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25 novembre 2008 2 25 /11 /novembre /2008 00:22


La presse sans doute trop occupée à épier les petites phrases, les rumeurs, la mascarade du PS de la comédie tragique pour la démocratie et la bataille des idées n'a pas daignée venir assister à notre conférence, ni répondre à notre invitation à un point de presse. 

Il est vrai que parler pendant des jours et des jours du vote, de la guerre de chefs, sans pratiquement jamais parler du fond permet d'éviter de parler de la crise, de ses causes, de ses conséquences, des abus du patronat qui saute sur l'occasion pour exploiter un peu plus les salariés, délocaliser, mettre au chômage technique ... et surtout populariser des voix qui proposent d'autres chemins, d'autres solutions.... L'absence  des quotidiens locaux, complices du capitalisme  et de l'idéologie dominante n'est pas anodine....Tout comme leur couverture assidue des réunions du NPA en construction ( Une photo des 6 participants àune réunion et un article dernièrement dans Midi Libre .) Il est vrai que le choix de NPA et la LCR  aux européennes de faire cavalier seul malgré l'appel lancé par le PCF à un front progressiste sert les intérêts de ceux qui sont aux commandes de la plupart des médias!! 

Avec des débats, certes quelquefois passionnés, mais toujours respectueux, constructifs, sans préoccupation d'égo et de pouvoir personnel, un seul souci durant la conférence de la section: être le plus efficace possible pour s'opposer aux mauvais coups du capitalisme dont   la droite et le Medef ne sont que les outils. S'opposer mais aussi construire une alternative responsable, rassembleuse, soucieuse de se mettre au service des exploités et dominés tel ont été les préccupations des communistes loin du triste spectacle offert par les dirigeants du PS que nous ne confondons pas avec les militants sincères pour la plupart et dont nous comprenons le désarroi car nous en cotoyons beaucoup dans les luttes, les forums et avec lesquels nous avons beaucoup travaillés et appris lors des collectifs anti-libéraux.


Participants: 30,  (représentants des cellules et villages de la section)

Invitée: 1   

Excusés: 10.

16 interv
entions dans le débat général.
37 interventions dans le débat sur les amendements


1 voeu adopté:


"La base commune, par le fait qu’elle a été rédigée avant le paroxysme de la crise économique et que des éléments intéressants se trouvaient dans les autres contributions, montre ses limites.

Il  nous apparaît donc indispensable que le texte définitif soit amélioré, actualisé et beaucoup plus ambitieux."


Pour:  27 voix.


4 amendements adoptés:


 

N°1:

3 èmè partie « Un parti démocratique où les adhérents sont souverains »

Réécriture des lignes 1055 à 1059.

"Mieux assurer la cohérence et l’efficacité du travail des communistes et des directions à tous les niveaux quand les décisions majoritaires sont prises et qu’elles deviennent donc le bien commun des communistes.

Le fonctionnement des directions à tous les niveaux devra être modifié en ce sens."

 

Adopté par 27 voix.

 

N°2:

2ème partie « Un nouveau projet, un

nouveau chemin pour le changement. »

Ligne 481

Dans le chapitre « Un nouveau mode de développement », terminer le  2ème paragraphe aynat trait au nouveau mode de production à « développement écologique ». Supprimer en fin de ligne : «  plus économe en énergies et en ressources ».

 

Pour: 23 voix , Contre: 4.

 

N°3:

3ème partie : » un parti ancré dans les enjeux contemporains et le débat d’idée »

Création de texte : ligne  936 bis

 

Il faut faire plus que « d’ouvrir les portes », il s’agit de proposer une autre voie avec un autre chemin et de construire avec d’autres le communisme de demain. L’affirmation que le communisme saura évoluer vers toutes celles et ceux qui partagent notre idéal n’est pas aveu de faiblesse mais la certitude que nous avons confiance en nous même et en nos idées communistes.

Pour: 26 voix,  Abstention: 1.

 

N°4:

3ème partie : » un parti ancré dans les enjeux contemporains et le débat d’idée »

Création de texte : ligne 945 bis

Nous réaffirmons la nécessité que la référence idéologique au marxisme inspire et traverse la pensée et les actions des communistes car il garde toute sa force pour comprendre le monde et parce que les exigences sont il est porteur ont plus que jamais de sens.

 

Pour 26 voix, Abstention: 1.


1 amendement dont l'examen en conférence départementale est demandé  compte tenu du travail important d'étude, de réflexion et de propositions qu'il représente.

lire amendements 1ère partie

lire amendements 2ème partie

1 amendement refusé:


Proposition de changer le titre « Vouloir un nouveau monde le construire au quotidien » par « Construire au quotidien le mouvement communiste »

 

 Pour : 4, Contre : 8 , Abstentions : 12, Refus de vote : 3


La base commune modifiée  par les  amendements adoptés par la conférence a été adoptée par 25 voix et 2 abstentions.

La conférence a élu un nouveau
comité de section de 21 membres :
(3 entrants et 6 sortants qui ne se représentaient pas)
6 femmes,

1 moins de 25 ans,

12 actifs,  


10 retraités,

1 cadre, 1 chef d'entreprise,  8 ouvriers, 1 vigneron, 5 enseignants, 5 ETAM,

5 élus dont un maire, 3 élus majoritaires ( adjoint, vice président de communauté, conseiller délégué) , 1 élu d'opposition.


Le secrétariat de la section est composé de 4 membres:


Michel Tortey, Secrétaire,

Elian Cellier, Communication,

Jean-Marie Daver, Finance,

Jacques Pongy, Organisation,






Comme à chacune des initiatives du PCF le souci d'éducation populaire, d'enrichissement culturel avec la présence d'un assortiment de livres de la Librairie Diderot de Nîmes




 
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25 novembre 2008 2 25 /11 /novembre /2008 00:21
Projet de base commune de discussion

adopté au conseil national des 5 et 6 septembre 2008

 

 

VOULOIR UN MONDE NOUVEAU,

 CONSTRUIRE AU QUOTIDIEN

LE MOUVEMENT COMMUNISTE

 

En rouge les amendements et en bleu commentaires.

 

INTRODUCTION

Nous avons une conviction : dans la phase critique que traversent notre monde, notre pays confronté à la politique brutale de Nicolas Sarkozy, les forces de gauche et notre propre parti, nous ne relancerons pas un nouvel espoir de changement en nous contentant de ravaler la façade. (cette première phrase est réductrice en nommant que Sarkozy et en ne disant pas où en est le siècle qui s’ouvre)  Le capitalisme nous conduit dans une catastrophe planétaire sociale, économique, guerrière, humanitaire et écologique appuyée par une réduction des libertés et un développement des intégrismes. Les solutions réformistes n’ont pas répondu aux espoirs et aspirations des peuples et n’ont fait que renforcer le capitalisme en le gérant loyalement et ont participé au glissement idéologique à droite des sociétés.  Pour toutes celles et ceux qui aspirent à construire un autre monde, le temps est venu de repenser le changement  (quel changement/langue de bois ? C’est un congrès des communistes qui s’interrogent sur leurs idées) communisme, d’en redéfinir le sens dans les conditions du XXIème siècle, d’inventer les voies et les moyens de ces transformations dans le monde tel qu’il est devenu et par ce que le communisme est un mouvement qui vise à l’abolition de l’état des choses existant pour s’émanciper des aliénations. Bien des voix, bien des événements, bien des échecs subis nous invitent au renoncement. Ce n’est pas notre choix (pourquoi ?) car l’histoire des émancipations est tendancielle : les reculs présents ne doivent pas masquer les conquêtes passées et les potentiels réels. Mais nous sommes lucides : sans une ambition politique collective, partagée dans notre société, pour formuler un projet d’émancipation de notre époque, sans le rassemblement des forces susceptibles de porter ce nouveau projet, la contestation du système capitaliste mondialisé, les tentatives de s’en libérer resteront condamnées à des échecs répétés.

Le chantier est immense, mais il n’attend pas. Il y a urgence (à quoi ?) à construire le communisme aujourd'hui comme réponse au défis de notre temps. Le peuple souffre durement de l’état du monde et de la politique mise en œuvre par Nicolas Sarkozy et le Medef. Il cherche à retrouver espoir en l’avenir sans avoir le sentiment que la politique lui permette aujourd’hui de trouver les réponses. Nous voulons contribuer, avec lui, à lever ces interrogations.

Pour les communistes, (que veut dire cette prétention ? simplement membre du PCF ou adepte d’une théorie sociale – comment ouvrir le parti avec ce nous ?  ) qui fondent leur engagement sur l’ambition de dépassement du système capitaliste et de toutes les aliénations du monde actuel,  l’essence de notre combat est questionnée. Nous sommes à un moment charnière. L’enjeu est sans conteste d’entrer dans une nouvelle étape de notre histoire (cela on le sait, mais quel histoire, celle qui se fait en dehors de nous et celle que nous voulons construire ?) communiste. Sans partir du néant, (eh oui puisque les émancipations sont tendancielles et égrenées de luttes et conquêtes !)  nous visons donc avec ce congrès l’engagement dans un important travail de refondation de nos analyses, de notre projet, de l’avenir de notre parti.

Nous sommes face à quatre défis (mettre sur le même plan ces quatre défis me n’est pas juste on ne peut pas dissocier le 1er et le 2ème Sarko est le produit du première. Idem pour les deux autres. Le contenu de la gauche ne dépend pas de la gauche mais du poids des idées communistes dans la société. Aux USA la gauche existe, en Angleterre et dans de nombreux pays, mais son contenu politique flirte avec la droite (voir gouverne avec la droite) faute de communisme. Il n’y a pas quatre défis, il y en a un celui du communisme pour répondre aux trois points soulevés.) 





 

Nous voulons relever ces défis et nous en mesurons la difficulté. Nous ne le ferons pas seuls. Nous ne résoudrons pas tous les problèmes qui sont devant nous d’ici notre congrès, mais nous voulons nous donner un cap clair pour avancer et travailler, pour pouvoir parler, agir sans attendre, construire un nouvel espoir avec toutes celles et ceux qui, comme nous, souhaitent ne pas se résigner au monde actuel et en France à la politique du pouvoir de droite en place. Nous voulons faire vivre l’utopie communiste car elle puise sa crédibilité dans la lutte de classe actuelle (avec la crise actuelle cela pourrait m^me être plus développé).

**************

UNE NOUVELLE EPOQUE, UN AUTRE MONDE

 

Le monde dans lequel nous vivons désormais appelle-t-il et permet-il encore la mise en oeuvre d’un projet de changement dans notre pays ? De la réponse apportée à cette question dépend en grande partie la crédibilité du combat que nous menons. Or, si chaque individu a désormais conscience que son avenir dépend peu ou prou de ce qu’on appelle la mondialisation, celle-ci est majoritairement vécue comme un obstacle majeur à un tel projet de changement. C’est l’une des principales difficultés auxquelles nous nous heurtons.

Pour notre part, nous ne pensons pas que la mondialisation, qui est devenue notre quotidien, qui peut donner espoir ou effrayer mais est et restera notre réalité, ferme la porte à des changements émancipateurs. (Soyons combatifs) Au contraire, revitaliser la solidarité de nouvelles luttes internationales, peut être une chance (ce ne sera pas le fruit du hasard mais des luttes) opportunité de progrès immense, de mise en commun inédite pour l’humanité. Le processus de mondialisation actuel a été et demeure piloté par les exigences d’un capitalisme financier et ultralibéral ultra-réactionnaire qui soumet la nature et toutes les activités humaines, le vivant lui-même, à la recherche exclusive du profit. C’est l’obstacle à lever.

Nous puisons aujourd’hui dans une analyse communiste renouvelée (laquelle ??) et actualisée de l’état du monde la conviction qu’un autre mode de développement, une autre conception du développement humain sont nécessaires et possibles. Mais les combats à mener doivent partir des expériences du mouvement social passé riche d’acquis théoriques et sociaux et des réalités d’aujourd’hui. non d’un monde qui a vécu. (ne pas jeter le bébé avec l’eau sale du bain)

Nous avons changé d’époque et sommes entrés dans une véritable mutation de civilisation (oui mais elle tombe pas du ciel). Nous vivons une phase nouvelle de la concentration du capital au niveau planétaire qui se traduit par un état du monde en transformation permanente, très instable, une nouvelle période historique marquée par une accumulation de crises et de processus de transformations dans tous les domaines qui sont autant de défis pour le monde et pour l’humanité, par une crise financière qui va renforcer la concentration du capital accompagnée le plus souvent par les pouvoirs politiques. Notre période est à la fois en capacité comme jamais dans son histoire de satisfaire les besoins des peuples et de les plonger dans le chaos capitaliste. Une fois de plus l’issue dépend de l’intervention des peuples.  Ne pas le voir, se tromper d’époque, c’est apparaître, même à notre corps défendant, comme les défenseurs des acquis d’un monde perdu, plutôt que comme les porteurs des potentiels du monde nouveau qui cherche à se construire. C’est surtout ne pas agir sur les bons leviers, les lieux de pouvoir qui décident réellement de l’avenir, les représentations qui façonnent les consciences.

Quels sont, à grands traits, quelques-uns des enjeux de ce nouvel état du monde sous domination capitaliste ?

Révolution informationnelle (bataille des idées), technologique (outils de production) et révolution des connaissances.

Révolution informationnelle, biogénétique, nanotechnologies… La croissance exponentielle des nouvelles technologies de l’information et de la communication, leur diffusion dans la société, le nouvel âge dans lequel sont entrées les connaissances bouleversent notre quotidien. Ces révolutions accroissent de façon spectaculaire les capacités d’expression et de création des êtres humains, qui n’ont jamais eu autant de possibilités d’agir sur leur milieu de vie, pour le meilleur comme pour le pire. Les problèmes éthiques soulevés, les choix de civilisation sont considérables. L’accélération de ces changements bouleverse en continu le travail, les technologies, les sciences, les produits, la consommation, les rapports au territoire et à la nature, change la structure, l’organisation, la localisation des activités salariées, déplaçant le centre de gravité des chaînes de fabrication vers les bureaux d’étude. La création de richesse dépend de plus en plus de l’appropriation des connaissances, des savoirs, des compétences et la maîtrise de ces réalisations industrielles (appropriation des moyens de production).  Cette révolution transforme les rapports de production, les rapports sociaux, en appelle de nouveaux.

