On pourrait dire aujourd’hui des éminents dignitaires de la très éminente Cour des comptes ce que l’on disait autrefois de certains hauts personnages de l’armée française : « Ils n’ont pas inventé la poudre, mais ils s’en servent ! »
C’est ce que fait le président de cette ancestrale institution, le socialiste Didier Migaud : il ressort des tiroirs quelques vieilles lunes fiscales et les livre, rafraîchies, au pouvoir politique, pour qu’il s’en serve. L’obsession de l’austérité est leur horizon commun : elle leur tient lieu de pensée politique.
Nous voilà à des années-lumière des grands discours sur le changement demain matin.
Un jour, elle propose de tirer à vue sur les pensions de certains retraités (au risque d’ouvrir un abîme politique sous les pas du pouvoir…) ; un autre, de réduire les moyens des collectivités locales ; va-t-elle bientôt mettre sur le tapis l’impôt sur les remboursements de la Sécurité sociale? À moins que ça ne soit déjà fait, mais cela nous a échappé… Le dernier « coup », c’est la taxation des allocations familiales. Un vieux spectre blanchi sous le harnais, qui hante depuis longtemps les crânes de droite ou de gauche, plutôt d’une certaine gauche…
Pas d’argent! C’est le hululement du grand perroquet national, économique, politique, médiatique et idéologique. On nous raconte des histoires.
Par exemple : un rapport récent du Conseil des prélèvements obligatoires (le CPO), révèle que l’impôt (8 %) sur les bénéfices des banques commerciales (qui sont énormes) est 6 fois inférieur à ce qu’il est en Allemagne, 4 fois inférieur à ce qu’il est en Grande-Bretagne, 3 fois inférieur à ce qu’il est en Italie… Nous sommes battus seulement par l’Autriche....