Bagnols sur Cèze devient "Black-gnols sur Cèze", tribune de Michel Tortey, secrétaire de la section PCF du Gard Rhodanien

  Ça y est, c’est parti pour une semaine : Bagnols sur Cèze devient « Black-gnols sur Cèze » ! En effet avec l’ouverture du Zion Garden qui précède celle du Garance Festival, notre ville du Gard rhodanien prend des airs de Kingston.  

Pendant cette semaine la population va augmenter de façon considérable, donner un dynamisme au commerce local et des airs de station balnéaire à notre cité.

Ces touristes sont pour la plupart des jeunes venus de partout et d’origines diverses. A tel point que Bagnols change de physionomie, les commerces ont tous des terrasses garnies, les rues piétonnes sont très fréquentées, bref il y a beaucoup de vie… pour la plus grande satisfaction de tous.

Les soucis de santé de Nelson Mandela puis son 95eme anniversaire sont venus rappeler la question « noire ». Devenu icône de son vivant tout le monde essaye de récupérer la personne de Nelson Mandela, y compris l’extrême-droite…, on se souvient que Jean-Marie Le Pen avait qualifié « Madiba » de terroriste.

Nous pouvons, nous, communistes nous enorgueillir d’avoir été un vrai soutien historique à l’époque où il était en prison et participer à maintes manifestations pour réclamer sa libération et la fin de l’apatheid. Nous n’appartenons pas à la catégorie de ceux qui arrivent après la bataille et cherchent à récolter les lauriers !

L’élection aux Etats-Unis de Barack Obama est un héritage indirect de l’action de Mandela mais elle cache encore bien des inégalités. Ces jours-derniers  l’acquittement de l’assassin du jeune noir Trayvon Martin tué par une vigile en est un exemple. Les USA ont beaucoup de progrès à faire en matière de justice et le cas du journaliste noir Mumia Abu-Jamal injustement condamné à mort et qui est depuis 30 ans dans le couloir de la mort en est une des nombreuses preuves.

Nous sommes-nous éloignés de Bagnols par ce propos introductif ? Pas du tout. Pour ce qui est de Mandela nous souhaiterions qu’une rue ou un établissement public porte son nom dans notre ville. Pour Mumia Abu-Jamal, notre camarade Gisèle Coutaud pendant le festival de reggae poursuivra son travail de pédagogie pour informer sur le cas de Mumia. On trouvera par exemple et à son initiative des tee-shirts à son effigie dans certains commerces bagnolais. Et pour ce qui est des festivaliers de couleur nous aimerions que leur présence amène certains à plus d’ouverture et de tolérance. Dans cette ville qui a donné aux présidentielles de 2012, 25,41 % des suffrages à Marine Le Pen, nous appelons les bagnolaises et les bagnolais à une réflexion sur l’acceptation de l’autre. La présence de cette jeunesse est un moment pour le faire. Il est illusoire de croire que Bagnols (comme le reste du monde) restera comme il était il y a 100 ans. Les progrès des moyens de communication et de transport, la mondialisation, les crises financières font que, de plus en plus les populations vont échanger, il faut l’accepter et travailler à un meilleur vivre ensemble.

Certains qui attisent les braises et qui veulent conduire une liste « bleu marine » aux municipales de 2014 mais qui ont un commerce de bouche auront-ils des scrupules à remplir leur caisse avec l’argent de « jeunes » qui n’ont pas l’air de « français camemberts » ?

Il ne faut pas qu’il y ait pendant cette semaine, d’un côté les festivaliers et de l’autre les autochtones, il faut que les gens se mêlent, échangent. Le festival Off du Garance Festival peut permettre notamment à nombre d’entre nous de découvrir cette culture à travers certains événements, d’aller à la rencontre de notre jeunesse. De même quand la culture aura replié sa musique il conviendra que tous les bagnolais vivent ensemble en bonne harmonie.

Ayons la « cool-attitude » et bon festival à tous.

Gisèle Coutaud, l'an dernier au Cinéma "le Casino" sensibilisait les jeunes à la situation de Mumia.