avec lui  les rapports sociaux, les rapports entre individus qui le composent, la conscience de la nécessité d’une action collective, voire le sentiment d’appartenance à une «  classe sociale ». Un nombre important de travailleurs de la recherche en fait désormais partie. Les ouvriers sont aujourd’hui 25,5% de la population active contre 40 % en 1969.Le tertiaire compte 10 millions de salariés pour 4 millions à l’industrie ce qui conduit  certains chercheurs comme les Delaunay à parler de  « société de service » .La population active féminine est de12,5 millions alors qu’elle n’était que de  6,5 dans les années soixante. « L’essentiel du renouvellement des forces de travail en France s’est fait par les femmes » (Margaret Maruani) avec dans le même mouvement un développement du secteur des services et des  emplois crées surtout à temps partiels ou sous qualifiés.

 

Enjeu de classe , enjeu politique

 

  • Aujourd’hui, des catégories  nouvelles se mettent en lutte- caissières, salariés sans papiers, précaires du tourisme etc…Cela nous interpelle sur le contenu et la pratique de notre activité pour être utiles à ce « nouveau » monde du travail en rapide précarisation, pour le prendre tel qu’il est plutôt que considérer comme des obstacles la situation de ces travailleurs qui désormais ne sont plus « nouveaux » ni « originaux » mais partie constitutive du monde du travail contemporain.
  • Les efforts incessants de la droite et de la bourgeoisie pour individualiser les rapports sociaux ne datent pas d’aujourd’hui. Le « travailler plus  pour gagner plus », le « tous propriétaires », le thème du mérite personnel de Sarkozy viennent de loin et sont renouvelés aujourd’hui , face aussi aux déceptions liées à l’échec du social-libéralisme . Le néolibéralisme mise sur l’individualisation des rapports sociaux - des parcours professionnels, rémunérations, grilles de qualifications, etc - et la destruction de la conscience, de l’action collectives en  s'appuyant sur l'aspiration incontournable et grandissante à la réalisation de soi même dans le travail.
  • Ce qu’on désigne comme «  conscience de classe » a considérablement reculé, en raison des mutations du salariat, de la force idéologique du néolibéralisme, de la faiblesse à gauche de reconstruire une large conscience de l’antagonisme de classe entre capital et travail tel qu’il se développe aujourd’hui poussent à réfléchir une stratégie de classe émancipatrice visant à unir progressivement les dominés, à partir d’un positionnement clair face à  l’antagonisme capital/travail tel qu’il traverse tous les domaines de la société et la planète
  • De multiples dominations pèsent sur les mêmes personnes, particulièrement les femmes, les jeunes ou les immigrés. Discriminations de genre, d’origine, racistes et xénophobes se superposent avec les formes  d’exploitation capitaliste.
  • Ainsi, le vécu subjectif- individuel ou collectif- des différentes dominations devient un élément déterminant de la réalité complexe à prendre en compte pour l’activité politique et le développement des luttes et solidarités.

·        Cette situation engendre de grandes différences et donc de grandes contradictions à l’intérieur du salariat et de la société qui sont  autant d’enjeux de rassemblements et de luttes pour avancer et construire dans toutes ses facettes une politique alternative.

  • Ce qui implique un gros travail idéologique et théorique pour agir sur les facteurs de division – dans le processus d’exploitation et en raison de discriminations – et pour rechercher ce qui peut au contraire favoriser des constructions communes, des convergences et alliances nouvelles, des réponses politiques rassembleuses.

 

Tendances de division et potentiels d’unité

 

  • Quant à l’unité de la classe ouvrière entre français et immigrés  qui se construisait sur le lieu de leur exploitation,  et entraînait ainsi  une certaine communauté de vie, elle  se voit mise à mal aujourd’hui. L’immigration  elle-même a changé en même temps que la population française a changé avec les vagues successives d’immigration, et la dégradation générale des rapports sociaux pèse sur ces relations.
  • Les évolutions au sein de ceux qui n’ont que leur force de travail à vendre (exclusion du travail, précarisation avec perte de lien à un lieu de travail et avec les collègues….) plaident en faveur d’une construction de l’unité contre la classe dominante aussi hors du travail  et pour une sécurisation de l’emploi de la formation et des revenus.  Les élections municipales nous ont montré que les résultats n’étaient pas les mêmes  là où les populations des territoires particulièrement délaissés se sentaient considérées et représentées et là où elles s’en sentaient une fois de plus exclues. Les nombreuses luttes ‘contre la marchandisation’ de pans supplémentaires de l’activité humaine ouvrent de nouveaux champs de confrontation de classe.
  • La mondialisation est ici aussi à prendre en compte pour le changement qu’elle induit non seulement dans la production et la distribution des richesses mais aussi dans les rapports sociaux et humains à l’échelle de la planète. L’action des travailleurs de Dacia en Roumanie, pour exemplaire qu’elle soit, témoigne de la difficulté qu’il y avait jusqu’ici à intervenir sur le fond des raisons des délocalisations pour travailler à l’unité de l’ensemble des travailleurs et donc contre la mise en concurrence de l’ensemble des salariés du local au mondial.

 

  • Si de nouveaux obstacles existent sur la voie de l’union des exploités, dominés, opprimés dans leur action pour se libérer de toute forme d’exploitation et de domination, on peut aussi considérer que de nouvelles voies s’ouvrent pour engager de nouvelles mobilisations et recherche de solidarités. Construire une nouvelle unité contre la  classe dominante, c’est travailler au dépassement des divisions, c’est aussi favoriser l’unité de celles et ceux qui n’estiment pas être « dominés » ou « exploités » là où domination s’exerce, là où la discrimination se fait jour. C’est considérer  la « double peine » pesant sur les femmes : en l’occurrence la double domination qui pèse sur elle et que nous voulons donc à ce titre combattre.

 

Quelle approche pour construire le fondement de notre politique

 

  • Faut-il chercher ce qui peut fonder une unité de situation entre celles et ceux que le PCF souhaite représenter ? Ou bien ne faut-il pas plutôt chercher à construire une unité politique de celles et ceux qui vivent de profondes différences de situation –salariés, précaires, non salariés - sans vouloir gommer ces différences ?
  • Faut-il à tout prix chercher à définir les contours d’une nouvelle classe ouvrière, d’une nouvelle « classe salariale » porteuse de changements radicaux, ou au contraire chercher à rassembler  toutes celles et tous ceux qui ont à subir la domination de la classe capitaliste et du patriarcat aujourd’hui ?
  • Nous  proposerions de suivre la seconde partie de l’alternative en cherchant à mobiliser et unir  « une vaste classe de semblables différents » ( S. Bouquin ) Car ce qui peut unir ces femmes et ces hommes, c’est d’avoir à subir, le pouvoir de dominations  conjuguées  un système économique, politique, social, une logique servant les intérêts d’une minorité exerçant un pouvoir de classe sur l’immense majorité à l’aide de  choix politiques . D’où la nécessité impérieuse pour s’en débarrasser de travailler à unir des femmes et des hommes, à partir de leur situation concrète sans vouloir en gommer les différences et  de lier la construction de leur unité politique à la définition d’un projet de transformation de la société, dans lequel chaque composante sociale trouve des réponses d’avenir et sa place dans le processus d’action pour le changement. Ce qui suppose de construire idéologiquement et politiquement  le lien entre les raisons spécifiques de chaque mobilisation. Et d’y travailler indissociablement à chacune des échelles où s’exercent  les pouvoirs afin de modifier le rapport de forces politiques.

 

 

(1) c’est à dire un emploi qui ne permet pas de vivre décemment, de prévoir l’avenir, de préserver ses compétences et sa santé

Au 01/01/2006, on dénombre 3 089 000 entreprises, 92,75% d’entre elles n’ont aucun salarié ou de 1 à 9 salariés, 7% ont de 10 à 499 salariés. Les entreprises de plus de 500 salariés sont au nombre de 1537 et représentent 0,05% du total. Les secteurs du commerce et des services regroupent 2 410 000 entreprises, la construction 382 000, l’industrie 296 000.

29% d'actifs sont employés, 24% ouvriers, 23%intermédiaires, 15% cadres, 6% artisans, commerçants et entrepreneurs, 2,7% agriculteurs. On appelle parmi les actifs milieux populaires' les 7 millions d'ouvriers et les 8 millions d'employés".

