Alors que le gouvernement de droite envisage sérieusement une attaque militaire contre l’Iran, les communistes s’insurgent contre la montée de périls sans précédent.
En nommant Avraham Dichter, ancien patron du Shin Beth, le service israélien de sécurité intérieure, au poste de nouveau ministre de la Défense passive, le gouvernement rend constamment plus plausible le spectre d’un conflit contre l’Iran.
Partisan d’une diplomatie musclée vis-à-vis du dossier nucléaire iranien, Dichter partage l’idée qu’Israël doit « se doter de capacités d’attaque » supplémentaires. Son prédécesseur a carrément déclaré hier que le pays « s’est préparé au scénario d’une guerre de trente jours sur plusieurs fronts », dont l’issue pourrait faire quelque 500 morts, « voire davantage, ou moins ».
Le message a le mérite d’être clair.
Cette escalade belliciste impulsée par le premier ministre Benyamin Netanyahou et le ministre de la Défense Ehoud Barak n’est pas partagée par toute la société civile.
Les communistes israéliens ont lancé un appel à la mobilisation afin de mettre en échec l’éventualité d’une guerre contre l’Iran, « qui sèmerait la destruction et le chaos en Israël ».
Alors que le pays fait face à des mouvements sociaux importants, (http://www.humanite.fr/monde/israel-un-manifestant-tente-de-simmoler-par-le-feu-pour-la-justice-sociale-500814) ils soutiennent qu’« au-delà des ravages qu’elle causera, une guerre régionale sera préjudiciable à la lutte pour le changement et la justice sociale ». Et repousserait encore davantage la question d’une résolution du conflit israélo-palestinien. Les progressistes privilégient le terrain diplomatique. Ils enjoignent les parties à signer un accord général de démilitarisation sous l’égide de l’ONU, instaurée sur la base de l’initiative de paix arabe signée en 2002 à Beyrouth.
Encore faudrait-il qu’Israël daigne signer le traité de non-prolifération des armes nucléaires.
Même si Washington prétend « avoir l’œil » sur le programme nucléaire iranien, les États-Unis ne veulent, pour le moment, pas céder aux sirènes sionistes. Le patron du Pentagone, Leon Panetta, a réaffirmé mardi qu’il restait « encore de l’espace pour négocier ». Tout en disant son pays prêt à intervenir militairement contre l’Iran « en dernier ressort ». Un revirement soudain n’est donc pas à exclure.