Avec ces révolutions transformations profondes (ou alors préciser révolution capitaliste, mais cela sonne mal, gardons la révolution pour nous, car en fait le capitalisme n’est pas en révolution mais dans un processus d’accumulation), les besoins et les possibilités d’intervention et d’association des producteurs que sont les salariés sont plus grands que jamais. La tendance à la prédominance des activités informationnelles accroît les exigences de partage, ouvre des champs immenses au développement et à la mise en commun des capacités créatrices des salariés et des individus, ce que Bill Gates nomme avec mépris le « communisme informationnel » ( On n’a pas d’autres références du côté des penseurs marxistes !!!). Elle accroît considérablement la productivité et les potentialités industrielles et doit permettre une élévation importante des salaires et pensions car comme le disait Marx « La distribution des moyens de paiement devra correspondre au volume de richesses socialement produites et non au volume de travail fourni » Cela exacerbe les antagonismes capitalistes, en créant des conditions objectives de son dépassement. Mais le capitalisme, lui, tente d’exploiter cette révolution dans le seul but d’accroître la rentabilité financière des capitaux et sa concentration, organise le partage des savoirs sous le contrôle des multinationales pour faire « rendre plus de valeur aux actionnaires », capte et asservit les intelligences sans diffuser les pouvoirs, bride, verrouille, domine, contrôle, instaure les péages, marchandise. Le partage et la mise en commun de ces potentiels contre leur confiscation capitaliste sont un des grands enjeux du XXI ème siècle. 

Nouvelle phase de la mondialisation capitaliste   (l’histoire de l’économie est une histoire de la mondialisation, mais elle n’a pas toujours été capitaliste) de la concentration du capital.

La domination capitaliste s’intensifie et s’étend à toute la planète, à tous les champs d’activité humaine. C’est l’autre dimension structurante de l’actuelle mondialisation. La libéralisation des mouvements de capitaux a permis la mondialisation d’un capitalisme financiarisé à outrance, piloté par l’exigence de rendements financiers exorbitants, poussant à la surexploitation des mains-d’œuvre, à leur mise en concurrence exacerbée. La déréglementation financière et commerciale a poussé une ultralibéralisme déréglementation forcenée des échanges, une mondialisation des processus mêmes de production, au service des plus grands groupes capitalistes transnationaux, poussant à la marchandisation de toutes les activités humaines, à une mise en concurrence planétaire des salariés, à la privatisation des services publics, au recul des souverainetés économiques et alimentaires, mais aussi à une interdépendance accrue de toutes les économies. Les grandes organisations internationales, comme le FMI, la Banque mondiale, l’OMC, ont été transformées en instruments de ces processus de domination et de concentration du capital.

Cette mondialisation sous domination capitaliste creuse des inégalités redoutables entre pays et régions du monde, comme au sein de chaque pays. La contre-offensive néo-libérale ultra-réactionnaire, qui a pris forme dans les années 80 et 90, doit faire face à une critique grandissante de la domination des marchés et des institutions chargées de les « réguler ». Elle génère des ravages sociaux, écologiques et sociétaux grandissants, des contradictions explosives et des inquiétudes sur le devenir même de la planète. D’autant que le fait nouveau de ces dernières années est l’enchaînement des crises, financière, énergétique, environnementale, alimentaire,  (ne pas oublier la culture qui accompagne la bataille idéologique et l’intensification de l’exploitation) l'appauvrissement culturel et son uniformisation, avec la résurgence d’« émeutes de la faim », affirmant et amplifiant une crise systémique de longue durée. Face aux nouveaux défis de l’humanité, le mode de développement capitaliste éprouve les limites historiques de son efficacité. Le capitalisme présentait sa globalisation comme la fin de l’histoire. Son incapacité à assurer l’avenir du développement humain est aujourd’hui criante.

L’avenir de la France (celle de M. Thiers ou celle des mines, celle de Boloré ou celle des SDF ?)  du peuple français est en jeu.

Dans ce processus de mise en concurrence (de quoi de qui ?) du monde du travail à l’échelle du monde et de redéploiement du capital, l’avenir du peuple français est doublement mis en jeu : parce que des acquis sociaux, démocratiques, culturels, marquants de l’histoire (histoire n’est pas neutre) du mouvement social, empreints des valeurs issues de nos luttes révolutionnaires et de transformation sociale République (liberté, égalité, fraternité) sont menacées d’être mis en pièces ; parce que les forces capitalistes de notre pays ont décidé non plus de composer avec ces acquis mais de tourner la page et de les liquider pour se jeter à corps perdu dans la compétition capitaliste mondialisée. La politique de Nicolas Sarkozy dans des rapports de force défavorables idéologiquement et de lutte ( la politique de Sarkozy est le produit de rapports de forces) marque de ce point de vue une rupture. Code du travail, Sécurité sociale, services publics, école publique, enseignement supérieur et recherche publique, laïcité, libertés publiques, création culturelle, institutions républicaines, ouverture au monde… tout ce qui participe à l’émancipation de notre peuple est sur la sellette. L’avenir du peuple française est aussi en question dans la crise très profonde qui est celle de toute la construction européenne, crise de projet, de confiance et de crédibilité. 

Ce sont non seulement les couches populaires, mais la grande majorité de la population qui est menacée par l’insécurité sociale. Les grands groupes français ou franco-européens les multinationales détruisent désormais plus qu’ils ne contribuent au développement de l’emploi et de la ressource fiscale en France, fondant à l’instar des groupes transnationaux leurs stratégies financières sur la mise en concurrence des travailleurs territoires, (un territoire en lui même est rien) le pompage des aides publiques, des fiscalités à bas coût qui asphyxient nos finances publiques.

Ces politiques et ces stratégies tournent le dos au développement national, à la construction d’une Europe de progrès, à l’atout que pourrait justement représenter l’engagement de notre pays dans un mouvement de transformation sociale à l’échelle européenne et mondiale.

Un salariat mondial en plein bouleversement.

Les transformations du capitalisme étendent le champ des dominations mais aussi celui des résistances. Le mouvement de « salarisation » des populations actives se généralise à tous les pays. Ce mouvement est marqué par de profondes contradictions. La crise ( a force d’utiliser le mot cris eà tous propos il n’a plus de sens et d’origine il est banalisé) Les mutations du travail, de sa finalité est une dimension importante, notamment dans des pays comme le nôtre, où la financiarisation malmène l’entreprise et le travail, où l’intensification de l’exploitation provoque stress et souffrances grandissants. Cela s’oppose aux potentiels de rapprochement des salariés, à leurs aspirations croissantes à être correctement payés, à être respectés, à se former, se cultiver,  évoluer, à intervenir dans les gestions (il n’y a pas de fatalité aux mutations) faute de perspective politique lisible et crédible pour répondre à leur exploitation

Si des luttes sociales et politiques mettant en cause les conditions de l’exploitation mondialisée se développent dans de nombreuses régions de la planète, si la formule « prolétaires de tous les pays, unissez-vous » n’a jamais été autant d’actualité, le capital a beaucoup d’avance sur les salariés en la matière. La mise en concurrence, le chômage, la précarisation qui accompagnent l’extension du salariat constituent de puissants facteurs de division des milieux populaires. La conscience des intérêts collectifs recule ou se cherche face à des puissances capitalistes qui en se mondialisant semblent s’être mises hors de portée des luttes, d’autant plus que les convergences internationales (le capital lui converge et pas nous ????) de transformation sociale progressistes, même européennes, demeurent balbutiantes. Le rejet de la mondialisation peut fort bien aller de pair dans ces conditions avec le développement d’égoïsmes individuels ou catégoriels, de nationalismes ou de communautarismes qui apparaissent faute de mieux comme la seule manière de se protéger et de ne pas perdre ses acquis ou ses valeurs dans la compétition mondiale. ( Il faut intégrer la situation nouvelle de crise financière et probablement plus développer et affiner que ceci) La crise financière qui va frapper durement les peuples et qui s’accompagne par des « nationalisation » des pertes au nom de la défense de l’épargne populaire et de l’emploi, alors qu’il s’agit d’une intervention politique pour restructurer le capital, peut conduire au renforcement des idées sociales démocrates « d’encadrement » du capitalisme. La période dans laquelle nous sommes entrés nécessite donc un énorme travail politique et idéologique de mobilisation et de solidarisation solidarité des salariés et des peuples (oui mais pour quel perspective ?) pour ouvrir un horizon communiste possible.

Une crise très profonde des modes de développement (les modes de développement ne sont pas neutres) capitaliste.

Notre époque est aussi celle d’une prise de conscience que l’avenir même de la planète est menacé si on continue comme cela. Un productivisme aveugle, obéissant prioritairement aux lois du profit, gaspille les ressources naturelles, met gravement en cause les écosystèmes et la biodiversité, et est aujourd’hui responsable d’une augmentation considérable des émissions de gaz à effet de serre. Les désastres climatiques touchent en priorité les plus pauvres de la planète. Le pillage des ressources naturelles qui s’est accéléré ces dernières décennies aiguise les conflits pour leur appropriation. Crises sociale, financière, écologique, crises du travail, de l’emploi, de l’énergie, de l’eau, de l’alimentation, de la consommation, crises démographique, urbaine, démocratique s’aggravent et se nourrissent les unes les autres. Une conviction s’affirme que ces crises appellent d’autres avancées de civilisation, qui non seulement remettent en cause les modes de production et d’échange capitalistes, la financiarisation de l’économie, la recherche effrénée du profit, mais au-delà l’ensemble des rapports de domination, d’exploitation et d’aliénation qui gouvernent le monde, les êtres humains et leur environnement (pas seulement la nature : habitation, la culture, la production…) la nature depuis des millénaires.

Il s’agit d’inventer un mode de développement humain durable, non productiviste, susceptible de préserver la planète pour notre génération et celles qui viennent tout en maintenant et en poursuivant l’ambition d’égalité et de justice sociale. Le capitalisme n’est pas ce système d’avenir. Le temps court des profits est incompatible avec le temps long des écosystèmes. Le dépassement de la crise écologique ( ???? c’est quoi ce dépassement de la crise écologique. On peut dépasser un système (le capitalisme) mais pas une catégorie. L’écologie n’est pas en crise elle est en danger de part la crise du capitalisme, comme quoi on met le mot crise à toutes les sauces oubliant les racines du mal le capitalisme)  devient un élément majeur de la transformation sociale.

Révolution des consciences et nouveau rapport au monde.

Dans la mondialisation, les rapports au temps et à l’espace se transforment. Les migrations humaines s’amplifient, charriant le brassage des cultures et le choc des inégalités. Les forces capitalistes s’emploient à imposer leur vision du monde et leurs valeurs. La mondialisation a pris des formes d’ « occidentalisation » du monde avec des stratégies et des processus néo-impérialistes d’hégémonie économique, sociale, culturelle, idéologique.

Une culture de guerre permanente,  la fameuse thèse du «  choc des civilisations », avec en effet miroir l’irruption de l’intégrisme et du fondamentalisme instrumentalisant les questions des identités, des religions, nourrissent de prétendues oppositions civilisationnelles entre des « communautés » présentées comme antagoniques, avec comme corollaire des affaiblissements démocratiques, un recul des valeurs universelles d’émancipation humaine, un refus mutuel de la reconnaissance légitime de la diversité culturelle et au bout du compte d’une communauté de destin pour des avancées communes de civilisation.

Malgré cela, l’aspiration à des valeurs de progrès et de solidarité a cependant résisté et de nouvelles aspirations à l’émancipation ont émergé. La conscience sociale de l’unicité du monde a véritablement progressé.

Dans ce chahut des consciences, des sentiments très contradictoires cohabitent, d’autant que d’autres interrogations essentielles ont surgi sur la responsabilité humaine dans le devenir de notre civilisation : sur la notion de progrès, sur la place de l’individu, sur les enjeux éthiques, démocratiques, sociaux, écologiques, culturels et scientifiques : un nouvel universalisme perce dans la mondialisation.

Nouvelles conflictualités.

Nous vivons un état du monde issu d’une transformation radicale du système des relations internationales depuis la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’Union soviétique il y a quelque vingt ans. Les Etats-Unis ont cherché une hégémonie sans rival dans une logique de guerre permanente – dite « guerre contre le terrorisme » - qui a pris toute sa dimension après le 11 septembre 2001. Mais cette stratégie néo-impérialiste, qui se heurte aux réalités d’un monde beaucoup plus complexe que la rhétorique idéologique utilisée par George Bush, débouche sur un fiasco en Irak et en Afghanistan. Elle nourrit une impasse dramatique dans le conflit israélo-palestinien où l’injustice choquante subie par le peuple palestinien alimente les tensions dans toute la région et au-delà.

La confrontation russo-américaine dans le Caucase vient brutalement d’exacerber les tensions en aggravant les risques pour la sécurité internationale. Cette situation inédite depuis la fin de la guerre froide rappelle à tous, aux forces progressistes en France et en Europe, l’importance d’une mobilisation politique et citoyenne pour la paix à la hauteur des dangers et de ces nouveaux enjeux.

Dans ce monde où les dépenses militaires atteignent à nouveau des chiffres  records, les Etats-Unis restent dominants, mais, en dépit d’une puissance inégalée, ils ne sont plus en capacité de maîtriser à leur guise les relations internationales. Aussi, ils essayent comme jamais d’embarquer les puissances moyennes, comme celles de l’Union européenne et l’ONU, (grave oubli :!!!) sous l’étendard de l’OTAN, dans leur logique de guerre.

En même temps, de nouvelles puissances riches de milliards d’êtres humains et de très anciennes civilisations, Chine, Inde, Russie ( ???? l’URSS était la seconde puissance mondiale, elle n’émerge pas, ou il faut dire dans quoi ils émergent), Brésil…, émergent dans les échanges internationaux. L’hégémonie occidentale dans l’histoire du capitalisme est en question. Même profondément déstructurés par la poussée du capitalisme néo-libéral financiarisé, les pays d’Afrique contestent désormais les relations de domination qui les étouffent. En Amérique latine, les changements politiques expriment des résistances croissantes (incroyable que l’on développe pas plus alors que des expérimentations nouvelles – pas des modèles – peuvent être un apport important dans un horizon bouché pour les communistes)  et construisent des politiques émancipatrices ouvrant des perspectives nouvelles capables d’apporter des réponses à la domination capitaliste.

Aux anciennes oppositions Est-Ouest et Nord-Sud, succède une autre configuration mondiale marquée par l’exacerbation des concurrences, des contradictions et des rivalités de puissances entre capitalismes, par des tensions protectionnistes, des nationalismes, des guerres économiques violentes, des conflits politico-religieux, des guerres civiles dans des Etats déliquescents, des terrorismes… Le nouvel état du monde a produit une véritable mutation de la conflictualité internationale.

