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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 17:46

PARTIE 2


 La révolution citoyenne pour gagner le changement

1- Prenez le pouvoir,

2- Une stratégie à dimension internationaliste,

3- La gauche au pouvoir en France, pour quoi faire ?

4- Sans attendre, gagner le changement,

  

 

1- Prenez le pouvoir

La politique est notre chemin. Nous la savons décriée et discréditée, parce que l’on s’est tellement appliqué à la rendre impuissante. Pour nous, elle est un outil d’émancipation ; pour les puissants, elle est l’art de domestiquer le peuple. La démocratie est notre but ; elle est aussi notre chemin.

En convainquant les hommes et les femmes que leur voix et leurs actes comptent, nous voulons donner à chacune et chacun un vrai pouvoir sur sa vie, leur donner confiance en nos ressources communes pour faire face aux grands enjeux. Nous voulons redonner sens à la souveraineté populaire bafouée à grande échelle comme ce fut le cas à la suite du référendum de 2005 sur le traité constitutionnel européen. Nous voulons permettre aux femmes et aux hommes d’investir à tout moment tous les lieux possibles et imaginables, dans un vaste mouvement d’appropriation citoyenne capable de formuler et de rendre incontournables les aspirations populaires.

Chaque attaque menée contre l’intérêt général, doit nous amener à faire avancer la bataille des idées, à mettre en mouvement le plus grand nombre, à faire grandir la force de l’intervention citoyenne.

Si le pouvoir a en partie été transféré en dehors de la sphère républicaine par les démissions et les abandons successifs, les institutions continuent d’être mises sous pression pour répondre aux exigences de compétition des marchés financiers et de leurs fameuses agences de notation. Pour qu’elles regagnent une véritable capacité d’intervention au service de l’intérêt général, cela passera par une légitimité populaire retrouvée dans la pratique comme dans les objectifs. C’est pourquoi la participation et la mise en mouvement citoyennes sont au coeur de l’action farouche des élu-es communistes dans toutes les institutions où ils sont présents. Cet état d’esprit est le nôtre du local au mondial.

Au-delà, nous voulons démocratiser tous les espaces de la société. Dans les entreprises, privées et publiques, qui fonctionnent sur un modèle monarchique, l’action des organisations syndicales participe de cette dynamique que nous souhaitons. Les salarié-es doivent gagner du pouvoir sur l’organisation du travail comme sur les grandes orientations de l’entreprise et son financement. Tout comme dans les lieux d’éducation et de formation, où il y a également un pouvoir d’intervention à gagner sur l’organisation de la vie sociale, sur les apprentissages et leur but.

 

2- Une stratégie à dimension internationaliste

Nous voulons agir dans le même temps aux plans local, national, européen et international pour gagner des changements à tous les niveaux qui se nourriront mutuellement. 

Pour cela, nous devons travailler à faire converger les mobilisations et à leur permettre d’apparaître dans toute leur dimension. C’est d’autant plus nécessaire que lorsque les femmes et les hommes et se rendent compte que les combats d’ici rejoignent ceux qui se mènent ailleurs, l’espoir grandit.

Cette conscience est en train de s’affirmer parmi les communistes et progressistes du monde entier. La situation actuelle appelle donc la constitution d’un réseau international progressiste très ouvert pour agir sur des objectifs immédiats, mais aussi pour faire grandir la contestation de l’impérialisme et l’alternative au capitalisme. C’est l’esprit dans lequel nous sommes également partie prenante des Forums sociaux mondiaux et de tous les espaces de coopération politique comme celui noué entre le Parti de la Gauche Européenne et le forum de Sao Paulo. Nous contribuons aussi à initier et à développer de tels espaces avec les forces africaines, avec celles de la Méditerranée ou d'Asie.