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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 21:07

  Les participants à l’atelier ont conçu cette note comme un document d’étape de notre travail. Elle a pour objet de résumer les questions que nous nous sommes posés, et la nature de nos échanges. Il ne s’agit donc pas du tout d’un texte préjugeant de la façon dont le congrès devrait aborder la question du communisme, mais bien de pointer les difficultés auxquelles nous sommes confrontés pour le faire de manière utile et efficace.

 

1.  Pourquoi traiter une nouvelle fois la question du « communisme » ?

Pour tous les participants à l’atelier, le communisme est une exigence plus actuelle que jamais. Personne ne défend la conception d’une « nécessité du communisme » qui reprendrait une conception déterministe de l’Histoire. Mais l’accord est profond sur l’idée que les contradictions qui se creusent dans l’immense crise actuelle du capitalisme développent des exigences et des potentialités inédites de transformation émancipatrice des sociétés et du monde.

Le « communisme » demeure pour ces raisons une référence fondamentale de nos conceptions et de notre action. Bien au-delà du projet politique, nécessairement variable en fonction des grands enjeux de chaque époque, c’est une ambition qui lui donne son sens le plus profond : l’émancipation humaine, donc le dépassement historique des systèmes d’exploitation, de domination et d’aliénation, aujourd’hui le capitalisme.

C’est cette ambition qui caractérise pratiquement, théoriquement, philosophiquement notre vision de l’homme et de l’humanité. C’est elle qui donne de l’épaisseur à ce que nous proposons, qui fait sa radicalité spécifique, qui peut lier action concrète et « rêve » ou « idéal ». Si nous avons rompu avec l’idée de construire « le meilleur des mondes », notre spécificité politique demeure d’adosser un projet politique à cette vision d’une humanité capable de transcender son destin et de sortir de ce que Marx appelait la « préhistoire humaine ».  A défaut, nous ne pourrions être qu’une force « plus à gauche », faisant disparaître de l’espace politique une dimension essentielle du mouvement ouvrier et de notre histoire politique.

Et pourtant, la question du « communisme » se pose à nous, de congrès en congrès. A ce stade de notre travail, nous y voyons plusieurs raisons essentielles, évidemment liées :

·         Inséparable d’un « mouvement réel » de transformation de l’ordre existant, le communisme est confronté au défi de répondre aux évolutions ultrarapides qu’impose la très profonde crise actuelle du capitalisme. Il doit répondre aux questions nouvelles de notre époque – mondialisation, écologie, révolution technologique informationnelle, etc. – et aux aspirations ou exigences ambivalentes qu’elles font émerger. « Mouvement réel », il pose donc en permanence et de manière indissociable la question du projet dans lequel il peut s’incarner à chaque moment, et de la stratégie qui vise, en fonction des conditions moment, à « unifier le prolétariat ».

·         L’échec, jusqu’à aujourd’hui, des tentatives de transformations sociales - celles qui se sont réclamées du communisme comme celles qui participaient d’une vision social-démocrate – repose inlassablement la question d’une perspective et d’une action authentiquement émancipatrice.  

·         L’histoire politique du communisme, tout au long du 20ème siècle, la densité de cette histoire, l’ampleur de son impact sur notre société comme sur le monde, marquent la perception du « communisme » de façon profondément contradictoire.

D’un côté, elle reste liée à d’immenses efforts d’émancipations qui se sont traduits de différentes façons selon les pays et les périodes : l’épopée révolutionnaire des pays qui ont pour la première fois tenté de construire une alternative au capitalisme, les combats de la classe ouvrière dans nombre des pays occidentaux développés, les guerres d’indépendance des peuples colonisés, etc.

De l’autre, elle renvoie massivement, au delà des crimes commis au nom du communisme, à un système qui a échoué, sur le plan économique comme sur celui de la démocratie et des libertés, et a été dans la plupart des cas balayé par l’histoire. Assez généralement, le mot communisme est, dans ses ombres comme dans ses lumières, connoté à une période passée.

Le fait est que nous n’avons pas réussi jusqu’à présent à dépasser cette ambivalence du « communisme » pour lui redonner un contenu et une image positive.

·         Cette ambivalence traduit une très profonde « crise du communisme » – dans notre pays comme à l’échelle mondiale – dont nous ne sommes pas sortis. Comme nous l’avons dit lors de précédents congrès : une conception du communisme a échoué. Nous avons fait beaucoup d’efforts pour élucider et critiquer les causes de cet échec. Nous avons remis en cause certains aspects de cette conception et produit des avancées en plusieurs domaines essentiels. Mais nous n’avons pas, en l’état, réussi à donner un contenu fort et cohérent à une conception actuelle du communisme, concrètement en prise avec les réalités de notre temps.

Quelles sont, dans le capitalisme mondialisé d’aujourd’hui, les principales contradictions de classes ?  Quels sont les acteurs de la lutte de classes, et comment se forme leur « conscience » ? Que signifie aujourd’hui « révolution » ? Quelles formes penser « d’appropriation collective » et de « services publics » ? Qu’est-ce aujourd’hui que  « l’Etat » ? Où sont les « pouvoirs » à conquérir (au sein des institutions nationales, infranationales, supranationales ? dans les entreprises, les multinationales, la finance…)? Que devient l’opposition entre l’Etat et le marché ? Par quels outils penser la maîtrise collective des finalités et des conditions du travail ? Quelle place de l’individu par rapport au collectif ? Quelle relation entre liberté et égalité ? Quelle conception de la démocratie ? Quelles formes de propriété ? Quelle vision de la nation et de ses rapports à l’Europe et au monde ? Etc.

C’est à de telles questions qu’il faut apporter des réponses cohérentes, à partir d’une analyse actuelle du capitalisme et de toutes les dominations, pour proposer les principaux repères d’un mouvement émancipateur dans la société et le monde tels qu’ils sont aujourd’hui.

 

2.  Quels objectifs pouvons-nous nous donner, de ce point de vue, pour le 34ème congrès ?

Il ne saurait être question, en quelques mois, de prétendre apporter toutes les réponses à ces questions sur lesquelles bute tout le mouvement progressiste depuis plusieurs décennies. Elles exigeront de toute évidence un immense travail d’analyse et d’élaboration qui demandera non seulement du temps, mais le concours de forces intellectuelles, sociales et politiques nombreuses et diverses.

L’objectif du congrès, en revanche, pourrait être de formuler clairement certains choix politiques, donnant visibilité et crédibilité à notre volonté de porter une conception neuve et attractive du communisme.

a)   Reconnaître que le « communisme » est en crise.

Cette question a fait débat. Plusieurs camarades considèrent en effet qu’on ne peut pas parler de crise du communisme. L’un, soulignant que le communisme n’a jamais existé nulle part, propose plutôt de parler de crise de la politique suivie par certains partis communistes. Un autre considère que cette expression supposerait l’idée d’un « dépassement » du communisme lui-même. Un troisième prolonge cette idée en estimant que l’idée de « crise du communisme » relève d’une confusion entre les fins et les moyens : ce qui est en crise ne concernerait que les moyens mis en œuvre tout au long du 20ème siècle au nom de l’idéal communiste.

Le débat a bien fait apparaître le contenu politique précis de ce désaccord. Personne effet ne soutient que parler de « crise du communisme » reviendrait à nier l’exigence d’une ambition émancipatrice qui est l’essence même de ce que nous appelons « communisme », ni les potentialités qui se développent en ce sens. En revanche, il ne paraît pas possible de contester les éléments objectifs et subjectifs d’une véritable « crise », notamment : l’échec des expériences qui se sont réclamées du communisme ; l’écart considérable qui sépare notre vision positive du communisme d’expériences qui s’en réclament aujourd’hui ; les difficultés politiques que connaissent beaucoup de partis communiste tels que le nôtre ; la connotation négative qui accompagne l’idée de communisme dans l’esprit de beaucoup d’hommes et de femmes. Au fond, parler de crise renvoie bien à la confrontation de ce qui est à dépasser, et de ce qui est en train d’émerger pour faire vivre une conception neuve du communisme, en prise avec les réalités et les aspirations de notre temps.

Dans ces conditions, le choix politique consistant à reconnaître la réalité de cette crise pourrait, en marquant une volonté de recul critique et constructif, devrait permettre de comprendre et faire comprendre les difficultés que nous connaissons, et donner crédit à nos efforts de renouveau.

Lui donner tout son sens implique, sans minimiser en rien l’état de la situation, d’articuler ce constat à l’analyse des obstacles et des impasses qui sont celles de l’ensemble du mouvement progressiste ; et de marquer avec force notre détermination à ne rien lâcher de ce qui est l’essence même de ce que nous voulons : une action radicalement transformatrice fondée sur notre ambition d’émancipation humaine.

b)   Affirmer les choix à partir desquels nous voulons travailler à une conception neuve du communisme.

