Après l’annonce de la démission de Jean-Christian Rey de son poste de maire de Bagnols, mais, son maintien (sic) à la tête de l’agglomération du Gard Rhodanien, la presse locale nous informe des arrivées de nouveaux collaborateurs (chef de cabinet) et du jeu des chaises musicales dans les délégations des élus et des administratifs. Le prochain exécutif sera installé à Bagnols lors du Conseil Municipal du 16 septembre prochain.
Après des mois, des années d’immobilisme les choses s’accélèrent… en apparence. Mais attention, une municipalité est une équipe et pas seulement un maire. Il convient donc, premièrement, de faire un bilan des mandats municipaux et de l’agglomération (depuis 2008). Puis d’envisager si Jean-Yves Chapelet est légitime au poste de maire, et si Jean-Christian a la même légitimité pour rester président de l’agglomération du Gard Rhodanien.
Ce bilan aurait pu être écrit sur plusieurs volumes ! Ce travail, nous l’avons déjà partiellement fait : nous ne reviendrons pas sur tout ce que nous avons écrit et dénoncé sur les finances de la commune notamment à la suite du rapport de la chambre régionale des comptes qui avait fait l'objet d'un tract que nous avons distribué aux bagnolais.
Cependant, certains membres de la « garde rapprochée » de Jean-Christian Rey disent vouloir continuer dans la même dynamique (sic !) et affirment que la situation financière de la commune de Bagnols s'est améliorée pendant le mandat du maire.
Nous allons citer quelques exemples qui démentent cette affirmation et nous poursuivrons par quelques faiblesses des deux exécutifs.
1) L'endettement :
A partir des chiffres publiés par le ministère des finances sur son site officiel www.collectivite-locales.gouv.fr / rubrique : comptes individuels des communes, en 2008 au début de la mandature de Rey, l'encours de la dette était de 29,019 millions d'euros. Fin 2015 -les chiffres 2016 ne sont toujours pas publiés- la dette s'élevait à 29,275 millions.
L’augmentation de l'endettement est donc de 256 000 €.
Compte tenu de l'évolution de la population, l'endettement par habitant est passé de 1563 € à 1557 € soit –6,00 € en 8 ans... Comme désendettement, on peut mieux faire !!
A noter que l'endettement moyen des communes de même catégorie (de 10 000 à 20 000 habitants) se situe à 944 € par habitant. Ainsi, la dette des Bagnolais est supérieure de près de 65 % à cette moyenne !
A titre de comparaison, la commune voisine de Pont-Saint-Esprit :
Sa nouvelle municipalité avait récupéré une situation financière catastrophique et a vu, durant la même période (de 2008 à 2015), son endettement passer de 21,729 millions à 14,786 millions d'euros. Soit un tiers de moins !
La dette par habitant s'élevant en 2015 à 1 352 € alors qu'elle était de 2 282 € en 2008. Pour une commune qui aurait une situation financière reluisante, on repassera.
2) Les investissements :
A partir de la même source, on peut constater que durant cette période la commune a réalisé des dépenses d'équipements à hauteur de 25,022 M d'euros.
Durant la même période, elle a emprunté pour 17,875 M ; encaissé 4,979 de subventions et récupéré de la TVA pour 4,509 M.
Un total de recettes d'investissement de 27,363 M.
Ainsi, la commune a perçu plus de recettes qu'elle n'en a dépensé pour son équipement à hauteur de 2,341 M d'euros...
Il est normal de se demander où sont passés ces deux millions de différence, et à quoi ont-ils servis ? Apparemment, comme on l'a vu précédemment, pas pour désendetter la commune !!
3) L’entrée nord et les budgets « insincères »
On se souviendra que Michel Tortey (secrétaire de la section PCF) avait écrit à la Cour Régionale des Comptes pour s’inquiéter de la situation des comptes de Bagnols et d’anomalies. Cette dernière avait confirmé l’analyse des communistes bagnolais en parlant de comptes insincères. L’exemple de l’entrée nord de Bagnols est à ce titre illustrant.
Le budget 2013 avait prévu d’investir une somme de 2 745 560,96 € en subventions d’équipement destinées à financer les opérations d’investissement (notamment les travaux de l’entrée nord de Bagnols).
Or, les comptes fournis par la mairie n’indiquaient que 972 891,00 € dans les sommes perçues. Les subventions « imaginaires » n’étaient jamais arrivées ! Par ailleurs, ce projet de l’entrée nord qui n’a réglé que 15 % des problèmes de circulation de la zone a été réalisé sans aide extérieure. Or, à cette époque Jean-Christian cumulait ses mandats locaux avec un mandat de Conseiller à la Région Languedoc-Roussillon. Mais la municipalité bagnolaise n’a pas été « capable » de faire une demande de subvention. Le manque de travail actuel de Jean-Christian Rey, (attribué à des changements dans sa vie personnelle et professionnelle) n’aurait-il pas été plutôt une marque de fabrique depuis la prise de fonction, en 2008 ?
