Quand une personnalité est mise en examen : cela fait la Une des médias. Si finalement il y a un non-lieu : ça ne fait l'objet que d'une brève. Il en est de même pour les questions politiques hors périodes électorales. Les campagnes officielles sont une formidable caisse de résonance avec réunions publiques, tracts, professions de foi, affiches, etc. A ce moment-là certains rasent gratis…Puis après les élections, le couvercle retombe et rien ou presque n'arrive à émerger ou s'ouvre une autre campagne pour d'autres sièges à pourvoir !
Pendant la campagne des municipales de mars dernier puis dans les mois qui suivirent en 2014 mes camarades ont révélé les difficultés financières de l'agglomération du Gard Rhodanien ainsi que de la commune de Bagnols sur Cèze. Informations, une fois les élections passées qui ont eu du mal à trouver un écho. Cette relative indifférence ou léthargie a, à peine été troublée par le Conseil municipal de la fin du mois de décembre.
Et nous voilà revenus à la fable de la cigale et de la fourmi.
Pendant la campagne électorale, Jean Christian Rey à la tête de l'agglomération et de Bagnols sur Cèze promettait monts et merveilles. Et puis, quand la bise fut venue (et ces jours-ci il y en a de la bise à Bagnols plus que de la neige), on nous annonce un budget austéritaire. Dans un tour de passe-passe qui a enfumé les élus (y compris ceux de l'opposition bien légers sur ces questions depuis des mois), Jean-Christian Rey fait passer les coupes budgétaires pour le résultat des diminutions des dotations de l’Etat. C'est quand même le résultat de la politique de ses amis politiques Hollande et Valls. Mais personne (à par nous) n'a relevé l'abandon des promesses électorales dont nous savions, nous, qu'elles ne pourraient être tenues. La même partition a été jouée devant les élus de l’agglomération du Gard Rhodanien.
Alors le tour de vis financier de Bagnols sur Cèze et de son agglomération serait-il la résultante d’une gestion calamiteuse et aventureuse des années précédentes ou la récolte des fruits de l'austérité gouvernementale ?
JC Rey charge le gouvernement qu'il soutient par ailleurs. Il n'est pas à une contradiction près.
Ce sont bien sûr les deux raisons qui donnent le budget 2015. Mais il convient quand même de rappeler que, cela confirme que ce que nous dénoncions à savoir des artifices comptables pour équilibrer les budgets n'étaient pas des paroles en l'air. Par exemple la "combine" qui consistait à faire apparaître des subventions non encore versées d'une année sur l'autre s'avérait bien réelle, ainsi que l'artifice sur la vente "programmée" du stade de l'Ancyse.
Ne soyons pas dupes, la gestion de l’exécutif municipal est mauvaise et ce n'est pas des prétextes (partiellement vrais) qui vont nous faire changer d'avis.
C’est vrai pour la ville de Bagnols sur Cèze et c’est vrai aussi pour l'agglomération !
Les mêmes difficultés, avec des soucis de trésorerie. Là encore, les retards de paiement de la CFE à certaines communes furent occultés
L'immense majorité des élus communautaires vogue avec le président Rey sans se soucier du cap, dans un calme olympien en attendant le naufrage. Tel des cigales ils ne voient pas arriver l'hiver ! Il y a peu de jours encore ils poursuivaient le projet « Scène Campagne » à Cornillon que l’on appelle désormais PER pour ne pas attirer l’attention !
Les stridulements des insectes estivaux se sont tus, et Jean-Christian Rey, nous invite à devenir fourmi. Sacrifices qu'il impose aux citoyens mais très peu à lui qui cumule les indemnités d’élu.
Il évite de s’en expliquer. Aux vœux de la municipalité, prétextant les échéances électorales, il a botté en touche. Convoquant Nelson Mandela et Victor Hugo, il nous a joué la partition « je suis Charlie » à merveille, s’exonérant ainsi de toute justification sur les coupes sombres dans les budgets communaux et intercommunaux.
Nous pourrions nous consoler en nous disant qu’enfin, une gestion de bon père de famille va être mise en place. Vous savez le fantasme de la bonne gouvernance, on fait des coupes mais c'est bon pour nous. Cela s'appelle l'austérité et on sait, nous, où ça mène ! Parlez-en aux grecs !
Mais on n'en est même pas là. Le cap de la commune comme celui de l'agglomération continue d'être incohérent. Pour preuve faisons un top des flops des réalisations actuelles ou futures des deux institutions dirigées par JC Rey : il conviendra à chacun de faire son top 5, dans l'ordre qu'il considère comme le meilleur.
Bien sûr le projet "Scène Campagne à Cornillon" devrait être en bonne place. On n'oubliera pas les deux épiceries des villages (Saint Etienne des Sorts et l'Ardoise) aussi vite ouvertes que refermées, l’abandon de la subvention de l’agglomération à la course de l’étoile de Bessèges, le train touristique toujours vide de Noël à Bagnols et bien sûr l’abandon du soutien au Festival Garance de reggae. On se contentera d'un top 5, il conviendrait sans doute d'ajouter des éléments à cette courte liste qui a juste pour fonction d'illustrer les errances tant au niveau bagnolais que du Gard Rhodanien. (autre promesse non tenue le doublement des effectifs de la police municipale).
Amis cigales et fourmis, l'hiver s'annonce rigoureux. Nous ne danserons sans doute plus, cet été sur les rythmes tranquilles de la musique jamaïcaine. Les retombées économiques du festival n’arriveront pas non plus dans les poches des commerçants bagnolais.
Il n’y a pas si longtemps le festival Garance était un argument de campagne électorale et les organisateurs de ce grand moment culturel étaient sommés de venir soutenir l’équipe municipale.
"Vous chantiez j'en suis fort aise, et bien dansez maintenant", concluait la fable de La Fontaine. La cigale Bob Marley chantait, elle, dans « Roots, Rock, Reggae »
« Play I some music, this a reggae music… » […]
Puis-je jouer de la musique ? C’est de la musique reggae » […]
“Feel like dancing, Dance cause we are free”
J’ai envie de danser, danser car nous sommes libres”.
Il convient qu'une réponse citoyenne nous empêche de devenir des pantins dansants !
La campagne des départementales a chassé celle des municipales… certains sont passés à autre chose, de nouvelles promesses feront-elles oublier les anciennes ?