La crise qui secoue le continent illustre le besoin de changer en profondeur la construction européenne. La vieille Europe, celle de Maastricht, de Lisbonne, du pacte de stabilité, est en proie à des forces centrifuges. On nous avait expliqué que pour rapprocher les pays, faire de l’Union un havre de paix, de prospérité, de cohésion, il ne fallait pas désespérer la Bourse ; au contraire, une fiscalité avantageuse pour les entreprises et les capitaux, une réduction du coût du travail, un encadrement des dépenses publiques, un développement des marchés financiers s’imposaient.
À quoi cela a-t-il abouti ? Les inégalités se sont aggravées, le risque de pauvreté s’étend, le taux de chômage frôle les 10 %. Dans nombre de domaines touchant aux nouvelles technologies, le retard s’accentue. Le rôle économique et politique de l’Europe dans le monde s’affaiblit.
Des États de la zone euro sont aujourd’hui au bord de la banqueroute.
L’échec est retentissant mais une autre Europe ne surgira pas spontanément de cette mésaventure.
En France, après les élections régionales, un débat s’impose à gauche pour élaborer des propositions novatrices. Il n’est plus possible de considérer la mission de la BCE inscrite dans le marbre pour l’éternité. Actuellement, la Banque centrale est le sponsor des places financières européennes, des banques et des grands groupes capitalistes. Attentive au sort de la monnaie et de la finance, elle reste l’arme au pied lorsqu’une crise affecte les finances publiques des pays européens, alors que son homologue aux États-Unis se préoccupe de l’emploi et, en pleine crise, prend la décision de financer le budget de l’État fédéral en achetant directement des bons du Trésor.
La BCE doit pouvoir elle aussi financer les dépenses et les services publics, et la lutte contre le chômage doit devenir également sa priorité. Mais, contrairement à ce qui se fait aux États-Unis, sa politique de financement du système bancaire européen et des budgets publics doit obéir enfin à des critères sociaux de création d’emplois et de développement des hommes. Il y a là un enjeu de civilisation auquel la gauche ne peut rester insensible. Sans attendre la modification des traités, il est possible de commencer à réorienter l’utilisation de l’argent, à réformer l’Europe par le bas.
En France, les communistes et des élus du Front de gauche ont proposé notamment la création de fonds régionaux pour la sécurité de l’emploi et de la formation. La question d’un autre financement des retraites va venir dans l’actualité. C’est sur sa capacité à apporter des réponses originales, favorables au peuple travailleur, et à rassembler largement, dans l’unité, que la gauche sera jugée.
La Commune : Ce qu'elle a osé dire, proclamer,
On n’en parle pas ou très peu dans les manuels scolaires, dans le discours officiel.
Ceux de la Commune "fédérèrent leurs idées, leurs révoltes, leurs douleurs."Ils s'insurgérent "contre la misère, contre leur propre misère, l'enlisement de la misère".
L'insurrection parisienne de 1871 devint une véritable révolution, celle venue des profondeurs du peuple, porteuse d'un indicible espoir. C'est cette espérance là que ses opposants se sont acharnés à détruire...
Le mercredi 16 mars 2011 à 18H
à la librairie Diderot
2 rue Emile Jamais, 30900 Nîmes
Tel/fax 04 66 67 96 03
- Raymond Huard,
historien, spécialiste de la vie politique aux 19éme et 20éme siècle nous présentera une introduction sur la Commune, elle sera suivie d’un débat.
- Claire Yéche et Josette Paquin
nous lirons des extraits choisis de "L'INSURGE" de Jules Vallès :
"Le livre de la Commune, d'un homme de la Commune".
- Christine et Georges Fabre
nous inviterons à chanter avec eux des chansons de la Commune.
Et bien sûr, nous fêterons cet anniversaire, rien moins qu'anodin, autour d'un apéritif autant festif qu’incontournable !
Le vote par procuration permet à un électeur absent, de se faire représenter, le jour d'une élection, par un électeur de son choix.
La personne choisie pour voter est désignée librement, mais doit toutefois respecter certaines conditions.
La démarche s'effectue au commissariat, à la gendarmerie, au tribunal d'instance ou auprès des autorités consulaires.