Longtemps, à nos remarques et critiques, Jean-Christian Rey répondait : « vous, vous parlez ; nous on travaille ». Les faits sont têtus : il semblerait que l’on ne travaillait pas tant que ça du côté de la place Mallet…
Cet immobilisme de la ville et de l’agglomération, que personne ne peut contester, peut être illustré par de nombreux exemples. Il vient confirmer des négligences et des problèmes de méthode.
4) La crise des forains :
Souvenez-vous, c'était il y a tout juste un an…
Durant, l'été, le maire Jean-Chistian Rey avait décidé arbitrairement de réduire de moitié la durée de la fête votive. Cette décision a eu comme conséquence une grogne des forains, qui refusaient de payer le même prix que les années précédentes pour les emplacements pour un temps d'exploitation moindre. Ces revendications (légitimes) des forains ont entraîné un bras de fer avec la municipalité, où le maire avait brillé par son absence.
C’était il y a un an ... Le chanteur Vianney qui ne connait pas Jean-Christian Rey chantait déjà : « T’es où ? mais t’es pas là », les habitants auraient pu déjà chanter le même refrain pour évoquer le maire et président de l’agglomération.
En effet, celui-ci déjà à l'époque avait déserté notre territoire laissant les clés de la boutique à son 1er adjoint avec ce conflit pourtant prévisible.
La gestion de cette affaire par Jean Yves Chapelet (le futur maire !) avait été, on s'en souvient, calamiteuse !
En effet, suite à la pression des forains, le 1er adjoint avait donné ordre aux services de la mairie de n'encaisser que la moitié du prix des emplacements, et ce, alors qu'il n'en avait pas la compétence ! Cette situation (irrégulière au regard du code général des collectivités territoriales) avait été validée par une décision du maire, lors de son retour après la tempête, en modifiant de moitié les tarifs. Décision que nous qualifions d'illégale pour deux raisons : 1) les tarifs ayant été fixés par une délibération du conseil municipal au début de juillet 2016, seule une nouvelle délibération pouvait les modifier ; 2) Les tarifs de tous services municipaux ne peuvent être appliqués qu'à partir de la publication de la délibération et ne peuvent en aucun cas avoir un effet rétroactif. Or, la modification de ces tarifs est intervenue bien après la fin de la fête votive...
Ainsi une décision arbitraire du maire qui n'a pas su anticiper qu'elle générerait un conflit avec les forains qu'il n'a pas géré lui-même puisque absent, confié à un premier adjoint qui outrepasse ses compétences et validé par une dernière décision illégale ! Amateurisme, incompétence, dédain ou je-m’en-foutisme ?! A vous de juger ! En tout cas ce fut une responsabilité collective.
5) Eaux de pluies et eaux usées
Lors de la première vacance de Rey pour inéligibilité, déjà Jean Yves Chapelet avait pris les rênes de la commune. Des habitants de la commune du quartier de la Gloriette et de l'avenue Général De Gaulle s'étaient plaints auprès de lui que lors de grosses pluies, les eaux pluviales s'engouffraient dans les canalisations des eaux usées ce qui causaient de gros désagréments pour ces habitants. Nous savons que d'autres quartiers de la ville basse sont touchés par ce phénomène. Il leur a été répondu par Jean-Yves Chapelet lui-même que le problème était connu en raison de la vétusté des réseaux qui n'étaient plus conformes aux normes européennes. « Des travaux de séparation des eaux pluviales et des eaux usées sont programmés » avait-il dit. Si la formule de Jean-Christian Rey est : « vous, vous parlez, nous on travaille », celle de Jean-Yves Chapelet (beaucoup de bagnolais vont la reconnaître) est la suivante : « je m’en occupe ». Or, comme dans nombre de dossiers, depuis, seule une partie du boulevard Lacombe a été effectuée et depuis plus rien. Le problème est toujours là et encore aujourd'hui, eaux de pluie et eaux usées se mélangent et coulent jusqu'à la belle station d'épuration ! Ainsi, les bagnolais se réjouiront d'apprendre que sur leur facture d'eau la partie assainissement sert à financer en partie le traitement des eaux de pluie des gros orages !
Cette non-conformité des réseaux ne date pas de la dernière pluie puisqu'elles étaient connues de la municipalité précédente de droite sans réaction non plus... Par ailleurs, quelques-uns des membres de cette ancienne municipalité siègent toujours en conseil municipal, certains dans l'opposition et d'autres... dans la majorité (Maxime C.) !! Ce dernier exemple n’est qu’une illustration. Des riverains d’autres quartiers bagnolais pourraient raconter des histoires similaires.