 

Faire sauter le verrou de l’Europe austéritaire

Il est désormais de plus en plus acquis dans notre quotidien que les questions européennes sont des questions de politique intérieure. Loin des peuples qu’ils gouvernent, les chefs d’Etats du continent peaufinent ensemble patiemment à Bruxelles des politiques standardisées. Pour beaucoup, le fonctionnement même de l’Union européenne semble rendre impossible les changements progressistes et constitue un élément important de leur sentiment d’impuissance. Nous voulons faire sauter le verrou de l’Europe libérale.

Pour cela, nous décidons de donner une place majeure dans nos analyses et dans notre action à cette dimension européenne par laquelle passent aujourd’hui de nombreux choix dont les citoyennes et citoyens sont dessaisis.

Là où des forces actent l'impuissance à changer l'Europe, prônant une dissolution de la zone euro qui renverrait d'une autre manière chaque peuple à la même guerre économique, nous pensons indispensable de lutter contre les divisions et les nationalistes, et de construire des rapports de force solidaires entre peuples à l'échelle de l'Europe pour émanciper le continent de l'emprise des marchés. Il est nécessaire d’approfondir une stratégie politique européenne.

Nous voulons augmenter encore la dynamique du Parti de la gauche européenne et favoriser avec lui tous les espaces de coopération où pourront se rassembler les forces politiques, sociales et citoyennes qui remettent en cause les orientations européennes actuelles, et sont disponibles pour travailler à des alternatives à l'échelle européenne.

En juin 2014, les élections du prochain Parlement européen seront un moment clef pour faire le bilan de la politique austéritaire européenne et faire grandir le rapport de force en faveur d'un changement profond. Nous devrons y porter l’ambition de refonder l’Union européenne. Nous devrons mener une campagne de dimension européenne cherchant à faire converger le maximum de forces de gauche des différents pays, avec l'objectif de renforcer dans le parlement européen le groupe GUE-NGL le plus fort possible. En France, pour atteindre cet objectif, nous devrons constituer les listes d'un Front de gauche européen élargi pour rassembler toutes les forces transformatrices. Dans cette optique, nous proposons au PGE d’organiser des forums progressistes pour la refondation de l’Europe.

 

3- La gauche au pouvoir en France, pour quoi faire ?

 

La victoire contre Nicolas Sarkozy

Pendant une décennie, après cinq années d’un gouvernement de gauche plurielle auquel nous avions choisi de participer, la droite a exercé le pouvoir en France sous la domination de plus en plus marquée de Nicolas Sarkozy.

Si nous avions su être utiles, notre présence et notre action n’avaient pourtant pas permis de répondre suffisamment aux besoins et aux attentes. La droite et l’extrême droite en embuscade en avaient profité pour administrer à la gauche sa plus douloureuse défaite.

La droite y a puisé la force d’engager une politique de régression radicale, cherchant à en finir avec les acquis des grands mouvements populaires, à commencer par ceux de la Libération. Pour garder le pouvoir, sous l’impulsion d’un Nicolas Sarkozy avide de provoquer de graves mutations idéologiques, elle s’est engagée dans une course-poursuite nauséabonde et dangereuse avec les forces d’extrême droite.

Sa politique du traumatisme permanent a pu provoquer en même temps que de vives  résistances, un profond découragement dans la société.

Mais cela n’a pas suffi à éradiquer l’espoir en un monde meilleur. Ainsi, les échéances de 2012 ont vu notre peuple chasser, in extremis, le « Président des riches ». Dans cette victoire, avec le Front de gauche, nous avons joué un rôle majeur en dévoilant les enjeux, en faisant grandir l’espoir et en donnant du contenu au changement.