Au cœur des désordres de ce nouveau monde, l’Union européenne devient un enjeu essentiel, et c’est notamment faute de refonder son projet et ses relations au reste du monde, qu’elle connaît une crise qui ne cesse de s’aggraver.

Paix, sécurité et développement sont donc aujourd’hui des défis planétaires qui ont partie liée. Tout commande d’agir tout à la fois pour favoriser les conditions d’une maîtrise démocratique, publique et multilatérale du développement sur le plan mondial ; pour relancer le désarmement (un sujet aussi important mérite mieux que le mot désarmement il faudrait un chapitre et des idées fortes) la démilitarisation de la planète, par un désarmement nucléaire qui doit commencer par celui unilatéral de la France ; pour réunir les conditions sociales qui rendront solides la sécurité, la démocratie et la paix ; pour obtenir des changements profonds des politiques et de la conception de l’Union européenne. 

Des conditions de luttes sociales et politiques transformées.

Dans ce processus extraordinairement contradictoire qu’est la mondialisation, la bataille fait donc rage en tous domaines pour faire prévaloir ou bien des logiques de dominations renforcées, ou bien des issues d’émancipation. Le cours de la mondialisation n’est pas joué pour toujours, mais les conditions du rassemblement de celles et ceux qui ont intérêt à se libérer des rapports d’exploitation sont transformées.

Les forces du capital ont marqué des points. Elles ont déployé ces dernières décennies et déploient chaque jour des efforts gigantesques pour mettre les bouleversements à l’œuvre au service de leurs intérêts, pour construire des rapports de force qui accroissent leurs dominations et en faire de véritables verrous au changement. Tout est fait ( un peu de précision ne fait pas de mal au contraire) Elles font tout avec une social-démocratie acquise au système capitaliste pour faire grandir l’idée que les solutions collectives sont inefficaces et le plus souvent dangereuses. Les valeurs de l’argent sont promotionnées. Les nouvelles exigences de chaque personne humaine sont dévoyées en individualisme sans foi ni loi. L’égoïsme (individuel, communautaire, nationaliste) dispute le terrain aux besoins de mise en commun, en proportion des divisions attisées entre les peuples et les salariés, par exemple entre « assistés » et « méritants », et  du renoncement à espérer peser sur le cours des choses. La puissance de circulation de l’information et la marchandisation culturelle sont mises au service de la normalisation de la pensée et des consciences.

Mais, là encore, le mouvement n’est pas linéaire. Depuis les années 90, des peuples réagissent aux dégâts de ce capitalisme financiarisé et mondialisé. Les luttes se développent, parfois importantes. Comme pour le CPE en France, elles connaissent de premiers succès très significatifs. Le rejet croissant de la mondialisation capitaliste pousse partout (en Amérique latine, en Europe, sur tous les continents) à chercher à construire des solutions politiques, des solidarités nouvelles. Le mouvement altermondialiste en témoigne à sa manière. Les « non » français, néerlandais et irlandais en Europe aussi d’une autre manière. Dans tous ces mouvements pointe le besoin d’alternatives qui pour le moment ne trouvent pas leur chemin.  

Cette crise des alternatives politiques affaiblit les forces de progrès. La faillite (Parler de faillite de ce qui représentait le « communisme » - qu’on le veuille ou non - c’est condamner le communisme, d’ailleurs c’est un élément déterminant de nos difficultés planétaires. Là aussi le sujet mérite un développement critique au sens marxiste) L’expérience non aboutie du mouvement communiste naissant en 1917 des régimes de l’Est marque les consciences. Elle est exploitée pour discréditer tout projet de dépassement du capitalisme. L’échec des modèles sociaux-démocrates, notamment européens, et le ralliement progressif des forces s’en réclamant aux politiques néo-libérales néo-réactionnaires qui elles aussi échouent, accroissent le désarroi. Sur le plan idéologique, le clivage gauche/droite est brouillé. Les partis qui prétendent contester le système ou les logiques capitalistes, communistes ou non, sont très affaiblis. La division des forces de gauche, la déception, la colère ou la démobilisation électorale qui suivent leurs expériences gouvernementales pèsent lourdement.

Toute la question est de savoir si les forces qui s’expriment seront capables d’inventer de nouvelles réponses, de rassembler politiquement les victimes aujourd’hui divisées et dispersées du capitalisme financier mondialisé. Les tentatives et les échecs, comme les nôtres en France, montrent l’extrême difficulté à surmonter les obstacles. Mais ce mouvement est en marche ( à démonter, éclairer ou alors c’est la méthode coué ?!) Nous voulons repenser notre projet communiste (évidemment Camarades !!!) avec cette ambition.


2ème partie en cliquant ici

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25 novembre 2008 2 25 /11 /novembre /2008 00:20

UN NOUVEAU PROJET,

POUR UN MOUVEMENT COMMUNISTE

(Quel chemin quel changement : sommes nous dans un congrès du PCF ou pas ???)

UN NOUVEAU CHEMIN POUR LE CHANGEMENT

Ce sont tous ces défis contemporains qui nous mobilisent. Des échecs subis, des difficultés rencontrées, nous tirons des leçons, mais sûrement pas celle de renoncer au moment où le besoin d’ouvrir de nouveaux chemins (Il faut les qualifier, le développement des sciences et technique est un chemin ouvert : mais pour quoi, pour qui ?) au mouvement communiste pour l’émancipation développement humaine n’a jamais été aussi pressant.

Nous maintenons que l’ambition doit rester celle d’ouvrir dans un délai rapproché une perspective de changement de société ( en terme de lutte de classe c’est la société que l’on veut changer)  progressiste réel. Cette perspective de changement à la fois ambitieuse (changer le monde) et immédiatement concrète (des changements tout de suite) qui marque notre originalité dans la gauche française, est un processus de lutte de classe conflictuel qui n’avancera pas tout le temps et partout du même pas. Elle suppose la coexistence prolongée avec des forces contraires. Nous ne voulons laisser passer aucune occasion de le faire avancer. C’est donc en travaillant en permanence à des rassemblements à toutes les échelles où c’est possible, localement, en France, en Europe, dans le monde, que redeviendront possibles petites et grandes conquêtes anticapitalistes. L’état actuel de la gauche, Notre affaiblissement pèse lourdement sur la gauche et font fait douter du maintien de cette ambition. Mais C’est précisément l’affaiblissement du courant révolutionnaire qui fait y renoncer et qui est l’une des principales causes de perte de crédibilité de la gauche. (La gauche existe aux USA, en Angleterre, en Australie etc… une gauche qui alterne avec la Droite sans changement notable. Ce qui différencie les gauche c’est le poids des idées communistes, c’est pour cela que le P.S Français n’est pas le même que les travaillistes, même si la nature est la même, c’est pour cela que le Monde n’était pas le même du temps de l’URSS, quelque soit le jugement de valeur que l’on porte au communisme réel)

Affirmer cette ambition, définir et rendre crédible un projet politique (oui, lequel ?) communiste de transformation sociale changement (oui lequel : le capital n’est pas figé ; il change le monde), à fortiori dans une situation où domine l’idée de son impossibilité, y compris à gauche, c’est indissociablement énoncer le contenu des transformations changements radicaux, au sens de s’en prendre aux racines des problèmes, qui seraient nécessaires et les moyens politiques de leur réalisation.

Le sens et l’ambition de notre projet politique communiste reposent donc sur quelques idées (nous n’avons pas le monopole des idées fortes, par conte nous avons une identité structurante !!!)  forces identitaires et structurantes, dont nous voulons faire nos axes de travail dans la durée, car il n’y aura pas de raccourci avec ces exigences si nous voulons réussir le changement :

- créer en permanence les conditions d’une intervention populaire, d’une maîtrise citoyenne  et démocratique des processus de changement.

- construire, dans les conditions de la société et du monde d’aujourd’hui, l’unité des exploités et des dominés, en combattant pied à pied les logiques de domination, les idées de division sur lesquels s’appuient les forces capitalistes, en favorisant à tous les niveaux, local, national, européen et mondial, tous les rapprochements nécessaires.

- favoriser l’élaboration, à partir des contradictions du système et des besoins qui s’expriment, des grands objectifs d’un projet de changement à vocation majoritaire, travailler à les rendre crédibles, animer la confrontation idéologique à gauche sur ces choix et faire vivre sans attendre ces  axes de transformation partout où c’est possible.


Au fond, l’objectif auquel nous ramènent toutes ces orientations d’action est celui-là : comment œuvrer à ce que des millions de femmes et d’hommes, divers par les courants de pensée dans lesquels ils se reconnaissent, par les organisations politiques et sociales dont ils se sentent proches, soient suffisamment unis et résolus pour rendre incontournables des changements dont ils auront acquis la conviction qu’ils sont indispensables ?

Nous prenons dans cet esprit plusieurs grandes initiatives politiques de ripostes et de rassemblements. Ces initiatives, toutes nécessaires à nos yeux, cherchent à dépasser les oppositions ou les hiérarchies stériles entre « bas » et « haut », entre luttes et projet, entre contenus du rassemblement et formes politiques de ce rassemblement, entre constructions citoyennes et constructions politiques. La réussite du changement bute quand toutes ces dimensions ne se nourrissent pas suffisamment les unes les autres. Nous savons qu’elles n’avancent pas forcément toutes du même pas. Il faut plutôt savoir provoquer et saisir toutes les occasions de progresser.  Il n’y a pas d’automatisme à leur enchaînement ou d’emboîtement idéal. Nous pensons que c’est en travaillant de manière conjuguée et permanente à toutes ces dimensions d’une construction politique d’un mouvement communiste majoritaire de changement qu’elle peut réussir. (politique = langue de bois : où est le projet communiste !!!!)

DEUX FILS ROUGES DE NOTRE DEMARCHE PROJET COMMUNISTE:


Dans tout ce que nous allons entreprendre, nous voulons mettre la démocratie, l’intervention et la participation active ( on peut participer à son exploitation ou à la gestion du capitalisme, c’est pour cela que Royal à utiliser le terme. Par conte notre conception nouvel de la démocratie se résume un un mot : autogestion)  qui s’oppose à la délégation nouvelle à travers la VI ème République, les droits nouveaux des salariés…l’autogestion des citoyenne au cœur de la construction du changement. Face aux dérives autoritaires et à la confiscation des pouvoirs de décision qui caractérisent les processus de mondialisation actuels, la participation des citoyens aux décisions devient une exigence universelle, une condition de la construction d’une autre mondialisation humaine et solidaire, à tous les échelons, France, Europe et monde.

Placer sans attendre cette souveraineté du peuple au centre de notre pratique et de nos actes politiques, doit devenir une marque de fabrique de notre démarche, de notre identité communiste d’aujourd’hui.

Il s’agit d’un levier formidable, comme l’ont montré aussi bien la campagne pour le « non », que les élections municipales ou la conduite démocratique de nombreux mouvements sociaux.

 

Dans les élections municipales, l’élaboration des projets et des listes, la conduite des campagnes et aujourd’hui des gestions les communistes ont marqué cette originalité. Les élus communistes sont un point d’appui essentiel pour faire vivre cette démarche qui vise à redonner en toutes circonstances du pouvoir aux citoyens. (pour redonner du pouvoir au citoyen il faut repenser la démocratie représentative, supprimer tout cumul des mandats, limiter le renouvellement des mandats ( deux mandats maxi pour un maire ou un député, faire vivre véritablement les comités de quartiers, abandonner la professionnalisation de la politique, élaborer un statut de l’élu, développer les commissions extra municipales évidemment retourner à la proportionnelle  etc… (voir notre projet de VIème République). Notre objectif est le développement de notre mouvement communiste qui se traduira par la conquête d’un nombre grandissant de ces élus est un de nos objectifs. (Ce ne sont pas lés élus qui font le Parti, mais le Parti qui fait les élus)

Nous chercherons à pousser en toute occasion cette démarche participative autogestionnaire dans la vie politique, avec l’atout que constitue le fait d’être un parti mouvement (le mouvement se rattache au concept communisme de plus il ne se limite pas aux seuls adhérents du PCF et il porte l’action) de militants et d’élus sur le terrain.


Nous voulons aussi faire reculer en toutes circonstances les divisions qui affaiblissent le salariat et le mouvement populaire. Combattre toute forme d’exploitation, d’oppression, de domination suppose de rassembler toutes celles et tous ceux qui en sont victimes, dans la lutte pour s’en libérer.

Or, les conditions de cette lutte se sont considérablement modifiées. La mondialisation rapproche les humains en même temps que la domination capitaliste aiguise les antagonismes, divise les exploités. L’affirmation de l’individu est l’enjeu d’un affrontement sur le sens du collectif ( éclaircir svp). Le renouvellement du monde du travail avec le doublement du nombre des femmes salariées depuis les années soixante et le développement du secteur des services, les nouveaux modes d’organisation du travail rendus possibles par les nouvelles technologies de l’information, l’explosion de la précarité, de la parcellisation, des emplois à temps partiels, la mise en concurrence exacerbée à l’échelle européenne et mondiale ont brouillé les repères anciens (lesquels ???) et conduit au recul des idées révolutionnaires.

 

Pourtant la domination du capitalisme mondialisé est le fait d’une de sa classe sociale, celle des grands capitalistes, (changement de formulation) qui a conscience d’elle-même, et qui exerce son pouvoir sur l’immense majorité par des choix politiques.

 

Face à elle, il ne s’agit donc pas de courir après la « conscience de classe » telle qu’elle s’exprimait dans la culture ouvrière d’antan. En donnant à la lutte des classes son contenu contemporain nous voulons aider à construire l’unité de toutes celles et ceux qui ont intérêt à s’émanciper des dominations actuelles, la conscience de leur intérêt (lesquels ???)  et statut social de classe communs à partir de leurs différences de situation – ouvriers, techniciens, employés ou cadres, femmes et hommes salariés de toutes catégories, précaires, intellectuels, travailleurs sans papiers, sans-emploi, paysans, étudiants, retraités –, de leurs engagements multiples, de l’affirmation de leurs aspirations à l’autonomie et à l’épanouissement individuel. Dans cette bataille, l’unité du salariat, qui représente en France 92% de la population active, est un enjeu d’importance et constitue une classe (il faut appeler un chat un chat en terme de lutte de classe) . La mise en concurrence généralisée des travailleurs crée des obstacles à cette unité, mais elle n’est pas la seule logique à l’œuvre. Parallèlement et en contradiction avec elle, se créent aussi progressivement les conditions objectives de l’émergence d’une nouvelle conscience de classe (préciser). Travailler au rapprochement (se rapprocher pour se rapprocher : NON) sur des mêmes perspectives de transformation sociale de ces salariés est un défi quand tant d’entre eux estiment, parfois pour le regretter, que leur avenir se construira non pas avec les autres, mais contre les autres ou tout au moins en se protégeant d’eux.