Il s’agirait là d’énoncer aussi précisément que possible, à partir de nos avancées de la période passée, des éléments clefs de ce que nous entendons aujourd’hui par communisme, en rupture avec les conceptions anciennes. Ainsi d’un processus révolutionnaire maîtrisé de bout en bout par le(s) peuple(s) ; de la place de l’individu dans la société ; de la conception de la démocratie ; d’une nouvelle vision de l’internationalisme ; de la relation entre l’exploitation capitaliste et l’ensemble des aliénations ; etc.

Partie intégrante de ces éléments de rupture, il s’agirait aussi de dépasser les dimensions objectives d’analyse pour donner une expression sensible de ce qui motive, au plus profond de chacun-e d’entre nous, l’engagement communiste : refus, révolte et colère d’un côté ; envie d’un monde meilleur, d’une véritable fraternité, d’une autre façon de vivre ensemble.

L’idée est avancée par un camarade que notre congrès pourrait énoncer à partir de là une sorte de déclaration de principes définissant « l’identité » de notre communisme, ce qui permettrait de s’inscrire dans l’actualité du débat à gauche. Et de montrer « au positif » les leçons que nous tirons de l’histoire du communisme au 20ème siècle.

c)   Donner sens et cohérence au regard que nous portons sur l’histoire du communisme.

De la période stalinienne au « rapport attribué au camarade Khrouchtchev », puis à l’affirmation du « bilan globalement positif », nos positionnements ont produit dans la société l’idée d’un long soutien, puis, jusqu’à la fin, d’un « soutien relatif » aux expériences qui se sont réclamées du « communisme ».

Certes, nous avons procédé tout au long des dernières décennies à des remises en cause très importantes d’éléments clefs du « modèle » soviétique : dictature du prolétariat, centralisme démocratique, marxisme-léninisme, etc. Mais faute d’être inscrites dans une cohérence forte, faute aussi d’être accompagné de l’effort de renouveau nécessaire, ces remises en cause, au coup par coup, n’ont pas fait sens dans la société.

Il ne s’agirait pas, au prochain congrès, de revenir une énième fois sur ce que nous avons déjà dit. Encore moins d’aborder cette question difficile sous l’angle politiquement injuste et inopérant de la contrition. Reste que, selon l’expression d’un camarade, il nous faut aller au bout d’une exigence de vérité. Tentons d’en dire clairement la logique d’ensemble. Et de pousser l’effort jusqu’à exprimer les raisons pour lesquelles nous avons si longtemps apporté notre soutien, même « relatif », aux régimes qui se réclamaient du « communisme ».

Cela nécessitera de clarifier notre positionnement actuel à l’égard de régimes qui se réclament aujourd’hui du communisme. Etant naturellement précisé que ce positionnement ne saurait être uniforme tant les réalités sont différentes, par exemple en Chine, au Vietnam ou à Cuba.

d)   Poser clairement la question de l’image du communisme.

Cela implique d’abord de faire un « état des lieux ». C’est pourquoi l’atelier a proposé de faire procéder à une étude qualitative permettant de cerner aussi rigoureusement que possible ce qu’est aujourd’hui l’image du communisme dans la société.

Afin de contribuer à cette réflexion, il a également été prévu un programme d’auditions afin de savoir quelle approche ont de la question du communisme d’autres forces politiques de gauche, en France ou à l’étranger.

Plus généralement, il est nécessaire de réfléchir à la façon de changer positivement l’image du communisme dans la société. Les questions de fond sont évidemment l’essentiel. Mais il y a aussi la question des symboles, comme le mot « communisme » lui-même. Ce sont des questions si difficiles que nous avons parfois cherché à les résoudre sans les poser, comme pour l’abandon de la faucille et du marteau. La crainte étant, à poser de telles questions, qu’elles polarisent le débat au détriment des questions de fond.

Mais face aux questions existentielles qui nous sont posées, il faut faire le pari que nous serons capables et de faire des choix politiques novateurs, et de réussir à les rendre visibles et compréhensibles pour la société.

 

 

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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 21:00

 

La question clé du projet politique

 

En 2007, la victoire de Nicolas Sarkozy a été celle d’un projet politique, comprenant des « réformes » structurelles de la société en tout domaine (économique, social, institutionnel) pour la conformer aux règles du capitalisme mondialisé et se traduisant en normes de vie personnelle (« travailler plus pour gagner plus »…). Ce projet, auquel la droite et le grand patronat ont beaucoup travaillé, tient compte des réalités de notre pays. En même temps, ses grands traits et ses thèmes idéologiques se retrouvent dans tous les programmes et discours des droites européennes. À leur manière, les victoires récentes de Berlusconi en Italie et des conservateurs en Grande-Bretagne en confirment la  « force de frappe ».

 

Nos concitoyens font depuis un an l’expérience de ce projet destructeur de leur pouvoir d’achat, de leurs acquis sociaux, de leurs droits et libertés, de leurs services publics, que le gouvernement et le Medef sont décidés à continuer à appliquer. Lors des élections du printemps 2008, elles et ils ont exprimé leur insatisfaction en sanctionnant la droite ou en s'abstenant. Mais de nouveau, ce vote n’a pas exprimé une adhésion à un projet alternatif. De nouveau, il a été un vote par défaut. Dans ces conditions, comme l'indiquait la résolution du Conseil national du PCF des 29 et 30 mars 2008, « aucune force politique n'a de rente de situation », « les Français jugeront à chaque élection de l'offre politique, de l'offre de projet qui leurs seront présentées, c'est cela qui d'abord les déterminera ».

 

C'est autour de projets politiques construits à partir des préoccupations et des exigences des citoyens que se sont réalisés les rassemblements à l’occasion des élections municipales et cantonales. Cette expérience permet de mesurer combien la question du contenu de projets d’avenir à opposer à la droite est désormais déterminante.

 

Ce qui est vrai pour les territoires l’est plus encore pour la société, pour l’Europe et le monde. À bien des égards, nous sommes entrés, l’humanité est entrée dans une époque nouvelle. Il ne s’agit pas seulement, même si c’est évidemment indispensable, de reconsidérer des conceptions qui ne correspondent plus aux réalités ; il s’agit bien davantage de se donner celles qu’appellent les réalités et les évolutions de cette époque, de ses ravages et aussi de ses potentiels totalement inédits, de répondre aux questions essentielles pour leur propre devenir que se posent les hommes et les femmes de notre temps.

 

Un défi urgent à gauche

 

Cette exigence ne peut pas être remise à plus tard. Elle doit permettre à chaque individu de maîtriser les enjeux, d'intervenir et de décider. C'est la question majeure de la période qui s'ouvre.

 

Or, si la droite et les forces du capital ont produit cet effort, en France et au plan mondial, les forces populaires, progressistes, les forces de gauche ne sont pas en état de proposer un projet d'avenir clairement identifiable. Peut-on transformer les réalités dans l’intérêt des peuples, peut-on améliorer concrètement la vie dans les conditions d’aujourd’hui, par quel moyens et avec qui ? Il n’y a pas, dans les conditions actuelles, de réponses claires, convaincantes, susceptibles d’emporter majoritairement la conviction et donc de passer dans la réalité. Cette absence d’un projet concret de transformation de la société contribue au « brouillage » des repères et des valeurs et favorise ainsi les débauchages ou les tentatives de recomposition au centre. Elle conforte l’idée dominante que la mondialisation capitaliste est indépassable et qu’il faudrait seulement l’aménager pour l’humaniser un peu. Elle contribue à rendre plus difficiles et à limiter la portée des mobilisations pour s’opposer à la politique de Nicolas Sarkozy en ne leur proposant pas le cadre d’ensemble dans lequel pourraient s’inscrire les exigences qu’elles expriment.

 

Peut-on combler ce vide ? Peut-on donner à voir ce que peuvent être les grands traits d’un projet d’avenir, un espoir réalisable accompagné d’une nouvelle manière de faire de la politique dont les femmes et les hommes de gauche ont besoin pour s’investir et se rassembler, une perspective crédible de transformation de la société, de l’Europe, du monde à vocation majoritaire ?

 

Comment relever ce défi, élaborer ce projet ?

