Dans un article du Midi Libre du 31 mai 2016 dans lequel il tente de justifier sa décision, Christian Roux Conseiller Municipal de Bagnols sur Cèze qualifie le Secrétaire de la section Gard rhodanien du P.C.F de juge suprême. Au delà de cette attaque puérile, nous répondons sur le fond. Que propose Macron et pourquoi en le rejoignant Christian Roux roule pour l'idéologie capitaliste ?
Voilà ce que nous écrivions le 15 janvier 2015.
Loi Macron : libérale et liberticide
Le ministre de l’Économie du gouvernement Valls/Hollande défend une loi fourre-tout de près de 160 articles déréglementant le code du travail, cassant le service public du transport, vendant les aéroports et les barrages publics aux spéculateurs, élargissant le travail du dimanche… Sarkozy en a été empêché, Macron le fait. Décidément quand ce gouvernement socialiste dit Liberté, il choisit celle des multinationales contre celle des travailleurs et des usagers. Le projet de loi Macron « pour la croissance et l’activité », est, sous prétexte de satisfaire les dogmes libéraux défendus par Berlin et Bruxelles en menant toute la zone Euro en déflation, une imposture économique et un danger social.
Une imposture
Souvenez vous, durant l’été on vous parlait d’un projet de loi sur « la croissance et le pouvoir d’achat » ce devait être pour vous « restituer 6 milliards de pouvoir d’achat ». A l’arrivée, un texte uniquement tourné vers les exigences de « déréglementation ». Et, pour stimuler la croissance, il n’y a rien. Même la députée socialiste Karine Berger reconnaît que « la baisse de 5% du tarif réglementé des notaires équivaut à construire en France 8 petits immeubles de 25 logements par an » ! Si le gouvernement voulait faire un acte fort pour le pouvoir d’achat, il déciderait une revalorisation substantielle du SMIC au 1er janvier pour relancer l'économie.
Barrages et aéroports bradés !
La loi Macron envisage la vente de participation de l’État pour 5 à 10 milliards pour le désendetter. D'abord, on voit mal en quoi cela relancera la croissance et l'activité. Dans la liste des entreprises publiques à liquider, le ministre évoque notamment les barrages hydrauliques et les aéroports de Nice et Lyon après celui de Toulouse. C'est donc une attaque en règle contre les services publics pour répondre aux injonctions de la Commission européenne. Déjà, sous Sarkozy, les mêmes arguments avaient conduit à la privatisation du gaz et de l'électricité. On connaît le résultat : perte d'emplois, pression sur les salaires dans l'entreprise, augmentation des tarifs pour les usagers afin de satisfaire les dividendes des actionnaires.
Les pauvres prendront le car
La loi prévoit aussi de libéraliser complètement le transport par autocar jusqu'à présent soumis à autorisation. Emmanuel Macron déclare : « Les français sont trop pauvres pour prendre le train . » Quel cynisme ! Pourquoi le gouvernement se refuse à l'augmentation du SMIC, de l'ensemble des salaires et des minimas ?
A coup sûr, cette mesure accompagnera la volonté de la SNCF de supprimer encore des lignes ou des gares pas assez rentables au détriment de l'aménagement du territoire.
Cette mesure est un obstacle à la réouverture de la ligne voyageurs de la rive droite du Rhône.
Yes week-end !
Beaucoup a déjà été dit sur l’inanité de l'extension du travail du dimanche, ce recul social, la conception marchande du temps de vivre, le non respect des familles, un volontariat des salariés concernés qui est largement un mythe.
Rappelons-nous ! Après un grand chantage dans les années 1990, Virgin Megastore avait obtenu le droit d’ouvrir 7 jours sur 7. Depuis 2012, Virgin a mis la clé sous la porte et tous les salariés sont au chômage… Outre que 12 dimanches annuels travaillés ne peuvent constituer un plan de lutte contre la pauvreté et la précarité, pensons aux salarié-e-s, le travail du dimanche sert les grandes enseignes au détriment du petit commerce et des nombreux emplois qu'il porte. Beaucoup de petits commerçants et artisans sont contre : le président de l'Union professionnelle artisanale parle même d'un perdant-perdant. Il y a d’autres sujets de reculs sociaux dans les chapitres ouverts par le projet de loi : suppression de la pénalisation du « délit d’entrave », la libéralisation des professions réglementées, la possibilité de ventes à la découpe de logements publics, des modifications des règles de la justice prud’homale...
Le MEDEF ne cache pas sa joie
L’engagement de tout l’exécutif derrière ce projet de loi, applaudi du Medef, et que le député U.M.P Mariton n’exclut pas de voter, à un double sens : amplifier l’ancrage libéral de la politique gouvernementale, donner des gages à la Commission Européenne. Un MEDEF soutien officiel du gouvernement mais qui ne lâche pas les commandes, quand, tout en félicitant le Premier ministre, il demande des "corrections" sur le dispositif pénibilité, de "rester cohérent dans la stratégie de baisse des charges", de continuer les démarches en faveur de la "simplification", et de "corriger les errements sur le temps partiel (24h) qui détruisent actuellement de l'emploi". Fidèle à lui même, il mène sa lutte des classes en attaquant toujours plus fort les intérêts, les droits et protections des salariés
Aujourd'hui ce que nous disions hier se met en place.
Passons sur l'arrogance et le mépris de Macron pour le peuple et les plus modestes d'entre nous.
La loi travail défendue par Macron et El Khomri, refusée par une majorité de française et de français est un recul de la protection des travailleurs, un recul social sans précédent
Soutenir, rejoindre Macron c'est soutenir la loi travail, c'est soutenir la finance contre le monde du travail.
Oui nous dénonçons la position d'hommes politiques, non pas en juge suprême, mais en regard de leurs déclarations et de leurs actes. En "marchant" avec Macron, même s'il dit avoir des désaccords (nous ne savons pas lesquels) Christian Roux défend des politiques libérales. C'est son choix et c'est son droit. Qu'il l'assume sinon c'est tromper nos concitoyens. En équilibre sur un mur idéologique, nous savons maintenant de quel coté Christian Roux est tombé, du coté droit, du coté du Medef, du coté de la finance.
Nous communistes, fidèles à notre démarche continuons à vouloir rassembler le plus grand nombre de nos concitoyens pour une véritable alternative aux politiques d'austérité et de régression sociale, pour construire du local au national une société juste et solidaires.