UN DÉBAT INDISPENSABLE SUR LES GRANDS AXES DE TRANSFORMATION SOCIALE. (lesquels ???)  

La réussite du changement passe par une confrontation d’idées et de projets, publique, permanente, exigeante, dans la population comme entre les forces sociales et politiques. La question des moyens, des ruptures auxquelles il faudra procéder pour parvenir à changer réellement la vie dans le monde tel qu’il est, des réformes structurantes auxquelles la gauche (La gauche n’est pas monolithique. Elle peut être de gauche comme social libérale : peut importe. Ce qui compte c’est le peuple, l’intervention populaire)  pour lesquels le peuple ne peut faire l’économie ne pourra se dérober est incontournable. Pour le rassemblement populaire majoritaire les forces de gauche, ne pas affronter ce débat, c’est l’impasse pour ses aspirations ; miner leur crédibilité, car c’est une question à résoudre que bute le changement.

Voilà pourquoi nous mettons en débat trois grands axes de transformation que nous jugeons nécessaire. Ces réformes sont à nos yeux des issues possibles aux immenses blocages du système actuel, des alternatives à ses logiques destructrices. Ce n’est donc pas une perspective lointaine que nous remettons à plus tard, encore moins un idéal inaccessible. Nous savons qu’une société ne se transforme pas d’un bloc. Nous voulons faire avancer des changements ici et maintenant.

Quels sont à nos yeux les trois grands axes de changement incontournables ?


Notre projet, c’est d’abord dans tous les domaines la promotion d’un nouveau mode de développement, qui soit tout à la fois durable, renouvelable sur le plan écologique et générateur de nouvelles conquêtes et solidarités sociales, d’épanouissement individuel et d’émancipation humaine ; démocratique et citoyen sur le plan politique, dans la gestion des villes comme des territoires, dans celle des lieux de production comme de consommation, d’études et de services.  

Cela suppose notamment de promouvoir (comment par la Pub, la génération spontanée ????) par les luttes des conquêtes se plaçant dans la perspective du mouvement communiste :

(Il manque un paragraphe qui mettent en valeur que dans les conquêts du quotidien se construit le dépassement du capitalisme le mouvement communiste)

- l’abolition tendancielle du salariat, l’effacement progressif de l’Etat, la réduction des forces militaires et répressives, l’ouverture du pays sur le Monde. Cela passe par le développement de la gratuité ou quasi gratuité (santé, transports, énergie, éducation, logement…) et celui de la réduction du temps de travail (32 heures, retraite à 60 ans et 55 ans, voir moins pour les travaux pénibles…). Cela impose l’autogestion à tous les niveaux avec une réforme constitutionnelle profonde (voir notre projet de VIème République). Cela doit conduire dans un premier temps à limiter l’armée à la seule mission de défense du territoire ou d’action sous l’égide de l’ONU démocratisée, pour tendre vers sa disparition et être remplacée par une force populaire de défense de la Nation. Les forces intérieure de police ne doivent plus avoir de mission de répression ou d’action contre les travailleurs en lutte, elles doivent être issues du peuple et travailler avec le peuple avec une priorité à la prévention et l’éducation.  Les sans-papiers doivent être régularisés, notre action internationale doit favoriser le développement économique, démocratique et culturel des pays sous-développés ou en voie de développement à travers des coopérations au service des peuples. 

-un véritable droit à la qualité de la vie, qui s’affirme dans un rapport plus accessible, plus équilibré, plus raisonnable, plus maîtrisé avec la nature ; dans la protection de grands biens communs de l’humanité comme l’eau ou l’énergie, (il en manque !!!) l’éducation, santé,  la culture… des dérives de la marchandisation ; dans un droit à la ville et à des territoires solidaires, qui englobe la qualité du logement, de l’urbanisme, de l’aménagement des territoires ruraux, des transports, des équipements scolaires, culturels, de santé, de loisirs, des espaces verts, la qualité de l’air, de l’eau ; dans une autre conception de la consommation, moins inégale, plus responsable socialement, moins soumise à la rentabilité ; dans une alimentation de qualité appuyée sur des agricultures respectueuses des territoires.

- un nouveau mode de production, avec de nouveaux pouvoirs pour les salariés, un nouveau type de croissance (et non la décroissance) qui repense les contenus de celle-ci : comment produire, en faveur de qui et pour répondre à quels besoins ? Une politique industrielle et énergétique qui, appuyée sur une grande politique publique de recherche qui pousse la recherche fondamentale sur tous les fronts de la connaissance, mettre l’innovation au service de productions nouvelles, utiles socialement, capables de relever les défis d’un développement écologique, plus économe en énergies et en ressources.

- une société de partage informationnel qui diffuse (grand vide sur la laïcité dans ce projet)  dans le cadre de la laïcité les savoirs et les cultures, favorise la diversité, l’échange, la mise en commun, libère les capacités créatrices des individus ; une société qui réhabilite la science et le progrès des connaissances en assurant sa maîtrise sociale effective.

- de nouvelles solidarités de progrès social, qui fassent reculer les inégalités, n’opposent ni les générations, ni les salariés entre eux, mais soient construites sur des droits, garantis pour tous, tout au long de la vie à l’emploi, à la formation, à de bons salaires, (tout au long de la vie c’est aussi la retraite – pourquoi la retraite ne serait pas une cessation d’activité professionnelle, le retraité demeurant à vie un salarié avec accès au C.E et certains droits des salariés ??? Il manque un chapitre sur la retraite qui développe ce concept) à la retraite, au logement, permettant par l’accès au savoir et à la culture le développement des capacités de chaque être humain.

-une conception du travail  débarrassée de ses aliénations, qui fasse reculer les précarités et les inégalités, favorise les créativités, reconnaisse les qualifications, où les travailleurs retrouvent du pouvoir sur la conception et la finalité du travail dans le cadre de l’autogestion.

-une protection sociale étendue à tous les âges de la vie, de la naissance au grand vieillissement, qui assume l’accès de tous aux progrès de la santé comme un choix de civilisation partagé ; une reconnaissance nouvelle des droits de la jeunesse à l’autonomie dans l’accès à la formation, au logement, à l’emploi, à la culture dès  la sortie du système éducatif secondaire.

-des financements nouveaux et élargis pour tous ces progrès sociaux qui mettent à contribution la masse croissante des capitaux et des revenus financiers et favorisent ainsi leur réorientation vers le développement humain, en utilisant autrement l’argent des profits, des fonds publics et du crédit.

-une maîtrise sociale et démocratique des marchés, comme outil essentiel d’un nouveau mode développement.

Cette nouvelle maîtrise publique des marchés, aujourd’hui dominés par le capitalisme financier, est une condition d’un mode de développement respectueux des droits sociaux et des défis écologiques. Cette maîtrise passe notamment :

-une autre gestion de la production et du marché des biens de consommation courante, donnant des droits de regard et des pouvoirs d’intervention aux salariés dans les entreprises et aux consommateurs dans la cité.

-une appropriation publique et sociale des biens communs de l’humanité et de production, une maîtrise publique du développement avec une conception étendue, renouvelée et démocratisée de pôles, de services et d’entreprises publics, de nouvelles formes d’appropriation sociale appuyées sur des droits et des financements nouveaux.

-un marché du travail où domine progressivement la sécurisation des parcours d’emploi et de formation, à l’opposé de la précarisation actuelle, allant progressivement vers un dépassement de l’exploitation et des aliénations du salariat actuel. 

-un développement économique qui s’appuie sur une augmentation très conséquente des salaires directes et indirects tirant les profits vers le travail et non le capital. Il faut inverser la tendance actuelle de transfert du PIB du travail vers le capital (10% ces dernières années) pour arriver à des niveaux insignifiant pour le capital. (Il ne suffit pas de taxer la spéculation, la taxe Tobin d’ailleurs est une solution réformiste. Il faut redistribuer les richesses à ceux qui les produisent pour tarir la source capitaliste dans le cadre du dépassement cu capitalisme et le mouvement communiste)

-une maîtrise publique et sociale des marchés financiers, du crédit et de la monnaie, avec notamment la création de pôles publics bancaires et de fonds d’investissements publics décentralisés, et une bataille acharnée pour réorienter l’action de la BCE.

 


 

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25 novembre 2008 2 25 /11 /novembre /2008 00:19


-Libertés, égalité, fraternité, laïcité (pour des communistes qui sont sensés avoir une vision utopiste et en mouvement on regarde en arrière avec ces trois valeurs républicaines !!!)

Notre projet, c’est celui d’une société d’individus libres, autonomes et solidaires entre eux. Nous ne voulons ni d’une société de caserne, ni d’une jungle où règne le chacun pour soi.

Nous croyons à l’initiative et à une créativité libérée. Nous croyons à la pleine égalité des droits et refusons toutes les dominations.

 Nous voulons mener de front combat anticapitaliste et combat féministe. Nous agissons en faveur d’une égalité réelle pour les femmes, fondée sur des conquêtes nouvelles pour leur émancipation, sur de nouveaux droits, sur un projet éducatif fort pour de nouveaux rapports entre les femmes et les hommes, loin de la logique de domination patriarcale pesant sur leur vie publique ou privée. (le communisme n’a pas vocation à agir sur la vie privée – on a déjà donné – mais nous pouvons agir sur l’éducation et l’environnement sociétal pour influer le privé)

Nous croyons à la diversité et refusons toutes les discriminations. Nous croyons à la fraternité et refusons tous les racismes. Nous croyons à la culture, à son potentiel d’émancipation, d’ouverture à l’autre et refusons toutes les censures à l’exception des idées racistes, anti féministes, fascistes, de discrimination ou dérives sexuelles (je sais que mettre des exceptions c’est ouvrir la porte à des dérives mais des domaines ne peuvent être laissés à la libre parole – ma formule n’est sûrement pas la bonne mais il faut retravailler le terme « toutes censures »). Nous croyons aux potentiels de la révolution numérique et informationnelle qui peut mettre en partage les savoirs, la culture et l’information, mais restons lucides face à ses dangers potentiels pour les libertés individuelles et refusons les prétentions capitalistes à les enfermer dans les logiques de marchandisation et d’inquisition.

Nous croyons à une société de libertés, au respect des individus, de leur dignité, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, parce qu’elle est le chemin d’une émancipation partagée.

-Des pouvoirs nouveaux pour une démocratie citoyenne et participative autogestionnaire

Notre projet, c’est l’exigence démocratique poussée jusqu’au bout. Nous refusons la présidentialisation et la « pipolisation » de la vie politique, les dangers de pouvoir personnel qu’elles comportent. De surcroît, à l’heure du progrès des connaissances, de la diffusion des savoirs et de la circulation accélérée de l’information, ce sont des conceptions archaïques. Nous refusons aussi que les salariés continuent d’être exclus des principaux pouvoirs de décision économiques au profit d’actionnaires tout-puissants qui se moquent de l’intérêt général, que la citoyenneté politique des salariés s’arrête à la porte de l’entreprise.

Révolutionner la démocratie, c’est promouvoir trois grandes réformes :

-la démocratisation de nos institutions, de nos modes d’élection, du rôle du Parlement, de l’élaboration des lois ; la création d’un statut de l’élu qui permette dans toutes les assemblées élues de démocratiser l’accès à la fonction d’élu et de revaloriser son rôle.

-la promotion à tous les niveaux  d’une démocratie participative autogestionnaire ouvrant en permanence à tous les citoyens l’accès à de réels pouvoirs d’intervention sur les choix.

-la création d’une véritable démocratie sociale qui développe de nouveaux droits et pouvoirs décisionnels pour les salariés et leurs syndicats dans les entreprises et les territoires, qui repense  le rôle et la responsabilité des entreprises dans l’intérêt général. Il s’agit d’engager un processus de démocratisation sociale et économique d’ensemble qui mette en cause la concentration des pouvoirs dans les mains d’actionnaires, de fonds, de puissances financières toujours plus importants et toujours plus éloignés du contrôle démocratique. La reconnaissance de la citoyenneté, de l’exercice des droits politiques et de l’activité des partis sur les lieux de travail doit être reconnue.

Ces trois grands axes de démocratisation doivent être poussés jusqu’au niveau des institutions et des pouvoirs de l’Union européenne, ainsi qu’au niveau des grandes instances internationales.

 


-Changer l’Union européenne en profondeur, en refonder les principes.

Notre projet, c’est celui d’un changement de cap très profond des politiques et de la conception de l’Union européenne, jusqu’à la mise en chantier d’un nouveau traité fondateur de l’Union européenne.

Les forces politiques qui ont piloté les traités successifs de l’Union, en l’enfonçant dans un processus néo-libéral néo- réactionnaire et atlantiste, ont conduit la construction européenne dans une impasse. Les « non » français, néerlandais, et irlandais – et plus généralement nombre de manifestations de désenchantement et de colère vis-à-vis des politiques et du fonctionnement de l’actuelle Union européenne- attestent d’une véritable crise de légitimité des choix actuels auprès de millions d’européennes et d’européens. La prétention scandaleuse de vouloir faire revoter les citoyens irlandais doit être combattue. Il faut être clair : le traité de Lisbonne est caduc.

Pourtant, le besoin d’Europe, d’une construction donnant des atouts à chacun des peuples pour faire face aux nouveaux enjeux du monde, leur apporter des réponses est pressant. Mais que d’aspirations positives mais déçues parmi les européens ! Aspirations à passer de la mise en concurrence des peuples à une ère du vivre ensemble, de la solidarité, de la coopération ; aspirations à mettre l’Europe au service des autres nations qui étouffent sous les dominations et à travailler ensemble à un monde de paix ; aspirations à être écoutés, respectés, partie prenante des choix fondamentaux. Favoriser l’expression de ces attentes, aider nos concitoyens à mesurer l’ampleur des brèches ouvertes, notamment depuis la victoire du non, débattre des obstacles à lever pour ouvrir la voie à des changements profonds, travailler dans la durée aux convergences les plus larges en France et en Europe : telle est notre ambition.