La personne qui donne procuration (le mandat) désigne librement la personne qui votera à sa place (le mandataire).
Le mandataire doit toutefois répondre aux conditions suivantes :
Être inscrit dans la même commune
Le mandataire doit être inscrit sur les listes électorales de la même commune que le mandant, mais pas forcément être électeur du même bureau de vote, ni du même arrondissement.
Ne pas avoir reçu d'autre procuration en France
Le mandataire ne pas avoir reçu d'autre procuration d'un mandant établi en France.
Il peut recevoir 2 procurations (maximum) seulement si au moins une de ces procurations a été établie à l'étranger.
Le mandant indique les raisons de son absence par une simple déclaration sur l'honneur prévue sur le formulaire.
Il n'a pas à apporter de justificatif supplémentaire. Il peut s'agir de l'un des motifs suivants :
vacances,
obligations professionnelles ou formation l'empêchant de se rendre dans son bureau de vote le jour du scrutin,
état de santé, handicap, ou assistance à une personne malade ou infirme,
inscription sur les listes électorales d'une autre commune que celle de la résidence.
Ou faire la démarche?
Si le mandant habite en France, il peut se présenter au commissariat de police, à la brigade de gendarmerie ou au tribunal d'instance de son domicile ou de son lieu de travail
S'il habite à l'étranger, il doit se présenter à l'ambassade ou au consulat de France s'il réside à l'étranger.
Démarche personnelle
Le mandant doit se présenter en personne auprès des autorités compétentes.
En cas d'état de santé ou d'infirmité sérieuse empêchant le déplacement, et sur demande (écrite), un officier de police judiciaire ou son délégué se déplace à domicile pour établir la procuration.
Un certificat médical ou un justificatif de l'infirmité doit être joint à la demande de déplacement à domicile.
Coût
Gratuit
Pièces à fournir
Le mandant doit fournir un justificatif d'identité (carte nationale d'identité, passeport ou permis de conduire).
Lors de l'établissement de la procuration, le mandant rempli un formulaire sur place où sont précisées plusieurs informations sur le mandataire (nom de famille, nom d'usage, prénom(s), adresse, date et lieu de naissance). Ce formulaire inclut une attestation sur l'honneur mentionnant le motif de l'empêchement.
Délais
Les démarches doivent être effectuées le plus tôt possible pour tenir compte des délais d'acheminement de la procuration à la mairie et de son traitement en mairie. En principe, une procuration peut être établie jusqu'à la veille du scrutin, mais le mandataire risque alors de ne pas pouvoir voter si la commune ne l'a pas reçue à temps.
Notre camarade Jean-Pierre Bousquet vient de nous quitter le 31 mars 2020 à l'âge de 85 ans
Compte-tenu des circonstances particulières de la crise sanitaire les camarades de la cellule du P.C.F de Bagnols sur Cèze n’ont pu participer à ses obsèques.
Les quelques souvenirs qui suivent permettront de lui rendre hommage.
Jean-Pierre était une figure bien connue à Bagnols sur Cèze. On pourrait dire qu’il a eu plusieurs vies tant il a connu du monde et aimé la vie sociale. Jeune il avait aidé son père dans le transport et savait raconter la fameuse histoire du pain maudit de Pont Saint Esprit car il travaillait dans ce milieu professionnel de l’acheminement des denrées.
Jean-Pierre avec sa faconde avait une âme de conteur. Plus tard il fut horticulteur au bord de la Cèze où il faisait venir des fleurs. Comme beaucoup de bagnolais l’arrivée de Marcoule a modifié son existence. Il entra à Marcoule et fut de ceux qui mirent en place Atalante pour le CEA au milieu des années quatre-vingt.
Politiquement à gauche, il fut de l’équipe constituée autour de Georges Benedetti qui devint maire en 1977. Jean-Pierre fut conseiller municipal avec la délégation des festivités qui correspondait à son humanisme et son amour pour les gens tout comme sa vice-présidence à la commission à l’aide sociale.