 

L’irruption du Front de gauche

Dans la dynamique du Front de gauche, notre parti a opéré un retour remarqué sur la scène politique, et une transformation de sa propre représentation dans l’opinion publique.  Toute une partie du peuple de gauche s’est peu à peu reconnue dans notre démarche commune et l’a investie de son espoir. Ainsi, progressivement, au fil des élections, nous avons réussi ensemble à faire grandir cette dynamique, jusqu’à bousculer les plans préétablis de l’élection présidentielle, avec notre candidat, Jean-Luc Mélenchon, en réalisant une large unité de forces antilibérales et anticapitalistes jusqu’ici très divisées. Cependant, le présidentialisme et la bipolarisation des institutions ont continué de s’approfondir. Si nous avons pu affronter cette réalité avec un réel succès lors de l’élection présidentielle, nous ne sommes pas parvenus à confirmer cet élan, aux élections législatives, dont notre parti avait pourtant fait un enjeu majeur. A la suite de l’élection de François Hollande, nous n’avons manifestement pas su convaincre de notre utilité au sein d’une majorité qui ne serait pas dirigée par nous. Malgré les progressions de nos candidat-es, nous n’avons pas réussi à capter l’envie de changement qui s’est cristallisée plus fort encore dans un soutien massif aux candidat-es du Président de la République élu, nous faisant perdre des député-es. Aussi, le Parti socialiste et les Verts croient pouvoir se passer du Front de gauche, pour gouverner comme ils l’entendent. Nous ne pouvons d’autant moins nous en satisfaire que nous avons su donner force ensemble à l’alternative. Cette réalité montre le chemin qui reste à parcourir pour démonter le sentiment d’impuissance et convaincre qu’il existe une voie pour rendre possible ce qui, à beaucoup, semble souhaitable.

 

Et maintenant, le changement ?

Plus que « le changement c’est maintenant », François Hollande a promis un changement de Président. Cependant, les deux musiques, celle du changement, un peu floue, et celle de la rigueur se sont superposées. D’une certaine façon, par cette volonté d’assurer « un mieux », même petit, ce résultat porte la marque du sentiment d’impuissance qui a élu domicile dans les esprits. Mais derrière cette victoire se cache également un espoir réel pour toute une partie de la population. Nous ne voulons pas qu’il soit déçu, mais qu’il continue de s’exprimer aujourd’hui et demain.

Or depuis sa prise de fonctions, le gouvernement roule à contresens. Tout se passe comme si l’actuelle majorité s’appliquait à gérer les suites du quinquennat précédent.

Il est d’abord demeuré sans réponses satisfaisantes aux urgences, sans gestes forts annonçant une réparation des blessures de la droite et sans ambition de transformation. S’il y eut quelques mesures positives, comme la suppression du bouclier fiscal et l’annonce d’une loi autorisant le mariage et l’adoption par les couples de même sexe, les actrices et les acteurs du grand mouvement pour le droit à la retraite qui a préparé la défaite de la droite en sont pour leurs frais. En réalité, obnubilé par les exigences des marchés financiers, parmi lesquelles la réduction de la dette -et en fait celle des dépenses publiques-, le gouvernement est bien en peine d’apporter de véritables réponses aux besoins. Si les engagements pris étaient frappés au sceau de véritables contradictions, ceux qui commencent à être reniés sont justement ceux qui nous paraissaient aller dans le bon sens. Ainsi, la décision de ratifier en l’état le traité européen écrit à quatre mains par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, alors qu’il n’a pas été renégocié, manifeste le choix de promouvoir les orientations austéritaires de l’Union européenne. C’est un acte grave, qui sera définitivement entaché d’irrégularité démocratique. Avec son refus de contester le pouvoir de la finance, le gouvernement n’est pas en capacité de combattre la crise. Il l’aggrave même avec son plan d’économies budgétaires sans précédent. Au fond, la question est posée : où est passé le changement ? Cette situation est symptomatique : il n’y a plus de marges hors l’impulsion de vraies ruptures avec les logiques du système. C’est pourquoi rien n’est immuable. De plus en plus, le gouvernement devra faire face à d’importantes contradictions auxquelles il doit trouver des solutions. Le débat est en train de prendre de l’ampleur, y compris au sein de la majorité gouvernementale. Nous ne restons pas en dehors et nous faisons tout pour que notre peuple s’y invite, dans un large front contre l’austérité.