Nous voulons participer à la constitution d’un front progressiste européen, qui partage les grandes lignes d’un projet transformateur communiste dans lequel d’innombrables européens peuvent se reconnaître. Nous entretenons également à cette fin des rapports étroits de coopération avec des formations politiques progressistes d’une grande diversité notamment au sein du PGE et du groupe de la GUE, mais aussi avec des personnalités progressistes, des militants syndicaux ou associatifs, des acteurs des rassemblements sur l’ex-projet de traité constitutionnel ou du forum social européen… Nous mènerons dans cet esprit la campagne des élections européennes de 2009.

 

-Un monde solidaire pour garantir la paix

Dans chaque domaine, il devient désormais indispensable d’agir du local au mondial. Les batailles contre les délocalisations, pour faire de l’eau, l’énergie, la culture un bien commun sont des exemples éloquents de ces liens nouveaux entre toutes les échelles de batailles.

Paix et développement sont désormais les deux faces d’un même combat, car inégalités de développement, concurrences exacerbées, logiques impériales et rivalités de puissance fournissent les ingrédients permanents d’un dangereux cocktail fauteur de guerres.

Nous voulons unir contre les logiques de guerre, pour une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien, pour la relance du combat pour le désarmement, en particulier nucléaire, pour la transformation des grandes institutions internationales, la promotion de logique de co-développement, de maîtrises publiques et collectives et de principes de multilatéralisme à l’opposé des stratégies prédatrices, unilatérales et hégémoniques du capital.

Nous voulons participer à la constitution d’un mouvement communiste mondial, qui partage les grandes lignes d’un projet transformateur communiste et partager les expériences diverses de luttes et de pouvoirs pour être au service des peuples et combattre la mondialisation capitaliste.

(Une nouvelle International nous manque dans ce Monde de concentration du capital)

ÊTRE A L’INITIATIVE POUR DE NOUVELLES DYNAMIQUES POLITIQUES A VOCATION MAJORITAIRE

Mettre en débat les grandes transformations communistes nécessaires et se donner les moyens politiques de leur réalisation sont les deux faces d’un même problème. Pour favoriser de nouvelles dynamiques populaires, ne pas laisser les forces sociales et politiques de gauche dans le désarroi où elles se trouvent, des initiatives politiques du mouvement communiste s’imposent.  Nous proposons d’agir dans les directions suivantes :  

-AMPLIFIER TOUTES LES RIPOSTES   

Face à un pouvoir et un patronat qui frappent aussi brutalement contre le monde du travail, et qui parient sur le découragement des forces de résistance, la première des exigences est de rendre espoir à notre peuple, donc ne pas laisser le gouvernement et le patronat poursuivre leur travail de destruction, de ne pas banaliser la moindre atteinte à la dignité de notre peuple, la moindre injustice, la moindre remise en cause de nos libertés et de nos avancées sociales.

 

Amplifier toutes les ripostes, jusqu’à les rendre victorieuses, est la première des exigences auxquelles nous voulons consacrer toutes les forces du Mouvement Communiste Autogestionnaire, de ses militants, de ses élus. En favorisant les mobilisations et les rassemblements les plus larges, nous voulons arracher toutes les améliorations possibles et remettre en cause l’orientation ultralibérale ultra – réactionnaire que veulent imposer Sarkozy et le Medef.

Riposter, c’est faire face à la domination idéologique de la droite, d’autant que ce matraquage fait des dégâts et qu’une partie de la gauche fait siennes les idées de renoncement. C’est le sens de notre campagne « la Bourse ou la vie » « travail ou capital », que nous voulons amplifier, parce qu’elle lie les questions les plus quotidiennes, comme le pouvoir d’achat, aux racines de la domination financière. C’est une campagne essentielle, à partir de laquelle nous voulons intervenir sur toutes les questions, du local au mondial, en démasquant la réalité du raisonnement ultralibéral et en portant nos propositions alternatives. La riposte doit être articulée à la prise en main dans ces luttes de grands axes de transformation sociale.

Comme parti mouvement politique, nous considérons que la responsabilité des partis de gauche (le PCF et d’autres sont de Gauche, mais n’ont pas tous la même responsabilité des dérives) que réformistes est directement engagée. La passivité ou le sectarisme, alors que la droite charge sabre au clair, sont des éléments favorisant le découragement au sein du mouvement populaire, ouvertement visé par le pouvoir actuel. Nous agissons et nous continuerons d’agir pour que toute la gauche soit un des acteurs de la résistance à cette offensive destructrice.

Pour notre part, nous considérons que le plus grand nombre d’hommes et de femmes de progrès doivent pouvoir agir ensemble, et que tout doit être fait pour rassembler dans la riposte les citoyens, les salariés, les intellectuels, les forces politiques et sociales qui le souhaitent.

-DES CONSTRUCTIONS MAJORITAIRES POUR LE CHANGEMENT DE SOCIÉTÉ.

Nous le savons, de la seule riposte, pourtant indispensable, ne découlera pas le rassemblement sur des choix politiques alternatifs. Il faut s’atteler, à l’appui de ces luttes, à cette construction en sachant qu’elle n’a d’avenir qu’en intégrant dans le contenu même de son élaboration, l’objectif d’être portée et garantie par une dynamique populaire majoritaire.

Des leçons de nos expériences passées.

Cette dynamique est celle d’un mouvement populaire qui prend conscience des obstacles qui se dressent devant lui pour les lever, assume le caractère pluraliste de cette construction et en arbitre les débats. « Primauté au mouvement populaire », avons-nous affirmé depuis les années 80, après l’échec d’alors de l’union de la gauche, et de son gouvernement auquel nous avions participé minoritairement et sans mouvement social. (oui ne pas le dire c’est évacuer le fond du problème)

Aujourd’hui, il nous faut tirer les leçons de nos tentatives successives pour permettre une réelle appropriation populaire des objectifs et des conditions du changement, expériences qui nous ont fait éprouver la très grande difficulté de ce défi. Nous avons en effet beaucoup tenté depuis vingt ans, dans un contexte il est vrai très difficile, marqué par la vague de redéploiement du capitalisme qui a bouleversé le champ politique, emporté une partie de la gauche et décrédibilisé la politique elle-même. Nous avons changé beaucoup de nos conceptions et de nos pratiques, mais aussi tâtonné et commis des erreurs. Nous n’avons pas toujours accordé cette « primauté »  à nos actes et à nos décisions politiques. Nous n’avons pas été entendus sur les dérives réformistes et la nécessité des rapports de force au sein de la gauche. La volonté populaire de rejet de la droite et d’amélioration des conditions de vie promises a été plus forte que la lucidité sur les transformations fondamentales nécessaires. (oui ne pas le dire c’est évacuer le fond du problème)

 L’expérience de la gauche plurielle a ainsi été marquée à plusieurs reprises par une surdité de notre part vis-à-vis du mouvement social et progressiste. L’expérience du rassemblement antilibéral, après la victoire du « non », a été marquée à chacune de ses étapes par un rétrécissement de sa représentativité dans le peuple de gauche. La dynamique populaire a largement fait défaut (il manque un développement). Le rassemblement contre un projet capitaliste n’a pas fait un rassemblement pour un projet de société émancipatrice.  Nous n’avons pas su prolonger la dynamique de 2005 en proposant, immédiatement après la victoire du « non », un objectif, un cadre et une méthode susceptibles d’éviter la confusion qui a marqué l’échec de cette tentative. Confusion nourrie par des divergences entre plusieurs des composantes de ce rassemblement et notre parti sur les finalités communistes nécessaires à mêmes de cette construction.

A l’inverse, le formidable travail citoyen lors de la campagne du « non »,  notre travail sur les listes et les projets municipaux ont mis en évidence l’efficacité d’une démarche d’appropriation populaire réussie. Nous tirons notamment de toutes ces expériences une conviction renforcée que rien n’est plus efficace que de mettre l’essentiel de nos efforts au service de l’intervention populaire et citoyenne. Et qu’une condition essentielle est de ne jamais perdre ou laisser s’amoindrir notre pleine autonomie d’expression et d’action.

 

La crise d’alternative à gauche.

C’est donc par un processus démocratique d’amplification de l’intervention du peuple, des citoyennes et des citoyens, favorisée par un effort constant et des initiatives politiques de notre Parti Mouvement que nous voulons recréer les conditions d’une alternative de changement, du rassemblement de la gauche sur un projet de transformation mobilisateur. Notre objectif demeure une majorité, un gouvernement, une présidence de la République qui impulseraient une politique de gauche porteuse de grandes réformes démocratiques et sociales transformatrices avec de profondes modifications constitutionnelles pour une VIème République.

Aujourd’hui, cela paraît inaccessible, tant la crise et les divisions de la gauche sont profondes. Ces divisions entre forces de gauche se manifestent par des prises de position différentes voire opposées sur des mesures essentielles décidées par le pouvoir sarkozyste ce qui affaiblit d’autant la riposte. Elles sont éclairantes quant à la vision que les unes et les autres se font de l’avenir.

La gauche vit une véritable crise d’alternatives. Alors que les élections locales de mars 2008 ont été un succès pour elle, sa victoire aux élections nationales demeure improbable. Cela concerne toutes les forces de gauche, dont aucune ne peut prétendre à elle seule reconquérir le pouvoir et qui ont subi trois échecs successifs à l’élection présidentielle. Ce problème se pose aussi à l’échelle de l’Union européenne. La grande majorité des pays membres étaient gouvernés il y a quelques années par des partis sociaux démocrates qui n’ont pas permis de résister à une vague de droite ultra libérale réactionnaire populiste et autoritaire.

En France et en Europe, chaque force de gauche est confrontée aux défis de réponses nouvelles à la nouvelle phase du capitalisme mondialisé. C’est pourquoi une conversion du PS, des Verts, du PRG au social-libéralisme, ouvertement revendiquée en leur sein, l’alliance avec le centre, seraient (c’est déjà le cas) sont des impasses. Ils décrédibiliseraient encore la perspective de changement, bouchent la voie au rassemblement des forces de gauche (pour le Parti communiste Mouvement Communiste Autogestionnaire la participation à des majorités ou des gouvernements est impossible si cela ne permet pas des améliorations réelles dans la vie de notre peuple), et rendent hautement improbable la victoire sur une droite mobilisée et rassemblée.

Le Parti communiste refuse et refusera cette voie du renoncement. Sous cette variante du social-libéralisme. Ou sous celle de sa contrepartie d’extrême gauche qui, en affirmant que le débat est clos, qu’aucun effort ne rendra possible un rassemblement de la gauche, ferme par avance la porte à toute perspective de changement. Notre participation au pouvoir sera le choix des Communistes en premier lieu et dépendra de la force que nous donnera le peuple de gauche pour peser sur les orientations. Un Mouvement Communiste Autogestionnaire marginalisé ne peut faire obstacle aux dérives sociales libérales ou à l’enfermement et repli de l’extrême gauche. Il faut un rapport de force pour faire plier les sociaux libéraux et convaincre Besancenot et les siens, d’où la nécessité de renforcer le Mouvement Communiste Autogestionnaire, sinon on peut que constituer une nouvelle tendance au sein du P.S  et tenter de gauchir leurs positions comme Mélénchon et consort.

Nous sommes pleinement conscients de la très grande difficulté que nous rencontrons nous-mêmes face à cette question de la crédibilité d’un rassemblement majoritaire des forces de gauche rendant possibles de réelles transformations. Sinon comment expliquer que les électeurs nous aient placés au plus faible niveau électoral de notre histoire lors de la présidentielle de 2007. (ce n’est pas le rassemblement lors d’une élection présidentielle qui n’est pas crédible c’est notre parti et ses solutions qui ne passent pas dans l’opinion, qui ne sont pas « crédibles » et pourtant le programme de MGB n’était pas mal du tout)

Mais il n’est pas vrai que la question soit tranchée, et que la gauche soit condamnée à être dominée par les idées de renoncement aux changements de société. Le peuple de gauche a fait la victoire du non en 2005. Son vote lors des élections locales de 2008 et tant de luttes où se retrouvent des hommes et des femmes de toutes les sensibilités de la gauche témoignent de la persistance des valeurs de gauche, et d’une critique croissante du libéralisme, même à l’heure de la confusion des repères. Nombreux sont celles et ceux, y compris dans l’électorat socialiste que les débats et les évolutions actuels du PS désarçonnent, qui souhaitent un projet combatif et audacieux. (ils le souhaitent mais ils attendent, comme nous ! soyons lisibles et audibles car le projet nous l’avons)

Voilà pourquoi nous parions sur leur intervention, la relance d’un débat de projet mieux ancré dans les enjeux contemporains, la confrontation d’idées, la ténacité dans la volonté de rassemblement de toutes celles et ceux qui souhaitent amorcer de nouvelles dynamiques, refaire émerger du neuf à gauche (c’est un congrès du PCF) avec un Mouvement Communiste Autogestionnaire fer de lance de ce rassemblement dans les entreprises, les quartiers populaire et la jeunesse.

-UNE GRANDE INITIATIVE DE RASSEMBLEMENT

Notre démarche suppose donc une construction populaire permanente, pour discuter, élaborer et porter des projets de changement jusqu’à leur réussite ; une construction unitaire permanente avec des cadres, des fronts, des alliances adaptées aux contenus portés et aux échéances affrontées ; la volonté continûment affichée d’inscrire ces constructions dans le cadre d’une transformation durable de la société et du monde.

C’est pourquoi nous proposons d’ouvrir dans la durée un cadre de débat et d’élaboration politiques inédit : de créer partout où c’est possible, dans les quartiers et sur les lieux de travail, dans les ripostes engagées, des lieux de rencontre où, quelques soient leurs formes,  les citoyens, les salariés, avec toutes les forces politiques et sociales qui le souhaitent, avec des intellectuels, des créateurs, les acteurs du mouvement social, puissent se rencontrer, s’informer, se confronter et construire ensemble les fronts les plus larges possibles visant des objectifs politiques précis. Il s’agirait de travailler à faire naître une véritable dynamique politique nationale d’action et d’élaboration d’un nouveau projet politique de transformation communiste.

Ces espaces pourraient prendre des formes diversifiées, évoluer en fonction des besoins et des possibilités du processus initié. L’essentiel, c’est leur objectif  et leur finalité : animer en permanence une dynamique populaire et citoyenne la plus large possible pour construire les réponses aux questions posées, dans la vie, par les luttes sociales et démocratiques : quelles réformes une politiques, des institutions, un gouvernement de changement devraient-ils promouvoir ? Et les imposer dans le débat politique.