 

C’est ce défi que le Parti communiste se propose de relever car l'urgence politique est là. La vocation même d’un tel projet est de devenir la référence d’hommes et de femmes, de forces qui ne se reconnaissent pas dans le seul PCF ; son élaboration s’enrichira nécessairement de leur apport. C’est déjà le cas : notre peuple aspire à des changements véritables et produit de nombreuses idées ou propositions qui révèlent cette ambition, et les communistes contribuent à cette construction. Et cet apport doit aussi être celui de toutes les forces qui, en Europe et dans le monde, inscrivent leur action dans le sens de solutions alternatives au capitalisme mondialisé.

 

Ce projet d’avenir n’est pas la description d’un monde ayant dépassé tous les systèmes d’exploitation et de domination, réalisant la visée d’émancipation humaine que nous nommons le communisme. Mais sa démarche, qui consiste à partir des réalités sans jamais s’en détacher, du vécu de millions d’hommes et de femmes, des rapports de forces réels ; qui travaille à identifier les principales contradictions de notre époque, les moyens concrets de les surmonter, les forces capables de se mettre en mouvement et de se rassembler pour y parvenir ; qui se donne pour ambition de donner à voir le sens dans lequel il est possible de transformer la société, l’Europe, le monde – cette démarche est au sens véritable du terme la démarche communiste.

 

De quelle portée peut être dans ces conditions le fait que notre parti élabore un projet politique de cette nature et le mette en débat ?

 

N’est-ce pas se mettre en situation de faire une « offre » politique claire et synthétique donnant à voir comment nous entendons répondre à la volonté de changement de notre peuple ? Les objectifs que nous proposons au besoin de se rassembler majoritairement ? Ce pour quoi il vaut la peine de mobiliser avec ténacité et imagination son énergie, son intelligence afin de battre un adversaire puissant qui ne fera aucun cadeau ; afin de déjouer les embûches de toutes sortes qui ne manqueront pas de survenir ?

 

Élaborer ce projet politique, n’est-ce pas dire quelles sont, de notre point de vue, les réformes « incontournables », autrement dit nécessaires à prendre,  des réformes représentant de vrais progrès, à la hauteur des problèmes et des possibilités d’aujourd’hui et sans lesquelles rien ne peut vraiment et durablement changer dans le bon sens ? Des réformes politiques conçues pour répondre concrètement aux réalités, aux contradictions de notre époque, qui touchent à l’économie, au social, aux institutions, à l’organisation de la société, au mode de développement, à l’Union européenne, à l’« ordre » du monde…

 

Élaborer ce projet, n’est-ce pas se doter d’un outil indispensable pour faire se lever le débat sur ce que la gauche doit proposer et réaliser ? Pour parvenir à ce que ce débat devienne un débat populaire dont nul à gauche ne puisse s’abstraire ? Pour travailler à transformer le rapport des forces tant au sein de la gauche que dans le pays entre les idées d’acceptation de la domination capitaliste et celles de lutte pour dépasser cette domination ?

 

Élaborer ce projet, n’est-ce pas proposer un ensemble de transformations réalisables dans les années à venir ? Des transformations cohérentes entre elles,  dont chacune permettrait d’avancer dans le sens de logiques alternatives à celles qui aujourd’hui brident le développement et l’émancipation de chacune et de chacun.

 

Élaborer ce projet, n’est-ce pas dire à quelles conditions il serait possible à notre peuple d’oeuvrer à bâtir son avenir en France, en Europe et dans le monde d’aujourd’hui ?

 

Pour le Parti communiste, élaborer son projet, en fondant le renforcement de son influence sur sa capacité à le rendre crédible, n’est-ce pas aider notre peuple à se donner les moyens réels dont il a besoin pour construire son avenir ? N’est-ce pas, par conséquent, une condition de l’efficacité de l’activité militante communiste individuelle et collective ?

 

 

 

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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 20:24

Dans le triptyque rassemblement – gauche – projet, la conception du rassemblement que nous définirons, est essentielle pour clarifier la nature du projet que nous voulons élaborer.

Cette conception doit être populaire. Elle doit être au cœur des dynamiques à créer pour construire une alternative à gauche, une alternative politique à la droite, une alternative politique au pouvoir de la finance, une alternative au capitalisme, loin des tentatives de recomposition politique au centre.

Pour ce qui les concerne, Nicolas Sarkozy, le gouvernement, la droite pour mettre en œuvre leur projet de régression sociale et sociétale, conçoivent leur fonction à créer en permanence les conditions de s’affranchir de la volonté populaire, tout en s’appuyant sur ses aspirations.

Les dernières élections – sans qu’elles n’effacent les précédentes et les conséquences que nous en tirons -, nous ont ouvert des pistes à travailler et nous apportent une série d’expériences, qui enrichissent celles que nous avons vécues avec des résultats divers, lors de la campagne du référendum sur le TCE en 2005, lors de la bataille politique contre le CPE en 2006, lors de la préparation de la présidentielle en 2006.

 

Le rassemblement majoritaire des citoyennes et des citoyens autour d’un projet est une des données des succès lors des dernières élections municipales, mais dans le même temps l’abstention importante lors de ces échéances confirme la crise profonde de la politique que nous avons identifiée depuis près d’une décennie. Les engagements non tenus, le fossé qui se creuse entre les décideurs (politiques, économiques…), les rapports de domination, d’aliénation, d’exploitation qui existent entre les individus, sont autant d’éléments qui détournent les citoyens de la politique.

 

Les citoyennes et les citoyens envoient pourtant régulièrement des messages qui surprennent les responsables politiques, nous, compris. Lors de la dernière phase électorale, le message de rejet de la droite a été clair et celui adressé à la gauche a été également fort quant à l’exigence à l’égard de la gauche de trouver des solutions.

 

Or, pour le moment le renoncement face aux règles libérales marque certaines formations de gauche réformistes et ne permet pas à la gauche de s’opposer clairement à la politique de Sarkozy. La notion de « gauche » elle-même, ses contours, son avenir, son projet ou l’absence de projet alternatif à celui que met en œuvre la droite, font débat. Le risque de disparition de l’idée de gauche est grand, au-delà de la bataille idéologique martelée par la droite pour faire disparaître le clivage gauche-droite.

 

L’éparpillement de la gauche, dû à des divergences idéologiques, politiques, stratégiques, ses difficultés à favoriser l’engagement citoyen, son incapacité à faire émerger des dynamiques politiques nouvelles, son faible apport aux mouvements sociaux, son tâtonnement à jouer véritablement son rôle d’opposition, la crise de la social-démocratie, l’échec des recompositions, ne permettent pas de donner jour et sens à un nouveau projet politique solidaire et émancipateur pouvant rassembler de nombreuses forces sociales et politiques sur des questions essentielles.

 

Dans ce contexte, si le rassemblement populaire n’est pas un exercice aisé, l’actualité offre de fortes potentialités immédiates de rassemblement et de riposte face à la politique de Sarkozy (salaires, pouvoir d’achat, franchises médicales, école, hôpital, services publics, carte judiciaire, retraite...).

Tel est le défi que les communistes doivent relever en mettant toute leur détermination à construire une majorité populaire transformatrice susceptible de modifier les rapports de forces, pour inventer de nouvelles solidarités et de nouvelles formes de coopération et développer de nouvelles dynamiques sociales et politiques constituant un pôle pouvant devenir crédible pour de larges composantes des milieux populaires.

Mais relever ce défi implique qu’avant de rassembler, il est indispensable de bien redéfinir notre « carte » d’identité : qui sommes-nous ? Que visons-nous ? Que voulons-nous ?

 

Nous versons ainsi une série d’enseignements, de questions pour nourrir la confrontation et la réflexion :

 

1.  Rassembler, dans quel but ?

La droite a un projet de société, Sarkozy parle même de projet de civilisation. Ce projet va à l’encontre des intérêts de la majorité du peuple de notre pays. Il va à l’encontre de coopérations internationales qu’il est nécessaire de bâtir dans l’intérêt des peuples et de la planète. En politique tout est question de rapport de forces. Le rassemblement doit donc se construire autour de contenus, d’un projet, de programmes et des valeurs qui unifient, qui trouvent des alternatives économiques au capitalisme, relient alternatives économiques et démocratie. C’est ce qu’il faut définir avec les femmes et les hommes concernés. Quelles réponses apportons-nous à l’ampleur de la question du projet : Où va l’humanité ? Où va la société ? Où vont les hommes et les femmes ? Nous avons une visée communiste, nous voulons changer la société, nous voulons dépasser le capitalisme. Mais simultanément comment construire avec les hommes et les femmes un projet de transformation sociale, un projet de changement qui a vocation à être majoritaire ? Les dernières élections ont montré un rejet de la droite. Emerge également l’idée que le clivage gauche – droite n’est pas aussi clair et franc que lors d’élections nationales. Sur quelles idées le clivage se fait ? Comment expliquer que dans certaines communes Sarkozy sorte victorieux à la présidentielle et qu’une liste de rassemblement bien identifiée à gauche, avec à sa tête un candidat communiste, face à une liste de droite, remporte l’élection avec un score beaucoup plus important que celui enregistré par la droite, neuf mois plus tôt ?

