Les militants du Front de Gauche à Bagnols aujourd'hui 1er mai Un Smic européen, cette revendication est reprise dans la campagne des européennes face aux distorsions des minimums légaux variant de 1 à 17 au sein de l'UE, facteur de dumping social. À la faveur du 1er Mai, les manifestants dans les vingt-sept pays de l'UE pousseront-ils l'avantage jusqu'à tisser des convergences dans leurs revendications salariales et exiger un salaire minimum européen ? Tout le contexte s'y prête : la crise économique qui met en accusation le dumping social et la mise en concurrence des travailleurs pour « casser les prix » du travail ; la proximité des élections européennes ensuite, comme débouché possible aux luttes pour exiger des eurodéputés la même détermination que sur la directive temps de travail.
Sept pays sans SMIC
Les disparités sont en effet énormes entre États de l'Union, montrant combien l'idée d'Europe sociale est l'Arlésienne des différents traités, toujours promise mais jamais au rendez-vous. L'écart des salaires minimums varie de 1 570 euros pour le Luxembourg à... 92 euros pour la Bulgarie, soit un écart de 17 à 1. Et encore parle-t-on des pays dotés d'un plancher salarial. C'est un fait peu connu, mais seuls vingt États sur vingt-sept disposent d'un tel minimum légal. L'Autriche, Chypre, le Danemark, la Finlande, l'Allemagne, l'Italie et la Suède - dont on vante sans cesse le modèle de flexicurité - en sont dépourvus.
Les listes de gauche aux européennes ont pour la plupart inscrit dans leurs programmes cette exigence d'un salaire minimum. Ainsi des socialistes, qui proposent un « pacte social » garantissant « un salaire minimum (SMIC) ainsi que des revenus minimums dans tous les États membres ». Reste qu'aucune indication chiffrée n'est avancée, ni d'objectif d'harmonisation, alors que, comme le souligne la CGT, la question du niveau des salaires, de leur lien avec la satisfaction des besoins, de leur réévaluation régulière est centrale. Surtout, le PS entend concilier cette exigence avec la confirmation de « la stratégie de Lisbonne déjà adoptée », qui se proposait de faire de l'Europe - avec quel succès ! - l'économie « la plus dynamique et la plus compétitive au monde », et avec le maintien de la BCE comme gardienne de « la stabilité des prix », ce qui va de pair avec la modération salariale.
Les candidats du Front de gauche, rassemblant le PCF, le Parti de gauche et d'autres partenaires, se situent délibérément dans un autre cadre que celui des traités actuels.
60 % DU SALAIRE MOYEN
Dans la plate-forme pour les élections du 7 juin, le Parti de la gauche européenne (PGE), qui rassemble des Partis communistes comme le PCF et d'autres de la gauche de transformation, se prononce pour la mise en place d'« un salaire minimum européen égal à au moins 60 % du salaire moyen national », ce qui, pour la France, équivaudrait à 1 600 euros brut (au lieu de 1 350 euros actuellement). Sur le terrain, des candidats du Front de gauche vont plus loin. C'est le cas de l'eurodéputé communiste sortant, Jacky Hénin, tête de liste dans le Nord-Ouest, qui reprend la revendication des 1 600 euros brut, mais pour toute l'Europe, moyennant un délai de cinq ans pour y parvenir pour les pays les moins avancés. « Harmoniser le salaire minimum en Europe est un moyen de faire cesser la concurrence des travailleurs entre eux », martèle Jacky Hénin. Un argument qui convainc particulièrement dans les usines menacées de délocalisations.
Voici une des revendications que portaient aujourd'hui nos camarades du PCF dans le cortège de ce 1er mai unitaire qui a rassemblé 2000 personnes à Bagnols ce matin.
Tractant un 4 pages pour le Front de Gauche dans le cadre des européennes, un « flyer » pour annoncer la fête de section du 17 mai au Mont Cotton ou vendant le traditionnel muguet nos camarades n'ont pas ménagé leur peine.
Une partie du muguet exposé devant la banderole "le capitalisme
ne doit pas faire payer sa crise au peuple"