 

4- Sans attendre, gagner le changement

 

Faire reculer la droite et l’extrême droite

Déjà, l’extrême droite est aux aguets pour exploiter chaque déception populaire et pour prospérer sur la peur du déclassement. Partout en Europe, on mesure avec effroi les percées qu’opèrent les mouvements qui s’en revendiquent. Dans des sociétés dévastées par la crise, l’extrême droite s’applique à pratiquer exacerbation identitaire dont la droite a aidé à créer les conditions. Se présentant abusivement comme des forces anti-système, elles développent un discours d’incitation à la haine, jouant sur la peur des individus pour les fragiliser et les conduire à abdiquer de leur humanité et leur liberté.

La droite, sonnée par la défaite, est elle aussi déjà sur le chemin du retour. En son sein, ils sont nombreux à imaginer que sur la base des thèses nauséabondes de l’extrême droite, pourra se dessiner une nouvelle alliance à même de changer radicalement les rapports de force politiques.

C’est pourquoi nous devons continuer de mener un combat offensif face à ces idées, qui ne peut se contenter d’une diabolisation. Son projet représente pour nous le plus grand des dangers, et nous ne devons avoir de cesse que de nous expliquer sur les raisons qui fondent notre rejet catégorique de l’extrême droite.

Pour nous, il s’agit bien d’un combat de classe, qui a pour ambition de faire reculer la division et de renouer les liens de la solidarité. Pour cela, nous devons trouver les moyens de toujours mieux donner à comprendre le monde et la politique ; nous devons rendre crédible la perspective de changements concrets.

Nous refusons de nous laisser enfermer dans un jeu en miroir avec le Front National, dont certains se servent pour nous marginaliser. Nous combattons les forces de la finance, qui ont diverses manières de se faire représenter en politique, dont celle-là, qui est la plus terrible.

 

Mener la bataille des idées et de la culture

Nous voulons renverser la domination idéologique et culturelle que l’on nous impose. Une domination marquée par un grand mépris du peuple dont il s’agit de faire un troupeau d’animaux dociles, uniformes et rongés par le désir d’acheter.

Dans cet esprit, nous voulons nous attaquer à l’emprise des forces d’argent sur les médias et l’information. Le formatage et la marchandisation de celle-ci, la fabrication et le matraquage d’un imaginaire conforme aux besoins du capital constituent des moyens essentiels de sa domination, et de véritables obstacles à l’expression des aspirations qui travaillent la société. Libérer les médias est une exigence majeure. Dans chacun des espaces possibles, notamment dans l’audiovisuel public, nous voulons livrer notre regard sur l’actualité et la manière dont elle est présentée. L’Humanité comme l’ensemble des organes de presse dont nous animons le développement sont des outils essentiels dans cette bataille. Nous devons également produire un nouvel effort pour investir les nouveaux moyens de communication et d’information, jusque dans leur dimension participative, avec le souci d’approfondir la réflexion et d’affronter les contradictions. Le moindre sujet est désormais prétexte à développer des visions du monde simplistes et bâties sur la réaction de l’instant. Nous devons nous en saisir pour pousser la réflexion et ouvrir d’autres perspectives. Nous devons également combattre la dictature des experts du système, dont les savants développements estampillés du sceau de l’objectivité sont destinés à clore les débats et les cheminements de pensée.

Enfin, nous voulons donner toute sa place au développement de la création et permettre une réelle appropriation des oeuvres de l’esprit en donnant un nouvel élan à l’éducation populaire. Notre expression doit y puiser les moyens de parler au coeur des femmes et des hommes, de les toucher dans ce qui fait leur vie et leur être.

Ce n’est pas en professant quelque morale que l’on luttera contre celles et ceux qui veulent étiqueter les êtres humains mais en ouvrant les pistes dont on voudrait leur interdire l’accès.