2.  Une stratégie globale ou des stratégies adaptées en fonction des sujets et des objectifs ?

Le processus conduisant aux succès est en général une démarche de longue haleine. Il faut du temps pour travailler le rassemblement ou des rassemblements. Quelles dispositions prenons-nous d’ores et déjà pour construire la riposte à la politique de la droite, avec les réformes antisociales mises en œuvre (retraite, fiscalité, code du travail…) ? Comment construisons-nous un rassemblement populaire immédiat portant en germe les conditions d’un changement durable ? Devons-nous rechercher une stratégie globale, alors que l’offre politique doit être différente pour être adaptée à une demande précise, concrète, mais variable, suivant les scrutins et les initiatives ? Comment construire un processus de rassemblements solides au quotidien et pas seulement lors d’une élection ou d’une initiative d’action ? Les limites des rassemblements dépendent de la perspective. Nous avons vu que rassembler autour du Non au TCE était différent du rassemblement lors d’élections. Ne devrions-nous pas mieux définir qui nous voulons rassembler en fonction des objectifs ?

3.  Qui rassembler ?

Nous limitons-nous seulement aux « opprimés », alors que nous voulons nous adresser à l’ensemble de la société ? Qu’entendons-nous par « opprimés » ? Ne devrions-nous pas parler de « dominés », ce qui serait plus cohérent avec notre visée de construire un monde sans dominations ? Nous voulons mettre en commun tout ce qui peut apporter aux individus. Pour cela nous cherchons à rassembler les femmes et les hommes qui souffrent de la précarité, du mal vivre, de l’insécurité sociale. Nous cherchons à rassembler avant tout des hommes et des femmes unis par le sort que le système impose, ceux et celles qui ont une volonté commune de mieux vivre ensemble, parce qu’ils l’ont défini et jugé nécessaire, possible, donc atteignable.

Ainsi comment dépasser les discours, les engagements, les résolutions sans mise en œuvre et aider les hommes et les femmes à construire ensemble un projet de société, dans le respect des uns et des autres, les aider à ce qu’ils et elles se donnent les moyens de leur ambition et de leur action ? Quels exemples avons-nous ?

Ne limitons-nous pas trop souvent, ou ne nous pousse-t-on pas sans cesse à penser les rassemblements en terme d’alliances de certaines forces politiques avec une sorte de « schizophrénie » à choisir entre une gauche sociale libérale et une gauche dite radicale ? Parfois des alliances entre organisations sont nécessaires, car unies, elles peuvent donner une impulsion, une invitation à se rassembler. Dans ce cadre quel rôle doivent avoir les forces politiques dans ces alliances ? Comment devons-nous gérer et assumer notre choix et notre volonté de rassembler les hommes et les femmes et de nous allier sans tomber dans un consensus mou, sans esquiver les sujets de fond qui différencient les forces politiques à gauche, en rendant acteurs les citoyennes et les citoyens ?

4.  Rassembler : un objectif, une stratégie, une démarche, une identité

Rassembler, c’est donner un sens politique à l’esprit de résistance, de révolte, c’est construire une ou des majorités pour une autre logique que celle que nous subissons. Pour cela nous cherchons à faire émerger la citoyenneté, la démocratie. Les hommes et les femmes, leur association, leur implication sont la clé du rassemblement. Celles et ceux qui aspirent à un changement de politique, pour vivre mieux. Celles et ceux qui ont à cœur de participer à l’élaboration de choix conformes à leurs intérêts, à l’intérêt général. Encore faut-il bien s’entendre sur la démocratie participative, concept que beaucoup utilisent sans y mettre tous le même sens ? Pourquoi ne pas parler de démarche citoyenne, qui implique de gros efforts d’éducation populaire ? On parle de proximité, mais pour quoi faire ? Comment dialoguons-nous avec le peuple pour comprendre et répondre à ses exigences et ses préoccupations ? Comment sommes-nous partie prenante de la construction d’une alternative à gauche ? Ne cherchons-nous pas à vouloir tout définir, le cadre, le contenu, les valeurs…au point d’être parfois perçus comme cherchant à rassembler autour de nous ? Entre basisme et dirigisme, comment trouver une pratique efficace ? Responsable signifie apporter des réponses, mais comment apportons-nous des réponses sans apparaître comme « l’avant-garde » qui définit tout à la place des citoyennes et des citoyens ? Des communistes partie prenant du processus de construction du rassemblement n’apparaîtraient-ils pas plus efficaces et utiles ? Cette démarche ne pouvant se faire sans nourrir une bataille idéologique intense pour sortir de la résignation, du renoncement, de la fatalité et de l’acceptation de reculs de civilisation, comment faire émerger par l’éducation populaire, une perspective de changement avec notre peuple ?

5.  Les futures échéances européennes et régionales

Au-delà de la riposte que nous tentons d’organiser au quotidien et que nous devons élargir, il nous faut dès à présent réfléchir et confronter nos points de vue sur les prochaines échéances électorales. Quelle sera notre stratégie, avec qui et sur quel contenu ?

Pour les européennes, nous commencerons à réfléchir à notre stratégie, à notre démarche, aux listes au moment où Nicolas Sarkozy assurera la Présidence de l’Union européenne. S’appuyant sur la baisse nette de sa popularité, sur la dangerosité de sa politique en France et pour le rôle de la France dans le monde, une politique qu’il ne manquera pas de transposer au plan européen et fort du référendum de 2005 sur le TCE et de son rejet par une majorité d’électrices et d’électeurs français, n’y a t-il pas à prendre en compte ces différents éléments pour construire un rassemblement citoyen majoritaire pour une Europe démocratique et de progrès social ?

Pour les deux élections, avant de définir notre stratégie, nous devons tirer les enseignements des différentes stratégies que nous avons mises en œuvre lors des précédentes élections en 2004 dans tout le pays et mesurer le rôle joué par les communistes élus depuis.

 

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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 20:20

1. L’objet de notre engagement. L'objet de notre organisation.

Hommes et femmes membres du parti communiste, nous nous sommes engagés car nous pensons qu’existent ici et maintenant les moyens pour que chaque individu soit en maîtrise des ressources, des savoirs, des pouvoirs et d’un environnement lui permettant de construire sa vie, de rendre sans cesse meilleure la vie des autres hommes et femmes de notre pays, d'Europe et du monde. Nous nous sommes engagés car nous pensons que tous ces potentiels peuvent être libérés des logiques qui les entravent, comme la société peut l'être de toutes les aliénations, dominations et discriminations qui s'opposent à l'émancipation de la personne humaine.

Avoir une vie sans cesse meilleure, c'est évidemment contribuer à satisfaire les besoins les plus élémentaires et vitaux de chacun et de chacune : l'alimentation, l'eau, l'énergie, un toit, l’accès à la santé, à l'éducation et à la culture…

Avoir une vie sans cesse meilleure, c'est créer les conditions de l'épanouissement de chacune et de chacun ; un épanouissement au travail, par la satisfaction qu'il procure, la reconnaissance sociale qu'il génère, la juste rétribution dont il est l'objet ; un épanouissement dans ses choix de vie personnelle par le respect de ceux-ci.

Avoir une vie sans cesse meilleure c’est la possibilité de vivre ensemble dans la diversité, qui passe par les droits de chacune et chacun dans la cité, dans  la Nation et dans le cours de l'Europe et du monde. C’est assurer les libertés individuelles et collectives, et une pleine égalité et reconnaître les droits civils, sociaux, syndicaux et démocratiques de chaque homme et de chaque femme ; c'est, par le biais de l'organisation de services publics, de la démocratisation de la vie politique, économique et sociale, par la mise à disposition de tous les savoirs, donner à chacun et chacune les pouvoirs de participer à toutes les décisions utiles à leur vie et au développement commun.

Avoir une vie sans cesse meilleure, c'est agir avec la même détermination pour le progrès humain dans le monde : ne laisser personne souffrir de la faim quand la planète est assez riche pour en finir avec ce fléau ; permettre à chaque être humain de vivre comme il rêve ; assurer le développement de l'humanité dans le plein respect de l'environnement ; bâtir un monde solidaire respectueux des droits des peuples et de la personne.