Comme il n’aimait pas les choses conventionnelles, il n’avait pas apprécié que l’on baptise une rue de Bagnols « rue de l’administration et des domaines » et avait fait passer une délibération au conseil municipal pour qu’elle retrouve son nom originel « rue de l’enfant qui pisse », dénomination qu’elle garde encore aujourd’hui.
Voir le lien de notre blog ci-dessous.
http://www.pcfgardrhodanien.com/article-bagnols-coup-de-gueule-de-jean-pierre-bousquet-rendez-nous-la-plaque-de-l-enfant-qui-pisse-101579446.html
Très proche du premier adjoint de l’époque qui deviendrait député-maire à savoir Gérard Revol, Jean-Pierre s’éloigna par contre petit à petit du Parti Socialiste auquel il avait adhéré lui reprochant notamment à partir de 1983 le tournant de la rigueur et de s’écarter des idéaux de la Gauche.
Il quittera la municipalité puis se rapprochera du Parti Communiste dans lequel il disait mieux se reconnaître politiquement. Tant que sa santé lui a permis il aimait venir aux permanences du mercredi après-midi au local de la rue Villeneuve lors desquelles il pouvait échanger à propos des événements avec d’autres camarades.
En dehors de sa vie professionnelle et politique, Jean-Pierre était un amoureux de la vie. Il avait pratiqué le football dans sa jeunesse et plus tard il s’adonna à la peinture. On peut voir une de ses œuvres au local du PC à Bagnols.
Ouvert et sans à priori sur les autres, il aimait l’outre-mer et avait su se recréer un paradis à Marie-Galante où il excellait dans la pêche sous-marine. Aussi plusieurs mois par an il quittait Bagnols tout en gardant un œil curieux notamment par courrier sur les affaires municipales.
Jean-Pierre nous a quitté en pleine période du covid 19 et nous n’avons pas pu exprimer notre tristesse à ses proches, son épouse Fifi, ses filles Marie-Pierre et Françoise et à ses petits-fils dont il parlait souvent. Que ces quelques lignes qui résument une vie bien remplie nous permettent de le faire.
FICHE 1 UNE HISTOIRE EN MOUVEMENT
De l'Affaire Dreyfus au 6 février 1934
L'affaire Dreyfus coupe la France en deux, avec, du côté des antidreyfusards, un courant qui s'est structuré autour d'Action française. Mouvement d'intellectuels, doté d'un organe de presse et de groupes violents, cette ligue monarchiste, catholique et antisémite va rayonner sur sa génération pendant près d'un demi-siècle.
Après la défaite de l'Allemagne en 1918, la droite dure devient viscéralement antibolchévique. Outre les monarchistes d'Action française, il y les mouvements d'anciens combattants comme les Croix de feu. Aucun mouvement de masse n'émerge réellement, mais une multitude de ligues ayant plus ou moins en commun, l'antisémitisme, l'antiparlementarisme, l'anticommunisme et un nationalisme exacerbé. Le 6 février 1934, ces mouvements manifestent place de la Concorde, menaçant pour un soir la République.
Vichy
Si l'extrême droite est divisée, elle est au moins unie sur un point : pour elle, la France décline et l'homme de la situation est Philippe Pétain, le vainqueur de la bataille de Verdun. C'est donc à lui que le Parlement abandonne les pleins pouvoirs en 1940 après la débâcle. C'est alors que Pétain met en place la Révolution nationale. Un régime corporatiste, ultra conservateur, dont la capitale est Vichy.
Le régime pétainiste collabore avec les nazis avant de s'écrouler en 1944.
De la Guerre d'Algérie aux années de plomb
La découverte de l'horreur des camps de concentration rejette durablement l'opprobre sur l'extrême droite. Désormais, l'extrême droite est condamnée à rester groupusculaire pour longtemps.
Cependant, aux élections de 1956, condamnant le parlementarisme, un parti populiste fait une percée remarquée. C'est l'UDCA de Pierre Poujade avec, dans ses rangs, le benjamin de l'Assemblée nationale, Jean-Marie Le Pen.
La Guerre d'Algérie est l'occasion d'une résurgence avec le conflit qui oppose les partisans de l'Algérie française au reste du pays. En 1961, un putsch manqué fait apparaître l'Organisation armée secrète (OAS) qui regroupe des militaires et des nostalgiques de Vichy. Cette organisation terroriste agit à la fois en Algérie et en France.