 

Faire grandir les fronts du changement

A chaque fois que nous le pouvons, nous voulons oeuvrer à rassembler toutes les forces disponibles afin d’ouvrir des brèches au changement. Sur chaque sujet, il s’agit de constituer le front le plus large pour gagner, comme nous avons voulu le faire face au Traité européen.

Le développement en cette rentrée d’un mouvement syndical et social à haut niveau revendicatif, avec l’existence de convergences nouvelles pour faire reculer les politiques d’austérité, le travail poursuivi par le mouvement associatif et culturel, doivent nous amener à approfondir encore cette rencontre avec eux et ce lien, dans le respect et l’indépendance de chacun.

Nous voulons être utiles, tout de suite, à gagner des avancées immédiates. C’est à partir des luttes qui se développent, des propositions qui grandissent et des aspirations populaires que nous pourrons dépasser les mécontentements et les déceptions pour faire mouvement.

C’est une dimension essentielle de notre combat, à travers laquelle des hommes et des femmes pourront faire l’expérience du poids de leur engagement et de leur capacité à transformer les choses. Depuis le quartier jusqu’aux questions internationales, nous voulons continuer à nous rassembler avec d’autres pour faire de l’espace aux aspirations et à créer les rapports de force qui peuvent les imposer.

 

Fenêtre 3 : La gauche et le changement en question

Des forces de gauche, le Parti socialiste avec Europe Ecologie - Les Verts, sont au pouvoir en France, et le changement n’est pas à l’ordre du jour. On nous pose la question : opposition ou majorité ? Alors que le clivage droite-gauche continue de structurer l’électorat, comment nous y situons-nous ? Quel sens recouvre aujourd’hui l’idée de gauche ? Comment se positionner face à l’impasse social-libérale en France et en Europe ? Comment redonner force à la gauche ? Comment faire grandir la révolution citoyenne ? Nous devons mieux caractériser notre démarche offensive.

 

Engager une nouvelle étape du Front de gauche

Le Front de gauche porte un immense espoir. Son irruption est un phénomène politique majeur. Il est la manifestation politique et électorale à laquelle nous sommes parvenus, avec nos partenaires, en appliquant de cette stratégie de fronts de rassemblement. Pour nous, il s’agit d’une dynamique durable qui n’est pas achevée. Depuis que nous l’avons initié, le Front de gauche a grandi, il s’est installé comme une forme politique nouvelle dans laquelle chaque organisation, chacune et chacun a sa place et se trouve respecté. C’est là que réside sa force.

Avec toutes les forces disponibles, nous voulons écrire la saison deux. Nous voulons donner un nouveau souffle à la dynamique citoyenne qu’il suscite, en permettant à un très grand nombre de femmes et d’hommes de toujours mieux s’y retrouver, notamment par le développement des assemblées citoyennes, qui prennent parfois la forme d’ateliers législatifs. Notre conviction est que ces espaces doivent fortement se développer au plus près des territoires dans les formes adaptées que décident celles et ceux qui y participent. Les fronts de lutte et les fronts thématiques sont des réseaux d'action dont nous pensons qu’il faut pousser plus loin encore l’expérimentation.

Nous voulons élargir fortement le spectre des femmes et des hommes qui se reconnaissent dans le Front de gauche, notamment parmi celles et ceux qui ont contribué à l’avènement de la nouvelle majorité gouvernementale et veulent agir pour le changement. Au-delà des campagnes électorales, nous voulons continuer à cheminer avec un nombre toujours plus important de femmes et d’hommes, inventant les conditions d’un travail en commun. C’est pourquoi nous nous proposons qu’une « coopérative » initiée par le Front de gauche puisse être le lieu où les apports et les expériences d’actrices et d’acteurs du mouvement social, associatif, intellectuel et culturel pourraient se croiser, chercher ensemble à produire du sens, et alimenter la recherche d’une nouvelle perspective politique.

Ensemble, nous sommes porteurs d’une grande ambition. En poursuivant sur le chemin où nous sommes engagés, nous voulons en faire le lieu où la politique devient, de façon de plus en plus irrésistible, l’affaire de toutes et de tous, l’affaire du peuple, contribuant à l’émergence d’un nouveau Front populaire.