Avoir une vie sans cesse meilleure, c'est refuser toutes les violences, tous les récessions imposés aux êtres humains par le système capitaliste, c’est être de toutes les luttes d’émancipation humaine en remettant en cause jusqu’à les dépasser toutes les formes de domination : l'exploitation au travail et le contrôle de l'économie par la finance comme la domination patriarcales, les violences et les guerres comme les menaces sur l'environnement, c'est en finir avec toutes ces aliénations et discriminations, souvent liées les unes aux autres, et avec tous les mécanismes qui en favorisent la reproduction et l'aggravation.

Ces objectifs, nous les hommes et les femmes qui composons le parti communiste les portons avec d'autant plus d'ambition que nous sommes pleinement conscients des capacités extraordinaires qui sont celles de l'humanité pour l’émancipation personnelle et collective.

Mais nous savons aussi que face aux classes dominantes rien ne bougera sans une forte intervention populaire.

Aussi, nous faisons le choix de nous organiser au plan politique, d'être constructeurs et acteurs d’un parti : le parti communiste français. Pour faire avancer la conscience de notre humanité commune, de l'intérêt commun de millions d'hommes et de femmes à dépasser le capitalisme pour construire d’autres possibles, nous voulons porter notre espérance révolutionnaire. Nous voulons construire un projet pour la France et l'Europe, apte, par de grandes réformes à répondre profondément aux attentes populaires dans les cinq prochaines années.

Nous savons en effet que la démocratie et l’intervention de chacun et chacune est le levier pour y arriver ; nous voulons un parti politique sans esprit hégémonique qui soit en capacité de répondre à cette démarche et à cette ambition en l'incarnant dans son organisation et son fonctionnement.

Nous savons en effet que des rassemblements populaires et politiques dans les luttes et la gestion sont les chemins pour y parvenir ; nous voulons un parti qui soit en capacité par ses initiatives d’y contribuer et ainsi d'impulser toute une dynamique de transformation sociale.

Nous savons en effet qu’il faut sans cesse inventer pour répondre aux enjeux de la planète ; nous voulons un parti qui soit en capacité de faire fructifier toutes les idées. Nous voulons un parti de la jeunesse en pointe de la construction d'un autre avenir !

Toutes ces exigences, elles doivent être portées par les membres du PCF et ceux et celles qui partagent les objectifs ici rappelés pour le transformer et en faire le parti communiste du monde et des aspirations d’aujourd’hui !

Une organisation populaire à l'image du monde du travail, au cœur du quotidien des salariés des villes et des territoires ruraux, au diapason de tous les rêves de la jeunesse et du monde de la culture. Un parti présent et actif depuis les plus petites revendications jusqu'aux plus grandes des luttes sociales et démocratiques ; un parti au cœur des controverses intellectuelles de notre temps ; un parti offensif dans la gestion des collectivités et du pays car partisan de la démocratie participative, un parti actif pour un nouvel internationaliste porteur de coopération et de paix un parti porteur des espérances révolutionnaires d'un monde enfin libéré.

C'est aux transformations à effectuer afin de disposer d'un tel parti qu'aujourd'hui nous voulons travailler, voici les premières réflexions de l’atelier soumises à vos débats et à ceux de la journée du 14 juin.

 

2. Militer dans la France d'aujourd'hui.

L'engagement de chaque homme et de chaque femme au sein de ce parti est affaire de conviction. Il doit, au-delà de sa motivation première, être un pas dans le sens de ses objectifs politiques, en étant une source de bonheur, d'accomplissement personnel et d’avancées pour ceux et celles qui le composent.  Il doit être utile en aidant réellement à faire avancer idées et projet, rassemblements et actions, acquis et progrès dans son entreprise, sa ville comme dans le monde.

L’efficacité de cet engagement est en lien direct avec la place et le rôle de chaque adhérent(e) au sein du parti, aux capacités du collectif à faire progresser chacune et chacun dans sa connaissance du monde, dans sa maîtrise des enjeux   et des actes politiques à accomplir.

La fraternité, la sérénité des débats, la capacité pour chacun et chacune d'investir selon son choix les activités militantes, d’investir des responsabilités pour un temps et surtout de porter ses idées et de pouvoir participer aux choix collectif sont des conditions d’un rayonnement militant, d’une capacité à faire bouger les lignes.

Tout cela, nous le savons, nous avons essayé à plusieurs reprises de le traduire dans nos statuts. Beaucoup de choses ont bougé dans le sens d’une plus grande prise en compte des individus, le débat a évolué aussi mais, nous ne sommes pas arrivés à une pratique alliant rayonnement individuelle et efficacité, visibilité collective, proximité et portée idéologique, diversités et unité de projet et d’action. Comme si nos avancées statutaires se prenaient les pieds dans les réalités des pratiques ou plutôt s’ajoutaient au lieu de mettre en place des réponses neuves.

Si la place et le rôle de chaque communiste dans ses liens avec la société,  dans le travail permanent sur l’analyses des contradictions et l’élaboration des réponses avec les individus est la clé, n’avons-nous pas aussi à tout évaluer et à tout reprendre, de ce qui vient de loin comme du travail accompli récemment et de nos expérimentations ? Notre organisation, nos règles de vie, ne sont elles pas à penser comme si nous avions à construire la grande force de changement nécessaire à la France telle qu'elle est aujourd'hui, avec sa sociologie actuelle, les modes de vie des hommes et femmes de notre époque, la façon dont sont organisés nos villes, nos campagnes et la vie économique dans les entreprises, le niveau des connaissances et de l’information, la construction européenne et la mondialisation...

N’est ce pas une démocratisation inédite du fonctionnement du parti communiste qui doit émerger du prochain Congrès ? Un parti moderne et utile car ancré dans la nécessaire implication des individus ?

Cela pose plusieurs questions : redéfinition des espaces et formes de pouvoirs et d’intervention des adhérent-es, a-t-on par exemple eu raison de différencier lieu d’action et lieu de souveraineté (débats sur AG et cellules) ? N’y a t il pas à rechercher partout l’élaboration commune, la consultation la plus directe possible des communistes ?

Quelle conception de la « proximité » ? Nous avons avant tout une implantation territoriale liée aux repères démocratiques (communes, cantons, circonscriptions…) et de vie dans notre pays. Comment dans ce cadre nous organiser pour gagner en notoriété, faire mieux identifier nos combats, locaux et nationaux, notre différence, nos militants, nos candidats et nos élus, et ainsi se donner les moyens de se renforcer ?

Nos élu-es sont à ce titre source de rayonnement de nos idées, d’innovation dans les luttes et la gestion, ils-elles sont des éléments de résistance, de démonstration qu'une autre politique est possible, ils-elles portent ou créent l’audience nationale de notre parti. Comment alors travailler aux rapports existant entre les élus et le parti, aux rapports pouvant permettre de renforcer les uns et les autres dans le respect de l'autonomie de chacun ?

Cela suffit il ? Nous avons mesuré lors des dernières échéances que cela était essentiel pour l’avenir de notre combat mais, avec la présidentialisation de notre vie politique, nous avons besoin de travailler d’autres facettes de la proximité !

Quelle place à l’initiative de nos élus-es sur les questions nationales et internationales ? Ne faut-il pas donner une visibilité nouvelle à cet engagement ?

Quelle construction d’une proximité liée aux préoccupations ou aux intérêts des individus ? Ne faut-il pas aller beaucoup plus loin dans la structuration de liens par centres d’intérêt, peut on envisager une appartenance au parti par ce chemin pour rayonner au plan national ?

Quelle place dans ce cadre à un effort spécifique d’information et de formation des communistes ?

Enfin quel nouveau processus de construction du Congrès ? Peut-on en rester aux statuts actuels ou faut il se donner tous ensemble un code de « nouvelle conduite »pour celui-ci avant de changer les statuts ?

Mais d’autres questions sont à débattre : celle de la direction nationale, elle est mise en cause, à juste titre, il faut non seulement la renouveler mais aussi repenser ses missions et ses critères de composition de fond en comble. Nous allons en traiter, mais il faut aussi aborder un autre problème, et pas des moindre, celui de l’unité de projet et d’action du parti.

 

3. La démocratie au sein du parti communiste.

Cette question dépasse largement celle du simple « droit à la parole » ou du simple « respect de la différence », cela est acquis au delà des textes qui les ont actés !

