Dans l'Humanité de mercredi 3 mars, Sébatien Crépel a écrit, dans un article intitulé: "Bluff sur la « valeur ajoutée »":
Le chef de l’État renvoie encore la question du partage des profits après les élections. En février 2009, Nicolas Sarkozy, en butte à un mouvement social d’ampleur, sortait une idée de son chapeau : il faut partager la valeur ajoutée (comprendre, en fait, les profits des entreprises) en « trois tiers », une part devant revenir à l’investissement, une autre aux actionnaires, et une autre aux salaires. Le 14 mai, soit moins d’un mois avant les élections européennes, le chef de l’État sommait, dans un courrier, les organisations syndicales et patronales d’« ouvrir des discussions » sur le sujet, les menaçant de les contraindre par la loi s’il n’aboutissait pas dans les deux mois suivants. Un an après ses premières menaces, sitôt oubliées après les élections, le président de la République rejoue la même pièce. Lors du dernier sommet social à l’Élysée, le 15 février, soit un peu plus d’un mois avant les élections régionales, il a demandé aux partenaires sociaux « de démarrer au plus tôt des négociations qui devront être conclues dans trois mois », faute de quoi « le gouvernement préparera un projet de loi ». La ficelle est grosse. De nouveau, Nicolas Sarkozy renvoie la question après les élections, en nourrissant l’électeur de promesses sans lendemain.
et Sébatien Crépel concluait son article ainsi:
Raison de plus pour se saisir des élections et envoyer une « bonne gauche » à Nicolas Sarkozy, et d’exiger par le vote, en lieu et place d’une fumeuse division de la « valeur ajoutée », une vraie revalorisation des salaires et des minima sociaux.
Nous partageons tout à fait le contenu de cet article et sommes convaincus, qu'au-delà des enjeux régionaux, le résultat du 1er tour sera aussi analysé au soir du 14 mars par la droite comme l'adhésion ou pas à la politque conduite par l'UMP et la droite aux niveaux européens et national. Car c'est bien là aussi un des enjeux pour Sarkozy, le gouvernement et le MEDEF: FAIRE SAUTER LE DERNIER PÔLE DE RESISTANCE A LEUR POLITIQUE: LES REGIONS DIRIGEES PAR LA GAUCHE !
Pôle de résistance pour accompagner les luttes des salariés, car rien n'est possible sans la mobilisation de salariés du privé et du public, leur intervention avec leur syndicat pour imposer d'autres critères de gestion, un autre partage des richesses qu'ils produisent par leur travail.
D'autant que, à l'instar de la situation en Grèce, ce qui se profile dans les pays honteusement appelés "PIGS" (par les traders qui ont mené l'économie dans la situation où elle est) et dans toute l'Europe, dont la France, mérite là aussi une gauche résolue.
En 2009, avec nos impôts et en empruntant, le gouvernement a massivement injecté des liquidités pour sauver les banques de la faillite. L'Etat s'est fortement endetté pour corriger les effets de la spéculation financière et sauver les profits des grands barons de l'économie et de la finance. Avec ces liquidités les banques ont repris de plus belle leur monopoly planétaire, ..................spéculant même sur l'endettement des pays qui les avaient sauvé! Et aujourd'hui, les Etats empruntent à ces mêmes banques pour pallier à leur endettement!!!! Mais à des taux plus élevés qu'en 2008 parce que plus endettés et moins solvables! UN COMBLE!
C'est la privatisation des profits et la nationalisation des déficits!
Passé les élections pour lutter contre l'endettement, pensez vous que Sarkozy et l'UMP vont annuler le bouclier fiscal mis en place au profit des plus riches? Taxer les revenu de la spéculation? Non, hier à Marignane, Sarkozy a commencé à lerver le voile: c'est la remise en cause des 35h, de nouveaux cadeaux - sans contrôle démocratique - aux entreprises, la remise en cause de l'âge de la retraite, avant la casse de la Sécurité Sociale, des Services Publics, bref de tout un pan de l'économie qui échappe encore aux appétits du capitalisme, tout un pan de l'économie qui pourtant fait dire à tous les économistes que si la France a plutôt mieux résisté que les autres pays, c'est justement grâce à ses Services Publics, son modèle social issu de CNR (Conseil National de la Résistance) marqué de l'empreinte des communistes.
Le PS, tenté par des alliances avec le MODEM, après Martine Aubry qui, chacun s'en souvient envisageait la remise en cause de la retraite à 60 ans, voici François Hollande qui prêche pour une politique d'austérité sans susciter plus d'indignation dans les rangs de son parti. Pourtant chacun sait ici que "l'austérité" et la "rigueur" ne sont pas pour les bénéficiaires du "bouclier fiscal" mais pour ceux que devraient bénéficier d'un "bouclier social"! L'exemple grec est édifiant de ce point de vue!
Raison de plus pour au premier tour de cette élection, avec son bulletin de vote, porter l'exigence d'une politique régionale résolument sociale, écologique et démocratique et envoyer un signe fort au gouvernement de la colère des salarié-e-s de ce pays.
Nous l'avons dit le second tour nous barrerons la route à la droite et avons acté avec Europe Ecologie et le PS, un rassemblement sur la base du résultat de 1er tour. (1)
C'est donc bien chaque bulletin de vote du 1er tour qui déterminera le programme qui sera proposé au second tour, le nombre d'élus du Front de Gauche élargi, du PS et d'Europe Ecologie qui seront présenté à vos suffrages du second tour et non un équilibre concocté entre eux par les responsables des partis!
(1)Contrairement à ce qui est dit ici ou là, ne reste pas "qualifiée" pour le second tour que les deux premières listes mais toutes celles qui ont passé la barre des 10%. Il n' y a donc aucun risque d'avoir un face à face UMP/FN et la gauche sera dans tous ls cas de figure présente au second tour.