A quelques jours du premier tour des municipales la mobilisation de l’association des usagers du TER SNCF rive droite du Rhône se poursuit et cette fois c’était à Villeneuve les Avignon que se sont retrouvés les membres de l’association, des cheminots et des élus (voire des candidats) pour exiger la réouverture le plus rapidement possible de cette ligne ferroviaire.
A la tête de cet « attroupement » bien entendu Laurette Bastaroli présidente de l’association.
Nous reproduisons ici son discours :
« Chers amis, chers collègues bonjour,
Pour la 3ème fois depuis le mois de novembre nous nous retrouvons dans une des gares de la rive droite pour affirmer notre volonté de voir réunis dans un comité de pilotage les décideurs des trois Régions en charge du dossier de la réouverture, accompagnés bien sûr des responsables de la SNCF et de RFF pour la mise en œuvre de la réouverture.
Peut-être faut-il rappeler un peu l’histoire de la dernière période. Quand je dis la dernière période je parle des quatre dernières années. En effet, depuis le 5 janvier 2010 qui a vu circuler le premier train de démonstration que nous avions obtenu à force de mobilisation et de pétitions, depuis ce jour-là, date de validation de la faisabilité du projet, on peut dire que concrètement la phase de réalisation est en panne… malgré le budget de près d’un million d’euros voté –budgeté » engagé par les trois Régions et une participation financière votée par le Conseil Général du Gard.
Les études réalisées (j’insiste sur le mot réalisées) de RFF attendent et attendent encore la décision politique des 3 régions qui se renvoient chacune la responsabilité de l’immobilisme.
Nous sommes dans une période particulière où l’engagement politique est primordial et j’ai eu le plaisir de constater (hier vendredi 14) dans ma commune de Bagnols que l’ensemble des candidats aux élections s’étaient prononcés sur la nécessité de la réouverture des trains aux voyageurs et à l’aménagement des gares des communes du Gard Rhodanien concernées.
Les arguments ne manquaient pas : une nécessité économique (une nécessité pour l’emploi) une nécessité pour le pouvoir d’achat, une nécessité pour la population qui s’exprime maintenant tous les jours sur cette exigence de déplacement ferroviaire.
Je rappelle qu’il s’agit de Pont, Bagnols, l’Ardoise, Remoulins, Villeneuve, Aramon, Marguerittes.
Après avoir manifesté à Pont Saint Esprit le 17 novembre dernier, à Bagnols le 25 janvier dernier et à Viviers et au Teil le 22 février avec nos amis ardéchois qui sont très ardents également sur ce dossier nous voici aujourd’hui à Villeneuve.
J’ai eu le plaisir d’apprendre par nos camarades ici présents qu’hier les futurs candidats des Angles, de Rochefort du Gard, de Villeneuve se sont engagés à œuvrer pour le projet de réouverture.
Le Président Bourquin était aux Angles hier.
Notre association a des liens étroits et anciens avec la Région. Nous avons travaillé avec le ministre Gayssot et les services techniques en charge des transports ferroviaires de 2004 à 2010. Nous avons rencontré le vice-président aux transports Robert Navarro plusieurs fois …. cela ne suffit pas. Il nous faut des relais politiques partout où ils peuvent appuyer et monter au créneau.
C’est un combat que nous menons en avançant les arguments de la nécessité sociétale et sociale. L’environnement, la qualité de la vie et la santé sont à prendre en compte comme l’économie de nos territoires.
Alors on nous objecte souvent ça coûte trop cher ! qui va payer ? Mais on ne chiffre pas l’impact de la pollution sur la santé de la population lorsque 26000 véhicules par jour traversent une commune de 19000 habitants comme Bagnols pour prendre un seul exemple. Et les accidents de la route ? Vous avez dans l’axe Remoulins-Avignon en passant par les Angles une des routes la plus dangereuse du Gard !
Nous proposons d’être des interlocuteurs pour discuter avec les principaux responsables afin de définir les gares centres prioritaires. Il est évident que les coûts doivent être échelonnés. C’est un raccourci d’affirmer : il nous faut 50 millions !
Mais entre tout et rien il y a de quoi faire ! Et, c’est une insulte faite aux citoyens si les engagements politiques de 2010 ne sont pas tenus. Si l’argent du contribuable est gaspillé dans une attente inflationniste. Cela était inscrit dans le plan Etat-Région 2007-2013.
Hier le Président Bourquin nous a invités à le rencontrer en Région à Montpellier, en avril. J’ai appris par le collectif ardéchois qu’une rencontre avec le Président Queyranne était… probable en Rhône-Alpes. Je suis prudente.
Nous comptons sur les élus d’Avignon pour organiser une rencontre avec la Région PACA et le Président Vauzelle. Nos amis de l’association ont eu l’occasion de se faire connaître à l’occasion de l’inauguration de la virgule d’Avignon.
Vous voyez on fait feu de tout bois !
Cela ne suffira pas, nous allons continuer à mobiliser comme nous l’avons fait à Pont, au Teil, à Viviers, à Bagnols et aujourd’hui à Villeneuve. Mobiliser les citoyens et leurs élus pour qu’ils soient conscients de la résistance à mener, des dossiers à préparer et à soutenir.
Cela me conduit tout naturellement à vous parler aussi de nos inquiétudes. On partage tout, le bon et le mauvais.
Le bon c’est la mobilisation.
Le mauvais c’est ce qui se dessine à l’horizon 2019. En 2019, c’est l’obligation d’une ouverture à la concurrence européenne du trafic ferroviaire aux voyageurs donc la libéralisation. Je me fais l’écho ici de nos camarades cheminots qui connaissent bien de quoi il s’agit, ils sont là parmi nous encore aujourd’hui.
Les contrats de plan Etat-Région 2014-2020 se mettent en place. Les nouvelles conventions Région-SNCF sont en discussion. Nous sommes dans une phase de préparation intense des priorités et des options pour l’avenir. Le Gard Rhodanien (Villeneuve avec Avignon) a une situation dans l’arc méditerranéen. Nous aurons à travailler de manière interrégionale et dans l’intérêt des salariés, des étudiants, des retraités, tous futurs usagers d’une rive droite rouverte pour tous.
Je terminerai pour répondre aux sceptiques, à ceux qui freinent des quatre fers. On les appelle « les freinardors » pour sourire un peu, je terminerai par la belle phrase de Nelson Mandela : « cela semble toujours impossible jusqu’à ce que l’on le fasse ».
Merci de m’avoir écoutée.
Qui, mieux que Laurette Bastaroli connait le dossier du TER SNCF en Gard Rhodanien ? Personne.
Qui sont les "freinardors" dans le Gard Rhodanien, on a bien notre petite idée sur la question !
Article du quotidien "la Provence" ci-dessous