Ces textes ont décidé d'en finir avec le « centralisme démocratique »  C'est peut être une réalité : l’expression est libre, chacun-e peut dire ce qu’il veut dans le parti ou dans les médias pour ceux qui y ont accès mais avons-nous construit un réel commun et une réelle liberté individuelle, rien n’est moins sûr !

La diversité est une réalité, nous en avons fait une référence ! Avons-nous pourtant réussi à ce qu'elle soit un atout où chacun-e s'obligerait à chercher à comprendre les divergences pour chercher à construire les meilleures réponses ? Ou est-elle d'abord une source de stérilisation par la création de tendances ; de cacophonie et de trouble dans l'expression publique du PCF, allant jusqu'au rejet des choix démocratiques faits par les adhérent(e)s ?

Avons-nous réellement donné de nouveaux droits aux communistes ou avons-nous permis à des dirigeants de se positionner en leaders d’opinion ?

N’avons-nous pas, marqué-es par notre passé, été indulgents avec le non respect des choix majoritaires des communistes ?

Plus clairement où en sommes-nous réellement d’un fonctionnement sachant combiner démocratie et efficacité de notre organisation ?

Cette interrogation pose évidemment la question de la structure de nos directions et de leur capacité à élaborer, faire élaborer, porter dans l'opinion un travail politique commun.

 

4. Les directions.

Elles doivent être à l’image du projet de société que nous voulons construire, en lien avec notre stratégie de vaste rassemblement. Des directions en prise avec les réalités de terrain et le nécessaire besoin de réflexion théorique. Des directions à l’image du peuple dans toute sa diversité.

La dernière période a en outre donné à voir des carences actuelles de l'organisation de nos directions, de leur difficulté à prendre et mettre en oeuvre les décisions que peuvent imposer le débat politique et la bataille d'idées. Et cette carence se retrouve parfois au niveau des fédérations, mais surtout au niveau des organismes de direction nationaux, à savoir le Conseil national (CN), le Conseil exécutif national (CEN) et l'absence de secrétariat national.

Nous avons besoin d'organiser le travail de nos directions moins autour de débats stratégiques d'ordre général, par trop souvent construits sur des postures pré-établies, que sur le fond de la bataille d'idées existant dans le pays, sur nos difficultés à y poser notre marque et sur les moyens de les résoudre.

Au niveau du CN, cela supposerait de privilégier systématiquement des ordres du jour relatifs à la vie des gens, à la réalité telle qu'elle est, aux manifestations de l'idéologie dominante, et en construisant le débat à partir d'un travail préparatoire des commissions et des secteurs avec toujours à l'esprit la recherche d'un débouché politique en terme d'initiatives, d'intervention des dirigeants communistes, de lancements de campagnes... C'est en ramenant nos interrogations stratégiques et identitaires à leur juste place dans le débat politique que nous serions en capacité de progresser collectivement dans le débat, de gagner en clarté et en lisibilité pour au final faire des choix utiles pour l'action politique.

De la même façon, le CEN devrait être réorganisé en fonction des objectifs politiques qu'on lui assigne, pas en fonction de savants et paralysants dosages de représentations de diverses sensibilités politiques : être un exécutif, c'est-à-dire animer et impulser concrètement la bataille politique des communistes, en endosser la responsabilité propre, organiser notre présence dans le débat public... Il devrait donc être composé en fonction de ses seuls objectifs et de la disponibilité de ses membres à les assumer.

Enfin, parce que le suivi dans la durée de ces décisions politiques a souvent manqué ces dernières années, parce que la fonction de secrétaire national-e est source d'une excessive personnalisation de notre direction, il semble nécessaire de constituer un secrétariat à cet exécutif, dont le nombre réduit de membres, le mode de responsabilité politique (devant le Congrès ou le CN ?) est évidemment en débat.

Toutes ces questions interrogent aussi notre capacité à faire émerger une direction à l'image de notre société et rendent compte des problèmes posés par la disparition de toute politique de cadres et donc de la nécessité de réussir à former de nouvelles générations de cadres et d'élu-e-s issus de milieux populaires, employés et ouvriers, fils ou petits fils d'immigrés, respectueuses de la parité.

Enfin, et aussi dans cet esprit de revitalisation d'une politique de cadres, nous pourrions travailler à, d’une part des espaces d’éducation populaire ouverts à toutes celles et tous ceux qui  s’investissent dans le champ de la transformation sociale (communistes, syndicalistes, militants associatifs, compagnons de route) et d’autre part à des modules de formation pour nos adhérents.


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11 mai 2008 7 11 /05 /mai /2008 12:21

Après avoir piétiné le 4 février dernier, le suffrage universel et avoir permis la ratification parlementaire du traité européen de Lisbonne et permettre ainsi son adoption sans référendum malgré le NON majoritaire des français et de la gauche, le PS va-t-il une nouvelle fois bafouer la démocratie et les valeurs historiques de la gauche? Il est bien loin le PS qui sous la plume de Mitterrand (pourtant pas dangereux révolutionnaire!) qualifiait la constitution de "Coup d'état permanent". Aujourd'hui, le PS s'apprête à laisser adopter la réforme  UMP/ MEDEF proposée par Sarkozy qui va encore renforcer le régime présidentiel et ses dérives autoritaires.


Ci- après article paru dans l'Huma du Mercredi 7 mai

 

Tractations politiciennes sur les institutions

UMP-PS . Les deux partis étaient en pleine négociation de couloirs, hier, en vue d’un accord permettant de faire adopter au Congrès du Parlement la réforme sarkozyste de la Constitution.

Les grandes manoeuvres se poursuivaient, hier, entre droite et socialistes, pour négocier les termes d’un accord sur la réforme institutionnelle souhaitée par Nicolas Sarkozy. Le président du groupe PS à l’Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, devait rencontrer, hier après-midi, son homologue de l’UMP, Jean-François Copé. Parallèlement, François Hollande était reçu à Matignon par François Fillon, sans que les résultats de ces tractations soient connus à l’heure où nous bouclons. La méthode faisait l’objet de vives critiques, hier, à gauche (voir l’encadré).

Pour la deuxième fois du quinquennat où ses voix seront déterminantes, le PS s’apprête ainsi à voter avec la droite, plutôt que de faire l’union de la gauche pour refuser la réforme, comme elle en a les moyens. Au Congrès du Parlement, la majorité requise est en effet de trois cinquièmes des suffrages exprimés, un seuil que la droite ne peut atteindre seule. Le 4 février, une partie du PS s’était abstenue pour ne pas bloquer la ratification parlementaire du traité européen de Lisbonne et permettre ainsi son adoption sans référendum. Cette fois, les choses se présentent différemment. Les socialistes voient dans là travailler « main dans la main » que leur a lancé l’UMP une ouverture inespérée pour faire évoluer le texte dans leur sens. Les parlementaires de droite jugent que le projet ne peut « pas être adopté en l’état ». En aboutissant au « com- pro- mis bipartisan » proposé par le PS, l’UMP espère donner du poids à ses propres amendements face au gouvernement.

Reste à savoir ce que la gauche aurait à gagner dans ces accords de couloirs. Le gouvernement s’est dit prêt à « discuter des amendements et des propositions de tous les grou- pes » à condition de « ne pas nuire à l’ensemble du texte ». En clair : l’architecture générale de la réforme ne doit pas être touchée. Or c’est là que le bât blesse. Pour le député PCF Jean-Claude Sandrier, auditionné hier par la commission des Lois, le sens général du texte est d’accentuer la dérive présidentielle du régime, avec la venue du chef de l’État devant le Parlement. Les « nouveaux droits » reconnus au Parlement étant pour l’essentiel des « trompe-l’oeil », à l’instar de la suppression déguisée du 49-3 (adoption d’une loi sans débat ni sans vote), en fait maintenu dans la plupart des cas, et même étendu sous une autre forme avec la limitation du temps de débat au Parlement. Le projet ne contient rien sur l’abrogation des pouvoirs exceptionnels du président (article 16 de la Constitution) et de la limitation des droits du Parlement (arti- cles 40 et 44). Pas plus que sur la reconnaissance d’un droit d’initiative budgétaire du Parlement, sa saisine obligatoire pour tout ce qui concerne les services publics, la création d’un véritable droit d’initiative législative aux citoyens (et non simplement de recours judiciaire, comme dans le projet) et d’un droit de regard sur la répartition des profits des entreprises, comme l’a proposé Jean-Claude Sandrier.