6) La question des transports
C’est un sujet majeur pour notre territoire. Entre les problématiques des bus (scolaires, transfert de compétences, etc…) et le dossier du retour du TER sur la rive droite, il y avait du pain sur la planche pour les élus du Gard Rhodanien. A l’agglomération jusqu’il y a peu, c’était un certain Jean-Yves Chapelet qui avait en charge ce dossier et l’on ne peut pas dire qu’il ait marqué de son empreinte cette délégation. Vous vous souvenez de sa formule ? « Je m’en occupe ! »
A l'initiative du Parti Communiste, Jean Luc Gibelin vice-président de la nouvelle région Occitanie en charge des transports, était venu début 2016 à Bagnols-sur-Cèze et les environs pour se rendre compte de la faisabilité de la réouverture aux voyageurs de la ligne TER rive droite du Rhône. Ce jour- là il avait affirmé que cette réouverture était non seulement possible mais surtout était nécessaire. Lors de cette visite, il avait rencontré Mme Eysseric adjointe au maire de Bagnols car Jean-Yves Chapelet n'avait pas jugé utile de s'y rendre. Les propos de l'élue étaient clairs : la commune travaillait à aménager le quartier de la gare pour accueillir les voyageurs et dynamiser cette partie de la ville. C'était il y a presque deux ans... Rien n'a été fait aujourd'hui. La barre des Cèdres partie du quartier des Escanaux proche de la gare est toujours là. Cette verrue délabrée située à l'entrée Est de la ville qu’empruntent les automobilistes qui viennent de l'autoroute de Roquemaure et qui se dirigent vers la vallée de la Cèze résiste. Telle est la première image de la ville une ruine qui perdure depuis trop longtemps. Pire encore, un élément important de l'aménagement autour de la gare, c'est à dire la maison de l'ancien chef de gare, a été vendue à un privé alors qu'elle avait été acquise par la municipalité pour cette réouverture de la gare...
Le manque manifeste de volonté de cette municipalité pour ce projet est évident alors que cela faisait partie de son programme lors des élections en 2014 !
7) La culture en berne :
La culture est un élément évident de développement d’un territoire. D’autres l’ont très bien compris (musée Soulages à Rodez [500 000 visiteurs], Lodève, Grotte Chauvet) pour n’évoquer que des lieux de notre région. Il est très difficile de faire de la culture en Gard Rhodanien. L’agglomération a même abandonné cette compétence (comme celle du sport) laissant ainsi le théâtre (scène pénitent) de Pont Saint Esprit fraîchement rénové à la seule charge de la commune. Que dire des festivals de la ville de Bagnols qui ne trouvent pas leur public malgré l’investissement et le dynamisme des bénévoles. Le blues a le blues, le Mont Festi-Cotton lui non plus (hormis les soirées gratuites) ne remplit pas la jauge du théâtre de verdure. Et quand ça marche comme le Zion Garden (Reggae) la municipalité leur met des bâtons dans les roues et programme un autre festival au même moment. Saura-t-on un jour ce qu’il s’est passé lors de la soirée Zazie ? En tout cas une chose est sûre le parc Arthur Rimbaud n’avait pas fait le plein ce soir-là. Et que dire des musées ! Celui d’archéologie à peine ouvert et celui de peinture dont l’avenir n’est pas garanti. Ce projet majeur de l’agglomération ne semble qu’à l’état d’études (coûteuses) et il est grand temps que l’on passe aux phases de réalisation. Il y a quelques années maintenant la ville de Bagnols a fait des assises de la culture mais il semblerait bien que cette consultation n’ait servi qu’à faire taire le monde culturel et que les conclusions de cette réflexion collective n’aient pas été la feuille de route de l’équipe qui dirige la ville.
8) La fermeture du supermarché des Escanaux et le mal-être des quartiers
Il y a un an et demi maintenant, le petit supermarché des Escanaux a fermé ses portes. Cette fermeture a généré une déstabilisation importante d'une partie de la population de ce quartier. Outre le côté pratique pour les riverains, pour la plupart des personnes âgées, c'était un lieu de vie propice aux rencontres entre voisins. Aujourd'hui, devant les rideaux de fer tirés c'est le désert. On savait notre maire friand des déserts mais de là à les importer dans sa propre commune... Le parti Communiste bagnolais a, comme à son habitude, réagit à cette nouvelle situation s'inquiétant du sort des habitants. Pétition, rencontre avec le maire, questionnaire et discussion avec la population. Nous avons même organisé une réunion publique au centre culturel au cœur des Escanaux. La mairie, suite à cette pression a daigné envoyer un de ces élus Maxime Couston (son intérim avait-il déjà commencé ?). Celui-ci avait affirmé qu'il consulterait les populations par des réunions de quartier pour les faire participer à l'organisation d'un nouveau lieu de vie... C'était il y a presque un an et aucune de ces réunions n'a eu lieu. Seules quelques informations sur un vague projet concernant l'emplacement de l'ancien supermarché ont filtré. Projet d'ailleurs qui ne correspond pas du tout à l'attente des habitants ! La rénovation par l’ANRU a pris beaucoup, beaucoup de retard et pendant ce temps-là une école du quartier a brûlé, signe évident des tensions et du mal-être de cette zone de la ville.