Les années 60 qui commencent voient apparaître une extrême droite nostalgique d'un côté et une extrême droite violente, « révolutionnaire », à la fois anti-impérialiste et anti-communiste. Son premier combat est de lutter contre le gaullisme. La candidature de l'avocat Pierre Tixier-Vignancour. en 1965, dont le bras droit est Le Pen, à l'élection présidentielle, recueille plus de 5 % des voix. C'est la première tentative de légitimation par les urnes. L'activisme violent se poursuit dans la jeunesse avec l'émergence de mouvements comme Occident, Ordre nouveau et bientôt le GUD, Nouvelle résistance, puis se prolonge avec le Bloc identitaire.
Parallèlement, à la fin des années 60, on assiste à une tentative de mise à jour idéologique pour dépasser le racisme folklorique et donner une cohérence politique à la pensée d'extrême droite.
Le Front national
En 1972, deux mouvements d'extrême droite, Ordre Nouveau et le Parti des Forces Nouvelles constituent un parti politique, le Front national, pour participer aux élections législatives de 1973. La présidence est confiée à Jean-Marie Le Pen. Le FN reste groupusculaire, en concurrence avec d'autres mouvements qui déclinent rapidement. En 1983, lors d'une municipale partielle à Dreux, le numéro deux du FN, Jean-Pierre Stirbois parvient à se faire élire grâce au soutien de la droite. Dès lors, sur fond de crise, la percée électorale du FN se précise au point qu'il peut atteindre plus d'une trentaine de députés aux élections de 1986. Le parti de Le Pen, par ses succès électoraux, le charisme de son chef et sa capacité à capter à la fois les votes protestataires, à donner un espace d'expression aux idées racistes devient durablement installé dans la vie politique française. En 1995, Le Pen recueille près de 15 % des suffrages à la présidentielle et quatre villes tombent aux mains du FN, dont Toulon. En 1998, l'extrême droite est si bien implantée localement que dans quatre régions (Rhône-Alpes, Picardie, Bourgogne et Languedoc-Roussillon), la droite n'hésite pas à faire alliance avec elle pour en garder ou en gagner la présidence. Au point que les autres formations politiques se déterminent parfois par rapport à lui notamment sur le fond. C'est ce qu'on va appeler la lepénisation des esprits.
La lepénisation des esprits et la porosité avec l’UMP : vers une alliance ?
Le Pen parvient à fédérer durablement autour de lui toutes les traditions de l'extrême droite française. Le Pen alterne entre "dérapages verbaux" et victimisation. Le socle idéologique du FN se structure avec la contribution de théoriciens. Ils créent le concept de "préférence nationale" dans lequel il va justifier toute l'idéologie lepéniste basée sur la discrimination et la stigmatisation systématique des immigrés, l'inégalité des races, le corporatisme, l'inégalité entre les femmes et les hommes, la fermeture des frontières, etc.…
Mais il y a un débat interne sur la stratégie. Si Le Pen, fidèle à la tradition de la droite révolutionnaire "attend son heure", voulant prendre seul le pouvoir, Mégret, lui, veut conquérir le pouvoir en s'alliant avec la droite. Ces deux stratégies s'opposent et provoquent une scission au début de l'année 1999 entraînant un déclin relatif du FN. Si sa dynamique s'est brisée, le FN reste, dans les représentations, le parti de la peur, du repli sur soi et de la discrimination. C'est ainsi que, mobilisés par les discours de la droite sur l'insécurité, perplexes quant à l'avenir, 16 % des électeurs ont porté Le Pen en deuxième position lors de l'élection présidentielle le 21 avril.
La frontière entre le FN et l'UMP apparaît de plus en plus poreuse. Alors ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy voulait nettoyer les banlieues au karcher et se débarrasser des racailles. Président, dans son discours de Grenoble, il n'a pas hésité à faire un lien direct entre immigration et délinquance en disant que « nous payons aujourd'hui les conséquences de quarante ans d'immigration incontrôlée ». Nicolas Sarkozy n'est évidemment pas le seul à tenir des propos de ce type, la députée UMP Chantal Brunel propos notamment « de remettre les immigrés dans les bateaux ». Les députés de la Droite populaire n'hésitent pas à lier l'immigration à la fraude sociale et à en faire leurs chevaux de bataille. Désormais la perspective d’une alliance à droite entre un FN « relooké » par Marine Le Pen et une UMP de plus en plus guidée par les thèses populistes est en chantier. La question qui est posée est de savoir sous l’égide de qui se fera cette recomposition de la droite française.