Le « compromis » UMP-PS n’a pas prévu d’aborder ces points. Bien au contraire, l’UMP souhaite le renforcement du 49-3 contre « l’obstruction » de l’opposition. Quant à la venue du président devant les assemblées, que le PS dit « inacceptable », elle fait partie de cet « ensemble » que le gouvernement ne veut pas modifier. La revendication du PS en faveur de modes d’élection plus proportionnels des députés et sénateurs n’y figurera pas non plus, l’UMP s’y opposant frontalement. Et, de toute façon, elle ne relève pas de la Constitution. L’accord devrait se conten- -ter de demander de « connaître à la virgule près » les projets gouvernementaux sur ce point.

Sébastien Crépel

 
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11 mai 2008 7 11 /05 /mai /2008 12:13
 En 1848, la France abolissait la servitude. 160 ans plus tard, la mémoire est omniprésente.

A cette occasion, L’Humanité édite un hors-série exceptionnel "Esclavage, l’histoire inavouée".

« Qu’un être humain puisse être la propriété d’un autre devenant son maître, ayant sur lui pouvoir absolu, est une abomination. C’est le comble de l’antihumanisme. Une injure faite au genre humain. » Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité

UN HORS-SÉRIE EXCEPTIONNEL DE 84 PAGES+DVD "Retour à Gorée".
Avec reportages au Brésil, en Haïti, à La Martinique, au Bénin, au Burkina Faso, à Bordeaux, Nantes… Nos entretiens avec Édouard Glissant, Youssou N’Dour, Lilian Thuram, Christine Taubira, Maryse Condé, Françoise Vergès, Marcel Dorigny, Daniel Voguet, Max-Jean Zins, Aminata Traouré…
Documents : l’intégralité du Code noir, extraits du débat à la Convention (1794), le décret d’abolition de 1848…
Accompagné d’un DVD de 45 minutes d’extraits du film Retour à Gorée de Pierre-Yves Borgeaud.
Les commandes peuvent être adressées par courriel à vdr.pcf30@orange.fr
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8 mai 2008 4 08 /05 /mai /2008 23:34

Même les nuls en maths comprendront la limpidité de cette démonstration.

 

IL  FAUT  EN  TIRER  LES  CONCLUSIONS  QUI  S'IMPOSENT  !!!

 

 En 2000, 1$ côtait 1€20,

et le baril de pétrole se négociait à 60$ soit 72€,

En mai 2008, 1$ côte 0€64,

et le baril de pétrole se négocie à 124$ soit 79€36

 

 L'augmentation du baril est de: 10,22%

Le prix du gazole à la pompe est passé dans le même temps de
0€82 à 1€35 soit une augmentation de 64,63%
 











 Belle leçon de capitalisme !!!!

Dans la zone euro (donc en France) le baril de pétrole, dont le cours et le paiement est basé sur le dollar, coûte en 2008 seulement 10,22% de plus qu'en 2000 tandis que le prix du gazole à la pompe a augmenté de 64%!

 

Ces 64 % de plus sortent de la poche des salariés.

Dans quelles poches vont-ils ?

 

L'augmentation des fortunes des uns,

c'est la baisse du pouvoir d'achat des autres.

 

Les tenants du capitalisme entretiennent un mensonge :

« le pétrole est plus beaucoup plus cher, parce qu'il se rarifie » omettant de dire que la plus grosse part de l'augmentation du  cours du pétrole est le fruit de la spéculation financière à New-York ou Londres et du manque d'investissement productif, notamment de capacité de raffinage, mais pas du prix payé aux pays producteurs

Les technocrates et les médias relaient ce mensonge.Ils ont leurs «raisons», ils sont au service des grands groupes capitalistes. 

 

Mais les salarié(e) s, les citoyen-nes ont-ils raison de gober (voire répéter) ce mensonge ?


Ou bien vont-ils le dénoncer et le combattre ?

 




 

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6 mai 2008 2 06 /05 /mai /2008 23:14

Sarkozy est attendu au forum des Angles
pour annoncer son plan sénior au travail...

Auparavant, il sera aller visiter l'usine KP1 à Pujaut et plutôt que d'annoncer qu'il va mettre en oeuvre une politique qui permette de prendre sa retraite à 60 ans avec un montant de pension permettant de vivre dignement, il annonce la possibilité de cumuler pension de retraite et salaire d'un travail au-delà de 60 ans....  ce qui revient à dire: je vais continuer à baisser le pouvoir d'achat des pensions de retraites....mais je vous autorise à travailler jusqu'à votre mort pour survivre!
Le discours n'est pas neuf puisque à l'identique il nous a déjà dit : je n'augmente pas le pouvoir d'achat des salaires mais vous pouvez travailler plus pour gagner la perte de pouvoir d'achat des salaires que je vous impose, ou bien: je réduis le remboursement des médicaments mais vous pouvez pendre une assurance privée!
Avec Sarkozy, la potion est toujours la même: je donne aux riches ce que je prends dans la poche des  pauvres!

Dès 10h 30, des militants installent drapeaux et banderoles qui pour la CGT, qui pour le PCF, qui pour le PS dans un espace réservé au public. Vers 11h quelques dizaines de lycéens et étudiants rejoignent. Drapeaux, sifflets, corne de brume, chants, dans une ambiance revendicative mais bon enfant jusqu'à ce qu'un gradé de la police vienne tenter de repousser le rassemblement hors de la vue du sarko'show et hors de portée des sifflets.

Il aura fallu toute la détermination et le calme des militants et manifestants présents qui organisent alors un "sitting" pour que cette provocation policière ne dégénère pas.
Il fallait que les oreilles de Sarkozy ne perçoivent pas les protestations. Tout comme il fallait que ces yeux ne voient pas les affiches du PCF posées  sur le parcours la veille et scrupuleusement "nettoyées" tout au long du parcours....

La venue de Sarkozy aura été l'occasion de mesurer sa conception de la liberté d'expression, des droits de l'Homme dans notre pays.

Elle aura été aussi l'occasion de montrer que si les "caisses sont vides" pour les salaires, l'emploi, le social, elles ne le sont pas pour annoncer des mesures qui auraient pu l'être à moindre frais depuis Paris!

Indécent un tel déploiement de forces de l'ordre, que les anglois auront pu mesurer, pour un déplacement "médiatique" tendant une nouvelle fois à culpabiliser les français et notamment les quinquagénaires.
Ce dont l'économie a besoin n'est pas de travailler à tout prix après 60 ans mais d'avoir la possibilité de travailler jusqu'à 60 ans. Ce ne sont pas les séniors qui "choisissent" d'être au chômage  mais bien les patrons qui pour "dégraisser" leurs effectifs décident lors des plans sociaux de mettre en pré-retraite les salariés  les plus âgés. Il est vrai que ce sont ceux qui sont les mieux payés de par leur ancienneté, leur technicité et leur compétence...et qui, de plus, sont moins "malléables", "influençables" que de jeunes salariés qui débutent leur acivité professionnelle!

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5 mai 2008 1 05 /05 /mai /2008 22:08
Rendez-vous à partir de 11h sur le parking du centre commercial des Priades aux Angles.
Un certains nombre de femmes et d'hommes citoyens communistes, socialistes, militants altermondialistes, syndicalistes, demandeurs d'emplois, auxquels se joignent les lycéens proposent de se rassembler à l'occasion de la venue de Sarkozy aux Angles pour dire NON à la politique menée depuis un an en France, NON à la mise en pièce du code du travail, de la protection sociale, des services publics, NON à la précarisation des emplois, aux franchises médicales, NON  à la culpabilisation des emandeurs d'emplois, NON au finacement du RSA par la PPE (Prime pour l'emploi), c'est à dire au financement de ceux qui sont dans l'estrême pauvreté par les pauvres....

Ce rassemblement veut certes s'opposer mais aussi clamer que l' argent existe pour financer les réformes nécessaires à une vie meilleure pour nos concitoyens.

D'autres solutions économiques sont applicables, notamment en redistribuant les richesses produites autrement, en n'ayant pas une politique uniquement tournée vers l'accroissement des bénéfices au profit des plus riches ..., en favorisant l'investissement créateur d'emplois stables et correctement rémunérés.

L'argent existe mais nous choississons qu'il soit orienté résolument vers la vie et non pour un deuxième porte-avion, pour jouer "aux gendarmes du monde" à la place de l'ONU,  pour les délocalisations ou les cadeaux fiscaux...

Chacun participera avec ses drapeaux et slogans.


rendez-vous à partir de 11h sur le parking du centre commercial des Priades.

Merci de faire circuler cette info

 
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