9) Où est la dynamique et la logique du territoire ?
Plus de compétence culture (et l’on parle d’un projet de musée : cherchez l’erreur !), ni de compétence sport. On cherche vaguement une cohérence des projets. « Rentre attractif le territoire » attendions-nous. Or les querelles entre l’association de l’office du Tourisme et les élus de l’agglomération, (les premiers ayant dénoncé le manque de dynamisme et de réactivité des seconds), montrent bien que les 200 % de disponibilité annoncés de Jean-Christian Rey n’étaient pas là ces derniers mois !... et la campagne de promotion attendra ! On pouvait penser aussi que le cafouillage de l’abandon du projet Scène Campagne (PER) à Cornillon (une affaire qui n’est peut-être pas terminée !) avait comme origine la fusion entre les communautés de communes (Rhône Cèze Languedoc et Valcézard). Ce dossier était sans doute dans la corbeille de mariage entre les deux collectivités. De bout en bout la gestion de cette affaire a été calamiteuse, nous les communistes sommes allés montrer le chèque au Conseil d’agglomération dans l’indifférence des élus des différentes communes mais on pouvait penser que c’était un fonctionnement passé. Et puis voilà qu’au dernier conseil communautaire (en juillet dernier et en l’absence du président Rey !) est venu sur le tapis un nouveau projet pharaonique de « recyclerie » à Laudun l’Ardoise. Complètement disproportionné et surtout au grand étonnement des élus de l’agglomération qui, pour une grande majorité découvraient ce dossier. Même erreur de méthode de travail, même erreur de communication, même mépris des élus locaux ! (et des populations concernées). On peut s’étonner qu’aucune leçon du passé ne soit tirée du dossier PER Cornillon !
Conclusion
Voilà donc un bilan qui n’a rien d’exhaustif. On n’a rien dit du feuilleton SDIS, on n’anticipe pas le prochain rapport de la CRC non pour la commune de Bagnols mais pour l’agglomération du Gard Rhodanien. Nous nous sommes contentés d’évoquer quelques exemples. On laisse chaque citoyen compléter le tableau sur l’état de délabrement de certains équipements municipaux bagnolais ou de la saleté des rues que nous avions par ailleurs évoqués sous la forme d’un « poisson » le 1er avril dernier dans une vidéo. Pour ce qui est de l’agglomération chacun dans les villages concernés fera l’inventaire des déchèteries lointaines, des crèches en projet, des équipements qui auraient pu être mutualisés (à l’intérieur de la compétence sport) et qui coûtent cher aux communes. La piscine de Laudun l’Ardoise fermée cet été est une bonne illustration. A quand la privatisation du forum de Laudun l’Ardoise que l’agglomération n’a pas voulu récupérer ?
A la lecture de ce double bilan (mairie de Bagnols et agglomération du Gard Rhodanien), on peut s’interroger sur la légitimité de Jean-Yves Chapelet à la direction de la ville, l’échec est répétons-le collectif. Le maintien de Jean-Christian Rey à la tête de l’agglomération est tout aussi aberrant. Si Jean-Christian Rey n’a plus de disponibilité pour la mairie de Bagnols il n’en a pas plus pour la gestion de l’agglomération.
Le PCF qui n’a pas d’élu au conseil municipal de Bagnols sur Cèze et qu’un seul élu à l’agglomération appelle à un sursaut des citoyens. Réclamons ensemble une nouvelle orientation, une prise en charge réelle des dossiers, des méthodes de travail démocratiques dans lesquelles les populations soient entendues.
En ce qui concerne l’agglomération, outre un réveil des populations, nous souhaitons que les élus concernés déjà empêchés par les restrictions budgétaires de leurs dotations (merci Macron !) dans leur commune se montrent plus offensifs dans la collectivité du Gard Rhodanien.
Quoiqu’il advienne, les populations de la vallée du Rhône pourront compter sur le soutien du PCF pour soutenir tous les projets pour améliorer le quotidien et le bien-être de chacun.