FICHE 8 : ABECEDAIRE DU PROGRAMME DU FN
A comme agriculture
C'est encore la vision d'une France repliée sur elle-même que défend le Front national : l'agriculture ne doit plus être aux mains de dirigeants « européistes ». La France devrait abandonner la PAC au bénéfice d'une politique agricole française faisant fi des coopérations européennes ou mondiales.
Au contraire, le PCF et le Front de gauche proposent d'utiliser les aides de la PAC pour favoriser l'agriculture paysanne, l'emploi et la transition écologique de l'agriculture. Au niveau international, il conviendra d'agir pour une nouvelle organisation de l'agriculture dans le cadre de l'ONU pour développer les marchés régionaux ; réguler les marchés mondiaux et promouvoir la relocalisation et la transition écologique ; combattre les processus d'accaparement des terres.
C comme culture
Pour le Front national la culture n'est pas affaire d'émancipation humaine mais de « rayonnement de la France » et de « préservation d'identité ». Il propose de mettre en place une « politique nationale authentique » dans ce secteur « menacé » par les autres cultures du monde.
La culture, « choyée » par les politiques précédentes serait mise à la diète et subordonnée aux « goûts et attentes des Français ». « Les subventions seront plus liées aux recettes », c'est à dire que l'argent ira à ceux qui en ont déjà. Malheur aux Van Gogh et aux inventeurs de formes de notre temps. Moins d'artistes, tel semble être leur credo; « le statut des intermittents sera réformé pour stopper les déficits ». Rien dans son programme sur le travail d'éducation populaire et artistique, dans la cité comme à l'école, qui ambitionne de rapprocher les œuvres et le peuple. La défiance est de mise sur tout ce qui est contemporain, le grand plan culturel du Fn concerne « les monuments historiques, le patrimoine rural et les églises ». En ce qui concerne les financements, sa recette est simple : « le mécénat, comme le marché de l'art, sera encouragé par des mesures fiscales. Le privé comme les industries culturelles ont de beaux jours devant eux.
Pour le PCF et le Front de Gauche, la culture, dans toutes ses dimensions, est un des éléments qui développe « la capacité de la personne humaine à penser, agir, s'émouvoir » et « permet de devenir un citoyen éclairé, exigeant et ouvert ». Ils affirment leur « soutien à la création, à la liberté des artistes et veulent travailler à l'appropriation sociale et citoyenne des créations ». Ils se donnent comme objectif de « porter l'effort public dans ce domaine à 1% du PIB en une législature »
D comme Défense nationale
Le FN souhaite augmenter le budget de la défense de 25 %, réaffirmer le concept de dissuasion nucléaire et développer l'industrie de l'armement.
Le Parti communiste français réaffirme son engagement dans la lutte pacifiste pour l'abolition de l'arme nucléaire et pour l'édification d'un système de sécurité global fondé sur le désarmement et la démilitarisation.
É comme écologie
Le programme de Marine Le Pen oppose le nucléaire, instrument de la souveraineté nationale, aux énergies renouvelables considérées comme non rentables. Rien n'est évoqué en matière de recherche et de développement de ces énergies.
La protection animale et la préservation des paysages français occupent une place importante dans les propositions du Front national.
Le PCF et le Front de gauche proposent la mise en place d'un plan de transition écologique réintroduisant la maîtrise publique de l'énergie et promouvant des investissements publics conditionnés à des critères écologiques, sociaux et démocratiques. Le sujet est important pour l’avenir c’est pourquoi le Front de gauche propose qu’un grand débat national sur cette question ait lieu et se conclue par un référendum.
É comme Éducation nationale
Marine Le Pen n'hésite pas à attaquer les enseignants qui seraient des activistes politiques. Les méthodes et l'état d'esprit «pédagogistes » sont montrées du doigt.