Du Front de gauche, nous portons l’ambition d’en faire un grand mouvement capable de bousculer le rapport de force à gauche jusqu’à rendre majoritaires les options de transformation sociale en son sein. Une réorientation politique est la seule hypothèse pour laquelle notre parti serait prêt à participer à l’exercice du pouvoir afin d’apporter son concours à la construction du changement. Nous refusons les orientations social-libérales actuelles du gouvernement, qui conduiraient inévitablement à l'échec si elles étaient poursuivies. Ce serait une catastrophe pour notre peuple, qui remettrait en selle la droite et ferait encore grandir l’extrême droite. Nous voulons donc tout faire pour rassembler la gauche, et gagner un changement de cap pour réussir. Rien ne nous empêchera d’être ensemble la force agissante de la gauche. Il va falloir faire avec nous, il va falloir faire avec le peuple !

Afin de donner force aux exigences populaires, nous proposons au Front de gauche  d’initier ensemble la grande campagne « et vous, quels changements de société voulez-vous ? » Elle pourrait par exemple connaître un moment fort à l’automne prochain avec des Assises du changement.

 

Fenêtre 4 : L’avenir du Front de gauche en question

Nous voulons renforcer le Front de gauche. Des débats le traversent sur sa façon de grandir. Nous n’avons pas toujours la même appréciation des résultats de la séquence électorale passée, de notre stratégie, de notre vie commune, des propositions à porter, des conditions de l’élargissement de cette dynamique. C’est naturel. C’est même une richesse pour donner de la force au mouvement. C’est pourquoi nous voulons engager un débat sans tabou, toutes et tous ensemble, sur l’ensemble des dimensions concernant l’avenir du Front de Gauche.

 

Préparer les prochaines échéances électorales

Nous allons affronter en 2014 deux échéances électorales majeures : avant les européennes viendront les municipales. Et plus tard, en 2015, les élections cantonales et régionales.

Face aux ambitions affichées de la droite et de l’extrême droite, pour chacune de ces échéances, nous voulons rassembler le plus largement possible sur des projets ambitieux qui placent chaque institution en position de répondre aux besoins.

Les communes sont un pilier essentiel de notre République. Une bataille est engagée pour refuser la casse de la démocratie locale : tout en poussant les feux de coopérations choisies, les communes doivent gagner en liberté d’action et en responsabilité. Elles sont de formidables espaces de citoyenneté, de services publics, de culture, de vivre ensemble.

Les communistes sont engagés dans l’action municipale, souvent au sein de majorités de gauche constituées sur des projets. Partie prenantes d’aventures humaines et de l’histoire locale, ils veulent continuer à être utiles au plus près des femmes et des hommes et continuer à leur rendre le pouvoir. C’est pourquoi nous décidons de lancer partout des appels à de larges rassemblements en commençant dès aujourd’hui à construire les contenus qui guideront notre action avec les habitantes et les habitants. C’est avec elles et avec eux que nous voulons créer les conditions de nouvelles conquêtes politiques. Partout, nous entendons ainsi renforcer et augmenter notre influence, en faisant la démonstration sur le terrain qu’une autre pratique et une autre ambition politique sont possibles. La présence d’élu-es communistes au sein des assemblées municipales est un point d’appui essentiel dans les batailles politiques de notre parti. Nous abordons ces élections dans un esprit de conquête, pour mettre en responsabilité plus d’élu-es communistes encore.

La force du Front de gauche sera un atout important, pour aller vers les rassemblements les plus larges possibles à gauche, avec la volonté de faire échec aux appétits de la droite et de l’extrême droite. Ces échéances pourront être l’occasion d’ouvrir des perspectives de sortie de l’austérité et de changement. En ce sens, nous envisageons de tenir un forum national de la démocratie locale, des services publics et des territoires.

 

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