Ces espaces doivent devenir le lieu d’un véritable bouillonnement démocratique où toutes les idées visant au changement pourront s’exprimer et se nourrir les unes les autres. Et où celles et ceux qui le souhaitent pourront prendre ensemble des initiatives politiques (de travail, de luttes, de débat et de batailles d’idées, d’éducation populaire…) et créer pour cela les formes (comités populaires, collectifs, fronts…) permettant de les mener à tous les niveaux, du local au national et au-delà, avec l’objectif de faire grandir des exigences et de gagner.

Pour y contribuer, le Parti communiste  Mouvement Communiste Autogestionnaire proposera et prendra lui-même les initiatives permettant aux formations de gauche d’exposer et de confronter leurs analyses et leurs objectifs, leurs points communs et leurs différences, d’entreprendre un travail de construction de réponses de gauche progressistes en liaison avec les ripostes indispensables, et aux citoyens  d’intervenir dans ce débat et de contribuer à ses évolutions.

L’ambition visée est celle de la construction d’un Front progressiste et citoyen qui pourrait lier le développement de cette dynamique citoyenne et l’objectif d’une union de forces politiques de gauche susceptibles de prétendre construire dans notre pays une majorité de changement.

Ce processus impliquerait des étapes, des rendez-vous qui devront être définis pour mesurer l’avancement de ce travail et lui donner de nouvelles impulsions.

Dans cette démarche, nous pensons que ni l’action des forces politiques représentatives, ni la dynamique citoyenne et populaire – liées par leur objectif, mais autonomes l’une de l’autre – ne doivent être chapeautées par quelque cartel que ce soit. Les partis qui le veulent concourent – et c’est notre choix – à faire vivre ces lieux de citoyenneté, à donner toute l’ampleur possible aux fronts d’idées et de luttes qui s’y forment.

Ce travail politique n’est pas pré-déterminé par la question des alliances ou des fronts électoraux, car ce serait réduire à tout moment le champ des acteurs visés par cette démarche, et du même coup la portée de cette démarche.

En revanche, il sera nécessaire de prendre en permanence les initiatives politiques unitaires, d’alliances les plus adaptées, en sachant que notre autonomie, comme celle largement revendiquée des autres acteurs sociaux et politiques, doivent être vécues comme des atouts et non des handicaps.

-LES ÉLECTIONS EUROPENNES DE 2009

Toute notre bataille pour le changement se joue désormais à la fois à l’échelle de notre pays, de l’Europe et du monde. Les élections européennes doivent être l’occasion de mettre en avant nos ambitions de changement et rassemblement à l’échelle de l’Union.

 Nous pourrions pour cela mener une campagne véritablement européenne, tant dans son contenu que dans la composition des listes, en les composant comme une liste nationale de transformation sociale européenne opposée à l’Europe du capital avec des acteurs et des actrices des mouvements sociaux et démocratiques de France et d’Europe, et en coopération avec des partis progressistes de toute l’Europe, du PGE et du groupe de la GUE au -Parlement européen.

(Un débat est engagé dans le parti sur la base des propositions du rapport de Francis Wurtz au Conseil national du 5 septembre et de la discussion qui a suivi. Le Conseil national arrêtera une décision le 24 octobre.)

-UN NOUVEL INTERNATIONALISME

Face au capitalisme mondialisé, les résistances et les forces alternatives ont besoin elles aussi de d’une vraie dynamique de rassemblements et d’action collective. Nous devons là aussi changer d’échelle. Nous tiendrons à Paris les 15 et 16 novembre une initiative internationale pour réfléchir aux conditions et aux objectifs d’un internationalisme de nouvelle génération. Il s’agit dorénavant avec toutes les forces politiques et sociales engagées dans des luttes contre les dominations de créer des passerelles, de construire ensemble des perspectives, des réponses concrètes, des actions communes ou convergentes.

Les luttes nationales ne sont pas épuisées, loin s’en faut. Le non français l’a montré. En Amérique latine les changements politiques se construisent pays par pays. Mais faire converger ces luttes, rapprocher ces forces au plan mondial, développer des actions nouvelles communes, c’est incontestablement se doter d’atouts indispensables pour ouvrir la voie à des changements progressistes mutations communistes dans la durée.

 


(3ème partie en cliquant ici)



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25 novembre 2008 2 25 /11 /novembre /2008 00:18

 

L’AVENIR DU PCF

Faut-il, dans ces conditions et avec de telles ambitions, repenser l’avenir du PCF ? Cela nous paraît incontournable. Et si nous voulons le faire de manière efficace, c’est en lien direct avec les exigences du monde actuel et du projet tel que nous le définissons aujourd’hui.

La première des questions à se reposer est simple : faut-il une force politique révolutionnaire pour animer ce combat ? Nous le pensons. Penser les bouleversements du monde, quand tant de forces veulent enfermer cette pensée ; faire de la politique une grande affaire populaire et citoyenne quand tout est fait pour éloigner le plus grand nombre de nos concitoyens de la politique ; élaborer des idées d’émancipation quand tout est fait pour les discréditer ; unir des forces de transformation susceptibles de porter un projet politique quand tout est fait pour les diviser, les opposer ; construire des majorités de changement quand l’état de la gauche donne le sentiment que c’est impossible…tout cela appelle une organisation, un parti un mouvement qui mette en commun et rende efficace l’énergie de toutes et ceux qui veulent contribuer à cette construction. Dire le besoin de cette force dans les conditions d’aujourd’hui ne suffit pas. Les questions que nous nous posons sur l’avenir de notre parti sont de même ampleur que celles qui nous poussent aujourd’hui à repenser le monde, l’espérance révolutionnaire, les processus de changements, la place qu’ils doivent faire à l’intervention populaire. Nous aussi, nous devons repenser le mouvement Communisme changer d’époque.  

Crise de projet, crise de la politique, des partis politiques, crise du communisme et du PCF… nous sommes confrontés à de tels défis, qu’il nous faut aussi nous révolutionner pour construire, à partir du meilleur de ce que nous sommes et avons été, une force porteuse d’avenir, identifiée à un projet sociétale d’émancipation du XXIème siècle, unie sur ce projet, une force dynamique, capable de mettre sa créativité politique au service de l’intervention populaire, de larges rassemblements à vocation majoritaire, ouverte à toutes celles et ceux qui souhaitent s’engager dans ce combat.

Le PCF est-il cette force ? Doit-il se transformer ? Ou faut-il s’engager dans la création d’une autre force politique? Ces questions ont fait l’objet de nombreux débats depuis l’élection présidentielle. Le PCF dispose d’atouts indéniables, d’acquis précieux, que nous ne voulons pas perdre. Il est une force qui compte. Mais son affaiblissement des trente dernières années (s’il n’y avait que le PCF mon bon Monsieur !!!), ainsi que de la quasi-totalité des partis communistes au Monde accompagnant l’effondrement de l’URSS, montre combien il lui faut se renouveler pour que des millions de nos concitoyens, et notamment la jeunesse, reconnaissent en lui cette force.

Pour répondre aux défis de changement qui s’imposent à nous, nous faisons donc aujourd’hui un choix : engager de profondes transformations de notre parti pour devenir cette force. La voie de transformations du PCF nous apparaît plus féconde que celle de la recherche de la constitution d’un autre parti aux contours incertains. Certains vont parmi nous jusqu’à parler d’un processus de métamorphose. Pour l’heure, l’important est de s’accorder sur la nature des évolutions, des transformations, des ruptures nécessaires. Elles pourraient prendre plusieurs directions.

 

Un choix communiste du XXIème siècle.

Nous devons affronter à ce propos une contradiction évidente. Nous pensons que le communisme doit continuer d’être une référence fondamentale de notre action. Le communisme politique a beaucoup apporté aux combats d’émancipation dans notre pays, et surtout les valeurs de mise en commun, les nécessités objectives de dépassement des exploitations, des aliénations et des dominations prennent de l’actualité avec les évolutions du monde actuel. Notre visée, repensée à l’aune des enjeux contemporains, conserve toute son actualité.

Mais il nous faut en même temps reconnaître la « crise du communisme » qui brouille fondamentalement notre image. Il ne paraît pas possible de contester les éléments objectifs et subjectifs de cette « crise », notamment : le non-aboutissement (ne pas renier 1917) des expériences qui se sont réclamées du communisme au XXème siècle ; la guerre froide contre le « socialisme réel » ;  le poids persistant dans les représentations de nos concitoyens du rapport qui a été le nôtre avec le modèle soviétique qui a rompu avec l’idéal de la Révolution d’Octobre 1917 ; l’écart considérable qui sépare notre vision du communisme d’expériences, d’ailleurs elles-mêmes fort différenciées, qui s’en réclament aujourd’hui ; les difficultés politiques que connaissent aujourd’hui les partis communistes partout dans le monde, et leur grande hétérogénéité.

(dans ce projet il n’y a pas de critique marxiste de l’expérience des pays socialistes)

Il y a eu et il y a des apprentissages du communisme et l’ont doit constater que les utopies ne se réalisent jamais comme les Hommes les rêvent, car comme disait Marx « les Hommes font eux-mêmes leur histoire dans des circonstances qu’ils n’ont pas choisies ». D’ailleurs Marx n’avait pas anticipé le fait que les Révolutions socialistes se sont réalisées dans les pays les moins développées du capitalisme. On peut ajouter que l’expérience historique des Révolutions montre un écart entre les programmes et les résultats. «  Il faut continuer à s’inspirer du matérialisme historique y compris en ce qui concerne l’analyse des autres révolutions, qui à partir de la Révolution bolchevique ont changé la face du monde. Il ne s’agit pas d’une période historique désormais achevée et renvoyée au passé ». De même que l’expérience menée par le Parti Communiste chinois, qui a permis des résultats extraordinaires dans son développement économique et social et a également redonné sa dignité nationale au peuple chinois, n’est pas aboutie. Le communisme et bien un mouvement en perpétuelle construction qui n’a rien à voir avec « le grand soir » où le passé aurait totalement disparu du présent, où un Homme nouveau jaillirait de la Révolution, où une expérience réelle servirait de modèle. Il faut penser un projet d’émancipation qui ne peut être la fin de l’histoire.

Assumer notre choix communiste aujourd’hui, à partir d’une analyse renouvelée et actualisée du monde, nous renvoie donc au besoin impérieux de confronter ce qui est à dépasser, et ce qui est en train d’émerger pour faire vivre une conception neuve du communisme, de partage et de liberté pour chacune et chacun, en somme une espérance révolutionnaire en prise avec les réalités et les aspirations de notre temps.

Nous devons faire beaucoup plus pour donner sens à notre projet contemporain, sans en rester aux mots, pour au contraire leur donner du sens dans leur pleine actualité ; pour rendre visible au plus grand nombre, notamment aux jeunes, que la continuité de notre choix s’accompagne de ruptures, fondatrices d’une nouvelle conception du communisme, que nous ne nous reconnaissons dans aucune expérience, passée ou actuelle, qui niait ou nierait les droits de la personne, ne serait pas fondé sur le respect de toutes les libertés fondamentales et la volonté de développer la démocratie comme ressort du développement humain.  Tant que notre démarche communiste ne sera pas perçue pour ce qu’elle est aujourd’hui, mais restera collée aux images des dérives profondes du « socialisme réel » du passé, notre combat sera handicapé. Nous devons changer notre image, notamment en nous engageant à retravailler les symboles qui nous identifient dans la société, et qui pourraient mieux donner à voir le communisme du XXIème siècle qui est le nôtre. ( Déplacer avec le changement de nom)

 

Un parti ancré dans les enjeux contemporains et le débat d’idées.

De l’analyse du monde que nous esquissons aujourd’hui découle une exigence : il nous faut reprendre avec une vigueur renouvelée et avec constance un travail d’analyse, un effort théorique pour comprendre les bouleversements du monde, saisir ses contradictions. Le mouvement populaire a besoin d’une pensée émancipée de l’idéologie dominante, une pensée créative, imaginative, en perpétuel mouvement. Nous devons y contribuer en faisant de la confrontation d’idées un atout. La pertinence de notre projet est une condition de notre efficacité. L’actualisation de notre projet, son ancrage dans les enjeux contemporains suppose un éveil permanent aux réalités émergentes, aux innovations, une culture de travail, de débat, de confrontation d’idées, d’expérimentations, une ouverture résolue à toutes les énergies intellectuelles et militantes qui veulent penser les enjeux de dépassement du système capitaliste.

Nous devons traduire cette volonté politique sans tarder en actes, en repensant progressivement les lieux et les outils de ce travail théorique et intellectuel permanent, en donnant à voir cette ambition dans la société, en étant beaucoup mieux un lieu où se confrontent toutes les pensées émancipatrices, celles issues de la pensée de Marx et de ceux qui ont enrichi sa réflexion, qui nous a fondée et connaît aujourd’hui un renouvellement important dans le monde, et toutes celles qui émergent dans les bouleversements de la pensée et du monde actuels. Ce bouillonnement doit aller de pair avec une meilleure mise en commun des expériences militantes pour construire du savoir et de la pensée.

Nous devons dans le même esprit répondre à la demande d’un travail de formation militant beaucoup plus exigeant. Nous restructurons pour cela un dispositif de formation moderne et adapté à tous les niveaux du Parti.

Un parti d’action, de luttes et d’intervention populaire et citoyenne

Pour placer la démocratie, l’appropriation populaire des objectifs et des conditions du changement, les efforts de rassemblement au cœur de notre projet politique, toute notre activité doit être prioritairement tournée vers la mise en mouvement de l’intervention populaire. Parti d’action, impliqué dans la construction des luttes, nous voulons aider cette intervention à se déployer comme mouvement politique. Cela implique un effort de créativité et d’ouverture sur des formes de l’engagement politique dans la société d’aujourd’hui, plus participatives autogestionnaire, plus démocratiques, plus diversifiées.

Et parce que nous faisons de la politisation citoyenne une clé du changement, nous voulons recréer une activité d’une tout autre ampleur dans les lieux de travail, d’étude et dans les quartiers populaires où elle fait gravement défaut, en cherchant à mieux comprendre pour y parvenir les potentiels mais aussi les obstacles nouveaux qui se dressent devant cet objectif.

Une priorité de nos efforts doit porter sur la réimplantation du parti dans les lieux de travail. Elle constitue un enjeu essentiel dans la construction du rassemblement pour changer la société. L’objectif est d’y faire vivre notre projet et notre stratégie à partir de l’ensemble des préoccupations des salariés, depuis les questions liées au travail jusqu’aux enjeux planétaires.

La coordination de notre activité dans ces lieux de travail et dans les quartiers populaires, devra être réorganisée et mieux impulsée.