L'enseignement devrait être recentré essentiellement autour du français, du calcul. L'histoire et la géographie seront enseignées mais essentiellement l'histoire de France et la géographie française.
Ici encore, le Front national se fait le promoteur d'une France repliée sur elle-même. La politique sécuritaire du FN se décline également à l'école : « tolérance zéro » pour les violences scolaires, installation de portiques de détection des métaux dans les établissements « les plus dangereux ».
Mais quand il faut se donner les moyens de mettre des adultes (enseignants, surveillants...) en face des enfants Marine Le Pen ne souhaite pas revenir sur la suppression des postes de l’Éducation nationale mais, au contraire, réduire les effectifs de l'administration centrale.
Le Parti communiste français et le Front de gauche stopperont les suppressions de postes dans l’Éducation nationale et engageront un plan de recrutement. L’éducation devra permettre l’établissement d'une culture scolaire commune pour tous par l'appropriation de savoirs ambitieux.
I comme institutions
Concernant les institutions de la Ve République, elles ne sont jamais remises en cause par le Front national. Il propose de généraliser le référendum d'initiative populaire, vision plébiscitaire traditionnelle des mouvements d'extrême droite. Le programme de Marine Le Pen, en pointant du doigt les syndicats, le mouvement associatif s'attaque à deux acteurs majeurs du débat public et en crée pas les conditions d'un véritable débat démocratique.
Le FN souhaite également revenir sur la décentralisation accusant les collectivités locales de tous les maux : mauvaise gestion, augmentation du nombre d'agents territoriaux. Il est donc annoncé des coupes franches dans leurs budgets, notamment l'action sociale ce qui touchera les plus démunis de plein fouet. La clause de compétence générale sera supprimée pour les Départements et les Régions qui devront également réduire leurs effectifs.
Le PCF et le Front de gauche proposent d’œuvrer à la mise en place d'une VIe République.
Une Assemblée constituante sera convoquée. La réforme territoriale de 2010 sera abrogée.
L comme logement
Le programme présidentiel de Marine Le Pen indique que les logements sociaux devraient être très prioritairement réservés aux Français. Par ailleurs, la loi SRU devrait être révisée : l'objectif ne serait pas de construire davantage de logements sociaux mais d'attribuer les logements de manière plus juste, selon les critères du FN. Nulle part dans ce programme n'est mentionnée la question de la hausse des loyers.
Les propositions du Front de gauche sont toutes autres. Un plan d'urgence de construction de 200 000 logements sociaux par an et pendant 5 ans. Les loyers seront bloqués.
R comme retraites
Pour financer le système de retraites, Marine Le Pen compte sur le retour du plein emploi et une «politique nataliste volontariste, plutôt qu'une immigration coûteuse. La solidarité entre les générations suppose de nouvelles générations nombreuses qui feront la force de la France ».
Elle ne souhaite pas l'abrogation des réformes successives du système de retraites.
De son côté, le Front de gauche est pour le retour au droit à la retraite à 60 ans, à taux plein, avec 37 ans et demi de cotisations. Le financement sera assuré notamment par une cotisation nouvelle sur les revenus financiers des entreprises.
S comme santé
Hormis des propos creux, le programme de Marine Le Pen en matière de santé s'attarde longuement sur la priorité qui doit être donnée aux français en s'attaquant à la protection des immigrés (délai de carence d'un an, suppression de l'aide médicale d’État). La lutte contre la fraude sera également une priorité. On note toutefois que si le FN parle de la fraude par les usagers, d'usurpation de droits par des immigrés en situation irrégulière, nulle part il n'est fait mention de la fraude des entreprises qui représente pourtant 80 % de la fraude totale.
Le PCF et le Front de gauche proposent au contraire de rétablir le remboursement intégral à
100 % des dépenses de santé couvertes par la Sécurité sociale. Le financement de la protection sociale à partir des cotisations sur les salaires, se fera avec une contribution sur les revenus financiers des entreprises, des banques et des assurances.
