Ce soir, et pour la première fois depuis 10 longues années, la gauche est majoritaire à l’Assemblée Nationale.
C’est un bouleversement majeur, tant le pouvoir de l’UMP a été à sens unique. Ce fut dix années de politiques au service des plus riches, des grands patrons et des actionnaires. Ce fut dix années de reculs sans précédents dans le droit du travail et de casse des grands services publics dans le seul objectif de créer de nouveaux marchés et de nouvelles marges de profits pour les capitalistes. Et bien sûr ce fut dix années de régressions des solidarités, de discours stigmatisant et de répressions aveugles.
Cette politique est responsable de la crise que nous traversons. Elle a servi à chaque instant le pouvoir grandissant des actionnaires et des spéculateurs des marchés financiers. C’est ainsi qu’a été organisée la pénurie de logement, la pénurie d’emplois qui détruit le travail, l’exclusion d’un nombre toujours plus grand de personnes de l’accès aux services publics et aux droits les plus essentiels. C’est ainsi que notre génération a été privée du droit de se construire un avenir à partir d’ambitions nouvelles, pour répondre aux aspirations de chacun et aux grands défis de notre temps.
C’est cette politique qui rassemble aujourd’hui toutes les droites. C’est l’UMP qui a fait la courte échelle au Front National jusqu’à ces derniers jours en affichant de plus en plus clairement leurs points communs ! Résultat : dans le sud de la France, deux députés FN font leur entrée au Palais Bourbon et s’allieront à l’UMP dans l’opposition à la nouvelle majorité. La bénédiction médiatique dont le FN a bénéficié est la preuve éclatante qu’il est bien la béquille d’un système capitaliste prêt à tout pour diviser les travailleurs.
La nouvelle majorité qui prend place ce soir doit être pleinement consciente des attentes qui se sont exprimées dans le vote, mais aussi de la colère et des frustrations qui s’ancrent dans l’abstention.
Comment aurait-il pu en être autrement dans ce système tout entier tourné vers la personnalisation induite par le suffrage présidentiel et par les logiques médiatiques qui évacuent les débats d’idées, excluant les citoyens des décisions qui leur appartiennent ?
Alors que l’insécurité sociale est devenue la règle, alors que l’Europe ne parvient pas à sortir de la crise économique et démocratique à laquelle ont conduit ses dogmes du marché roi et de la concurrence de tous contre tous, c’est bien de choix politiques courageux et d’ambitions nouvelles dont il faudra débattre et décider à l’Assemblée Nationale.
Après l’élection de François Hollande le 6 mai dernier, nombreux sont ceux qui ont vivement applaudi cette promesse : « l’austérité c’est fini ! ». Pourtant, les premières décisions du gouvernement ne sont pas à la hauteur de cette attente. Respecter le choix souverain des Grecs de refuser l’austérité qui les étrangle, comprendre que l’avenir des jeunes ne se construira pas avec de nouveaux contrats précaires, hausser réellement le SMIC au-delà d’un coup de pouce dérisoire, interdire les licenciements boursiers.
Ce soir, les jeunes communistes de l'Hérault expriment leur vive espérance que la France fasse le choix de la rupture avec l’oppression des peuples en cours dans l’Union Européenne. Plutôt que l’exclusion de la Grèce, il faut promouvoir la solidarité entre les peuples d’Europe et l’ambition de construire de nouvelles coopérations.
Pour réussir le changement, il faudra reprendre le pouvoir sur nos vies, sur nos formations, sur le travail, sur les services publics. Les jeunes communistes de l'Hérault font le choix de l’avenir des jeunes par des formations de qualité, accessibles à tous. Nous faisons le choix de rompre avec la précarité comme seule voie d’entrée dans le travail en sécurisant l’insertion professionnelle et le retour à l’emploi. Nous faisons le choix de l’autonomie des jeunes, par des dispositifs d’allocations et l’accès réels au logement, à la santé, aux transports, c’est assumer pour tous les jeunes le choix d’une société qui permet à chaque jeune de prendre en main son avenir et s’attaquer aux logiques profondes qui font le lit de la précarité, de l’exploitation et de la division.
C’est l’appel à la mobilisation des jeunes communistes : avec les députés du Front de Gauche élus ce soir, le changement reste à conquérir ! Luttons sans attendre pour notre avenir !