Tout cela signifie également que nous devons tourner davantage le fonctionnement de toutes nos structures vers l’aide à la créativité et au rayonnement militant de chaque adhérent et de chaque élu : dans leurs lieux de vie et d’activité, dans les structures de proximité ou les réseaux dans lesquels ils agissent, dans les territoires dans lesquels ils sont ancrés.  Nous devons donner à chacune et chacun les moyens de déployer une action politique qui nourrisse l’action, le débat de propositions, le rassemblement du plus grand nombre.

Cet effort vise également à favoriser l’intervention politique des militants à l’échelle européenne et mondiale notamment dans le cadre des activités du PGE et de la mise en pratique d’un nouveau type d’internationalisme.

En retour, l’élaboration de nos orientations doit donner à une grande place à leurs réflexions, à leurs suggestions, à la confrontation et à la diffusion de leurs expériences. La mise en commun de cette activité sans cesse démultipliée doit être sensiblement renforcée pour permettre de lui donner force, sens et efficacité. Les différents échelons de coordination, départemental, régional, national doivent mieux jouer leur rôle en ce sens, en s’appuyant davantage sur la richesse de l’expérience militante.  Les collectifs de travail du Conseil national notamment doivent s’attacher à toujours mieux associer l’ensemble du potentiel créatif militant dans sa diversité d’expériences, veiller à ce que ces expériences et leurs productions soient mises à disposition de tous. Des nouveaux outils de circulation de l’information doivent être mis en place pour cela.

 

Une force ouverte et renouvelée.

Devenir le parti porteur de ce projet, c’est devenir un parti bien plus large en nombre et en diversité de forces militantes. Cela ne va pas de soi. Il nous faut décider de donner à cette ambition le sens d’une initiative politique communiste majeure, visible dans la société, en ouvrant le Parti communiste Mouvement Communiste Autogestionnaire aux femmes et aux hommes de gauche qui cherchent les voies d’un combat plus efficace, aux salariés dans leur diversité d’aujourd’hui, à toutes celles et ceux qui veulent transformer l’ordre actuel sans avoir forcément la même histoire, les mêmes références, la même culture que nous, et en faisant en sorte que ces adhérentes et ces adhérents se sentent pleinement à l’aise dans un parti mouvement qui les respecte à égalité avec tous les autres.

Ouvrir et renouveler  le parti, c’est aussi donner la pleine mesure de notre engagement féministe, que nous conjuguons désormais au combat anticapitaliste au lieu de l’y subordonner. Etre vraiment un tel parti, c’est rompre en notre sein avec un modèle et des pratiques issus d’une époque où les femmes étaient minorées, voire absentes de la représentation politique, sans parité. La fragilité de nos progrès en la matière doit nous tenir en alerte.

Le parti pris de la jeunesse.

Nous devons décider d’engager un travail d’ampleur, durable, visible avec la jeunesse, qui cherche les voies d’un engagement politique communiste renouvelé, que nous pouvons aider à faire émerger mais qui ne se fera pas sans leur implication directe. La jeunesse précarisée, la jeunesse des quartiers populaires, la jeunesse lycéenne et étudiante sont à la fois très proches des engagements qui sont les nôtres et très éloignés de nos traditions d’engagement politique.  Ce doit être un axe prioritaire du renouvellement et de transformation du parti mouvement  communiste.  

Un parti impliqué dans la gestion

Le dévouement et la proximité de nos élus sont reconnus. Mais leur principal atout est de parier sur des conceptions démocratiques renouvelées de l’intervention citoyenne et de l’exercice de leur mandat. C’est un atout indispensable au moment où les contradictions entre exigences de changements et contraintes financières qui encadrent les politiques publiques ne cessent de se resserrer. En ce sens, les élus tiennent une place essentielle dans notre démarche. Ils sont une source d’expériences et d’expérimentations dans les processus démocratiques de constructions populaires et politiques que nous voulons déployer. Ils sont aussi une source d’enrichissements permanents de notre projet, confrontés en permanence à l’exigence de réponses aux attentes de changement. En faire élire chaque fois que la situation politique correspond aux choix des communistes c’est possible (langue de bois) et les aider à réussir est essentiel. Cela suppose de développer des pratiques de travail en commun entre élus, adhérents et responsables communistes.

Une force solidaire, un parti d’éducation populaire et de promotion culturelle.

Notre engagement est aussi un engagement éthique, fait de valeurs que nous voulons faire vivre au quotidien. Nous ne sommes pas un parti de l’émancipation pour demain, qui en attendant sacrifierait ses militants comme des soldats pour la bonne cause. Le militantisme désintéressé qui est le nôtre est une source d’épanouissement dont il faut refuser le dénigrement. La solidarité au quotidien, dans la cité, sur le lieu de travail, la convivialité, l’accès à la connaissance, à la culture, l’éducation populaire, le partage des savoirs sont des dimensions importantes de la vie et de l’activité d’un parti mouvement comme le nôtre, de ses rapports à la société.

 

Un parti mouvement  démocratique, où les adhérents sont souverains. 

La vie démocratique de notre parti traverse un moment critique. Nous n’avons pas su, dans la dernière période, notamment au niveau de la direction nationale qui est fortement critiquée sur ce point, allier trois exigences indispensables : le respect de la diversité et la libre expression des opinions dans les débats que nous considérons désormais comme un acquis irréversible ;  le respect des décisions majoritaires ; et l’efficacité dans le travail comme dans l’action.

Des changements doivent être apportés dans ces trois directions : donner à chaque adhérent la réelle maîtrise des débats qui se font jour en les assumant plus clairement et en favorisant par de nouveaux outils la circulation permanente et transparente des idées en présence ; mieux garantir, y compris entre les congrès, la souveraineté des adhérents pour trancher ces débats quand cela est nécessaire ; mieux assurer la cohérence et l’efficacité du travail des communistes et des directions à tous les niveaux quand les décisions majoritaires sont prises et qu’elles deviennent donc le bien commun des communistes. Le fonctionnement même de la direction nationale devra être modifié en ce sens.

Nous devons changer notre image, notamment en nous engageant à retravailler les symboles qui nous identifient dans la société, et qui pourraient mieux donner à voir le communisme du XXIème siècle qui est le nôtre.

De ces réflexions découle la nécessité de demeuré communiste mais d’avoir une organisation visiblement transformée. Un changement de nom est l’aboutissement logique d’une nouvelle page de l’histoire du PCF et du monde communiste, pas pour faire du « marketing », mais pour témoigner et affirmer nos évolutions et mutation et être en phase avec notre analyse de l’idée commniste.

Le communisme doit dépasser la notion de Parti qui est catalogué de « parti pris pour », d’organisation hiérarchisée, de pensée unique… pour devenir un Mouvement qui peut rassembler les femmes et les hommes d’idée communiste dans leur diversité, qui se placent dans la perspective de construire le communisme dans un mouvement perpétuel et tendanciel d’émancipation des aliénations. Le Mouvement est aussi porteur de lutte. Les grandes poussées révolutionnaires ou de transformations sociales profondes se caractérisent par l’intervention des peuples dans le champ politique : Révolution Française, 1848, Commune de Paris, Révolution d’Octobre, Front Populaire, Libération, Mai 68… On peut résumer ces irruptions du peuple pour intervenir dans son histoire comme une construction de l’autogestion. Le P.C.F pour être en osmose avec l’histoire sociale du mouvement ouvrier et avec l’idéal communiste tel qu’il le conçoit aujourd’hui prend le nom de Mouvement Communiste Autogestionnaire et interpelle notre peuple sur les enjeux du communisme dans la lutte des classes de notre siècle. 

Il convient dès maintenant d‘approfondir la discussion pour savoir si cette nouvelle étape démocratique devra déboucher et comment sur de nouvelles règles de vie pour notre parti.

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15 novembre 2008 6 15 /11 /novembre /2008 00:54
Dans un entretien réalisé par Olivier Mayer et publié par l'Huma du jeudi 13 novembre, JL Mélenchon conclue son entretien ainsi en réponse à la question: "Comment concevez-vous ce « front de gauche » pour l’élection européenne ?"

Mon allié naturel, c’est le Parti communiste et c’est lui qui a donné le signal avec la position qu’a prise son Conseil national. Sans la proposition du PCF, chacun était condamné à rester chez soi, même s’il ne s’y sentait plus du tout représenté comme c’est le cas pour Dolez et moi. Cette proposition des communistes, d’un front pour les européennes, ouvert à des personnalités mais surtout à des forces politiques, avec cette précision que leur revendication se concentrait sur les circonscriptions où ils sont sortants, a été tout à fait novatrice et audacieuse. J’y réponds. Et je fais à mon tour cette offre au NPA en lui demandant d’y réfléchir à deux fois. Nous pouvons faire un front, dans le respect de ce que chacun est, sur un objectif : faire la démonstration que le peuple français ne veut pas du traité de Lisbonne et veut une autre Europe. On peut donc se regrouper sur l’élection européenne et le NPA aurait tort de vivre dans la méfiance des autres. J’espère le convaincre. Je propose à tous un objectif ambitieux : que le front de gauche arrive en tête de la gauche lors de l’élection européenne. Tout changerait alors !

la totalité de l'entretien et les réactions sur le site de l'Huma en cliquant ici
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15 novembre 2008 6 15 /11 /novembre /2008 00:50

PARUTION . Dans un ouvrage qui vient de paraître, Henri Malberg se dit convaincu qu’un « rebond du Parti communiste est bien dans l’air du temps ».

Parce que le Parti communiste a un avenir, par Henri Malberg. Éditions Le temps des cerises. Prix 10 euros.

L’âge d’or d’un Parti communiste influent peut-il revenir ? C’est un peu la question posée par Henri Malberg, ancien dirigeant du PCF.

Son hypothèse de départ ? Avec la crise du capitalisme mondialisé, dont il brosse un vaste tableau, une « bulle doctrinale » a éclaté, mettant un terme, selon lui, à l’hégémonie d’un « modèle dit libéral » qui « s’effondre » ni plus ni moins. « Nous sommes entrés dans une nouvelle période historique, avec de grands risques mais aussi des possibilités d’imposer des transformations sociales et politiques qui tirent enseignements des échecs du socialisme du XXe siècle et des relèves sociales-démocrates », expose l’auteur. Une nouvelle phase s’ouvrirait donc, qui pourrait permettre d’extirper le PCF d’une crise dont l’examen fait apparaître à ses yeux des raisons essentiellement externes.

Des raisons qui tiennent, à l’effondrement de la sphère soviétique et aux déceptions provoquées par des gouvernements de gauche dont le PCF était « en quelque sorte le garant populaire » . Autre cause, la « permanente mise en accusation » du PCF par les médias, qui a alimenté un « affaiblissement » synonyme, pour l’auteur, de « catastrophe pour toute la gauche ». Henri Malberg en est convaincu, bien que « ses militants, les gens qui sympathisent avec lui (…) se posent beaucoup de questions », un « rebond du Parti communiste est bien dans l’air du temps ». Et cette formation, s’appuyant sur une légitimité historique héritée des combats du XXe siècle, peut, assure-t-il, retrouver un rôle de pivot dans « des fronts de lutte, des fronts politiques qui rassemblent toutes les forces de changement progressistes et démocratiques ». Le PCF doit, pour cela, renouer avec une base populaire et ouvrière dont la désaffection électorale pour ce parti ne marquerait pas, selon lui, une « rupture » mais un simple « décrochage ».

Sur le fond, Henri Malberg prône, après un bilan nuancé de l’échec du bloc de l’est et de la « dénaturation » du « socialisme », un « affrontement avec l’idéologie d’en face », en lui opposant un « nouveau socialisme fondamentalement démocratique ». « C’est du côté du Parti communiste que peut venir l’étincelle d’une pensée claire », s’enthousiasme l’auteur, qui ne voit « pas d’autre force » pour « déranger le pas de trois » d’une bipolarisation seulement bousculée par un pôle centriste. « Le signal du retour du Parti communiste (…), un parti conquérant et unitaire à la fois, sera l’événement qui pourra transformer le cours des choses », assure-t-il. À condition, prévient-il, de faire preuve de volontarisme, de « parler clair » et de promouvoir un parti « d’avant-garde », « militant », attaché à une identité forgée au long d’un XXe siècle « dur » mais réceptacle de « créativités inouïes ». « Il est illusoire de penser qu’en changeant le nom du parti on s’allégera de problèmes pénibles », prévient-il, en se défendant de toute « nostalgie ». « En ce qui me concerne, c’est au nom de l’avenir que je pense qu’il y a besoin d’un grand Parti communiste. Je n’ai pas l’âme d’un ancien combattant qui défend sentimentalement le passé », expose-t-il.

Des obstacles à une telle entreprise ? Henri Malberg en distingue un majeur : « Des forces puissantes ont intérêt à faire obstacle à un grand retour du Parti communiste sur la scène politique. » Et à une disparition qui, s’alarme-t-il, « fermerait pour longtemps une issue progressiste ».

Rosa Moussaoui dans l'Humanité du 13/11/2008

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7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 01:09


 

 

SECTION GARD VALLEE DU RHONE

 

                                                                                  Bagnols sur Cèze le 7 novembre 2008

Objet : Convocation Conférence de Section

 

            Notre Conférence de Section aura lieu le :

 

Samedi 22 Novembre 2008

Salle de l’orangeraie

Mairie de Sauveterre

A partir de 14 heures

Elle se clôturera par un apéritif dînatoire

Merci de t’inscrire pour commande des repas.

 

ORDRE DU JOUR :

 

34eme Congrès du PCF

Débat sur la base commune de discussion

Amendement de la base commune

Vote du texte amendé

 

Désignation de la délégation à la Conférence Fédérale

 

Proposition de candidatures au Comité Départemental

 

Election des membres du Comité de Section

 

 

 

INSCRIPTION APERITIF DINATOIRE

              Avant le 16 novembre 2008

                                 Soit par internet : vdr.pcf30@orange.fr

 

                                 Soit par téléphone au : 06-87-52-35-30

                                                                        06-80-01-35-78

 

Afin de mieux organiser les débats, nous vous demandons de nous faire parvenir vos amendements ou vos vœux : 

 

  Soit par internet  vdr.pcf30@orange.fr

                Soit par courrier :  PCF Section Gard Vallée du Rhône

                             9 rue Villeneuve

                               30200 Bagnols Sur Cèze

 

                                                                                                       Pour le Secrétariat de Section

 

                                                                                                          Laurette Bastaroli

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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 23:19


 SECTION GARD VALLEE DU RHONE



RESULTAT DU VOTE

CHOIX DE LA BASE COMMUNE

INSCRITS: 202; VOTANTS 64

Je choisis:

le projet de base commune adopté
par le Conseil national : « Vouloir un monde
Nouveau, le construire au quotidien »
35

Je choisis le texte alternatif « Renforcer le PCF,
Renouer avec le marxisme »

15

Je choisis le texte alternatif « Faire vivre
Et renforcer le PCF une exigence de notre temps »

3


Texte Martelli

3

Nuls

6

Refus de vote

2


Résultats nationaux

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fédération par fédération,

cliquez ici

 

 


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24 octobre 2008 5 24 /10 /octobre /2008 22:42

 La débâcle bancaire ne résulte pas d’un simple défaut de régulation mais traduit la faillite d’un modèle de croissance, soulignent les experts, qui avancent des propositions alternatives souvent convergentes.