U comme universités et recherche
En ce qui concerne l'enseignement supérieur, le Front national s'il déclare vouloir œuvrer pour le prestige des universités françaises, ne remet aucunement en cause la loi LRU (Liberté et responsabilité des universités) qui entérine le désengagement de l’État et mènera à terme à un système universitaire à deux vitesses. Les grands pôles investis par des financements privés concurrenceront les petites universités qui devront augmenter les frais d'inscription et fermer les filières qui seraient considérées comme non rentables.
En ce qui concerne la recherche, Marine Le Pen, qui parle ici encore du prestige de la France, ne souhaite pas tant s'appuyer sur le service public mais au contraire développer la recherche dans le secteur privé. En particulier, la recherche en matière de santé, c'est sur les laboratoires pharmaceutiques que le Front national souhaite s'appuyer.
La priorité nationale sera également appliquée à la recherche. Les chercheurs étrangers ne seront attirés que dans le cadre d'une politique d'immigration ultra-sélective.
Le Parti communiste français et le Front de gauche abrogeront la loi LRU et le Pacte pour la recherche. Le budget public de la recherche sera doublé dans la législature.
Conclusion
L'objectif de cet argumentaire est de montrer le vrai visage de Marine le Pen et de son programme.
Celui d'une extrême droite qui tente de se rendre fréquentable, mais qui n'a rien cédé sur le plan des idées.
Dans ce combat contre les idées du FN et de Le Pen, pour être efficace, il faut éviter quelques pièges.
Le FN n'est pas «hors système». Il est l'expression de la crise de la politique et de la démocratie, comme de l’absence de perspective crédible à gauche. Sur fond de défense néolibérale du capitalisme, il participe activement à une recomposition de la droite française vers plus de nationalisme et de xénophobie, de populisme et de conservatisme.
Le réflexe démocratique et la diabolisation historique ont fonctionné par le passé pour dresser un «cordon sanitaire» autour du FN. Mais aujourd'hui cela n'est plus suffisant. La porosité des idées du
FN avec l'UMP, la banalisation de ses thématiques par des dirigeants de l'UMP, à l'image d'un Guéant, doivent nous inciter à prendre l'offensive. L'offensive dans la bataille des idées contre celles que développe le FN, souvent rejoint par l'UMP.
Notre ambition avec le Front de gauche, c'est d'ouvrir une perspective à gauche, pour une véritable alternative aux politiques libérales. Pour y parvenir, il nous nous faut impérativement regagner la bataille des idées. La lutte contre celles sur lesquelles le FN tente de prospérer, est une priorité.
FICHE 7 : SECURITE ET JUSTICE
La politique du Front national matière de maintien de l'ordre public et de justice est particulièrement répressive et absolument pas préventive.
La police et la justice sont les deux seuls secteurs de la fonction publique où le FN envisage la création de postes.
Faisant le lien avec ses orientations en matière d'immigration, le programme du FN prévoit le rétablissement de la double peine.
Plus aucune aide sociale ne serait versée aux récidivistes délinquants ou aux criminels justiciables d'une peine d'un an ou plus. Ils ne pourraient plus prétendre à l'obtention d'un logement social. Ces mesures scandaleuses sont une autre forme de double peine qui ne s'appliquerait plus seulement aux justiciables, mais également à leurs familles. Conjoint-e-s et enfants seraient également condamné-e-s, c'est complètement injuste et proprement scandaleux.
Marine Le Pen est partisane du rétablissement de la peine de mort. Elle le proposera par voie de référendum en offrant le choix entre la peine capitale et la perpétuité réelle. On sait pourtant que la peine de mort n'est pas dissuasive. On le constate aisément aux États-Unis où la violence et le taux d'homicides est plus élevé dans les États appliquant la peine de mort.
Concernant l'exercice des missions des forces de police, Marine Le Pen souhaite leur accorder la présomption de légitime défense. L'usage des armes à feu sera alors possible dans des situations bien moins restrictives qu'aujourd'hui.
Autant le Front national soutient ouvertement les forces de l'ordre, autant les juges sont voués aux gémonies, accusés de partialité et de laxisme. Ainsi, les magistrats n'auraient plus le droit de se syndiquer, ni de s'engager politiquement ou d'être candidats à des élections.