Un système financier mondial en pleine faillite et une récession qui menace de s’ancrer durablement. Le choix fait par les États européens et les États-Unis de garantir à coup de centaines de milliards d’euros et de dollars le système financier mondial n’a pas démontré son efficacité. Pourquoi ? Plusieurs économistes, de différentes sensibilités de la gauche, livrent ici leurs analyses. Contrairement à une idée reçue, la crise trouverait ses origines non dans les sphères de la finance mondiale mais au coeur de l’économie réelle. Trop sensibles à « l’effet magique » des marchés, beaucoup ont oublié en chemin l’incontournable question du travail et de sa rémunération. Le réel est de retour et la politique de pression exercée sur les salaires depuis des décennies présente aujourd’hui sa facture.

Invités par le Parti communiste, en marge de son Conseil national, avant-hier, ces ont alimenté pendant près de deux heures un débat crucial pour la gauche en tentant d’offrir des perspectives crédibles. À n’en pas douter, la période qui s’ouvre apportera son tribut à une indispensable créativité politique. L’implication de chercheurs et d’économistes de gauche, leur volonté de trouver des convergences est un premier pas… Il y a urgence.

Paul Boccara, économiste communiste (*)

« Aller au-delà de l’alternative marché ou État »

« Le défi qui s’offre à la gauche aujourd’hui est de faire des propositions à la fois fondées sur des analyses profondes et suffisamment précises pour qu’elles soient opérationnelles, audacieuses et populaires, afin de contribuer à mobilisation la plus vaste pour l’action. Bien sûr qu’il y a une crise du libéralisme et de la finance dérégulée, mais il y a surtout la maturation nouvelle de la crise systémique. Si le système est devenu fou, ce n’est pas parce qu’il y aurait des zones où le capitalisme deviendrait sain et normal, comme le laisse entendre Nicolas Sarkozy, mais parce que sa logique de rentabilité financière est poussée à son paroxysme. Il est vain de parler de moralisation, et de transparence, sans avancée sur de nouvelles règles. Il est impossible de revenir sur un capitalisme de grand-papa ou de Keynes, car les transformations très profondes qui ont exacerbé le capitalisme sont irréversibles. C’est la révolution informationnelle avec la montée des multinationales, c’est la révolution monétaire avec le décrochage de la monnaie par rapport à l’or, et l’hégémonie du dollar, etc.

La montée de l’intervention des États et de la régulation des marchés manifeste un nouveau climat favorable à des transformations profondes pour contrôler les marchés et commencer à s’émanciper des règles du capitalisme devenu fou. C’est un virage historique ! Mais une intervention plus grande des États et davantage de régulation ne suffiront pas si on ne s’en prend pas aux règles du système. La gauche doit aller au-delà de cette alternative traditionnelle : marché ou État. Côté État, il faut une véritable démocratie participative pour de véritables pouvoirs d’intervention et de contrôle des travailleurs et des citoyens depuis les entreprises et les services publics. Côté marchés, il faut les maîtriser pour des avancées radicales de partage, de services publics novateurs. Face à la montée du chômage, partout dans le monde, il s’agit du relèvement des salaires, d’une autre organisation du travail, et, coopérativement, d’une sécurisation de l’emploi et de la formation. Je ne pense pas que le plan Sarkozy aille dans le bon sens ni qu’il fallait faire plus et plus tôt. La crise nécessite des mesures immédiatement structurelles. » Parmi lesquelles : un crédit sélectif, de nouveaux critères de gestion dans les entreprises, de nouvelles institutions bancaires et monétaires au niveau local et mondial (fonds régionaux, pôle public, monnaie commune mondiale), voir l’Humanité du lundi 13 octobre.

(*) Auteur de Transformations et crise du capitalisme mondialisé. Quelle alternative ? Le Temps des Cerises. 2008.

Stephen Bouquin, sociologue, maître de conférences à l’université de Picardie

« Oser dire qu’on veut une société de transition socialiste »

« On tente de nous faire croire que le pire est passé, que la machine peut repartir. En réalité, la crise n’en est qu’à ses débuts. (…) La question qui se pose aujourd’hui est de savoir comment l’onde de choc va se transmettre à l’économie réelle. L’éditorialiste du journal britannique The Guardian (centre-gauche, New Labour) écrivait récemment : "Les capitalistes peuvent se sortir de chaque crise, tant qu’ils réussissent à la faire payer par les travailleurs, disait Lénine. Il n’est pas très sexy de dire cela aujourd’hui, mais c’est sans doute la meilleure description de ce qui est en train de se passer." Je ne crois pas au scénario d’un ralentissement d’activité suivi d’un redémarrage. Ce sera entre la dépression, la stagflation, une récession prolongée. (…)

Le maître mot aujourd’hui, c’est réguler. Je dirais : chiche ! Mais réguler en fonction de qui, de quoi ? En fonction de l’accumulation du capital, ou selon les besoins sociaux, la sécurité sociale des salariés ? On peut aussi dire que réguler le capitalisme, c’est comme demander à un tigre de manger de la salade. La notion de régulation est à la fois un piège et peut ouvrir des perspectives sur le plan idéologique. (…)

Je mets en garde contre l’idée selon laquelle le néolibéralisme serait mort. C’est une idéologie qui a une plasticité phénoménale, qui s’adapte très bien aux circonstances. On peut aussi assister au retour d’un anticapitalisme de droite, qui dévie la colère, le ressentiment, d’une critique réelle du système. On ne peut pas formuler une critique cohérente de ce système si on ne met pas en avant le projet d’une autre société. Il faut oser dire ce qu’on dit aujourd’hui en Amérique latine : on veut une société de transition socialiste qui nous sorte de cette société capitaliste. »

Frédéric Lordon, directeur de recherches au CNRS (*)

« L’hypothèse de fermer la Bourse doit au moins être mise sur la table »

Cette crise n’est pas que financière, c’est « l’expression d’une crise beaucoup plus globale de la configuration présente du capitalisme », selon Frédéric Lordon. Une sortie rapide ne lui paraît guère envisageable puisque « les causes originelles, à savoir les pertes initiales sur les crédits hypothécaires, sont loin d’être réglées ». Les plans extrêmement coûteux mis en place par les États font même craindre à l’économiste que la « crise des finances privées ne se transforme en crise des finances publiques ». Il remarque qu’à aucun moment les États n’ont envisagé la création « d’une caisse de refinancement de la dette hypothécaire des ménages ». « Une caisse qui aurait pour mission de subventionner les ménages pour leur permettre de payer leurs dettes immobilières ». En clair, les États s’engageraient à utiliser les milliards d’euros ou de dollars qu’ils mettent aujourd’hui sur la table pour permettre aux ménages de payer leurs dettes et de pouvoir rester dans leur logement. Une telle mesure éviterait « le choc monumental » infligé aux finances publiques puisqu’il s’agirait de rembourser les traites au rythme classique d’un prêt immobilier, soit sur vingt ou trente ans. Autre avantage : « La restauration des ménages dans leur situation d’emprunteur rétablit aussitôt le paiement de la dette hypothécaire et ramène les titres dépréciés au bilan des banques très près de leur valeur initiale. Cette revalorisation des titres dérivés éteint instantanément les pertes des titres bancaires et reconstitue aussitôt leurs bases de capitaux propres, produisant le déblocage des marchés financiers », explique le chercheur. Une solution pour sauver les ménages qui sauveraient les banques.

Mais cela ne suffit pas. Toute mesure de sauvetage implique des contreparties qui sont « tragiquement absentes des plans actuels », déplore Frédéric Lordon. La première condition : « une refonte radicale des structures de la finance ». Car « le contrôle du risque est une chimère ». « L’incapacité du système à maîtriser ses risques n’est pas accidentelle ou transitoire, c’est une incapacité essentielle, ontologique », tranche-t-il, et lorsqu’une bulle financière est formée, « il est trop tard et le piège se referme sur les pouvoirs publics ». Outre une série de mesures comme la nationalisation (européenne) des entreprises de Bourse, la détitrisation, la limitation du recours au levier de l’endettement, la régulation impérative de tous les acteurs non bancaires de la finance de marché, ou encore la limitation des marges de bénéfice des actionnaires, le chercheur va aujourd’hui plus loin envisageant la « démarchéisation partielle ou totale du financement de l’économie ». En effet, selon l’économiste, « le financement de l’économie peut procéder très efficacement du recyclage en crédit, de dépôts et de livrets d’épargne à taux garantis ». Pour lui, « l’hypothèse de fermer la Bourse » doit « au moins être mise sur la table », puisque « les actionnaires pompent aujourd’hui davantage de cash aux entreprises sous la forme de dividendes ou de rachat d’actions qu’ils ne leur en apportent ».

(*) Auteur de Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières. Éditions Raisons d’agir, 2008.

Nasser Mansouri, responsable des études économiques à la CGT

« Le résultat d’années de déflation salariale et de récession sociale »

« Nous sommes devant une crise structurelle profonde, qui résulte d’une crise de rentabilité du capital. Pour augmenter cette rentabilité, les entreprises accentuent la pression sur le monde du travail. Partout dans le monde, la part des salaires dans la valeur ajoutée a diminué. Cette pression sur les travailleurs a conduit à une insuffisance de la demande salariale. Le capital, ne trouvant pas assez de débouchés, il va chercher alors une rentabilité supplémentaire dans la sphère financière. La financiarisation n’est pas une dérive du capitalisme, mais le point d’aboutissement de sa logique. Cela a des conséquences directes sur la gestion des entreprises, qui usent de la masse salariale et de l’investissement productif comme variables d’ajustement. Exiger des taux de rentabilité nettement supérieurs au taux de croissance, cela mène à des situations insoutenables à long terme. Le système est ainsi condamné à des soubresauts de plus en plus importants. Pour grave qu’elle soit, la crise financière est avant tout la manifestation d’une crise structurelle, résultant d’années de déflation salariale, de récession sociale.

Pour en sortir, il y a besoin de nouvelles régulations pour une stratégie de développement économique et social. Il ne s’agit pas de refonder le capitalisme, comme dit Nicolas Sarkozy, mais de créer les conditions pour que l’ensemble des travailleurs, en France et dans le monde, puissent vivre décemment de leur travail. En France, il faudrait convoquer une conférence prospective, avec les représentants des travailleurs, du patronat, de l’État, pour définir des priorités, fixer des objectifs globaux en termes de croissance, d’investissement, d’emploi, de revenus. » Dans cette perspective, Nasser Mansouri avance une série de demandes : nouvelle conception des services publics et arrêt des privatisations, nouvelle dynamique salariale, avec « coup de pouce » au SMIC et revalorisation des pensions et des minima sociaux, instauration d’une véritable politique industrielle, politique monétaire sélective, rupture avec la conception dogmatique du pacte de stabilité, pôle public financier, reconnaissance et renforcement des droits d’intervention des salariés à tous les niveaux de la vie économique. Enfin, la multiplication des plans de licenciements met en exergue la nécessité d’une « sécurité sociale professionnelle ».

Liêm Hoang Ngoc, économiste, délégué national du PS à l’économie (*)

« “La main visible du politique” doit faire autre chose »

Contestant la politique de rigueur monétaire instaurée par la BCE, l’économiste pointe que, malgré la baisse des taux consentie et une masse monétaire qui croît de 15 % par an, l’inflation demeure autour de 3 %. « Et pour cause, l’inflation n’est pas d’origine monétaire, comme le pensent les libéraux », explique-t-il. Le vent de spéculation qui souffle sur la planète financière serait plus à même d’expliquer aujourd’hui une éventuelle hausse de l’inflation. De plus, « les marchés financiers ne sont pas efficients, ils sont devenus un formidable instrument de gaspillage », estime-t-il. Pour le dirigeant socialiste, la crise trouve ses origines, non dans la finance, mais au coeur de « l’économie réelle ». Il met en cause une politique de modération salariale imposée aux travailleurs depuis des années. « Nous assistons aujourd’hui à l’épuisement d’un modèle de croissance économique à l’anglo-saxonne. » « Un modèle qui, souligne-t-il, a comprimé la part des salaires dans la valeur ajoutée. » « Le moteur de la croissance pendant les Trente Glorieuses correspondait à une consommation de masse tirée par des salaires indexés sur les gains de productivité. » Ce temps-là est révolu. « Les études sur la répartition des revenus montrent aujourd’hui que le revenu médian stagne et que seuls les plus hauts revenus augmentent », précise l’économiste.

Revenant sur les premières secousses enregistrées sur les marchés américains, il explique que « la faiblesse des revenus salariaux » induisait obligatoirement « une croissance tirée par le crédit ». Particulièrement par le crédit hypothécaire dont la valeur se verra « démultipliée par la machinerie financière et par la titrisation ». Résultat : « On a ensuite fait proliférer les créances dans les banques du monde entier. » Une mondialisation à grande vitesse de titres « pourris ».

Quoi qu’il en soit, au-delà des questions de justice sociale, Liêm Hoang Ngoc juge qu’« il est devenu contre-productif de continuer de faire pression sur les salaires ». « Le capitalisme actionnarial prend l’eau et il appartient maintenant à la "main visible" du politique de faire autre chose », plaide le dirigeant socialiste. Il propose avant tout une conférence salariale pour « réindexer les salaires sur les gains de productivité et l’inflation ». Profiter ensuite de la recapitalisation du système financier français « pour discuter du périmètre d’un pôle public financier stable et solide ». Poser enfin le problème de la fiscalité « pour un véritable impôt universel sur le revenu qui soit progressif et assis sur une assiette large, et une modification de la fiscalité des sociétés, avec des taux différents pour les entreprises qui investissent et celles qui distribuent leurs bénéfices aux actionnaires ».

(*) Auteur de Sarkonomics, essai chez Grasset. 2008.

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